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Les scouts sonnent l'alarme face à la baisse des subventions Jeunesse et Sport
Une baisse de 20% des aides J+S est annoncée pour 2026 par la Confédération. Pour les scouts, par exemple, c'est la douche froide. Publié aujourd'hui à 08h37 Les responsables des groupes scouts d'Yverdon La Roselière et Grand Chêne au parc de Sauvabelin, ce mercredi. Leurs camps dépendent en grande partie des subventions J+S. FLORIAN CELLA En bref: L'annonce d'une baisse de 20% des subventions accordées par Jeunesse et Sport (J+S) dès 2026, tombée à la fin du mois de juin, a provoqué un petit tsunami dans le monde sportif suisse. En substance, cette nouvelle signifie que les organisateurs de cours recevront 1 fr. 04 par participant et par heure, contre 1 fr. 30 actuellement, tandis que les organisateurs de camps auront 12 fr. 80 par participant et par jour au lieu de 16 fr. aujourd'hui. Le programme d'encouragement au sport de la Confédération, qui connaît une progression continue depuis des années, serait « victime de son succès », explique l'Office fédéral du sport (OFSPO). Durant l'année 2024, plus de 680'000 enfants et jeunes ont participé à des activités J+S et les quelque 115 millions de francs de crédit alloués ont été épuisés. «Ces réductions permettront de respecter le crédit de 115 millions de francs en 2026, ainsi que les années suivantes, quelle que soit la croissance qu'enregistrera le programme», développe l'OFSPO. Les scouts très préoccupés Face à la nouvelle, les réactions ne se sont pas fait attendre. «Ces 16 francs par jour sont une aide considérable pour nos camps, généralement plus importante que les frais d'inscription demandés aux parents, explique Numa Roussy, responsable du groupe scout de La Roseraie, basé à Yverdon-les-Bains. Parfois, ceux-ci ne couvrent que le transport et, grâce aux subventions, on s'en sort pour le reste. C'est ce qui nous permet de rester accessibles à toutes les familles.» Ces jours, un camp scout a justement lieu, avec un détour prévu dans la capitale vaudoise. FLORIAN CELLA Ces jours, lui et son «clan» ont justement planté leurs tentes à Froideville, avec un détour prévu dans la capitale vaudoise. Préoccupé, le jeune homme poursuit: «Tailler dans notre budget, ce serait délicat parce qu'on dépense déjà peu de manière générale. Le plus gros montant, c'est la nourriture, et ce n'est pas là qu'on pourra faire des économies. Déjà que les enfants ne sont pas chez eux, il est important qu'on puisse leur apporter de vrais repas. Il faut aussi penser à leur santé.» L'avenir, pour le moment, est incertain. «On aura peu de solutions, si ce n'est augmenter la fréquence de nos ventes de pâtisseries ou nous tourner vers d'autres organismes pour nous octroyer des aides. Sauf que ces entités subissent, elles aussi, des coupes budgétaires.» Subventions augmentées en 2020 Responsable de l'Association du scoutisme vaudois, Aurélien Goumaz regrette une forme de rétropédalage dans les aides J+S accordées aux camps. En effet, il y a cinq ans, les subsides avaient été quasi doublés par le Conseil fédéral, «à la suite d'une intervention parlementaire», précise l'OFSPO. Depuis lors, les organisateurs de camps scouts se sont habitués à composer avec un budget relativement confortable, adapté à la hausse du coût de la vie. «En 2022, l'OFSPO a ouvert le subventionnement des camps à un large éventail de sports (ndlr: seules les organisations de jeunesse, les fédérations sportives nationales, les écoles, les communes et les cantons y avaient droit jusque-là) , ajoute Aurélien Goumaz. C'était une bonne idée, car cela a mis tout le monde à la même enseigne, mais forcément, il y a eu moins d'argent disponible pour chacun.» Selon lui, couper dans ces subsides, c'est risquer de devoir baisser le niveau de qualité des prestations ou alors augmenter les cotisations, «alors que [leur] but est de rester une activité abordable». Les scolaires pas épargnés par les coupes de subventions S'ils ont été les premiers à nous confier leurs inquiétudes, les scouts ne sont de loin pas les seuls touchés par cette annonce. Çà et là, les clubs locaux s'émeuvent, les politiques réagissent et les associations sportives se désespèrent via des communiqués. Une pétition parue en ligne il y a une dizaine de jours cumule déjà près de 148'000 signatures. Au niveau des camps d'école – eux aussi subsidiés –, l'annonce fait l'effet d'une petite bombe. Les sorties scolaires obligatoires étant gratuites en Suisse depuis 2017, il n'est pas exclu que les communes se retrouvent à mettre la main au portefeuille pour compenser la diminution de la subvention J+S, ou que les écoles doivent amoindrir la qualité ou la durée des prestations, note Stéphanie Schmutz, municipale à Nyon. «C'est quand même étrange et incohérent, cette coupe due à l'augmentation des jeunes qui font du sport, soulève l'élue. J'ai l'impression que c'était justement ce vers quoi on cherchait à tendre, aussi bien pour des raisons de santé que de cohésion sociale.» La levée de boucliers est telle qu'elle «rassure» le directeur de l'Association scolaire intercommunale de Morges et environs (Asime), Vincent Hacker. «Je suis peut-être trop optimiste, mais j'ai bon espoir que la Confédération fasse machine arrière, appuie-t-il. Je peine à croire qu'une telle décision puisse passer… Il faut être cohérent, ce n'est pas sur le dos des enfants et des activités sportives qui leur sont offertes qu'on doit faire des économies.» Peur de manquer de bénévoles en Suisse Du côté des coachs et des clubs, la pilule ne passe pas non plus. Le judoka et député PLR au Grand Conseil Sergei Aschwanden n'a pas manqué d'exprimer sa déconvenue dans une lettre ouverte au conseiller fédéral Martin Pfister. «À mon avis, c'est une grave erreur de couper dans ces secteurs-là, lâche-t-il au téléphone. On a besoin des jeunes pour le développement du pays, au sens général du terme. J+S, c'est notre meilleur investissement pour la santé physique, mentale et sociale des jeunes.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Celui qui organise notamment deux camps de judo chaque année dans le Haut-Valais alerte également sur le fait que le bénévolat serait pénalisé. «De nos jours, il est de plus en plus compliqué de trouver des bénévoles qui s'investissent. Si on est obligés de supprimer le peu de moyens qu'on pouvait leur mettre à disposition, il n'y a aucune raison que ces gens-là continuent à s'impliquer.» Le parlement sera amené à se prononcer sur le budget à la fin de l'année. À cette occasion, les subventions J+S pourront être discutées. «Ce n'est pas si mal que ce soit sorti maintenant, relativise Sergei Aschwanden. Cela nous laisse le temps de sensibiliser les conseillers nationaux et les conseillers aux États. Et cela permet à tout le monde de réfléchir pendant l'été, où tout est un peu en stand-by.» Jeunesse et Sport en Suisse Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Marine Dupasquier est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2020 et couvre essentiellement la région de Nyon. Sensible aux thématiques locales, elle a effectué ses premières piges au Journal de Morges. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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2 days ago
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«Aucun canton n'est épargné par les violences domestiques»
Le conseiller d'État vaudois préside l'association Electronic Monitoring qui veut développer une solution nationale de surveillance électronique. Publié aujourd'hui à 06h36 Vassilis Venizelos a été particulièrement affecté par le drame d'Yverdon lors duquel un père de famille a tué sa femme et ses trois filles. C'était en 2023. 24Heures/Marie-Lou Dumauthioz L'association Electronic Monitoring (EM), qui regroupe 22 cantons, a été créée par la CCDJP (Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police) pour développer une solution nationale de surveillance électronique. Cela en application de l' article 28c du Code civil qui permet d'utiliser le bracelet électronique comme un dispositif de protection de la victime, et non plus uniquement comme un dispositif de surveillance. Interview du conseiller d'État vaudois Vassilis Venizelos qui la préside depuis le 1er janvier 2025. Où en est-on en Suisse, en matière de surveillance active? Il y a eu beaucoup de lenteurs sur ce dossier, mais j'ai la ferme intention de le faire avancer. C'est notamment pour cela que je viens d'accompagner le conseiller fédéral Beat Jans à Madrid pour observer la solution espagnole . Compte tenu de la configuration de notre territoire, je verrais mal 26 dispositifs superposés au niveau de la Suisse. C'est essentiel d'avoir une solution technologique commune et coordonnée. Quel est le dispositif retenu? EM ne s'est pas encore prononcé sur un dispositif en particulier mais suit de près l'expérience zurichoise. Il s'agit d'un projet pilote de surveillance active par double géolocalisation testée en 2023 et 2024, inspiré du modèle espagnol. L'auteur est équipé d'un bracelet à la cheville et la victime, sur une base volontaire, reçoit un appareil mobile. Si le premier entre dans le périmètre qui lui était interdit, une alarme se déclenche en temps réel dans un centre de surveillance opérationnel 24/7. La victime est alertée, une intervention policière peut être déclenchée. Le temps presse… Nous allons fixer un calendrier avec les différentes échéances cet été pour monter en puissance sur le déploiement de cette technologie dans les 22 cantons de l'association. Pour avancer efficacement, nous devons nous assurer que l'ensemble des cantons sont prêts à l'adopter. Aucun n'est épargné par les violences domestiques. Vous revenez d'Espagne, où vous avez accompagné le conseiller fédéral Beat Jans. Qu'avez-vous vu lors de ce voyage? Nous avons notamment rencontré des expertes et experts du Ministère de l'égalité avec lesquels nous avons discuté de la stratégie globale de l'Espagne. Nous avons également visité la centrale de contrôle COMETA, chargée de la surveillance électronique active des auteurs de violence. J'ai été très impressionné par ce dispositif qui permet de localiser les agresseurs en temps réel et de vérifier en permanence qu'ils ne s'approchent pas de leurs victimes. Il existe des possibilités d'améliorer la protection des victimes lorsque la volonté politique va de pair avec le développement de solutions techniques performantes. L'exemple espagnol nous prouve que c'est possible. Nous devons nous en inspirer. La lutte contre les violences domestiques est l'une de vos priorités. Pourquoi? Ce sont des situations auxquelles je suis confronté depuis que je suis en fonction, notamment en tant que responsable de la protection de la jeunesse. Un tiers des signalements à la Direction générale de l'enfance et de la jeunesse sont liés à des violences intrafamiliales. Et puis il y a eu le drame d'Yverdon, en 2023 . J'habite à 150 mètres de l'endroit, ma fille a entendu la détonation… Ce féminicide – il faut nommer ce drame par le mot juste – m'a particulièrement affecté. Les violences domestiques sont un véritable fléau. Il faut tout mettre en œuvre pour les combattre. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Sur le bracelet électronique et les violences domestiques, lire aussi Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Catherine Cochard est journaliste à la rubrique vaudoise et s'intéresse aux sujets de société. Elle produit également des podcasts. Auparavant, elle a notamment travaillé pour Le Temps ainsi qu'en tant que réalisatrice indépendante pour l'Université de Zurich. Plus d'infos @catherincochard Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.