06-08-2025
Enterrer son animal avec soi? Un droit qui inquiète les défenseurs des animaux
Berne veut permettre l'inhumation commune des humains et de leurs animaux. Une décision qui fait craindre des euthanasies abusives. Publié aujourd'hui à 17h26
Dans la ville de Berne, les cendres d'animaux domestiques pourraient à l'avenir être inhumées avec des humains en tant qu'offrandes funéraires.
Thierry Gachon/Keystone
Dans l'Égypte antique , non seulement les humains, mais aussi les chats et les chiens étaient momifiés et déposés dans les tombes. À l'avenir, cela pourra également être possible dans la ville de Berne. Toutefois, les animaux devront être incinérés plutôt que momifiés, et le volume de leurs cendres ne pourra pas dépasser 5 litres. Sur le plan juridique, les animaux ou leurs cendres sont considérés comme des offrandes funéraires.
L'organisation bernoise de protection animale, Tier im Fokus , exprime des sentiments partagés face à la révision totale envisagée du règlement sur les cimetières. «Sur le fond, nous saluons le fait que Berne veuille permettre l'inhumation commune de l'homme et de l'animal», déclare le porte-parole de l'association, Tobias Sennhauser, qui siège également au Conseil municipal de Berne depuis le début de l'année. Mais la nouvelle loi comporte aussi des risques: «Nous craignons que des animaux en bonne santé soient tués.»
Le conseiller municipal et militant pour les droits des animaux Tobias Sennhauser craint que des animaux en bonne santé ne soient tués.
Raphael Moser/Tamedia
D'après Tobias Sennhauser, la possibilité d'enterrements communs pourrait, sans le vouloir, encourager l'euthanasie prématurée d'animaux en bonne santé pour garantir une inhumation conjointe. Il rapporte un cas concret: «Une personne a fait euthanasier ses chats pour les faire enterrer avec elle.»
La Ville de Berne ne doit en aucun cas encourager l'abattage d'animaux en bonne santé, affirme Tobias Sennhauser. C'est pourquoi l'organisation Tier im Fokus demande l'introduction d'une clause explicite dans le règlement des cimetières, excluant de la sépulture les animaux euthanasiés uniquement dans le but d'une inhumation conjointe.
Au cimetière de Nordheim à Zurich, il existe depuis 2021 une offre de sépulture collective.
Andrea Zahler
Interrogé sur les modalités de contrôle, Tobias Sennhauser explique qu'une solution pragmatique existe. Lorsque des personnes réservent une tombe pour elles-mêmes et leur animal de compagnie, elles doivent signer une déclaration sur l'honneur attestant que leur animal n'a pas été euthanasié spécialement pour une inhumation conjointe.
Par ailleurs, à la suite de la révision du règlement, tous les vétérinaires seront informés que les animaux euthanasiés uniquement en vue d'une inhumation commune ne seront pas admis dans les cimetières communaux. Ils seront ainsi encouragés à ne pas procéder à ce type d'euthanasie. Les euthanasies d'animaux en bonne santé sont légales
En principe, la loi autorise l'euthanasie d'animaux domestiques en bonne santé, même sans raison valable. Le Conseil national a récemment rejeté une proposition d'interdiction dans ce sens.
Le risque de telles mises à mort prématurées demeure toutefois incertain. Il est impossible de vérifier si le cas mentionné précédemment, dans lequel une personne aurait fait abattre son chat avant sa propre inhumation, s'est réellement produit. «Malheureusement, la source ne peut pas être divulguée», explique Tobias Sennhauser.
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Andres Marti est journaliste basé à Berne. Il a étudié l'histoire ainsi que la langue et la littérature allemande à Berne et à Berlin. Plus d'infos
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