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Les Madelinots veulent protéger un phare patrimonial
Les Madelinots veulent protéger un phare patrimonial

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timea day ago

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Les Madelinots veulent protéger un phare patrimonial

De nombreuses voix s'élèvent pour protéger le phare du Cap-Alright, aux Îles-de-la-Madeleine, après l'annonce de la mise en vente du terrain où il se trouve et que possède actuellement l'animatrice et productrice Julie Snyder. Selon une fiche sur le site de RE/MAX, l'immense terrain de bord de mer où le phare est situé est à vendre pour plus de 600 000 $. Or, cela pourrait ouvrir la porte à son acquisition par quelqu'un qui pourrait, par exemple, construire des bâtiments sur le terrain, menaçant la préservation du phare et la beauté des lieux. « On ne peut pas rester indifférents devant la possibilité que le phare nous échappe et soit vendu au plus offrant », a commenté le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, sur Facebook, vendredi. Il a aussi demandé « de suspendre temporairement le processus de vente », pour pouvoir donner aux acteurs régionaux « le temps nécessaire pour se concerter […] et élaborer un projet qui permette de protéger ce phare à long terme ». PHOTO YVES TREMBLAY, LES YEUX DU CIEL, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE Le phare du Cap-Alright vu des airs « Le phare du Cap-Alright est à vendre. Si nous demandions aux Madelinots de citer 5 lieux importants aux Îles, probablement que ce site serait nommé. […] Nous n'avons que quelques jours pour nous unir », a pour sa part écrit la Société de conservation des Îles-de-la-Madeleine. « Pas de gaieté de cœur » Le plus petit des six phares de l'archipel occupe une place importante dans l'imaginaire madelinot. « Les phares sont des repères et témoins de la vocation maritime, de la vie maritime et de l'histoire maritime des îles de la Madeleine », explique Serge Rousseau, président de la Corporation pour la sauvegarde du patrimoine des Îles. Ce phare-là en particulier, c'est une icône, une image vraiment typique de ce que sont les îles de la Madeleine. Serge Rousseau, président de la Corporation pour la sauvegarde du patrimoine des Îles De son côté, Julie Snyder a parlé vendredi avec tous les intervenants précédemment mentionnés (en plus du maire Antonin Valiquette) et a acquiescé à la demande du député Joël Arseneau : elle ne s'engagera avec aucun acheteur potentiel durant les deux prochaines semaines. Les parties se rencontreront une autre fois mardi. « L'objectif, c'est que ça reste dans les mains des Madelinots », déclare-t-elle. PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE Julie Snyder, animatrice et productrice Elle explique que « ce n'est pas de gaieté de cœur » qu'elle vend le phare, disant l'avoir tenu « à bout de bras » pendant les dernières années et avoir investi beaucoup de son argent personnel dans le projet de restauration. « Il allait s'effondrer, il était vraiment tout moisi. Il n'y avait plus rien qui tenait [au début] », raconte-t-elle en entrevue avec La Presse. Elle le vend donc parce qu'elle n'a tout simplement « plus les moyens » de protéger le phare. Si elle les avait, elle le conserverait. Le phare du Cap-Alright, sur l'île du Havre aux Maisons, a été construit en 1928 et a été désigné « phare patrimonial » par le gouvernement canadien en 2015, après des démarches de Mme Snyder. « Tombée amoureuse des Îles » après un premier voyage en 2010, Julie Snyder a acheté le phare et le terrain sur lequel il se trouve en 2012, ce qui avait permis d'éviter sa destruction. La productrice a toujours sa résidence principale sur l'archipel. « C'est là que je veux finir mes jours. » Un terrain constructible Le terrain mis en vente a de quoi faire rêver. En plus du célèbre phare, le terrain est immense (27 560 m2) et offre une vue imprenable sur l'océan. Selon la fiche RE/MAX, le terrain est constructible et il serait possible d'y bâtir « une résidence principale, ainsi qu'une dépendance et même une serre ». Le phare est quant à lui protégé de la démolition. « On imagine facilement quelqu'un qui se construit un manoir et qui a un phare traditionnel comme décoration ! », explique M. Rousseau, avec une pointe d'ironie. Mme Snyder rappelle que les règles d'urbanisme pourraient empêcher un tel scénario. De nombreux Madelinots se sont aussi indignés du prix auquel le lot est vendu. Selon le rôle d'évaluation, sa valeur actuelle est estimée à 63 800 $. Or, Mme Snyder le vend pour beaucoup plus que ça : 595 000 $ plus taxes. Des rénovations coûteuses Fils électriques, peinture, solage, porte, rampe, escaliers, bardeaux… Si elle souhaite s'en départir aujourd'hui, reste que Julie Snyder aura investi beaucoup de ressources pour restaurer de fond en comble le bâtiment. Des rénovations coûteuses en énergie et en argent – particulièrement avec un bâtiment de bord de mer soumis aux intempéries. Elle a en outre gardé le terrain ouvert au public pendant toutes ces années. « [Mme Snyder] s'en est bien occupé et le phare est aujourd'hui dans un bon état parce qu'elle s'en est bien occupé. Ça doit être reconnu », nuance M. Rousseau. Ce dernier est d'ailleurs convaincu qu'une solution gagnant-gagnant est possible, et ce, sans que les citoyens s'estiment spoliés. « Pour les gens des Îles, il faut absolument que ce symbole demeure madelinot. »

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