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Ordonnances douteuses de prégabaline : un médecin nantais interdit d'exercer pendant 5 ans
Ordonnances douteuses de prégabaline : un médecin nantais interdit d'exercer pendant 5 ans

Le Parisien

time6 days ago

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  • Le Parisien

Ordonnances douteuses de prégabaline : un médecin nantais interdit d'exercer pendant 5 ans

Un médecin nantais a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel à deux ans de prison avec sursis, assortis d'une interdiction d'exercer pendant cinq ans, pour avoir délivré indûment des prescriptions de prégabaline, un antiépileptique détourné en drogue commercialisé sous le nom de Lyrica depuis 20 ans en France. Le médecin de 62 ans était jugé entre autres pour escroquerie, prescription non conforme d'un médicament classé comme stupéfiant et mise en danger d'autrui, soupçonné d'avoir délivré 541 prescriptions de prégabaline à 106 patients de manière indue. Il a également été condamné à une amende de 50 000 euros. Face au tribunal, le médecin généraliste a affirmé avoir délivré des ordonnances « en attendant que le patient soit pris en charge » par un addictologue : « Le sevrage brutal peut entraîner des crises convulsives », a-t-il souligné. Il a également expliqué avoir fait l'objet de menaces de la part de patients. « On sait que dans l'état de manque il y a des risques d'impulsivité. J'ai pu faire la prescription pour protéger mon intégrité physique », a-t-il affirmé, veste beige, cheveux bruns coiffés en arrière. Le médecin a regretté à la barre de ne pas avoir formulé « un appel à l'aide nécessaire » auprès des autorités. Plusieurs patients ayant reçu des prescriptions à répétition entre 2021 et 2023 ont été entendus lors de l'enquête, expliquant avoir souffert d'addiction et avoir connu ce praticien par le bouche-à-oreille. D'après l'enquête, le médecin a prescrit dans certains cas des doses deux fois supérieures à la posologie maximale. Son avocat, Me Matthieu Creach, avait demandé au tribunal de ne pas prononcer d'interdiction d'exercer, soulignant que les 541 ordonnances représentaient « une goutte dans la pratique » de ce médecin répondant présent auprès d'une patientèle défavorisée quand « les créneaux Doctolib sont pleins et les urgences débordées ». Il a déclaré à l'AFP que son client se réservait la possibilité de faire appel. Le médecin avait déjà fait l'objet de mises en garde du conseil de l'Ordre des médecins de Loire-Atlantique - partie civile au procès - quant à ses prescriptions d'un opioïde en 2011, puis d'un médicament de substitution à l'héroïne en 2017. Fin 2023, des pharmaciens nantais avaient fait part aux autorités de leurs doutes quant à la régularité d'ordonnances de prégabaline, émanant d'un même médecin. Il a été identifié par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), également partie civile, comme le plus grand prescripteur dans les Pays de la Loire de cette substance détournée pour ses effets anxiolytiques et euphorisants. Face à l'augmentation des cas d'abus, de dépendance, de mésusage et d'ordonnances falsifiées, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, qui fait désormais l'objet d'une ordonnance sécurisée .

Drogues : «Comme San Fransisco, la France doit entreprendre une révolution sanitaire pour soigner l'addiction»
Drogues : «Comme San Fransisco, la France doit entreprendre une révolution sanitaire pour soigner l'addiction»

Le Figaro

time6 days ago

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  • Le Figaro

Drogues : «Comme San Fransisco, la France doit entreprendre une révolution sanitaire pour soigner l'addiction»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Début avril, le maire démocrate de San Fransisco a entrepris un changement de politique en matière de consommation de drogue, toute distribution de kit sanitaire devant être accompagnée d'un plan thérapeutique de lutte contre l'addiction, salue le spécialiste François Diot. François Diot est thérapeute, spécialiste des conduites addictives. Il a notamment dirigé un centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud), un centre d'aide pour les toxicomanes. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié San Francisco rompt avec un modèle de gestion passive des addictions, longtemps érigé en dogme. En conditionnant désormais la distribution de matériel de consommation de drogues à un accompagnement thérapeutique, la ville amorce un tournant majeur : sortir les usagers de stupéfiants de la rue, et non plus seulement les y maintenir vivants ou plutôt survivants. Une rupture qui bouscule les certitudes françaises pour lesquelles la réduction des risques reste trop souvent une fin en soi. Et si le moment était venu, en France aussi, de remettre le soin véritable au cœur de nos politiques de santé publique ? Publicité Le 2 avril 2025 marque un tournant décisif dans la politique de santé publique américaine : à San Francisco, ville pionnière en matière de libéralisme social, le maire démocrate, Daniel Lurie, annonce la fin d'une ère. Sous sa direction, la municipalité met fin à la distribution de matériel de consommation de fentanyl (pipes, feuilles d'aluminium, pailles, etc.) si elle n'est pas assortie d'un accompagnement thérapeutique bien défini. Il s'agit là d'une mesure radicale, mais pensée, assumée, et surtout nécessaire. Ce virage symbolise la fin d'un paradigme : celui de la réduction des risques non conditionnelle, héritée d'un autre temps, face à une nouvelle crise — celle du fentanyl, un opioïde de synthèse cent fois plus puissant que l'héroïne. Alors que deux décès par overdose sont enregistrés quotidiennement dans les rues de San Francisco, le maire Daniel Lurie tranche : «Le statu quo a échoué. Cela s'arrête aujourd'hui.» La distribution de matériel de consommation n'est pas condamnée en soi, mais définitivement remise dans un cadre thérapeutique structuré, pour transformer chaque interaction avec un toxicomane en porte d'entrée vers le soin Sous les nouvelles directives du département de la Santé publique, dirigé par Dan Tsai, toute distribution de matériel devra désormais être conditionnée à un entretien de conseil et à une orientation vers un traitement. Le matériel pour fumer sera interdit dans les espaces publics, et les programmes devront prendre place en intérieur, dans des lieux agréés. Plus encore qu'un changement profond, c'est une rupture. Et, comme son nom l'indique, elle s'inscrit dans une stratégie plus large baptisée «Briser le cycle», lancée dans les 100 premiers jours du mandat de Daniel Lurie, pour sortir durablement les consommateurs de drogues de la rue et les orienter vers des parcours de soins concrets, mesurables, et aux effets durables. Loin d'un retour au moralisme ou à la répression aveugle, cette réforme est scientifiquement argumentée. Comme le rappelle Keith Humphreys, professeur à Stanford, «associer la réduction des risques à une entrée vers les soins, ce n'est pas trahir la compassion, c'est l'incarner réellement.» La distribution de matériel de consommation n'est pas condamnée en soi, mais définitivement remise dans un cadre thérapeutique structuré, pour transformer chaque interaction avec un toxicomane en porte d'entrée vers le soin. L'objectif est clair : cesser d'accompagner la consommation comme une fatalité, et commencer à accompagner le rétablissement comme une priorité de santé publique. Le plan «Briser le cycle» ne se limite pas à la gestion des drogues. Il s'intègre dans une refonte complète du dispositif social et sanitaire de la ville : création de lits de sevrage et de stabilisation ; accès accéléré à la buprénorphine, à la méthadone : raccourcissement des délais pour l'entrée dans les parcours de soins (sevrage, postcure, etc.) ; renforcement des équipes désormais intégrées à des unités de quartier responsables, lesquelles ne sont plus composées seulement de travailleurs sociaux mais de médecins addictologues et de psychologues cliniciens ; collaboration renforcée entre services sociaux, police, associations et municipalité. La France reste enfermée dans un modèle de réduction des risques hérité des années 1990, qui fait de la distribution de seringues, de kits pour fumer du crack, et de l'ouverture de salles de shoot les seules solutions efficaces et progressistes ace à l'usage de drogues rues Publicité Cette politique, articulée et fondée sur des indicateurs de résultats (taux d'overdoses, accès aux soins, stabilité résidentielle) marque le retour d'un volontarisme municipal dans la gestion d'une crise humaine trop longtemps abandonnée au fatalisme. Pendant ce temps, la France reste enfermée dans un modèle de réduction des risques hérité des années 1990, qui fait de la distribution de seringues, de kits pour fumer du crack, et de l'ouverture de salles de shoot les seules solutions efficaces et progressistes ace à l'usage de drogues rues. Mais ces dispositifs, utiles à une époque, n'ont jamais été pensés comme une fin en soi. Or, dans de nombreuses villes françaises, ils sont devenus l'unique horizon d'une politique publique incapable d'assumer une ambition thérapeutique. Le soin est relégué à un rang marginal. Le rétablissement n'est plus un objectif, mais un rêve lointain. Les acteurs de terrain eux-mêmes dénoncent un «accompagnement de la survie», sans espoir de transformation. Et pendant que l'on distribue, sans condition et sans évaluation, du matériel de consommation à des jeunes de plus en plus précaires, et que des centaines de millions y sont consacrés par les pouvoirs publics, les places en lits de sevrage, en soins résidentiels, en suivi psychothérapeutique restent désespérément insuffisantes. San Francisco a osé ce que peu de villes démocrates avaient tenté : briser le confort d'une politique de réduction des risques devenue, avec le temps, une gestion technique de la survie Ce que San Francisco montre aujourd'hui, c'est qu'un changement est possible sans renier la compassion, ni sombrer dans la répression brutale. La ville propose un modèle équilibré, fondé sur l'exigence, la responsabilité, l'accompagnement intensif et l'accès au soin véritable. La France pourrait s'en inspirer. Car il est temps de conditionner toute politique de réduction des risques à un accès structuré au soin, de ne plus se satisfaire des maraudes consistant à distribuer du matériel stérile, mais profiter de ce contact pour instituer une relation thérapeutique. Il faut augmenter massivement les moyens pour le suivi psychiatrique et psychologique, pour le logement accompagné, la stabilisation physique et mentale, faire de chaque interaction une opportunité de transformation et d'orientation vers l'abstinence. Pour cela, le discours doit changer : «retrouver le chemin de la vie sans les drogues et se reconstruire». Enfin, développons une offre nationale de centres de traitement sur le modèle validé scientifiquement des «Rehab centers» anglo-saxons ainsi que des centres résidentiels ou communautés thérapeutiques inspirés du modèle Minnesota. Conclusion : passer de la gestion de crise au choix du courage San Francisco a osé ce que peu de villes démocrates avaient tenté : briser le confort d'une politique de réduction des risques devenue, avec le temps, une gestion technique de la survie. Elle a compris qu'on ne sauve pas durablement des vies en accompagnant la chute, mais en tendant la main vers la remontée. Distribuer du matériel de réduction des risques sans proposer de soins, c'est installer l'abandon dans des gestes quotidiens sans cesse répétés. Tolérer, se contenter d'améliorer la vie avec les drogues, sans perspective de transformation, c'est renoncer à l'idée même de rétablissement. À lire aussi Eugénie Bastié : «Drogue, obésité, dépression... Quand la méritocratie nous rend malheureux» Ce que la ville californienne remet en cause, c'est un certain fatalisme institutionnalisé. Celui-là même qui est trop souvent relayé en France par des associations enfermées dans une logique de maintenance, et non de transition. Ces structures, pionnières autrefois, risquent aujourd'hui de devenir les gardiennes d'un statu quo qui ne protège plus, mais prolonge la déchéance et l'errance. Publicité La France n'a pas à copier un modèle américain. Mais elle ne peut plus se contenter de répéter les recettes d'hier. Elle a les compétences, les moyens, et même les convictions nécessaires pour évoluer. Ce qu'il lui faut, c'est une volonté politique résolue, capable de dire haut et fort : chaque personne dépendante est potentiellement rétablie. Encore faut-il lui en offrir la perspective et la possibilité. Il est temps de dépasser la réduction des risques pour embrasser une vraie transformation. De faire de la santé publique une ambition, pas un renoncement. Et surtout, de croire à nouveau en la force du soin.

«Le stigmate me restera à la peau» : pris en flagrant délit d'achat de drogue, le député LFI Andy Kerbrat fait son retour à l'Assemblée
«Le stigmate me restera à la peau» : pris en flagrant délit d'achat de drogue, le député LFI Andy Kerbrat fait son retour à l'Assemblée

Le Figaro

time11-07-2025

  • Politics
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«Le stigmate me restera à la peau» : pris en flagrant délit d'achat de drogue, le député LFI Andy Kerbrat fait son retour à l'Assemblée

Invité sur RTL, le mélenchoniste a assuré être «abstinent» après avoir suivi une cure de désintoxication. «Maintenant, j'ai une force.» Neuf mois après avoir été pris en flagrant délit d'achat de drogue dans le métro parisien, le député Andy Kerbrat, membre de La France insoumise (LFI) fait son retour à l'Assemblée nationale. Que s'est-il passé entre-temps ? «Comme des milliers de Français, je me suis rapproché d'un addictologue et j'ai demandé à rentrer en cure dans une unité à Nantes de l'hôpital public», a expliqué le mélenchoniste, invité sur RTL. Une prise en charge d'une durée de deux mois qui lui a permis de «prendre en conscience de [son] déni et de l'égoïsme de [sa] situation». Désormais, le mélenchoniste assure être «abstinent», même si son addiction «vit» en lui. Andy Kerbrat en a profité pour revenir sur la genèse de son addiction – il consommait notamment de la 3-MMC, une drogue de synthèse en vogue dans la capitale. Décédée en octobre 2022, sa mère n'a jamais pu lui apporter les réponses à ses questions concernant l'inceste qu'il a subi durant son enfance. «Tout ça m'a explosé à la gueule et le seul moyen que j'avais pour taire cette souffrance c'était cette mauvaise solution de l'addiction», a-t-il expliqué, remerciant Sandrine Rousseau, Éric Coquerel ou encore Jean-Luc Mélenchon pour leur soutien. À lire aussi Municipales à Nantes : La France insoumise veut ouvrir une salle de shoot pour encadrer la consommation de drogue Publicité «La victime dans cette affaire, c'est lui» Même s'il a pensé à démissionner, l'Insoumis a choisi de rester député pour «porter la dignité des personnes comme [lui]». «Je veux en faire un combat», a insisté Andy Kerbrat, même s'il affirme avoir conscience que «le stigmate [lui] restera à la peau». À l'Assemblée nationale, il compte s'engager en faveur de la «dépénalisation médicale» de certaines substances illicites, au motif que «ce n'est pas parce qu'on interdit le malheur qu'il n'existe pas». «On met des amendes pour régler les problèmes de drogue et on n'accompagne pas les gens vers la sortie», s'est lamenté Andy Kerbrat, dénonçant une «répression absurde». Une répression dont aurait été victime le mineur qui lui a vendu de la drogue, le jour de sa rechute. «Ce mineur, c'est toute ma souffrance en réalité, c'est tout le poids que je porte. La victime dans cette affaire ce n'est pas moi, c'est lui», a-t-il confié.

Pourquoi l'e-cigarette inquiète les experts de la lutte anti-tabac
Pourquoi l'e-cigarette inquiète les experts de la lutte anti-tabac

Le Figaro

time04-07-2025

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Pourquoi l'e-cigarette inquiète les experts de la lutte anti-tabac

Réservé aux abonnés Des experts du monde entier réunis à Dublin s'alarment d'un usage croissant du vapotage chez les jeunes, pointant les stratégies des industriels pour viser une nouvelle clientèle, en créant des addictions. Les experts anti-tabac du monde entier réunis à Dublin fin juin ont pu se réjouir des progrès enregistrés ces dernières années. Face au nombre croissant de pays adoptant des politiques préventives efficaces, la proportion globale de fumeurs décroît et des millions de vies sont sauvées. Mais la prudence reste de mise. Chercheurs et acteurs de la santé publique ont en effet été nombreux à tirer la sonnette d'alarme sur la montée en puissance de l'e-cigarette, notamment auprès des jeunes. Qualifiée par certains de «cheval de Troie» des industriels de la cigarette, la vapoteuse permettrait à ces derniers de s'assurer le renouveau d'une clientèle menacée par les progrès de la lutte contre le tabac , mettent-ils en garde. Pour Mary-Ann Etiebet, directrice et fondatrice de l'ONG Vital Strategies, spécialisée en santé publique internationale, les industriels du tabac aspirent à «faire naître de nouveaux consommateurs, c'est-à-dire à créer des addictions». «Dans cette logique, [leurs stratégies de…

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