Dernières actualités avec #acteur


Le Figaro
4 days ago
- Entertainment
- Le Figaro
«Les gens nous remercient» : Gérard Jugnot évoque avec nostalgie sur TF1 ses 50 ans de carrière
L'acteur de 74 ans assure dans «50 minutes inside» avoir toujours «l'œil qui frise» quand il retrouve ses complices de la troupe du Splendid, non sans avoir une pensée émue pour le regretté Michel Blanc. Un acteur populaire qui rassemble. D'abord avec la troupe du Splendid puis en solo, notamment dans les films Les Choristes ou Monsieur Batignole, pour ne citer qu'eux. Depuis un demi-siècle Gérard Jugnot fait sourire et rire le public français. «Les gens nous remercient pour les avoir accompagnés dans leur jeunesse ou dans leur âge plus mûr», confie-t-il à Isabelle Ithurburu ce samedi 12 juillet dans «50 minutes inside» sur TF1. «C'est plutôt sympathique», ajoute-t-il avant de rappeler «l'ingrédient magique» qui a façonné le succès de sa troupe : la dérision. Publicité Avec Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Marie-Anne Chazel ainsi que Bruno Moynot et Josiane Balasko, ils sont «très différents». «On ne pense pas du tout les mêmes choses sur plein de choses, mais on avait un dénominateur commun qui était la dérision, l'observation des gens. De se moquer un peu de nos parents, des gens plus âgés ou des cons ou de nous-même», assure Gérard Jugnot. À lire aussi Marie-Sophie Lacarrau et Isabelle Ithurburu : «Nous partageons les mêmes préoccupations que les Français» «On ne s'est jamais engueulé. Sur scène, il n'y a jamais eu de problème de tirage de couverture. Dès qu'il y avait un sujet qui fâche, on évitait. Il y a toujours cet œil qui frise quand on se retrouve», promet le comédien de 74 ans. L'hommage à Michel Blanc L'interview ne pouvait pas se dérouler sans l'évocation du regretté Michel Blanc, disparu le 3 octobre 2024. «Quel con», déclare Gérard Jugnot, non sans émotion. L'acteur salue la mémoire de celui qui «avait un sens du dialogue formidable, qui a toujours été un peu à part». «Michel avait besoin de sa bulle, de son univers. C'était un râleur», se souvient-il avec tendresse. Depuis la disparition de «son copain», il confirme ce soir sur la première chaîne, «se sentir un peu orphelin».


24 Heures
4 days ago
- Entertainment
- 24 Heures
Le meurtre sanglant d'une idole du cinéma muet
Ramon Novarro, star du premier «Ben Hur», a été massacré par deux prostitués. L'acteur avait par ailleurs toujours caché son homosexualité. Publié aujourd'hui à 13h08 Star sur le déclin, Ramon Novarro invitait parfois de jeunes prostitués à la maison. Ce soir-là, cela lui fut fatal. imago images-Montage Tamedia En bref: Nous étions la veille d'Halloween. Ce soir-là, le mercredi 30 octobre 1968, l'acteur Ramon Novarro, qui a alors 69 ans et toute sa carrière derrière lui, invite deux garçons à son domicile. Deux frères, Tom et Paul Ferguson, deux voyous et prostitués auxquels il a proposé du sexe tarifé. Ce n'est pas la première fois qu'il fait appel à des escorts ou des gigolos, et cela s'est toujours bien passé, dans la plus grande discrétion. Il a même déjà eu recours aux services des frères Ferguson. Mais cette nuit-là va être bien différente. Les Ferguson sont venus avec l'intention de voler l'ancienne star, de mettre la main sur une somme de 5000 dollars qui paraît-il se cache dans sa demeure, l'une des plus luxueuses de North Hollywood . Mais ils font fausse route et ne le savent pas. Cette somme d'argent, c'est celle que Novarro avait déboursée pour aménager un salon de musique à son domicile. Lors d'une précédente soirée, il leur avait dit que 5000 dollars se cachaient dans cette pièce, allusion à la somme versée pour la faire construire. Une information mal comprise qui lui sera fatale. Frappé à l'aide d'une canne On ignore comment la soirée s'est exactement déroulée, mais on peut esquisser un scénario possible d'après les déclarations des meurtriers. Novarro et Paul Ferguson, l'aîné des frangins – il a 22 ans, son frère Tom seulement 17 –, couchent d'abord ensemble, comme prévu, puis Paul tente de faire parler Novarro. En vain. Celui-ci est riche, mais tout se trouve à la banque. Ce dernier leur assure à nouveau qu'il ne possède aucune somme d'argent à son domicile. Novarro au temps de sa gloire à la MGM. DR Le ton monte, les deux hommes le frappent, en particulier Paul, qui s'est emparé d'une canne en argent qui se trouvait là. Avec cette arme improvisée, il le tape au dos, au ventre et à l'aine, comme le prouveront les nombreuses ecchymoses noires et bleues qu'il présentera sur tout le corps. Mais il n'en tire rien. Et pour cause, puisqu'il n'y a pas d'argent liquide à son domicile. Les frères finissent par le laisser ainsi, inanimé, gisant dans son sang. En guise de butin, ils n'emportent que 20 dollars, trouvés dans une robe de chambre après avoir mis à sac la maison. Et sur le miroir de la salle de bains, ils laissent cette phrase: «Us girls are better than those fagits» (sic), qui peut se traduire par «Nous, les filles, sommes meilleures que ces pédés». Le coup de fil à Chicago Durant cette mise à mort, Tom appelle sa copine à Chicago depuis la maison et lui parle durant quarante minutes. Elle racontera plus tard avoir entendu des gémissements à l'arrière-plan. C'est notamment grâce à cet appel que les policiers ont pu remonter la piste et trouver les auteurs du meurtre. Quelques heures plus tard, la police est en effet sur les lieux. La scène du crime est particulièrement choquante. Le médecin légiste constate le décès de Novarro par une asphyxie causée par le sang provenant de son nez cassé. Détail non négligeable, si son corps avait été laissé dans une autre position, il aurait sans doute survécu à ses blessures. L'arrestation des frères Ferguson, qui avaient laissé leurs empreintes partout dans la maison, a lieu quelques heures après. La révélation de ce fait divers dans les médias crée une onde de choc. Car la victime de ce meurtre brutal et sanglant, ce n'est pas n'importe qui. Il s'agit de l'une des plus grandes stars du muet, ce latin lover par excellence qui fut la coqueluche du Tout-Hollywood, rival de Rudolph Valentino et immortel héros du premier «Ben-Hur», film pour lequel il avait touché la somme record de 10'000 dollars par semaine. Avec l'annonce de son décès, le monde entier apprenait ainsi que leur idole préférait les hommes, ce qu'il avait réussi à cacher à une époque où l'homosexualité pouvait briser des carrières. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Il faut en effet pour cela se replonger quelque temps en arrière. Né au Mexique le 6 février 1899, mais émigré avec sa famille quelques années plus tard, Ramon Novarro commence comme danseur dans la troupe de la chorégraphe Marion Morgan. Le cinéma, il y fait ses premiers pas comme figurant. Puis s'impose très vite. Notamment grâce au cinéaste Rex Ingram (homosexuel selon certaines rumeurs, même si cela n'a jamais été prouvé), qui dès 1921 lui confie des rôles de plus en plus importants et fait de lui une star. Puis il passe parfaitement le cap du parlant. Pourtant, les rôles s'étiolent. Novarro, le «latin lover» par excellence. Getty Images Les latin lovers sont passés de mode, et surtout, les tendances sexuelles de la star posent problème. S'il vit ouvertement son homosexualité, la MGM, qui l'emploie, ne l'entend pas de cette oreille. Elle lui propose de contracter un mariage de convenance pour satisfaire les normes sociales, mais Novarro refuse. Résultat, au milieu des années 30, son contrat n'est pas reconduit. Semblable mésaventure survint également avec une autre star gay, William Haines , contraint d'arrêter sa carrière en 1936 pour avoir refusé un mariage arrangé. A contrario, deux décennies plus tard, Rock Hudson accepta de contracter un faux mariage pour que son homosexualité reste cachée. Fin de contrat pour homosexualité Pour ce qui est de Novarro, sa rupture de contrat ne rime pas tout à fait avec sa fin de carrière, mais ses apparitions s'espacent. On le voit encore notamment chez Marcel L'Herbier, John Huston et finalement George Cukor en 1960. Les liaisons de Novarro sont peu connues et furent semble-t-il de longue durée. C'est pour son manager et amant, Louis Samuel, que Novarro fit appel à l'architecte Frank Lloyd Wright pour concevoir sa célèbre demeure (la Samuel-Novarro Residence est désormais protégée). La star eut aussi de nombreuses liaisons sur lesquelles on ne sait rien. Ses dernières années furent tristes et déclinantes. Miné par la solitude et l'alcool, Ramon Novarro vivait reclus dans sa somptueuse villa, avec de temps à autre la visite de prostitués. Il vivait semble-t-il dans le culte de sa gloire passée, comme l'héroïne de «Sunset Boulevard» , dont la villa était d'ailleurs proche de la sienne. Le destin des meurtriers Quant à Paul et Tom Ferguson, ils connurent les plus sinistres des destins. Déclarés coupables du meurtre de Ramon Novarro, ils seront condamnés à des peines de prison plutôt légères. Libérés au milieu des années 70, ils retournèrent cependant très vite sous les barreaux pour d'autres délits. Le 6 mars 2005, Tom Ferguson se suicida sans laisser de lettre ni d'explication. Son frère Paul, réincarcéré pour un viol, décédera quant à lui le 9 septembre 2018 en prison, battu à mort par un codétenu. Le meurtre de Ramon Novarro fit l'objet d'un livre, «Bloody Wednesday», paru en 1978. Désormais épuisé, il se négocie plusieurs centaines de dollars sur des sites de vente en ligne. Ramon Novarro s'est illustré dans une soixantaine de films. Dix d'entre eux sont à ce jour perdus. L'acteur repose aujourd'hui au Calvary Cemetery, à Los Angeles. D'autres faits divers impliquant des stars Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Figaro
4 days ago
- Entertainment
- Le Figaro
Bastien Bouillon : «Je suis un enfant de divorcés, un traumatisé du dimanche soir»
PORTRAIT - Sombre et lumineux, cet acteur incarne une forme de masculinité sensible. Désormais au premier plan, il enchaîne les rôles et les porte avec toute son exigence. Ça change, et c'est régénérant : avec Bastien Bouillon, acteur pourtant en pleine ascension, le rendez-vous n'est pas fixé dans un palace aseptisé de la rive gauche, mais dans un bistrot du quartier de la Goutte d'Or, à Paris, près de la porte de la Chapelle. Sur la terrasse, les habitués bavardent avec le patron, au soleil. À l'intérieur : des murs de brique barbouillés de graffitis de clients, une musique funk claironnante et une serveuse tout sourire. Le comédien déboule en familier, il habite à côté. Tee-shirt gris, short de sport, baskets, il salue tout le monde, s'assoit. Et laisse son regard se perdre dans le vide, à la gauche de notre table. On craint la dérobade. Au contraire. Ce profil offert à l'interlocuteur n'est pas une esquive, c'est une concentration. Démarre alors une interview à l'ancienne, intime, réfléchie, sans éléments de langage ni faux-fuyants. Les yeux marron clair, parfois dorés, reviennent se poser à mesure que la pudeur s'acclimate. À voir son agenda, Bastien Bouillon, 40 ans, aurait eu des excuses pour se présenter plus blasé, ou moins généreux. La Nuit du 12, de Dominik Moll, mise en lumière soudaine, lui a valu en 2023 le César du meilleur espoir masculin, après quinze années d'une carrière constante, opiniâtre – des téléfilms, séries télévisées, pièces de théâtre, plus de vingt longs-métrages, une quarantaine de courts, en second ou premier rôle –, « mais toujours dans l'ombre », résume-t-il. Depuis, tout s'est emballé. Dans le sillage de son personnage d'enquêteur solitaire hanté par un féminicide sont arrivées nombre de propositions de films policiers, qu'il a refusées. Pour accepter deux mégaproductions, où il joue l'ennemi du héros (Le Comte de Monte-Cristo, d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte) ou son alter ego (Monsieur Aznavour, de Mehdi Idir et Grand Corps Malade) ; puis deux premiers films audacieux (Astrakan, de David Depesseville, Un homme en fuite, de Baptiste Debraux) et l'irrésistible pépite d'ouverture du dernier Festival de Cannes, Partir un jour, d'Amélie Bonnin. Sont également déjà tournés, et bientôt dans les salles, le très beau Connemara, d'Alex Lutz, projeté à Cannes Première (sortie le 10 septembre), ainsi que le rôle principal du prochain film de Valérie Donzelli, À pied d'œuvre. Publicité La crédibilité Ce jeudi de juin, il arrive de la campagne poitevine, repart le lendemain aux aurores, échappé du plateau d'un autre long-métrage attendu, Histoires de la nuit, de Léa Mysius, au casting rutilant (Hafsia Herzi, Monica Bellucci, Benoît Magimel). Ce nouveau tourbillon de rôles exposés révèle une forte crédibilité dans les transformations physiques – de la calvitie frontale, petites lunettes rondes cerclées du Pierre Roche de Monsieur Aznavour, au sourire solaire, cheveux longs décolorés du beau gosse de Partir un jour –, un «caméléonisme » qui lui permet d'être encore peu reconnu dans la rue. Mais l'essentiel est ailleurs, dans le fil invisible qui relie ces différentes versions d'une masculinité douce, parfois fragile. «Sa grande capacité d'écoute», selon Dominik Moll, est ce qui fonde cette sensibilité qu'il offre à ses personnages, comme au gendarme de Seules les bêtes, leur premier film ensemble, ou à ses partenaires de plateau. «Il y a des comédiens qui jouent pour eux-mêmes, développe le cinéaste. Lui, il joue avec les autres. Il donne et il reçoit.» Pour La Nuit du 12, Bastien Bouillon n'était pas le premier choix du réalisateur : il l'a emballé dès les essais. «Les autres acteurs essayaient de 'naturaliser' le texte, en coupant les liaisons, les négations. Lui a assumé la gravité du personnage, le côté écrit, avec quelque chose de très fort dans les yeux. Il a cette droiture, qui masque une forme de faille.» L'implication Cette faille, ou «fêlure», est également ce qui a convaincu Nathalie Najem, la réalisatrice du film Aux jours qui viennent, en salles le 23 juillet. «J'avais de lui l'image du gendre idéal. Ma directrice de casting m'a dit, tu devrais le voir, il dégage quelque chose de plus sombre. C'était pour mon moyen-métrage, sorti en 2017.» Quand il a été question de faire le long, sur le même thème de l'addiction et de la violence masculine, la cinéaste n'a pas hésité. «Bastien a cette dualité entre un visage d'ange, féminin, et une noirceur enfouie. C'est un comédien qui peut être très juvénile, lumineux, gouailleur, et offrir aussi quelque chose d'amer. Or, je voulais à tout prix éviter les représentations clichées. Et qu'on comprenne pourquoi les deux femmes de sa vie étaient tombées amoureuses de lui.» Sur le plateau, la réalisatrice le décrit «très impliqué, à la fois dans un abandon total à son personnage et une grande attention aux postes techniques.» À la fin des tournages, remarque-t-elle, il reste «habité» et a besoin «de petits sas de décompression.» L'intéressé confirme, mais précise : «Ce n'est pas le rôle qui me hante. C'est juste que j'ai énormément de mal avec les transitions. Je suis un enfant de divorcés, un traumatisé du dimanche soir. Quitter un plateau où on se lie – en plus, nous, les comédiens, on est chouchoutés, infantilisés –, je trouve ça bouleversant, même si je ne suis pas du genre à le montrer à l'équipe – au contraire, je vais rester joyeux… J'aime travailler avec les gens, et m'oublier, c'est quand même pour ça qu'on fait ce métier. C'est perturbant d'être à nouveau confronté à soi…» La transmission Bastien Bouillon est né à Châteauroux, dans l'Indre. Après la séparation de ses parents, il grandit à Palaiseau (Essonne) avec sa mère, Clémentine Amouroux. Comédienne, elle joue pour Peter Brook au théâtre et Éric Rohmer au cinéma. Le père, Gilles Bouillon, est metteur en scène et fondateur du Centre dramatique de Tours. Il descend d'un célèbre aïeul, Jo Bouillon, chef d'orchestre et quatrième mari de Joséphine Baker, ce qui fait de Bastien l'arrière petit-neveu de l'icône du music-hall. Il ne l'a pas connue, mais a passé tous ses week-ends et vacances avec celui qui fut aussi l'assistant de la star, son grand-père adoré. «J'étais en quelque sorte en garde partagée entre ma mère et mes grands-parents paternels, qui prenaient la charge du père», explique-t-il. Au-dessus du berceau de Bastien, il n'y eut pas que de bonnes fées. Quand sa grand-mère maternelle apprend la grossesse de sa fille, elle lui annonce qu'il «faudra choisir» entre l'enfant ou elle. Dans les semaines suivant la naissance, elle met sa menace à exécution, se suicide. «Elle m'a tenu une fois dans ses bras, m'a fait tomber, sans faire exprès. Et après elle s'est tuée. Ma mère, un peu mystique, m'a couché dans le lit où elle s'était suicidée comme pour, je ne sais pas, mettre de la vie là où il y avait eu la mort. » Il sourit bravement, minore : «Mais bon, dans toutes les familles, il y a des histoires comme ça…» Bastien vit comme un apprenant, pas comme un sachant Jérémie Elkaïm, comédien et ami Le romanesque À la fin de la classe de sixième, sa mère, constatant qu'il commence à «faire le couillon» dans un collège usine sans âme, déménage pour l'inscrire dans un établissement qui suit la pédagogie Steiner, fondée sur l'expérimentation, notamment des arts et de la nature. La poterie, la couture, le travail du bois, la forge, le stage à la ferme ou celui de bûcheronnage l'enthousiasment. «J'ai eu la chance plus tard de suivre des cours de théâtre, mais la seule fois où j'ai aimé l'école, c'était à Steiner.» Il dit qu'il a mis du temps à assumer son désir de comédien. «Je voulais être maître de mes choix, pas dans un sillon familial.» Après le bac, il est vendeur sur les marchés, enchaîne deux années «d'allers-retours» entre des jobs alimentaires en France et un minitour du monde sac au dos : Mauritanie, Sénégal, Géorgie, Azerbaïdjan, Thaïlande, Mexique… De retour, il se rend à l'évidence, intègre la classe libre du Cours Florent puis le Conservatoire, qu'il quitte au bout de huit mois. Il a 22 ans, et il est déjà père, il a besoin de travailler, de décrocher des tournages. «Au Conservatoire, il lui a été dit qu'on ne pouvait pas le garder s'il tournait en même temps, se souvient l'acteur Jérémie Elkaïm, ami fidèle rencontré à l'époque. Ça ne lui a pas fait peur. Il est téméraire. C'est le romanesque discret, Bastien.» L'intégrité Le duo Jérémie Elkaïm–Valérie Donzelli l'embarque ensuite dans leurs films, La guerre est déclarée (2011), Main dans la main (2012), Marguerite et Julien (2015). «On l'a pris sans faire d'essais, parce qu'on aimait sa façon d'être, dit Jérémie Elkaïm. Bastien ne séduit pas, et se méfie de la séduction. Il est naturellement hyperattentif aux autres. Et toujours du côté du labeur. Dans une soirée, il se soucie de savoir comment on va ranger, ramasse les bouteilles à la fin.» Les mondanités, en revanche, ne sont pas son élément. Bastien Bouillon confie être arrivé «le plus tard possible» au Festival de Cannes et reparti au plus tôt. «Ce n'est pas du snobisme, insiste-t-il. C'est juste qu'il y a beaucoup de tentations et que j'ai peur de m'y engouffrer. Comme pour les réseaux sociaux, où je ne suis pas, pour ne pas m'y perdre. À Cannes, on est sans arrêt entouré, sollicité, et en même temps complètement seul. C'est ce décalage que je trouve violent.» De même espère-t-il ne jamais faire partie de ceux qui gèrent leur carrière pour s'offrir une «qualité de vie.» «Évidemment, la plupart des gens n'ont pas d'autre choix que de travailler pour l'argent. Mais à partir du moment où ça va à peu près… Je ne veux pas que la loi monétaire me dicte mes tournages. Les trois prochains, ce sont des films d'auteur, dont deux premiers films.» Publicité L'ouverture Quand il ne tourne pas, il décharge des camions à 6 heures du matin au supermarché coopératif La Louve, dont il est membre, fait du sport – «ça m'aide énormément» –, s'occupe de ses trois fils, âgés de 18, 12 et 4 ans. Il est séparé depuis peu de la mère des deux derniers, une socioanthropologue pour qui il ne tarit pas d'éloges : «La recherche, c'est des années d'études, pour décrocher un poste, c'est plus dur qu'un casting, ça tient du miracle.» En 2020, il a réalisé Moha, un court métrage mélancolique et magnétique, ponctué de poèmes en arabe, «sur le dérèglement d'un être à la fin d'une histoire d'amour.» Il reconnaît une part autobiographique, lui qui « court souvent après la quiétude.» Mais ne compte pas s'arrêter de courir : son premier film est en préparation, il a déjà une version du scénario, autre vision «différente» des amours qui se délitent, écrite au son du synthé underground du barde messin, Noir Boy George. Pour le casting, a priori aussi peu grand public que la bande originale, il a déjà son idée et ne fera «aucune concession.» Au cas où il risquerait de s'ennuyer, il a acheté à La Souterraine, dans la Creuse, une «ruine» où il pleut à l'intérieur, qu'il prévoit de retaper sur une dizaine d'années. Il se sent bien là-bas, «en pleine diagonale du vide», comme il est chez lui dans l'effervescence de la Goutte d'Or. «Se renouveler» est son mantra. «Il faut continuer à regarder, à traîner, à être avec les enfants, à être dans la vie rurale, la vie urbaine, à prendre le métro… Sinon on s'enferme dans un entre-soi stérile, et on n'a plus rien à donner.» Son ami Jérémie Elkaïm dit de lui la même chose, avec d'autres mots : «Bastien vit comme un apprenant, pas comme un sachant. Ça permet d'être ouvert, conscient, dans notre métier, ce n'est pas si fréquent. On les connaît, ces rois qui perdent leur sève. Lui, ça ne le guette pas. Il est encore assez funambule.»


Le Figaro
6 days ago
- Entertainment
- Le Figaro
Les causes de la mort de Michael Madsen enfin dévoilées
L'acteur américain, qui a travaillé souvent pour Quentin Tarantino, a été retrouvé inanimé chez lui à Malibu le 3 juillet, à l'âge de 67 ans. Selon son agent, il est décédé d'une maladie cardiaque. Il était l'un des acteurs fétiches de Quentin Tarantino, faisant montre de son talent dans, Reservoir Dogs, Kill Bill : Volume 1 et volume 2, Les Huit Salopards ou encore Once Upon a Time… in Hollywood . Michael Madsen nous a quittés la semaine dernière à l'âge de 67 ans. Retrouvé inanimé à son domicile de Malibu, la cause de sa mort soudaine était jusqu'à ce jour restée inconnue. Aujourd'hui, quelques jours après sa disparition, Ron Smith, son manager, vient de révéler ce qui a provoqué son décès à Entertainment Weekly. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour L'interprète de M. Blonde dans Reservoir Dogs a été victime d'une insuffisance cardiaque, a annoncé son agent, confirmant des propos du cardiologue de l'acteur, qui s'était entretenu avec NBC4 Los Angeles. Cette défaillance est la conséquence, selon lui, d'une maladie cardiaque et de problèmes d'alcoolisme. Une autopsie ne sera pas réalisée, le médecin de Michael Madsen ayant validé le certificat de décès, amenant le shérif du comté de Los Angeles à clore l'enquête, considérant la mort de l'acteur naturelle. Publicité Comédien et poète Harvey Keitel, son partenaire à l'écran dans Reservoir Dogs, sorti en 1992, lui a rendu hommage ces derniers jours en saluant « un grand acteur et poète américain ». « Adieu, mon cher ami. L'une des meilleures scènes que j'aie jamais vues au cinéma, toi et Chris Penn en train de vous battre. Une vraie scène d'amour », peut-on lire dans un communiqué transmis au New York Post. Né en 1957 à Chicago, Michael Madsen a tourné dans plus de 300 films entre les années 1980 et les années 2000. Il a notamment été vu dans Thelma et Louise de Ridley Scott, Sauvez Willy de Simon Wincer, Meurs un autre jour de Lee Tamahori, Donnie Brasco de Mike Newell, ou encore dans Sin City de Frank Miller. À ses heures perdues, il prêtait aussi sa voix à des personnages de jeux vidéo, les plus connus étant Grand Theft Auto III, Call of Duty: Black Ops II ou encore The Walking Dead. Durant ses 40 ans de carrière, il s'est aussi essayé à la poésie, en suivant les pas de sa mère écrivain et en publiant des recueils comme Burning in Paradise et Expecting Rain. Le comédien venait par ailleurs, de terminer l'écriture de son nouveau livre Tears For My Father: Outlaw Thoughts and Poems, disponible dès septembre, un recueil dédié à sa famille et qui retrace, en parallèle, sa carrière.

Le Soir
05-07-2025
- Entertainment
- Le Soir
L'acteur Julian McMahon, connu pour son rôle dans « Nip/Tuck », est décédé
L'acteur australien Julian McMahon est décédé à l'âge de 56 ans, a communiqué Warner Bros. « Nous pleurons la perte de notre ami Julian McMahon. Nos pensées vont à sa famille, ses amis, ses collègues et ses fans. » Julian McMahon était notamment connu pour son rôle dans « Nip/Tuck ». La cause de sa mort n'a pas été communiquée.