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Klaus Schwab: accusé d'avoir falsifié des rapports scientifiques
Klaus Schwab: accusé d'avoir falsifié des rapports scientifiques

24 Heures

time21-07-2025

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Klaus Schwab: accusé d'avoir falsifié des rapports scientifiques

Fondateur du WEF – Klaus Schwab accusé d'avoir falsifié des rapports scientifiques Selon les premières conclusions de l'enquête, le fondateur du Forum économique mondial aurait envoyé des messages obscènes et bloqué la publication de certaines études. Son épouse est aussi mise en cause. Arthur Rutishauser Klaus Schwab lors de sa rencontre avec le premier ministre indien, Narendra Modi, à Delhi le 22 juin 2017. Bureau du premier ministre indien Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : Le cabinet d'avocats Homburger a identifié environ 900'000 francs de frais de déplacement douteux. Hilde Schwab, l'épouse de Klaus Schwab, n'avait pas de fonction officielle au WEF, mais c'est ce dernier qui payait ses déplacements. Klaus Schwab a manipulé le classement des pays dans le «Global Competitiveness Report» pour servir des intérêts politiques. Le professeur Klaus Schwab est sans doute le meilleur hôte de Suisse. Chaque année, le Forum économique mondial (WEF) rassemble près de 60 chefs d'État et de gouvernement, ainsi que 1600 dirigeants d'entreprises venus de plus de 130 pays. Au total, quelque 3000 invités occupent les hôtels de la région, générant ainsi 450 millions de francs de revenus pour le WEF. Klaus Schwab fait tout pour que cela continue: il flatte les grands de ce monde et les encense dès qu'ils montent avec lui sur scène. Les critiques sont à peine tolérées. Pourtant, depuis fin avril, le WEF, qui prétend vouloir améliorer le monde, est en pleine tourmente. Klaus Schwab a été contraint de quitter le WEF. Depuis, une enquête est en cours contre lui. La «SonntagsZeitung» a pu en lire quelques extraits. Des frais qui s'élèvent à 900'000 francs Il y est notamment question d'incidents embarrassants impliquant de jeunes collaboratrices du WEF, à qui Klaus Schwab aurait envoyé des e-mails obscènes. Les frais engendrés par Hilde Schwab, épouse de Klaus Schwab, sont également mis en lumière. En 1998, elle a fondé avec son mari la Fondation Schwab pour l'entrepreneuriat social, un réseau mondial d'«entrepreneurs sociaux» (parmi lesquels Goldman Sachs, EY et Microsoft), dont elle est la présidente. Depuis 2021, elle est également chevalier de la Légion d'honneur française. La Fondation Schwab remet des prix à certaines personnalités. Ces distinctions leur ouvrent un accès privilégié aux réseaux, aux ressources et à l'influence du Forum économique mondial, comme l'indique le site internet. «Nous sommes fiers d'avoir eu une influence positive, que ce soit de manière directe ou indirecte, sur la vie de 622 millions de personnes au cours des vingt dernières années», a déclaré Hilde Schwab à «Blick» en 2021. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos «Notre vie est plutôt mouvementée, avec beaucoup de voyages et de rencontres. Il faut donc quelqu'un qui garde le calme», a-t-elle déclaré un jour à la radio SRF. Hilde Schwab n'a pas de fonction officielle au sein du WEF. Sa fondation et le Forum économique mondial sont deux entités juridiquement distinctes. Le WEF ne fournit qu'une garantie de déficit à la fondation. Pourtant, ses déplacements, qui ne s'expliquent pas toujours par son rôle de présidente de la fondation, ont été réglés par le WEF. Et la somme n'est pas négligeable. Hilde et Klaus Schwab doivent en effet répondre de dépenses d'environ 900'000 francs, cumulées au cours des dix dernières années. Les contrôles ont été effectués par le cabinet d'avocats zurichois Homburger ainsi que par l'Autorité fédérale de surveillance des fondations (ASF). Cette dernière a déclaré: «Fin avril, l'ASF a été informée des accusations concernant l'utilisation des fonds de la fondation. Elles font désormais l'objet de discussions et d'enquêtes.» La question de l'avenir de la fondation reste ouverte, car, selon le rapport de gestion, elle fait certes partie de l'environnement du WEF, mais le Forum n'a aucun pouvoir sur sa gestion et n'a pas non plus de droit de vote. Une insulte à sa réputation académique En plus des conférences, qui ne se tiennent pas uniquement à Davos, le WEF réalise aussi des études. Depuis 2004, cela comprend le «Global Competitiveness Report» (GCR), un rapport ambitieux de 650 pages publié chaque année. Le GCR propose une classification détaillée de la compétitivité de chaque pays. Il s'appuie à la fois sur un indice élaboré par des chercheurs de renom, basé sur 110 variables, et sur une enquête réalisée auprès de 13'500 participants dans 142 pays. Après 2020, le GCR a soudainement cessé de paraître. On a d'abord évoqué la pandémie pour justifier cette interruption. Puis plus rien. Aujourd'hui, on sait enfin ce qu'il s'est réellement passé. L'une des principales accusations formulées par le lanceur d'alerte à l'origine de la démission de Klaus Schwab est que ce dernier aurait transmis des résultats provisoires et confidentiels au représentant d'un pays arabe, et empêché la publication d'un GCR défavorable à ce pays. Il est également accusé d'avoir exigé des modifications dans l'évaluation d'un autre pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, après qu'un ministre a contesté les résultats obtenus. Enfin, il aurait aussi modifié le classement d'un autre pays de cette même région il y a quinze ans. Klaus Schwab a réagi à ces accusations en mai dernier: «J'ai moi-même développé la méthodologie du rapport sur la compétitivité en 1979 et j'en reste le principal référent intellectuel.» Il a précisé qu'il a toujours rédigé l'introduction des GCR et que, au fil des années, il est resté impliqué dans la méthodologie afin de «renforcer et de préserver la crédibilité du rapport». Le plus grand défi, selon lui, aurait été d'utiliser «des données précises et actualisées, ainsi que des résultats d'analyse crédibles». Pour cette raison, certains gouvernements l'auraient contacté avant la publication pour proposer des corrections, afin de tenir compte de données actualisées ou de corriger des erreurs d'analyse. Il aurait ensuite transmis ces informations aux équipes concernées. Il ajoute que qualifier ces faits de manipulation est une insulte à sa réputation académique. Des résultats falsifiés Pourtant, sa réputation académique pourrait bien en pâtir. Les avocats du cabinet Homburger chargé de l'enquête ont en effet constaté qu'il était intervenu de manière considérable dans le classement. Après un changement méthodologique opéré pour le GCR de 2017-2018, l'Inde a chuté de plus de 20 places par rapport à l'année précédente. En revanche, le Royaume-Uni est passé de la septième à la quatrième place. Klaus Schwab est alors intervenu et a envoyé un e-mail aux responsables avec la justification suivante: «Nous devons protéger nos relations avec l'Inde avant Davos 2019.» Il ne voulait visiblement pas prendre le risque que le premier ministre, Narendra Modi, annule sa venue. Il a aussi indiqué que le Royaume-Uni ne devait pas «monter dans le classement», car cela serait «exploité par le camp pro-Brexit». Les relations avec Modi pourraient être ruinées. Extrait d'un e-mail de Klaus Schwab, dans lequel il indique que le GCR de 2017-2018 ne doit pas être publié. Klaus Schwab s'est dit favorable au changement de méthodologie, mais il a conclu que ce changement ne pouvait pas être appliqué pour l'année 2017-2018. Selon lui, cela risquait de compromettre les bonnes relations avec l'Inde, pour lesquelles il affirme avoir «investi tant d'efforts». Dans un message adressé à Richard Samans, responsable du GCR, Klaus Schwab indique que le rapport de cette année-là ne doit pas être publié. Finalement, il paraîtra quand même, mais avec des modifications dans le classement: l'Inde s'est retrouvée à la 40e place, soit seulement une position de moins qu'en 2016, et le Royaume-Uni à la 8e place, également un rang de moins qu'en 2016. Le contenu qui place des cookies supplémentaires est affiché ici. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Autoriser les cookies Plus d'infos Le cas de l'Inde n'était pas isolé. Selon l'enquête du cabinet Homburger, «des documents montrent qu'en janvier 2022, le professeur Schwab a partagé une version confidentielle et non publiée du GCR de 2021-2022 avec le représentant gouvernemental d'un pays et qu'il a demandé des «retours critiques» sur la «nouvelle approche en matière de politique économique». Dans cette version du rapport, le classement du pays concerné avait nettement reculé par rapport à 2019.» Après une conversation téléphonique entre le professeur Schwab et le représentant du gouvernement, le professeur Schwab a recommandé à la direction de ne pas publier le rapport et de reconsidérer son «approche». La direction et Klaus Schwab ont ensuite examiné les différentes options possibles, à savoir publier le rapport comme prévu, reporter sa parution, attendre la fin de la pandémie ou y renoncer complètement. «Le professeur Schwab a fait part de ces réflexions au représentant gouvernemental», indique le rapport d'enquête provisoire. La fin du GCR Klaus Schwab a transmis par e-mail à la direction du Forum les commentaires qu'il avait reçus de la part du représentant gouvernemental et d'une autre personne concernant l'approche, la fonction, la méthodologie et les objectifs du rapport, alors encore en cours de conception. Il a précisé que la décision finale revenait à la direction, mais a conseillé de reporter la publication du rapport à la fin de la pandémie. La direction a suivi sa recommandation, et Schwab a par la suite communiqué cette décision au représentant du gouvernement. D'après les procès-verbaux de réunion, le conseil d'administration a appris que la publication du rapport était reportée pour bénéficier d'un «contexte plus stable face à la pandémie mondiale de Covid-19» et permettre aux acteurs concernés de s'«habituer à la nouvelle méthodologie». Le GCR de 2021-2022 n'a jamais été publié, et aucun autre rapport ne l'a été depuis. L'enquête n'est pas encore terminée, et la réunion du conseil de fondation du WEF, qui aurait dû se tenir mardi dernier, a été reportée. Mais le temps presse, car les invitations pour le WEF 2026 doivent être envoyées au plus tard fin août. D'ici là, une sorte de trêve, convenue en juin entre Klaus Schwab et le conseil de fondation du WEF, s'applique. Confronté aux recherches de la «SonntagsZeitung», le porte-parole de Klaus Schwab, Jörg Denzler, n'a pas souhaité s'exprimer. Il déclare: «L'accord conclu en juin est d'une grande importance pour Klaus Schwab. Contrairement à d'autres acteurs concernés, il respecte pleinement cet accord et ne répond pas aux sollicitations des médias.» Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Arthur Rutishauser est rédacteur en chef de la «SonntagsZeitung». Docteur en économie, il était à l'origine journaliste économique. Plus d'infos @rutishau Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

La guerre continue entre Klaus Schwab et le WEF
La guerre continue entre Klaus Schwab et le WEF

24 Heures

time13-07-2025

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La guerre continue entre Klaus Schwab et le WEF

La nouvelle direction du Forum de Davos soupçonne Schwab d'être à l'origine d'indiscrétions qui iraient à l'encontre de l'accord trouvé en juin entre les deux parties. Publié aujourd'hui à 19h33 Klaus Schwab a démissionné de son poste de président du WEF fin avril après des révélations l'éclaboussant. AFP En bref: Officiellement, le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab , et la nouvelle direction de l'organisation sont parvenus à une trêve. Mais derrière l'accord annoncé en juin, la querelle reste vive, révèle ce dimanche la «NZZ am Sonntag». À 87 ans, l'homme qui a façonné le Forum de Davos affronte toujours des accusations internes qui ébranlent son héritage. Le conseil de fondation avait décidé de lancer une enquête indépendante après des révélations anonymes ciblant Schwab et son épouse, Hilde. Ils sont accusés d'avoir utilisé les moyens du Forum pour servir leurs intérêts, de gestion douteuse de plaintes de harcèlement ou encore de manipulation d'études. Schwab a nié en bloc ces accusations et a démissionné avec effet immédiat. L'«accord amiable» trouvé en juin devait garantir un dialogue apaisé et éviter un règlement de comptes public. Or, ces derniers jours, la publication de plusieurs articles favorables à Klaus Schwab a mis le feu aux poudres. Ils soulignent notamment son droit statutaire à nommer son successeur et minimisent la gravité des soupçons, qui font toujours l'objet d'une enquête indépendante. Divorce consommé Au siège genevois de Cologny, la direction soupçonnerait désormais l'entourage de Schwab d'être à la manœuvre pour regagner la main, d'après la «NZZ am Sonntag». Selon des sources proches, ces fuites fragiliseraient l'enquête en cours et iraient à l'encontre de l'accord conclu. Klaus Schwab, lui, dément toute implication dans ces indiscrétions. Son conseiller en communication, interrogé par le dominical, affirme que le fondateur du WEF respecte scrupuleusement l'accord, pointant au contraire le rôle de certains dirigeants. De son côté, le WEF se refuse à tout commentaire en attendant la fin de l'enquête, prévue pour fin août 2025. Peter Brabeck-Letmathe, président du conseil par intérim, indique qu'aucune conclusion ne peut encore être tirée, aucun rapport n'ayant été remis. Toute tentative de blanchiment anticipé serait donc jugée contre-productive. Au-delà du fond, c'est surtout la défiance qui s'installe. La divulgation de discussions entre Klaus Schwab et Christine Lagarde, actuelle présidente de la Banque centrale européenne et pressentie pour lui succéder, a encore tendu les liens. Le divorce serait ainsi aujourd'hui consommé: Schwab et la nouvelle garde incarnée par le CEO du WEF, Børge Brende, et Peter Brabeck-Letmathe semblent irréconciliables. À Davos, la transition promise vire au psychodrame et la guerre froide continue de plus belle. Plus d'articles sur la polémique autour de Klaus Schwab Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Julien Culet est responsable de la rubrique Suisse-Monde-Economie. Il a rejoint la rubrique Suisse en 2018 en tant que correspondant à Genève pour «Le Matin Dimanche». Il a auparavant travaillé durant 5 ans au sein de la rédaction du «20 minutes». Plus d'infos @JulienClt Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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