
La guerre continue entre Klaus Schwab et le WEF
Klaus Schwab a démissionné de son poste de président du WEF fin avril après des révélations l'éclaboussant.
AFP
En bref:
Officiellement, le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab , et la nouvelle direction de l'organisation sont parvenus à une trêve. Mais derrière l'accord annoncé en juin, la querelle reste vive, révèle ce dimanche la «NZZ am Sonntag». À 87 ans, l'homme qui a façonné le Forum de Davos affronte toujours des accusations internes qui ébranlent son héritage.
Le conseil de fondation avait décidé de lancer une enquête indépendante après des révélations anonymes ciblant Schwab et son épouse, Hilde. Ils sont accusés d'avoir utilisé les moyens du Forum pour servir leurs intérêts, de gestion douteuse de plaintes de harcèlement ou encore de manipulation d'études. Schwab a nié en bloc ces accusations et a démissionné avec effet immédiat.
L'«accord amiable» trouvé en juin devait garantir un dialogue apaisé et éviter un règlement de comptes public. Or, ces derniers jours, la publication de plusieurs articles favorables à Klaus Schwab a mis le feu aux poudres. Ils soulignent notamment son droit statutaire à nommer son successeur et minimisent la gravité des soupçons, qui font toujours l'objet d'une enquête indépendante. Divorce consommé
Au siège genevois de Cologny, la direction soupçonnerait désormais l'entourage de Schwab d'être à la manœuvre pour regagner la main, d'après la «NZZ am Sonntag». Selon des sources proches, ces fuites fragiliseraient l'enquête en cours et iraient à l'encontre de l'accord conclu. Klaus Schwab, lui, dément toute implication dans ces indiscrétions. Son conseiller en communication, interrogé par le dominical, affirme que le fondateur du WEF respecte scrupuleusement l'accord, pointant au contraire le rôle de certains dirigeants.
De son côté, le WEF se refuse à tout commentaire en attendant la fin de l'enquête, prévue pour fin août 2025. Peter Brabeck-Letmathe, président du conseil par intérim, indique qu'aucune conclusion ne peut encore être tirée, aucun rapport n'ayant été remis. Toute tentative de blanchiment anticipé serait donc jugée contre-productive.
Au-delà du fond, c'est surtout la défiance qui s'installe. La divulgation de discussions entre Klaus Schwab et Christine Lagarde, actuelle présidente de la Banque centrale européenne et pressentie pour lui succéder, a encore tendu les liens. Le divorce serait ainsi aujourd'hui consommé: Schwab et la nouvelle garde incarnée par le CEO du WEF, Børge Brende, et Peter Brabeck-Letmathe semblent irréconciliables. À Davos, la transition promise vire au psychodrame et la guerre froide continue de plus belle.
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Autres newsletters Julien Culet est responsable de la rubrique Suisse-Monde-Economie. Il a rejoint la rubrique Suisse en 2018 en tant que correspondant à Genève pour «Le Matin Dimanche». Il a auparavant travaillé durant 5 ans au sein de la rédaction du «20 minutes». Plus d'infos @JulienClt
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En revanche, des contribuables me font part de leur inquiétude à cause de l'initiative des Jeunes socialistes, l'initiative «Pour l'avenir» , sur laquelle le peuple sera amené à voter en novembre prochain. Le texte propose de prélever un impôt de succession pour les héritiers en ligne directe de 50% sur les fortunes de plus de 50 millions de francs. En matière fiscale, deux conditions sont essentielles: la stabilité et la prévisibilité. Or cette initiative met à mal ces deux conditions et menace l'attractivité de notre pays. La Suisse joue à se faire peur avec ce genre de texte. Mais la votation n'aura lieu que le 30 novembre. Cela explique-t-il ces départs? Cette initiative est dangereuse. Les contribuables fortunés ne vont pas attendre que l'initiative soit acceptée pour partir. Une fortune qui dépasse 50 millions peut paraître gigantesque, mais si vous êtes à la tête d'une grosse entreprise ou que vous êtes propriétaire de nombreux biens, vous pouvez arriver à ce genre de montant. L'inquiétude ne s'exprime pas seulement à Genève mais également dans les autres cantons. Le message du Conseil fédéral est très clair: une acceptation de l'initiative pourrait, en raison des départs des contribuables visés, entraîner une baisse entre 2,8 et 3,5 milliards des recettes issues de l'impôt sur le revenu et sur les bénéfices. Une analyse du professeur Marius Brülhart de l'Université de Lausanne estime, quant à elle, que la Suisse devrait faire face à une fuite de 77 à 95% du substrat fiscal si cette initiative était acceptée. Les forfaits accordés par plusieurs pays d'Europe, dont l'Italie, semblent séduire les Genevois fortunés. Est-ce la réponse du berger à la bergère, la Suisse elle-même étant un paradis fiscal pour les étrangers? La concurrence fiscale entre les pays a toujours existé. En Suisse, nous accordons des forfaits aux étrangers fortunés. Dans le canton de Genève, le seuil minimum est de 400'000 francs par an. Quelque 500 forfaits sont accordés à Genève actuellement. Un contribuable peut s'installer dans un pays où la fiscalité est moins lourde, mais il faut prendre en compte la qualité des prestations offertes. On se souvient de la manière dont certains pays ont géré la crise du Covid, la prise en charge médicale a été meilleure en Suisse et la population a été laissée plus libre. On a vu des personnes revenir de leur exil fiscal après le Covid. La qualité des infrastructures et la stabilité politique sont aussi des éléments qui doivent être intégrés dans la décision. Quelles sont les incidences du départ de tels contribuables pour la fiscalité genevoise? Les conséquences sont importantes en raison de la structure de notre pyramide fiscale. Concernant l'impôt sur la fortune, 1,3% des contribuables paient près de 78% de l'impôt, soit, en 2024, 1,156 milliard de francs. Pour celui du revenu, 4,4% des contribuables paient 53% des recettes, soit 4 milliards en 2024. Cela signifie qu'un nombre très restreint de personnes s'acquittent de la moitié de l'impôt sur le revenu. Pour les personnes morales, le phénomène est encore plus marqué. Seules 0,3% des entreprises paient le 85% des impôts sur les bénéfices. Ces constats interpellent. Notre canton est doté d'infrastructures de qualité, université, écoles, hôpital universitaire, aéroport international. Il offre énormément de prestations à la population, au niveau social et de la qualité des soins. Si de nombreux contribuables fortunés venaient à quitter Genève, il deviendrait difficile d'assumer toutes ces charges. On entend souvent dire que 36% des Genevois ne paient pas d'impôt sur le revenu? Est-ce correct? Ou s'acquittent-ils tout de même d'un montant symbolique? Chaque habitant paie une taxe personnelle de 25 francs, quelle que soit sa situation financière. 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Autres newsletters Judith Monfrini est journaliste à la rubrique locale. De formation juridique, elle a obtenu son diplôme au Centre de formation au Journalisme et aux Médias (CFJM) en 2015. Elle a travaillé plus de dix ans pour le groupe Médiaone. (Radio Lac, One fm) Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.