
Le Royaume-Uni s'excuse après avoir mis en danger des milliers de réfugiés
Publié aujourd'hui à 15h53
Le secrétaire d'État britannique à la Défense, John Healey.
EPA/ANDY RAIN
Le Royaume-Uni a révélé mardi avoir accueilli en secret des milliers d'Afghans, mis en danger par une fuite massive de leurs données en 2022 alors que certains avaient travaillé pour le gouvernement britannique avant le retour des talibans au pouvoir .
«À tous ceux dont les informations ont été compromises, je présente aujourd'hui des excuses sincères au nom du gouvernement britannique», a déclaré le ministre de la Défense John Healey devant le parlement à Westminster. «Cet incident grave n'aurait jamais dû se produire».
Il a détaillé la chronologie des faits qui ont conduit à la mise en place en avril 2024 du programme d'accueil secret, appelé Afghan Relocation Route (ARR), sous le précédent gouvernement, alors conservateur. Fuite de données
En février 2022, les informations personnelles d'environ 19'000 Afghans qui demandaient l'asile au Royaume-Uni après avoir travaillé pour les autorités britanniques avant le retour des talibans au pouvoir en août 2021, avaient fuité. Leurs noms et coordonnées avaient été divulgués, ainsi que l'identité de membres de leur famille à cause d'une erreur d'un responsable britannique travaillant pour le Ministère de la défense.
«À ce jour, 900 bénéficiaires principaux (de ce programme, ndlr) sont au Royaume-Uni ou en transit, accompagnés de 3600 membres de leur famille pour un coût d'environ 400 millions de livres sterling (430 millions de francs suisses)», a révélé le ministre de la Défense John Healey.
Environ 600 autres Afghans et leurs proches devraient encore être accueillis. Au total, 6900 personnes devraient donc s'installer dans le pays dans le cadre de ce programme. Une fois achevé, son coût devrait s'élever à environ 850 millions de livres (915 millions d'euros). Retour des talibans
Le Ministère de la défense n'a pris connaissance de la fuite qu'à l'été 2023, quand des informations personnelles ont commencé à être publiées anonymement sur un groupe Facebook. En septembre de cette année-là, le gouvernement conservateur avait demandé à la Haute Cour de justice une ordonnance empêchant la diffusion de toute information autour de cette fuite, afin de réduire le risque d'alerter les talibans de l'existence de ces données.
Selon des médias britanniques, cette mesure, qui a été levée mardi, est la plus longue ordonnance de ce type et c'est la première fois que le gouvernement demandait une mesure si restrictive à l'encontre des médias.
Le ministre de la Défense a précisé que les milliers d'Afghans accueillis au Royaume-Uni dans le cadre du programme secret étaient déjà comptés dans les chiffres de l'immigration. Au total, 36'000 Afghans ont été accueillis au Royaume-Uni dans le cadre de divers programmes après le retour des talibans au pouvoir. Ces dispositifs sont désormais fermés. Amende pour le Royaume-Uni
Le premier ministre Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet 2024, a promis de lutter contre l'immigration aussi bien légale que clandestine. Les Afghans figurent dans les premières nationalités parmi les migrants qui traversent la Manche à bord de petites embarcations.
Dans une autre affaire, le ministère britannique de la Défense s'était vu infliger en 2023 une amende de plus de 400'000 euros pour avoir diffusé par erreur les données de 265 interprètes afghans ayant travaillé pour les forces britanniques et fuyant les talibans.
En septembre 2021, le ministère avait en effet envoyé un courriel à 245 Afghans voulant s'installer au Royaume-Uni. Les adresses mails de tous les destinataires étaient visibles par les autres, laissant apparaître leur nom et pour 55 d'entre eux leur photo.
Rendue publique à l'époque des faits, l'affaire avait été embarrassante pour le gouvernement britannique, qui était déjà accusé d'avoir mal géré les évacuations de ses ressortissants et de son personnel local alors que les talibans reprenaient Kaboul après le départ des troupes américaines.
Le Royaume-Uni et l'Afghanistan Newsletter
«Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres newsletters
AFP
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
7 days ago
- 24 Heures
L'UE va lancer son contrôle automatisé aux frontières en octobre
Les voyageurs de pays tiers se rendant en Europe pour un court séjour verront leurs nom, numéro de passeport, empreintes digitales et photo enregistrés aux frontières. Publié aujourd'hui à 11h21 Mis à jour il y a 4 minutes Du changement à venir aux frontières européennes pour le contrôle des voyageurs des pays tiers. KEYSTONE Rendez-vous le 12 octobre: l'Union européenne a annoncé mercredi qu'elle commencerait à mettre en place dans deux mois le contrôle automatisé à ses frontières , qui doit à terme remplacer le tampon manuel sur les passeports. Ce nouveau système recensera dans un fichier commun les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos de tous les ressortissants de pays tiers se rendant en Europe pour un court séjour. «Cela nous aidera à savoir qui entre dans l'UE et qui en sort», a déclaré le commissaire européen chargé des questions migratoires, Magnus Brunner. Une mise en place de longue durée La mise en place de ce système, en débat depuis près de dix ans, sera toutefois échelonnée dans le temps. «Les États membres, les voyageurs et les entreprises auront le temps de s'adapter au nouveau système», a affirmé la Commission. Le système «entrée/sortie» suscite la réticence de certaines compagnies de transport, qui craignent qu'il n'allonge les files d'attente dans les aéroports ou les gares. Le maire de Londres craint le «chaos» Le maire de Londres, Sadiq Khan, s'était aussi inquiété que ce système ne provoque le «chaos» dans sa ville, en particulier à la gare de St. Pancras d'où partent et arrivent les trains Eurostar. Les autorités britanniques ont d'ores et déjà averti leurs ressortissants que «quelques minutes» d'attente supplémentaires seront nécessaires pour que «chaque passager» franchisse les frontières. L'Exécutif européen assure que des campagnes d'information permettront de fluidifier le lancement de ce système. Et insiste sur le fait qu'il permettra de «prévenir la migration irrégulière et à protéger la sécurité des citoyens européens». Vingt-neuf pays participeront à ce contrôle automatisé: tous les pays de l'UE, mis à part Chypre et l'Irlande. Mais aussi l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Au sujet du contrôle aux frontières Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
29-07-2025
- 24 Heures
Paul Gallagher, le frère aîné des membres d'Oasis, inculpé pour viol
Le frère aîné de Noel et Liam, qui ne fait pas partie du groupe, a été inculpé pour agressions sexuelles, strangulation et menaces de mort. Publié aujourd'hui à 10h59 Paul Gallagher comparaîtra devant le tribunal de Westminster à Londres le 27 août. imago images / Matrix Paul Gallagher, le frère aîné de Noel et Liam, du groupe Oasis , a été inculpé pour viol et agressions sexuelles sur une femme, à la suite d'une enquête ouverte en 2024, a indiqué lundi la police de Londres. Paul Gallagher, 59 ans, a été inculpé pour viol, agressions sexuelles, strangulation et menaces de mort contre une femme, a indiqué un porte-parole de la Metropolitan police, confirmant une information du journal «The Telegraph» . Les faits dont il est soupçonné ont eu lieu entre 2022 et 2024. En pleine tournée d'Oasis Cette information intervient au moment où les deux frères ennemis du clan Gallagher, Noel et Liam, ont enterré la hache et de guerre pour relancer leur groupe Oasis. Ils se produisent depuis début juillet à guichets fermés. Leur frère aîné, qui n'a jamais fait partie d'Oasis, comparaîtra devant le tribunal de Westminster à Londres le 27 août. gé d'un an de plus que Noel Gallagher et de sept ans de plus que Liam, Paul Gallagher a grandi avec eux à Manchester. À propos d'Oasis Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
25-07-2025
- 24 Heures
Voyage présidentiel: Golf, diplomatie et commerce: Trump est en Écosse
En Écosse, le président américain discutera commerce avec Ursula von der Leyen et Keir Starmer. Des manifestations sont attendues. Publié aujourd'hui à 00h13 Mis à jour il y a 14 minutes Le président américain Donald Trump parle à la presse après son arrivée à l'aéroport de Prestwick, près de Glasgow, le 25 juillet 2025. AFP Donald Trump est arrivé vendredi pour un week-end prolongé en Écosse qui doit mêler golf, diplomatie et négociations commerciales, et où un important dispositif de sécurité a été déployé en prévision de manifestations. Après son arrivée à bord de l'avion présidentiel Air Force One en début de soirée à l'aéroport de Prestwick, au sud-ouest de Glasgow, Donald Trump s'est ensuite rendu à Turnberry, dans un des deux complexes de golf écossais appartenant à l'entreprise familiale dirigée par ses fils. L'agenda officiel du président américain est vide samedi. Il doit rencontrer dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui espère obtenir un accord sur les droits de douane. Une perspective que le président américain a jugé possible à «50-50». La police écossaise, qui se prépare à des manifestations, a annoncé la mise en place d'une «opération d'envergure à travers tout le pays pendant plusieurs jours». «Peaufiner» Avant de repartir pour Washington, Donald Trump s'arrachera aussi aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Ce dernier ne passe pas pour être féru de golf comme le républicain de 79 ans et il cherchera surtout à rester dans ses petits papiers, après avoir jusqu'ici évité que son pays ne soit frappé de droits de douane exorbitants. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s'inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le «peaufiner». À son arrivée en Écosse, Donald Trump a toutefois affirmé que l'heure serait à la «célébration». «L'accord est conclu» avec Londres, a-t-il insisté, ajoutant que les deux dirigeants parleraient «d'autres choses». Avant son départ de Washington, il a néanmoins semblé doucher les espoirs britanniques d'obtenir des droits de douane durablement réduits sur l'acier et l'aluminium. Londres a jusqu'ici été exempté des 50% de droits appliqués aux importations vers les États-Unis. «Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous», a-t-il affirmé. Affaire Epstein à distance En Écosse, la guerre dans la bande de Gaza sera sans doute un sujet de discussion, au moment où le Premier ministre travailliste est appelé par plus de 220 députés à emboîter le pas au président français Emmanuel Macron pour reconnaître l'État de Palestine. À son arrivée, Donald Trump a également évoqué l'immigration en Europe, appelant les pays européens «à se ressaisir» et à «mettre un terme à cette horrible invasion», en prenant exemple sur sa propre politique d'expulsions de sans-papiers. En traversant l'Atlantique, Donald Trump sera à distance, au moins géographiquement, des rebondissements de la très embarrassante affaire Jeffrey Epstein, un riche financier accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019 avant son procès. Certains de ses partisans lui reprochent de manquer de transparence à propos de cette ancienne figure de la jet-set new-yorkaise, avec laquelle lui-même entretenait une relation amicale et qui est devenue le symbole pour toute une frange du mouvement «MAGA» des turpitudes d'une élite protégée. Depuis l'Écosse, il a assuré n'avoir jamais été «informé» que son nom figurait dans les dossiers judiciaires liés à l'ancien financier. Donald Trump sera de retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d'État à l'invitation du roi Charles III s'annonçant fastueuse. Il avait assuré au cours d'une précédente visite, en 2023, se sentir «à la maison» en Écosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d'émigrer à 18 ans aux États-Unis. Manifestations samedi Son affection n'est pas forcément réciproque: des manifestations sont prévues samedi à Edimbourg et à Aberdeen, ainsi qu'à proximité de ses golfs, pour protester contre sa présence. En 2018, sa précédente visite à Turnberry avait poussé des milliers de personnes à manifester à Glasgow et à Edimbourg. Le Premier ministre écossais, John Swinney, a annoncé qu'il rencontrerait Donald Trump pendant sa visite, soulignant que l'Écosse «entretient une amitié solide avec les États-Unis depuis des siècles». La construction d'un nouveau parcours par le groupe aujourd'hui dirigé par les fils de Donald Trump a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l'Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d'élus écologistes. Ce n'est que l'un des nombreux projets, immobiliers ou autres, à travers le monde de la famille Trump. Si Donald Trump n'a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d'intérêts en se servant de ses fonctions de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l'étranger. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.