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Le Figaro
16 hours ago
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«On se heurte à un mur» : ces salariés freinés dans leur évolution de carrière par des clauses de non-débauchage
Réservé aux abonnés Des entreprises rivales peuvent s'engager discrètement à ne pas débaucher leurs salariés entre elles. Une pratique illégale, dans le viseur de l'Autorité de la concurrence, qui y voit une atteinte directe à la mobilité professionnelle. «On se heurte à un mur, sans même savoir qu'il existe» : cette expression résume bien l'expérience de Thomas*. À 47 ans, cet ancien consultant pensait voir le champ des possibles s'ouvrir, en postulant pour rejoindre l'une des entreprises rivales de son employeur. Mais il a rapidement déchanté. «Je postulais régulièrement chez un concurrent, parfois même avec des recommandations en interne, mais l'issue était toujours la même : aucune suite. À l'époque, je croyais que c'était mon profil qui n'allait pas. On se heurte à un mur, sans même savoir qu'il existe», raconte-t-il. Sans le savoir, Thomas était en réalité victime d'une clause de non-débauchage, qui empêchait son recrutement. Dans des secteurs concurrentiels, comme le conseil, l'ingénierie ou l'informatique, certaines entreprises tentent de se protéger des chasseurs de tête ou de concurrents acharnés en nouant discrètement des accords de non-débauchage. Concrètement ces «gentlemen's agreements» empêchent mutuellement les entreprises…


24 Heures
2 days ago
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Sous la canicule un bracelet révolutionnaire prévient les coups de chaud au travail
Soumis à des chaleurs extrêmes, les travailleurs sur les chantiers peuvent être poussés dans leurs retranchements. Un bracelet, testé en Valais, leur rappelle leurs limites. Publié aujourd'hui à 08h18 Sur le chantier, les températures ressenties peuvent dépasser les 40 degrés. © J-P Guinnard En bref: Le thermomètre frise les 31 degrés. Une cinquantaine d'ouvriers fourmillent sur un chantier de Sierre, en Valais. On sillonne les lieux en agitant subrepticement notre t-shirt dans l'espoir de se ventiler. Une manœuvre presque indigne tant, aujourd'hui, «il fait bon», selon les travailleurs au teint brûlé par le soleil. En juin, ils ont connu le deuxième mois le plus chaud de l'histoire après la canicule de 2003. Ce chantier est aussi un laboratoire pour le Canton qui reconduit son projet pilote lancé en 2024. Au total, un échantillon de 35 ouvriers porte un bracelet-alarme. Un dispositif qui mesure la chaleur corporelle et qui, une fois le seuil de 38 degrés atteint, vibre et déclenche un signal sonore. Le travailleur cesse alors ses activités pour s'hydrater et se reposer à l'ombre une quinzaine de minutes. La veille de notre arrivée, le bracelet de Thomas, grutier, s'est activé par trois fois. «Ça sonne, je m'arrête», résume-t-il. Sans complexe ou réprobation hiérarchique. «Les chefs jouent le jeu.» Le contremaître du chantier, Samuel Ribeiro, nous le glissait avant la visite: «On préfère une pause qu'un homme à terre.» Un dispositif «rassurant» pour les ouvriers À quelques mètres de là, Festim arbore lui aussi un bracelet-alarme au poignet. «C'est important, c'est une question de sécurité, relève l'ouvrier d'une trentaine d'années, d'abord sceptique face à la démarche. J'étais persuadé que ça ne servait à rien. Mais quand j'ai entendu le bracelet de mon collègue sonner à plusieurs reprises, j'ai compris son importance.» D'autant que sur le chantier, le devoir prime parfois sur les besoins. «35 degrés ou non, on bosse. On ne se pose pas de questions», explique Festim. Le dispositif agit donc comme un rappel à l'ordre. La santé passe avant les délais. «C'est rassurant», ajoute celui qui estime que «tous les ouvriers de Suisse» devraient porter un tel bracelet. Miguel Garcia, secrétaire syndical d' Unia présent sur le site, acquiesce. «Pour certains patrons, il n'y a que les résultats qui comptent et rien d'autre.» Son collègue François Taramarcaz, venu distribuer des bouteilles d'eau, ajoute: «Un jour, il y aura un mort. C'est le nez contre le mur que tu te rends compte qu'il y a un mur.» En l'état, l'expérience se cantonne au Valais et à 200 travailleurs dans le gros œuvre, le goudronnage, la charpente, mais aussi la métallurgie et la chimie. Généraliser la pratique en Valais? Sur le chantier sierrois, aucun des ouvriers croisés à la volée ne conteste le port du bracelet. Au contraire, «ça devrait être obligatoire, surtout pour les anciens, souligne Valentin, un machiniste de 30 ans. Par habitude, on ne se rend plus compte de la chaleur.» Pour l'heure, l'État du Valais ne prévoit pas de généraliser l'usage des bracelets. Mais les données collectées – après celles de 2024 – pourraient nourrir une réflexion en ce sens. «Une évaluation complète sera effectuée d'ici au 31 décembre. Sur cette base, le Canton pourra réfléchir à l'extension ou à la généralisation de ce système, en collaboration avec les partenaires sociaux», commente Vanessa Duc, adjointe du chef du Service de protection des travailleurs et des relations du travail (SPT). Dix-sept alarmes «coup de chaleur» en 2024 Au lancement du projet pilote, à l'été 2024, une centaine de bracelets ont été distribués sur les chantiers. Nonante-neuf d'entre eux ont été analysés. Au total, 17 alarmes ont été recensées, pour douze ouvriers. «Aucun participant n'a présenté un risque thermique 4 (ndlr: le dispositif se déclenche au risque thermique 3, soit une température interne comprise entre 38 et 38,5 °C) », relève Sophie Rusca, médecin cheffe de service à l'hôpital du Valais. Autrement dit, aucun ouvrier n'a présenté des «signes cliniques de coup de chaleur». Le bracelet a donc joué son rôle de rempart au malaise. Et dicté une certaine hygiène face au labeur. «La plupart des participants alertés n'ont plus présenté d'alarme par la suite, ce qui suggère qu'ils ont fait preuve d'une meilleure stratégie d'adaptation aux conditions de travail», observe la médecin. Quelques grammes au poignet peuvent être lourds de sens. La canicule frappe la Suisse et les ouvriers Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Dimitri Mathey est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2025. Correspondant en Valais, il décrypte les enjeux cantonaux pour la Romandie. Auparavant, il était responsable politique pour «Le Nouvelliste». Plus d'infos @DimitriMathey Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.