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Le Figaro
6 days ago
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«Afghan files»: au Royaume-Uni, la révélation d'un plan gouvernemental secret pour faire venir des milliers d'Afghans menacés
Réservé aux abonnés La Haute Cour de justice avait complètement restreint pendant presque deux ans la divulgation d'informations dans la presse sur cette affaire exceptionnelle liée à une fuite de données géante. Les deux derniers gouvernements britanniques ont mis en place un plan d'envergure, resté secret entre août 2023 et le 15 juillet 2025, afin de relocaliser au Royaume-Uni des milliers d'Afghans menacés dans leur pays après qu'une fuite de données les a exposés au risque de représailles de la part des talibans, ont révélé plusieurs journaux anglais ce mardi. Les médias du pays avaient simultanément été interdits d'en parler par une «super-injonction» judiciaire sans précédent, partiellement levée cette semaine. Mardi 15 juillet, le secrétaire d'État à la Défense John Healey a annoncé la fermeture du programme secret connu sous le nom de «Afghan Response Route» aux potentiels nouveaux candidats dans une déclaration à la Chambre des communes. «À tous ceux dont les informations ont été compromises, je présente aujourd'hui des excuses sincères au nom du gouvernement britannique», a ajouté le ministre devant les députés à Westminster. «Cet incident grave n'aurait jamais dû se produire» a-t-il admis…


24 Heures
6 days ago
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Le Royaume-Uni s'excuse après avoir mis en danger des milliers de réfugiés
Après une fuite massive d'informations personnelles en 2022, Londres a secrètement accueilli 4500 Afghans. Le ministre de la Défense a présenté des excuses officielles pour cette erreur. Publié aujourd'hui à 15h53 Le secrétaire d'État britannique à la Défense, John Healey. EPA/ANDY RAIN Le Royaume-Uni a révélé mardi avoir accueilli en secret des milliers d'Afghans, mis en danger par une fuite massive de leurs données en 2022 alors que certains avaient travaillé pour le gouvernement britannique avant le retour des talibans au pouvoir . «À tous ceux dont les informations ont été compromises, je présente aujourd'hui des excuses sincères au nom du gouvernement britannique», a déclaré le ministre de la Défense John Healey devant le parlement à Westminster. «Cet incident grave n'aurait jamais dû se produire». Il a détaillé la chronologie des faits qui ont conduit à la mise en place en avril 2024 du programme d'accueil secret, appelé Afghan Relocation Route (ARR), sous le précédent gouvernement, alors conservateur. Fuite de données En février 2022, les informations personnelles d'environ 19'000 Afghans qui demandaient l'asile au Royaume-Uni après avoir travaillé pour les autorités britanniques avant le retour des talibans au pouvoir en août 2021, avaient fuité. Leurs noms et coordonnées avaient été divulgués, ainsi que l'identité de membres de leur famille à cause d'une erreur d'un responsable britannique travaillant pour le Ministère de la défense. «À ce jour, 900 bénéficiaires principaux (de ce programme, ndlr) sont au Royaume-Uni ou en transit, accompagnés de 3600 membres de leur famille pour un coût d'environ 400 millions de livres sterling (430 millions de francs suisses)», a révélé le ministre de la Défense John Healey. Environ 600 autres Afghans et leurs proches devraient encore être accueillis. Au total, 6900 personnes devraient donc s'installer dans le pays dans le cadre de ce programme. Une fois achevé, son coût devrait s'élever à environ 850 millions de livres (915 millions d'euros). Retour des talibans Le Ministère de la défense n'a pris connaissance de la fuite qu'à l'été 2023, quand des informations personnelles ont commencé à être publiées anonymement sur un groupe Facebook. En septembre de cette année-là, le gouvernement conservateur avait demandé à la Haute Cour de justice une ordonnance empêchant la diffusion de toute information autour de cette fuite, afin de réduire le risque d'alerter les talibans de l'existence de ces données. Selon des médias britanniques, cette mesure, qui a été levée mardi, est la plus longue ordonnance de ce type et c'est la première fois que le gouvernement demandait une mesure si restrictive à l'encontre des médias. Le ministre de la Défense a précisé que les milliers d'Afghans accueillis au Royaume-Uni dans le cadre du programme secret étaient déjà comptés dans les chiffres de l'immigration. Au total, 36'000 Afghans ont été accueillis au Royaume-Uni dans le cadre de divers programmes après le retour des talibans au pouvoir. Ces dispositifs sont désormais fermés. Amende pour le Royaume-Uni Le premier ministre Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet 2024, a promis de lutter contre l'immigration aussi bien légale que clandestine. Les Afghans figurent dans les premières nationalités parmi les migrants qui traversent la Manche à bord de petites embarcations. Dans une autre affaire, le ministère britannique de la Défense s'était vu infliger en 2023 une amende de plus de 400'000 euros pour avoir diffusé par erreur les données de 265 interprètes afghans ayant travaillé pour les forces britanniques et fuyant les talibans. En septembre 2021, le ministère avait en effet envoyé un courriel à 245 Afghans voulant s'installer au Royaume-Uni. Les adresses mails de tous les destinataires étaient visibles par les autres, laissant apparaître leur nom et pour 55 d'entre eux leur photo. Rendue publique à l'époque des faits, l'affaire avait été embarrassante pour le gouvernement britannique, qui était déjà accusé d'avoir mal géré les évacuations de ses ressortissants et de son personnel local alors que les talibans reprenaient Kaboul après le départ des troupes américaines. Le Royaume-Uni et l'Afghanistan Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le HuffPost France
7 days ago
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Royaume-Uni : quel est ce programme secret qui a permis l'accueil de milliers d'Afghans
INTERNATIONAL - Cette fuite, découverte à l'été 2023 par le ministère de la Défense britannique, vient seulement d'être révélée au grand public. Le Royaume-Uni a annoncé mardi 15 juillet avoir accueilli en secret des milliers d'Afghans, mis en danger par une fuite massive de leurs données en 2022 alors que certains avaient travaillé pour le gouvernement britannique avant le retour des talibans au pouvoir. « À tous ceux dont les informations ont été compromises, je présente aujourd'hui des excuses sincères au nom du gouvernement britannique », a déclaré le ministre de la Défense John Healey devant le parlement à Westminster. « Cet incident grave n'aurait jamais dû se produire ». Il a détaillé la chronologie des faits qui ont conduit à la mise en place en avril 2024 du programme d'accueil secret, appelé Afghan Relocation Route (ARR), sous le précédent gouvernement, alors conservateur. En février 2022, les informations personnelles d'environ 19 000 Afghans qui demandaient l'asile au Royaume-Uni après avoir travaillé pour les autorités britanniques avant le retour des talibans au pouvoir en août 2021, avaient fuité. Leurs noms et coordonnées avaient été divulgués, ainsi que l'identité de membres de leur famille à cause d'une erreur d'un responsable britannique travaillant pour le ministère de la Défense. « À ce jour, 900 bénéficiaires principaux (de ce programme, ndlr) sont au Royaume-Uni ou en transit, accompagnés de 3 600 membres de leur famille pour un coût d'environ 400 millions de livres sterling (460,7 millions d'euros) », a révélé le ministre de la Défense John Healey. Environ 600 autres Afghans et leurs proches devraient encore être accueillis. Au total, 6 900 personnes devraient donc s'installer dans le pays dans le cadre de ce programme. Une fois achevé, son coût devrait s'élever à environ 850 millions de livres (979 millions d'euros). Évacuations chaotiques Le ministère de la Défense n'a pris connaissance de la fuite qu'à l'été 2023, quand des informations personnelles ont commencé à être publiées anonymement sur un groupe Facebook. En septembre de cette année-là, le gouvernement conservateur avait demandé à la Haute cour de justice une ordonnance empêchant la diffusion de toute information autour de cette fuite, afin de réduire le risque d'alerter les talibans de l'existence de ces données. Selon des médias britanniques, cette mesure, qui a été levée mardi, est la plus longue ordonnance de ce type et c'est la première fois que le gouvernement demandait une mesure si restrictive à l'encontre des médias. Le ministre de la Défense a précisé que les milliers d'Afghans accueillis au Royaume-Uni dans le cadre du programme secret étaient déjà comptés dans les chiffres de l'immigration. Au total, 36 000 Afghans ont été accueillis au Royaume-Uni dans le cadre de divers programmes après le retour des talibans au pouvoir. Ces dispositifs sont désormais fermés. Le Premier ministre Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet 2024, a promis de lutter contre l'immigration aussi bien légale que clandestine. Les Afghans figurent dans les premières nationalités parmi les migrants qui traversent la Manche à bord de petites embarcations. Dans une autre affaire, le ministère britannique de la Défense s'était vu infliger en 2023 une amende de plus de 400 000 euros pour avoir diffusé par erreur les données de 265 interprètes afghans ayant travaillé pour les forces britanniques et fuyant les talibans. En septembre 2021, le ministère avait en effet envoyé un courriel à 245 Afghans voulant s'installer au Royaume-Uni. Les adresses mails de tous les destinataires étaient visibles par les autres, laissant apparaître leur nom et pour 55 d'entre eux leur photo. Rendue publique à l'époque des faits, l'affaire avait été embarrassante pour le gouvernement britannique, qui était déjà accusé d'avoir mal géré les évacuations de ses ressortissants et de son personnel local alors que les talibans reprenaient Kaboul après le départ des troupes américaines.

Le Figaro
08-07-2025
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Le Parlement britannique vote en faveur d'une loi «historique» sur l'aide à mourir
Les députés de la Chambre des communes ont adopté à une majorité très serrée un texte légalisant le suicide assisté pour les malades adultes en phase terminale dont l'espérance de vie est inférieure à six mois. Pour un vendredi, les bancs de la Chambre des communes étaient inhabituellement remplis. L'heure était grave, autant que le sujet. Les députés ont voté en deuxième - et dernière - lecture le très controversé projet de loi sur l'aide à mourir. Après des mois de débats passionnés, ils ont approuvé - par une majorité très ténue - ce texte qualifié d'« historique », mais très controversé. La Chambre basse du Parlement britannique a donc voté en faveur d'un projet de loi visant à légaliser le suicide assisté, avec un score très serré, 314 députés s'étant prononcés pour et 291 contre. Fin novembre, les députés avaient approuvé le texte en première lecture à une courte majorité également, mais tout de même plus large (330 voix contre 275). Depuis, le texte a été amendé et certains députés ont publiquement changé d'avis, invoquant des modifications qui, selon eux, affaiblissent la protection des personnes vulnérables. Des militants en faveur ou non de la loi se pressaient devant Westminster. Les « pour » brandissaient des pancartes « My death, my decision » (ma mort, ma décision) alors que les « contre » affichaient des slogans comme « Kill the Bill, not the ill » (Tuez la loi, pas les malades). À lire aussi « Aucun d'entre vous ne sera obligé de pratiquer l'aide à mourir » : Catherine Vautrin confrontée à la vive inquiétude des soignants Publicité La « Terminally Ill Adults (End of Life) Bill » prévoit la légalisation de l'aide à mourir pour les malades adultes en phase terminale dont l'espérance de vie est inférieure à six mois, et sous réserve qu'ils soient capables de s'administrer eux-mêmes la substance provoquant leur décès. Les partisans de la loi affirment qu'elle apportera dignité et compassion aux personnes qui souffrent. Pour Kim Leadbeater, députée de la majorité travailliste à l'origine de la proposition de loi, il ne s'agit « pas d'un choix entre vivre et mourir, mais d'un choix pour les personnes en phase terminale quant à la manière dont elles meurent ». Les opposants craignent que des personnes vulnérables ne soient incitées à mettre fin à leurs jours. Et estiment que les garanties ne sont pas assez solides. Professeur de médecine palliative et élue à la Chambre des lords, Ilora Finlay nous confiait ainsi redouter « la pression des familles ou de la société sur les personnes âgées, qui peuvent avoir le sentiment d'être un fardeau ». Les mineurs exclus La loi n'entre pas encore en vigueur, mais elle a désormais toutes les chances d'être promulguée dans quelques mois. Le texte va être soumis à la Chambre des lords. Même si d'autres amendements pourront être apportés, on voit mal les lords - non élus - bloquer une loi adoptée par les députés élus. Ces derniers ont déjà apporté plusieurs changements notables au texte adopté fin novembre. Outre deux médecins, le dernier mot pour autoriser une aide à mourir sera non plus du ressort d'un juge de la Haute Cour de justice mais entre les mains d'un comité d'experts - comprenant un avocat, un psychiatre et un travailleur social. Cet amendement a suscité l'ire des opposants. Les professionnels de santé (infirmiers, pharmaciens, travailleurs du secteur médical) auront aussi le droit de refuser de participer à un suicide assisté, comme c'était déjà le cas pour les médecins. Il sera interdit de faire la publicité des services liés au suicide assisté, auquel les mineurs n'ont par ailleurs pas accès. Et une personne ne pourra pas être éligible si sa santé se dégrade parce qu'elle a volontairement arrêté de se nourrir. La question des personnes souffrant de problèmes de santé mentale a soulevé de rudes débats. Des experts indépendants pourront les soutenir, ce qui n'a pas empêché le Royal College of Psychatrists de se dire « inquiet des modalités de la loi ». Changement social majeur Après avoir été adopté définitivement par les deux Chambres, le suicide assisté ne sera pas mis en place avant quatre années. Selon une évaluation du gouvernement, quelque 4 500 morts assistées pourraient avoir lieu à terme chaque année. Actuellement, l'aide médicale à mourir est illégale et fait encourir une peine de 14 ans de prison. La nouvelle loi s'appliquera en Angleterre et au pays de Galles. En Écosse, les députés ont adopté le mois dernier en première lecture un projet de loi similaire Le gouvernement travailliste était resté neutre sur ce projet de loi si sensible moralement, les députés pouvant voter selon leur conscience plutôt que selon la ligne de leur parti. Keir Starmer a voté pour, mais certains de ses ministres ont voté contre. Les lignes de fracture dépassent en effet les clivages gauche-droite. Des figures du Labour se sont ainsi opposées à un texte proposé par l'une des leurs. Le ministre de la Santé, Wes Streeting, a voté contre le projet de loi. La doyenne de la Chambre, Diane Abbott, a aussi exhorté les députés à rejeter la loi. Pas opposée sur le principe à l'aide à mourir, elle conteste un texte trop flou et risqué. « Je suis venue dans cette Assemblée pour être la voix de ceux qui n'ont pas de voix. Qui pourrait être plus sans voix que quelqu'un qui est dans son lit de malade et qui croit qu'il est en train de mourir ? », a lancé cette figure historique de la gauche travailliste. Publicité Pour ses partisans, cette loi est présentée comme le plus grand changement social mené dans le pays depuis une génération. Certains la comparent ainsi à la loi sur l'avortement de 1967 ou à l'abolition de la peine capitale. Mais son adoption serrée risque de faire couler encore beaucoup d'encre.