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La Presse
16-07-2025
- Politics
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« Quand les policiers sont arrivés, il était moins une »
La policière Sofia Bergeron-Tadlaoui lors de son intervention auprès de l'automobiliste en détresse « Quand les policiers sont arrivés, il était moins une » Dimanche après-midi, il pleut à torrents sur Montréal. Au volant de sa voiture, un homme âgé est en détresse. Son véhicule est pris sous un viaduc et l'eau monte rapidement. Il ne peut rien faire. À quelques mètres de là, Sofia Bergeron-Tadlaoui est seule dans sa voiture de patrouille. La jeune policière n'a que cinq mois d'expérience au Service de police de la Ville de Montréal. Sous l'orage, elle s'est portée volontaire pour bloquer la rue De Salaberry, juste avant le passage qui mène sous le viaduc de l'autoroute 15. L'endroit, en réparation, est régulièrement sujet à des refoulements d'égout lors de fortes pluies. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Sofia Bergeron-Tadlaoui, jeune policière du SPVM Soudain, un véhicule s'arrête. Un citoyen alarmé pense avoir vu une voiture dans une situation critique, de l'autre côté du passage. « [À ce moment-là], dans mon champ de vision, je ne vois aucun véhicule. » Malgré tout, elle n'attend pas. L'uniforme déjà trempé par la pluie battante, elle quitte sa voiture et court jusqu'au viaduc. « S'il y a quelqu'un, il faut que j'aille lui porter assistance. » Les ondes radio sont bloquées par les appels qui entrent de partout. Elle finit par joindre un collègue, stationné à l'autre bout du passage inondé, pour lui demander de l'aide. PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM La voiture submergée, après l'intervention policière Il y a trop d'eau pour s'avancer sur la chaussée, mais il n'y a pas de temps à perdre. « L'eau monte vraiment rapidement. » Elle se met à genoux et longe les pentes en béton qui bordent le passage inondé, non sans perdre pied quelques fois. Si je tombe là-dedans, c'est sûr que je suis aspirée avec mon équipement. Sofia Bergeron-Tadlaoui, policière du SPVM La policière atteint la sortie du passage. Le véhicule est là. À son bord, un conducteur est en état de choc. Son regard est vide, il peine à parler. L'eau a déjà atteint la hauteur des vitres. C'est une question de minutes avant qu'elle n'atteigne le toit. Elle se glisse dans l'eau. « La seule chose que je veux, c'est sauver la personne », raconte Sofia Bergeron-Tadlaoui. Courage et humilité Le collègue de Sofia Bergeron-Tadlaoui la rejoint à côté du véhicule. À ce stade, impossible d'ouvrir les portières : « Mon collègue essaie de défoncer la fenêtre avec son bâton [télescopique]. » Leur sergent, dépêché sur les lieux, leur fait signe : il a sur lui un autre outil capable de briser la vitre. L'agente court chercher l'objet. « Pendant ce temps-là, mon collègue a réussi à ouvrir la porte arrière. » Ils parviennent à extirper l'homme de plus de 80 ans par cette porte, et le ramènent près du terre-plein qui borde l'autoroute. Le sergent et un employé municipal prennent ensuite le relais. Le conducteur a été traité pour un choc nerveux, mais il va bien. Sans l'intervention de l'agente Sofia Bergeron-Tadlaoui, il aurait toutefois pu y laisser sa peau. « Quand ils sont arrivés, il était moins une », nous dit Martin Bélair. Le sergent du SPVM a assisté ses agents du poste de quartier d'Ahuntsic-Cartierville dans leur intervention du 13 juillet. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE L'agente Sofia Bergeron-Tadlaoui et son sergent, Martin Bélair, qui travaillent tous deux au poste de quartier d'Ahuntsic-Cartierville À ses côtés, en uniforme, Sofia Bergeron-Tadlaoui hésite à s'accorder du mérite pour son intervention. La jeune patrouilleuse – qui voulait devenir policière pour « faire la différence » dans la vie des gens – accueille avec humilité l'avalanche de félicitations que son collègue et elle ont reçues sur les réseaux sociaux. Elle a seulement l'impression d'avoir accompli sa mission. « Oui, elle a fait sa job, mais c'est la rapidité d'intervention qui a fait la différence », affirme le sergent Martin Bélair. Il souligne aussi le travail d'équipe des policiers du poste de quartier 10. « Tu diras que je suis fier de ma police », ajoute-t-il. Et il n'est pas le seul. Sur LinkedIn, mardi, le directeur du SPVM, Fady Dagher, a tenu à saluer l'humanité des policiers impliqués dans l'opération. « Ce qu'ils ont accompli dépasse largement le cadre de leur devoir. Ils ont agi avec courage, lucidité et une profonde bienveillance, dans un moment où chaque seconde comptait. Grâce à eux, une vie a été sauvée. »


La Presse
16-07-2025
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« Il était moins une », raconte la policière
La policière Sofia Bergeron-Tadlaoui lors de son intervention auprès de l'automobiliste en détresse Dimanche après-midi, il pleut à torrents sur Montréal. Au volant de sa voiture, un homme âgé est en détresse. Son véhicule est pris sous un viaduc et l'eau monte rapidement. Il ne peut rien faire. À quelques mètres de là, Sofia Bergeron-Tadlaoui est seule dans sa voiture de patrouille. La jeune policière n'a que cinq mois d'expérience au Service de police de la Ville de Montréal. Sous l'orage, elle s'est portée volontaire pour bloquer la rue De Salaberry, juste avant le passage qui mène sous le viaduc de l'autoroute 15. L'endroit, en réparation, est régulièrement sujet à des refoulements d'égout lors de fortes pluies. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Sofia Bergeron-Tadlaoui, jeune policière du SPVM Soudain, un véhicule s'arrête. Un citoyen alarmé pense avoir vu une voiture dans une situation critique, de l'autre côté du passage. « [À ce moment-là], dans mon champ de vision, je ne vois aucun véhicule. » Malgré tout, elle n'attend pas. L'uniforme déjà trempé par la pluie battante, elle quitte sa voiture et court jusqu'au viaduc. « S'il y a quelqu'un, il faut que j'aille lui porter assistance. » Les ondes radio sont bloquées par les appels qui entrent de partout. Elle finit par joindre un collègue, stationné à l'autre bout du passage inondé, pour lui demander de l'aide. PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE PASCAL ROBIDAS, RADIO-CANADA La voiture submergée, après l'intervention policière Il y a trop d'eau pour s'avancer sur la chaussée, mais il n'y a pas de temps à perdre. « L'eau monte vraiment rapidement. » Elle se met à genoux et longe les pentes en béton qui bordent le passage inondé, non sans perdre pied quelques fois. Si je tombe là-dedans, c'est sûr que je suis aspirée avec mon équipement. Sofia Bergeron-Tadlaoui, policière du SPVM La policière atteint la sortie du passage. Le véhicule est là. À son bord, un conducteur est en état de choc. Son regard est vide, il peine à parler. L'eau a déjà atteint la hauteur des vitres. C'est une question de minutes avant qu'elle n'atteigne le toit. Elle se glisse dans l'eau. « La seule chose que je veux, c'est sauver la personne », raconte Sofia Bergeron-Tadlaoui. Courage et humilité Le collègue de Sofia Bergeron-Tadlaoui la rejoint à côté du véhicule. À ce stade, impossible d'ouvrir les portières : « Mon collègue essaie de défoncer la fenêtre avec son bâton [télescopique]. » Leur sergent, dépêché sur les lieux, leur fait signe : il a sur lui un autre outil capable de briser la vitre. L'agente court chercher l'objet. « Pendant ce temps-là, mon collègue a réussi à ouvrir la porte arrière. » Ils parviennent à extirper l'homme de plus de 80 ans par cette porte, et le ramènent près du terre-plein qui borde l'autoroute. Le sergent et un employé municipal prennent ensuite le relais. Le conducteur a été traité pour un choc nerveux, mais il va bien. Sans l'intervention de l'agente Sofia Bergeron-Tadlaoui, il aurait toutefois pu y laisser sa peau. « Quand ils sont arrivés, il était moins une », nous dit Martin Bélair. Le sergent du SPVM a assisté ses agents du poste de quartier d'Ahuntsic-Cartierville dans leur intervention du 13 juillet. PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE L'agente Sofia Bergeron-Tadlaoui et son sergent, Martin Bélair, qui travaillent tous deux au poste de quartier d'Ahuntsic-Cartierville À ses côtés, en uniforme, Sofia Bergeron-Tadlaoui hésite à s'accorder du mérite pour son intervention. La jeune patrouilleuse – qui voulait devenir policière pour « faire la différence » dans la vie des gens – accueille avec humilité l'avalanche de félicitations que son collègue et elle ont reçues sur les réseaux sociaux. Elle a seulement l'impression d'avoir accompli sa mission. « Oui, elle a fait sa job, mais c'est la rapidité d'intervention qui a fait la différence », affirme le sergent Martin Bélair. Il souligne aussi le travail d'équipe des policiers du poste de quartier 10. « Tu diras que je suis fier de ma police », ajoute-t-il. Et il n'est pas le seul. Sur LinkedIn, mardi, le directeur du SPVM, Fady Dagher, a tenu à saluer l'humanité des policiers impliqués dans l'opération. « Ce qu'ils ont accompli dépasse largement le cadre de leur devoir. Ils ont agi avec courage, lucidité et une profonde bienveillance, dans un moment où chaque seconde comptait. Grâce à eux, une vie a été sauvée. »