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« Le jeu de links correspond à mes points forts » : comment Scottie Scheffler dompte le Royal Portrush et son parcours venté en bord de mer
« Le jeu de links correspond à mes points forts » : comment Scottie Scheffler dompte le Royal Portrush et son parcours venté en bord de mer

L'Équipe

time19-07-2025

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« Le jeu de links correspond à mes points forts » : comment Scottie Scheffler dompte le Royal Portrush et son parcours venté en bord de mer

Il faut aimer les spécificités du golf en bord de mer pour briller dans un British Open. Scottie Scheffler, leader sous le charme en - 10, en est la preuve, autant que les trois Français qui ont franchi le cut. On connaît une bande de joyeux amateurs, habitués aux courants d'air de la Côte d'Opale, du Touquet à Wimereux, qui s'en vont une fois l'an dans les îles Britanniques s'infliger une cure d'humilité sur d'autres links, parmi les plus beaux et les plus redoutables au monde. Avec leurs index entre 10 et 15, ils se laissent concasser par ces parcours de bords de mer sans se départir de leur bonne humeur à l'heure de la pinte, en dépit de scores à trois chiffres, à Portrush comme ailleurs, qui noircissent la plupart de leurs cartes. C'est que ce jeu diabolique, pratiqué dans des conditions so special, a un pouvoir d'ensorcellement inégalable. Même le numéro 1 mondial Scottie Scheffler, pourtant élevé au target golf sur les tracés américains longs, étroits et tout droits, est tombé sous le charme. « Chaque année, j'en apprends davantage, disait-il en préambule de ce 153e British Open. Le jeu de links correspond à mes points forts parce que j'aime faire les choses de manière créative, ce qui est indispensable ici. Pour une distance de 140 m face au vent, selon l'endroit où se trouve le drapeau, la direction du vent, le type de coup que je veux frapper, si j'ai besoin que la balle roule ou qu'elle s'arrête, je peux utiliser trois clubs différents, ce qui rend ce jeu très agréable. » On comprend mieux pourquoi, après un amuse-bouche au Scottish Open la semaine dernière (8e), l'Américain, leader tout en maîtrise des trajectoires et des lignes de jeu, a écrasé la concurrence vendredi (64, - 10 total), se jouant d'une météo instable, entre douceur légèrement venteuse depuis le matin et douches torrentielles qui ont rincé par épisodes les parties de l'après-midi. Qui mieux que Tiger Woods, trois Claret Jug dans sa vitrine à 15 Majeurs (2000 et 2005 à St Andrews, 2006 à Liverpool), pour résumer l'essence de ce sport pratiqué le long de ces côtes britanniques d'une beauté sauvage, du sud de l'Angleterre au nord de l'Écosse, jusque dans les Highlands les plus reculées ? « Les drapeaux sont vraiment dans les coins, qu'il y ait du vent ou pas, on ne peut pas les attaquer, il faut tous les respecter » Antoine Rozner « J'aime cette possibilité d'utiliser la terre, ce que nous ne faisons pas aux États-Unis, où tout passe par les airs, a-t-il résumé un jour. Le jeu de links, c'est l'art de contrôler la balle au sol jusqu'à putter à 50 ou 70 m du green. » Scheffler, son disciple par bien des aspects, dont sa précision hallucinante du tee au green, va plus loin : « Aux États-Unis, il suffit d'utiliser un 60 degrés (le fer ayant la face la plus ouverte du sac) pour arrêter la balle sur des greens très rapides. Ici, le défi est différent, car c'est leur fermeté qui les rend difficiles : plus vite vous faites rouler la balle au sol autour du drapeau, plus vite elle va s'arrêter. » Autant le plaisir est assuré quand la cible est atteinte, autant la frustration est immense en cas d'imprévu. « Ce type de parcours n'est parfois pas juste du tout, grimace Matthieu Pavon, guère séduit par leur imprévisibilité. On peut taper de très bons coups et se retrouver aux mauvais endroits et de moins bons et avoir un lie correct. C'est ce que j'aime moins sur les links. » Pas si étonnant, alors, que le numéro 1 français ait son week-end de libre (+ 5), comme en Écosse la semaine passée, bouclant son exercice en Grand Chelem sur un bilan décevant (2 cuts ratés, 41e au PGA Championship et 86e à l'US Open). Comme si, pour dompter ces verts pâturages, entre bunkers gourmands, fairways tortueux et greens bosselés, il fallait en accepter le caractère aléatoire, à l'image d'Adrien Saddier (+ 1), qualifié in extremis, de Romain Langasque et d'Antoine Rozner (par tous les deux) pour un honorable 3/6 dans le cut du clan français. « C'est un parcours exigeant, où il faut tout bien faire, résume "Tonio", le Racingman. Les drapeaux sont vraiment dans les coins, qu'il y ait du vent ou pas, on ne peut pas les attaquer, il faut tous les respecter. Moi, je suis plutôt bon dans le vent, avec mes balles assez basses. Franchement, c'est le genre de parcours sur lesquels je m'éclate. » Brian Harman, l'Américain de poche (1,70 m) vainqueur surprise à Liverpool en 2023 et auteur d'un 65 (- 6) vendredi, est de la même famille. « On peut taper 10 clubs différents, driver, bois ou fers au départ et il y a autant de façons d'attaquer le green, jubile-t-il. J'apprécie le fait d'essayer de trouver des solutions, de réfléchir à une façon de faire sans qu'il soit nécessaire de savoir frapper certains coups. Il faut ne pas se frustrer quand on se retrouve dans des endroits bizarres ou qui semblent injustes. Et survivre à ce genre de désagréments. » Nos touristes du golf version links y parviennent chaque année sans douleur et avec un goût de revenez-y. À lire aussi Nos favoris pour la 153e édition Peur sur le 1 au Royal Portrush Couvra, une précocité inédite pour le golf français Avec un fort accent français

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