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Le Figaro
17-07-2025
- Le Figaro
Uber investit 300 millions de dollars dans Lucid, veut créer son propre robotaxi
La plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Uber va acquérir pour 300 millions de dollars d'actions du constructeur américain de véhicules électriques Lucid, avec l'ambition de créer sa propre flotte de robotaxis. Le marché naissant des taxis autonomes suscite beaucoup d'appétits, la filiale de Google, Waymo, étant aujourd'hui la mieux positionnée aux États-Unis. Tesla a mis en service, fin juin, son premier service de robotaxis à Austin (Texas), dans un périmètre restreint et avec une flotte très limitée. Uber a conclu un partenariat avec Waymo et propose désormais des trajets en véhicule sans chauffeur à Atlanta (Géorgie) et à Austin (Texas). Mais l'accord annoncé jeudi est d'une tout autre ampleur, avec une prise de participation d'Uber dans Lucid, moyennant une augmentation de capital réservée. Au cours actuel, les 300 millions que compte investir la plateforme représenteraient environ 3% du capital de Lucid. La nouvelle a propulsé le cours du constructeur de véhicules électriques, qui prenait près de 30% vers 14h40 GMT à Wall Street. Publicité 20.000 véhicules autonomes Dans le cadre du protocole, Uber s'engage à acheter, au minimum, 20.000 véhicules autonomes, basés sur le modèle de SUV Lucid Gravity, dans les six ans qui suivront le début de la production, au deuxième semestre 2026. Ces voitures, propriété d'Uber et utilisables uniquement via sa plateforme, seront développées spécifiquement pour cette dernière, en collaboration avec la start-up Nuro, spécialiste des logiciels de conduite autonome. Outre Lucid, Uber va également investir dans Nuro, selon un communiqué publié jeudi. Uber prévoit de déployer des véhicules autonomes de Lucid dans «une ville américaine majeure» d'ici fin 2026. Lucid et Nuro testent déjà un prototype de robotaxi sur circuit fermé à Las Vegas, ont indiqué les partenaires. Mardi, Uber et Baidu ont annoncé une collaboration portant sur l'intégration de véhicules autonomes Apollo Go du géant technologique chinois à l'offre de la plateforme de réservation sur plusieurs marchés, hors États-Unis et Chine continentale.


Le Figaro
15-07-2025
- Le Figaro
Uber s'associe au chinois Baidu, pour déployer des robotaxis
Le géant chinois de l'internet Baidu prévoit de lancer ses robotaxis sur l'application de transport Uber en dehors des États-Unis et de la Chine continentale cette année, ont déclaré mardi les deux entreprises. Le partenariat pluriannuel impliquera «des milliers de véhicules autonomes Apollo Go de Baidu sur la plateforme Uber sur plusieurs marchés mondiaux», ont déclaré les deux entreprises dans une déclaration conjointe. Les premiers déploiements sont prévus en Asie et au Moyen-Orient cette année, ajoute le communiqué. Les entreprises technologiques et les fabricants automobiles chinois ont investi ces dernières années des milliards de dollars dans la technologie de conduite autonome, devenue le nouvel enjeu sur le très concurrentiel marché chinois. En Chine, les taxis sans conducteur circulent déjà sur les routes avec des capacités limitées, notamment dans la ville centrale de Wuhan, où plus de 500 d'entre eux peuvent être appelés via des applications dans des zones désignées. En mars, Baidu avait annoncé un accord pour lancer des tests de conduite autonome et des services à Dubaï, premier déploiement international de la flotte Apollo Go. Publicité Il prévoit également de commencer les tests de taxis autonomes en Europe d'ici la fin 2025, avait confirmé une source proche du dossier en mai. Parallèlement, Uber, basé à San Francisco, lancera en 2026 des taxis autonomes à Londres, lorsque l'Angleterre mettra à l'essai de nouveaux services sans conducteur, ont déclaré l'entreprise et le gouvernement britannique en juin. Dans le cadre du programme pilote d'Uber, les services auront initialement un être humain sur le siège du conducteur, qui pourra contrôler le véhicule en cas d'urgence, mais les essais évolueront progressivement vers des véhicules entièrement autonomes.


La Presse
08-07-2025
- La Presse
Comment remporter un match de judo contre Uber
Une nouvelle étude montre qu'Uber, cette entreprise qui n'a jamais impressionné personne par ses pratiques éthiques, a trouvé un (autre) truc de coyote pour empocher encore et toujours plus d'argent. Ceci est l'histoire d'une nouvelle déprimante qui, à première vue, donne le goût de chanter : « Allez, hop ! Un peu de sincérité. Le monde est à pleurer ». Mais qui, transformée par les bons soins de la chercheuse Catherine Beaudry, de Polytechnique Montréal, finit par ouvrir des horizons et donner le goût de rêver. J'ignore si la professeure Beaudry pratique le judo, mais disons que j'admire sa capacité à utiliser la force de l'adversaire comme effet de levier. Mme Beaudry, une spécialiste de l'innovation, m'a envoyé récemment une étude émanant de l'Université d'Oxford qu'on pourrait qualifier de décourageante1. Elle montre qu'Uber, cette entreprise qui n'a jamais impressionné personne par ses pratiques éthiques, a trouvé un (autre) truc de coyote pour empocher encore et toujours plus d'argent. Celui-ci tourne autour de la tarification dynamique – cette fonction qui fait en sorte que vous payerez une fortune pour commander une voiture un 31 décembre au soir, par exemple, lorsque toute la ville cherche à se déplacer. En surface, il s'agit d'une simple et brutale application de la loi de l'offre et de la demande. Quand tout le monde cherche un taxi, les prix montent. Logique. Ce qui l'est beaucoup moins, c'est qu'en analysant pas moins de 1,5 million de trajets réalisés par 258 chauffeurs à Londres, en Angleterre, les chercheurs d'Oxford ont découvert que les chauffeurs ne bénéficient aucunement de cette augmentation de prix. Au contraire : depuis l'apparition de la tarification dynamique, la paye moyenne des chauffeurs d'Uber a diminué. Leurs revenus sont également devenus moins prévisibles et le temps d'attente entre deux courses a augmenté. À qui profite la tarification dynamique ? À Uber, bien sûr, qui soutire en moyenne 38 % plus d'argent de chaque heure travaillée par ses chauffeurs. Pour une plateforme censée s'inscrire dans « l'économie du partage », disons que l'entreprise californienne a une curieuse conception du partage des profits. Les conclusions en provenance de Londres sont-elles généralisables aux autres villes où Uber fait des affaires ? « Je ne peux confirmer que l'algorithme fonctionne de la même façon partout, mais je serais surpris que ce soit très différent », m'a écrit l'un des auteurs de l'étude, le professeur Reuben Binns. Il observe par ailleurs que les chauffeurs d'Uber sont beaucoup mieux payés lorsque le service débarque dans une ville, et que leur situation se dégrade ensuite. Ça aussi, c'est troublant. Je précise que les conclusions des chercheurs ont été publiées sur le site ArXiv et n'ont pas encore été révisées par les pairs. « La population a le droit de savoir qu'elle se fait avoir si elle veut pouvoir faire des choix éclairés », m'a écrit Catherine Beaudry. PHOTO CAROLINE PERRON, TIRÉ DU SITE DE POLYTECHNIQUE MONTRÉAL Catherine Beaudry Elle a raison, d'où cette chronique. Vous voilà informés. J'ai quand même continué d'échanger avec Catherine Beaudry. Elle m'a fait remarquer qu'on ignore trop souvent les coûts sociaux et environnementaux des choix que nous faisons. Elle me donne l'exemple de Google Maps ou de l'application Chrono, développée par l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Ces outils nous disent comment nous rendre du point A au point B en voiture, en transports en commun, à vélo ou à pied. « Mais il manque l'information sur les coûts socio-environnementaux et économiques », souligne-t-elle. « Je rêve un peu », prévient la chercheuse (et qui le lui reprochera ? Il me semble qu'on a bien besoin de rêver). « Mais il suffit d'une bonne base de données derrière une application pour développer un indice socio-environnemental et économique », estime-t-elle. Imaginez par exemple un code de couleur qui vous indiquerait à quel point les options qui s'offrent à vous sont bénéfiques ou nocives pour la société. « Je ne sais pas combien de dizaines, voire de centaines d'applications ont été proposées au gouvernement pendant la COVID-19, rappelle-t-elle. Je suis certaine que nous avons la capacité de développer une telle application sans que ça coûte le milliard de SAAQclic ! » Elle dit rêver d'un marathon de programmation pour stimuler la recherche de solutions. Je ne sais pas pour vous, mais je trouve ses idées inspirantes. Nous sommes plusieurs à vouloir faire les meilleurs choix possibles non seulement pour nous, mais aussi pour la société. Mais le monde est complexe et nous avons besoin d'aide pour y voir clair. Presque tout le monde trimballe aujourd'hui un téléphone supposément « intelligent » dans ses poches. L'intelligence artificielle se développe à toute vitesse. Au lieu d'applications conçues pour nous faire consommer plus, pourrait-on développer des applications qui nous font consommer mieux ? Imaginez un outil qui nous aiderait à comparer les GES par gramme de protéine associés au kilo de bœuf et à la brique de tofu à l'épicerie, par exemple. Ou à évaluer l'impact des fraises québécoises par rapport aux fraises californiennes. « Absolument ! », s'exclame Catherine Beaudry, qui m'informe qu'à Polytechnique Montréal, un indice permet maintenant d'évaluer l'empreinte carbone des plats servis à la cafétéria. C'est bien la preuve que ça se fait. Une application, Yuka, fournit d'ailleurs l'impact sur la santé des produits alimentaires et cosmétiques par une simple lecture du code-barres avec un téléphone. Comme les clients de la cafétéria de Poly, les utilisateurs d'Uber bénéficieraient grandement d'une application qui leur dirait, par exemple, que l'argent qu'elle verse à l'entreprise n'ira pas dans les mêmes poches (ni dans les mêmes proportions) que celui que vous donnez à votre chauffeur de taxi. Alors, au lieu de simplement déplorer la cupidité d'Uber, on s'en inspire pour essayer de changer (au moins un peu) le monde ? 1. Consultez l'étude émanant de l'Université d'Oxford (en anglais) Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue