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5 days ago
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Les coulisses d'une longue amitié
Quinze ans durant, Donald Trump et Jeffrey Epstein, richissimes New-Yorkais partageant un amour de la chose belle, ont cultivé une amitié assumée. Puis, un bien immobilier a fait dérailler les choses. Et celui qui est devenu président tâche maintenant, à son corps défendant, de se distancer de celui qui s'est donné la mort en prison. Alan Feuer et Matthew Goldstein The New York Times Amis jusqu'à l'embrouille Dans le tourbillon d'argent et de peaux hâlées par le soleil qu'était leur vie entre Palm Beach et Manhattan, Donald Trump et Jeffrey Epstein ont passé près de 15 ans à socialiser et à s'afficher publiquement comme des amis. Il y a eu des dîners somptueux avec des noms prestigieux au manoir d'Epstein dans l'Upper East Side de New York. Des fêtes tapageuses avec des meneuses de claque et des mannequins à Mar-a-Lago, club privé et résidence de Trump en Floride. Et des allers-retours entre la Floride et New York à bord de l'un des jets privés d'Epstein. Mais derrière le luxe clinquant des tabloïds, des questions subsistent sur ce que la longue association de M. Trump avec M. Epstein révèle de son jugement et de son caractère, d'autant que ses alliés ont alimenté des allégations sinistres sur les liens de M. Epstein avec les démocrates. Après la rupture de leur relation, le financier en disgrâce s'est retrouvé derrière les barreaux non pas une, mais deux fois, après avoir été accusé d'avoir eu des relations sexuelles avec des adolescentes. L'une des jeunes femmes qui a accusé Epstein de l'avoir recrutée et d'avoir abusé d'elle est entrée dans son monde alors qu'elle travaillait comme préposée au spa de Mar-a-Lago. Une autre accusatrice d'Epstein s'est souvenue que Trump l'avait lorgnée lors d'une brève rencontre dans le bureau du financier. Epstein, a-t-elle affirmé, avait alors dit à Trump : « Elle n'est pas pour toi. » Une autre femme affirme que Trump l'a tripotée lorsqu'Epstein l'a emmenée à la Trump Tower à Manhattan pour le rencontrer. La semaine dernière, le Wall Street Journal a rapporté que Trump avait offert à Epstein, pour son 50e anniversaire en 2003, une note contenant le croquis d'une femme nue et une référence énigmatique à un « secret » que les deux hommes partageaient. M. Trump a nié avoir écrit ce message et a déposé une poursuite pour diffamation vendredi pour contester l'article. Le New York Times n'a pas cherché à corroborer le reportage du Wall Street Journal. Trump ignorait tout, dit-il Donald Trump n'a jamais été accusé d'actes répréhensibles dans le cadre de l'affaire Epstein et a assuré qu'il n'avait « aucune idée » qu'Epstein abusait de jeunes femmes. En réponse à une demande de commentaire sur les liens du président avec Epstein, Karoline Leavitt, secrétaire de presse de la Maison-Blanche, a dit que Donald Trump avait interdit à Epstein l'accès à son club de Mar-a-Lago « parce qu'il était un sale type ». Ces histoires sont des tentatives fatiguées et pitoyables de détourner l'attention de tous les succès de l'administration du président Trump. Karoline Leavitt, secrétaire de presse de la Maison-Blanche, dans un communiqué Après s'être brouillés vers 2004, MM. Trump et Epstein ont pris des chemins radicalement différents, l'un vers la prison et le suicide, l'autre vers la célébrité et la Maison-Blanche. Alors que les critiques sur le traitement de l'affaire Epstein se multipliaient au fil des ans, certains des alliés les plus fidèles de Donald Trump ont avancé des théories selon lesquelles le gouvernement avait dissimulé l'ampleur de son réseau pour protéger ce qu'ils ont décrit comme une cabale d'hommes puissants et de célébrités, en grande partie des démocrates. Aujourd'hui, cette histoire a entraîné le président lui-même dans ce qui constitue l'une des plus grandes controverses de son deuxième mandat à la Maison-Blanche. Le conflit est essentiellement imputable à des personnes qu'il a nommées à des postes au gouvernement, qui, après avoir attisé pendant des mois l'intérêt pour les documents liés à l'affaire, ont brusquement changé de cap, assurant qu'il n'y avait pas de liste secrète de clients d'Epstein et soutenant la conclusion officielle selon laquelle Epstein s'est suicidé. Néanmoins, sous la pression croissante de ses propres partisans, le président a ordonné la semaine dernière au département de la Justice de demander la divulgation des témoignages du grand jury dans l'affaire pénale intentée contre Epstein en 2019 et, un an plus tard, contre sa partenaire de longue date, Ghislaine Maxwell, qui purge une peine de 20 ans d'emprisonnement pour trafic sexuel. Elle a demandé à la Cour suprême de se pencher sur son appel. Même si elles sont rendues publiques, les transcriptions des témoignages ne devraient pas apporter beaucoup d'éclaircissements sur la relation entre les deux hommes, qui n'a pas joué un rôle important dans l'une ou l'autre des affaires pénales. Selon les personnes qui les connaissaient à l'époque, ce qui semblait les rapprocher, c'était leur intérêt commun pour la drague – et la compétition – en vue de séduire des jeunes femmes lors de soirées, dans des boîtes de nuit et lors d'autres évènements privés. Voisins à Palm Beach Trump et Epstein semblent s'être rencontrés vers 1990, lorsqu'Epstein a acheté une propriété à 3 km au nord de Mar-a-Lago et a commencé à s'imposer sur la richissime scène sociale de Palm Beach. Trump, qui avait acheté Mar-a-Lago cinq ans plus tôt, avait déjà établi sa propre présence sans gêne dans l'enclave du bord de mer en tant que playboy au goût prononcé pour les ornements dorés à la feuille. Les deux hommes avaient de nombreux points communs. Tous deux étaient des New-Yorkais des outer-boroughs qui avaient réussi à Manhattan. Tous deux étaient des adeptes énergiques de l'autopromotion. Et tous deux avaient la réputation d'être des hommes mondains et tape-à-l'œil. En 1992, une caméra de NBC News les a filmés lors d'une fête à Mar-a-Lago à laquelle participaient les meneuses de claque des Bills de Buffalo, qui étaient en ville ce week-end-là pour un match contre les Dolphins de Miami. À un moment donné, on voit M. Trump danser au milieu d'une foule de jeunes femmes. Plus tard, M. Trump semble pointer du doigt d'autres femmes tout en chuchotant quelque chose à l'oreille d'Epstein, qui se met à rire à gorge déployée. Voyez une vidéo montrant Donald Trump avec Jeffrey Epstein Quelques mois plus tard, Trump a organisé une fête à Mar-a-Lago pour des jeunes femmes dans le cadre d'un « concours de calendar girls » (modèles de calendrier). Epstein était le seul autre invité, selon George Houraney, un homme d'affaires basé en Floride qui a organisé l'évènement. M. Houraney se souvient avoir été surpris qu'Epstein soit la seule autre personne figurant sur la liste des invités. « J'ai dit : 'Donald, c'est censé être une fête avec des VIP' », a déclaré Houraney au New York Times en 2019. « Vous me dites que c'est vous et Epstein ? » Jill Harth, alors petite amie et associée de M. Houraney, a par la suite accusé M. Trump d'inconduite sexuelle le soir de la fête. Dans une poursuite, Mme Harth a affirmé que M. Trump l'avait emmenée dans une chambre à coucher, l'avait embrassée et caressée de force et l'avait empêchée de partir. Elle a également affirmé qu'une participante de 22 ans lui avait dit que Trump s'était glissé dans son lit sans y être invité, plus tard dans la nuit. Mme Harth a renoncé à poursuivre Trump en 1997 après qu'une poursuite connexe lancée par M. Houraney eut été réglée à l'amiable par Trump. Celui-ci rejette ces allégations. Parmi les « Anges » En 1997, Trump et Epstein ont de nouveau été aperçus ensemble lors d'une fête des « Anges » de Victoria's Secret à Manhattan (les « Anges » sont les mannequins les plus en vue de la marque de sous-vêtements). La société de lingerie était dirigée par Leslie H. Wexner, un homme d'affaires milliardaire qui a donné à Epstein un pouvoir considérable sur ses finances, sa philanthropie et sa vie privée quelques années après l'avoir rencontré. Les archives judiciaires montrent que Trump faisait partie de ceux qui sont montés dans le jet privé d'Epstein. Pendant quatre ans, dans les années 1990, il a voyagé au moins sept fois à bord du Boeing 727 d'Epstein, le plus souvent entre Palm Beach et un aéroport privé à Teterboro, dans le New Jersey, en périphérie de New York. PHOTO DAMIAN DOVARGANES, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Donald Trump sur le onzième vert de son club de golf de Rancho Palos Verdes, en Californie, en novembre 2022 « Je connais Jeff depuis 15 ans. C'est un type formidable », a affirmé M. Trump au magazine New York en 2002. « Il est très amusant à fréquenter. On dit même qu'il aime les belles femmes autant que moi, et beaucoup d'entre elles sont pas mal jeunes [are on the younger side]. Il ne fait aucun doute que Jeffrey apprécie sa vie sociale ». Lisez l'article du magazine New York (en anglais) Une rencontre à Mar-a-Lago En 2000, une mondaine britannique depuis longtemps liée à Epstein, Ghislaine Maxwell, a entamé une conversation avec une jeune fille de 17 ans devant un vestiaire à Mar-a-Lago, selon des documents judiciaires. L'adolescente s'appelait Virginia Giuffre et était préposée au spa du club, ayant obtenu le poste par l'intermédiaire de son père, qui y travaillait comme employé d'entretien. Selon Mme Giuffre, Ghislaine Maxwell lui a offert sur-le-champ un emploi de masseuse pour Epstein après avoir constaté qu'elle lisait un livre sur les massages, en lui disant qu'elle n'avait pas besoin d'avoir de l'expérience. PHOTO JEFFERSON SIEGEL, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Virginia Giuffre, en août 2019, lors d'une conférence de presse peu après la mort par suicide de Jeffrey Epstein Virginia Giuffre a relaté que lorsqu'elle a été amenée au domicile d'Epstein à Palm Beach, elle l'a trouvé allongé nu sur une table. Maxwell, a-t-elle dit, lui a expliqué comment le masser. « Ils avaient l'air de gens bien, a-t-elle dit plus tard, alors je leur ai fait confiance. » Mais, a affirmé Giuffre, au cours des deux années suivantes, elle a été forcée par Epstein et Maxwell à avoir des relations sexuelles avec une série d'hommes célèbres, dont le prince Andrew, membre de la famille royale britannique. Le prince a rejeté ces accusations et a refusé d'aider les procureurs fédéraux dans leur enquête sur Epstein. Mme Giuffre, qui s'est suicidée en avril, a toujours soutenu qu'elle avait été victime de traite des personnes et envoyée au prince et à d'autres hommes, déclarant un jour à la BBC qu'elle avait été « passée comme un plateau de fruits » parmi les puissants associés d'Epstein. « Elle n'est pas pour toi » Certaines femmes qui étaient dans l'orbite d'Epstein ont déclaré avoir rencontré Trump au cours de cette période. L'une d'entre elles, Maria Farmer, qui affirme avoir été victime d'Epstein et de Maxwell, a décrit une rencontre avec Trump en 1995 dans un bureau qu'Epstein occupait à New York. Maria Farmer, une étudiante en art qui avait déménagé à New York pour poursuivre une carrière de peintre, s'est souvenue dans une interview de 2019 que lorsqu'elle a été présentée à Trump, il l'a lorgnée, ce qui a poussé Epstein à l'avertir : « Elle n'est pas pour toi. » La mère de Farmer, Janice Swain, affirme que sa fille lui a décrit l'interaction avec Trump à peu près au moment où elle s'est produite. Stacey Williams, un ancien mannequin de maillots de bain de Sports Illustrated, a déclaré avoir été tripotée par Trump lorsqu'elle lui a été présentée par Epstein, avec qui elle sortait à l'époque. C'était en 1993, dit-elle, et elle se promenait avec Epstein sur la 5e Avenue à Manhattan lorsqu'il a suggéré qu'ils fassent un saut à la Trump Tower pour dire bonjour à Trump. Williams n'en a pas fait de cas à l'époque, puisque, comme elle l'a dit plus tard, « Jeffrey parlait tout le temps de Trump ». Après que M. Trump les eut accueillis dans une salle d'attente à l'extérieur de son bureau, raconte Mme Williams, il l'a attirée vers lui, lui touchant les seins, la taille et les fesses comme s'il était « une pieuvre ». Mme Williams dit s'être demandé par la suite si elle n'avait pas été l'enjeu d'un défi ou d'un pari entre les deux hommes. « J'ai vraiment eu l'impression d'être un morceau de viande livré à ce bureau comme une sorte de jeu », s'est-elle souvenue en entrevue avec le New York Times l'année dernière. À l'époque, la campagne présidentielle de M. Trump avait nié l'incident, qualifiant les allégations de « fausses sans équivoque » et motivées par des considérations politiques. En entrevue vendredi, Mme Williams s'est dite bouleversée d'entendre M. Trump qualifier une partie de l'histoire d'Epstein de « canular » et d'information « ennuyeuse ». « Je veux dire, c'est absurde », a-t-elle déclaré au sujet de sa façon dédaigneuse de balayer l'affaire. La rupture À la fin de l'année 2004, Trump et Epstein ont fini par s'affronter, cette fois au sujet d'un bien immobilier. Il s'agissait de la Maison de l'Amitié, un manoir de style Régence française situé au bord de l'océan à Palm Beach. Les deux hommes hypercompétitifs ont chacun demandé à leurs avocats de faire une offre pour la propriété. Finalement, c'est Trump qui l'a emporté en l'achetant 41,35 millions US. Il y a peu de traces publiques d'interactions entre les deux hommes après cela. Plus tard, Trump a déclaré à ses associés qu'il avait une autre raison de rompre avec Epstein à cette époque : son ami de longue date se serait comporté de manière déplacée avec la fille d'un membre de Mar-a-Lago, et Trump se serait senti obligé de lui interdire l'accès au club. Brad Edwards, un avocat qui a représenté de nombreuses victimes d'Epstein, a déclaré que M. Trump lui avait raconté une histoire similaire en 2009. Peu de temps après l'affrontement au sujet du manoir en bord de mer, la police de Palm Beach a été informée que des jeunes femmes avaient été vues en train d'entrer et de sortir de chez Epstein. Quatre mois plus tard, une plainte plus étoffée a été déposée par une femme affirmant que sa belle-fille de 14 ans avait été payée 300 $ par Epstein pour lui faire un massage alors qu'elle était dévêtue. Cette plainte a donné lieu à une vaste enquête sous couverture qui a permis d'identifier au moins une douzaine de victimes potentielles. Premier séjour en prison M. Epstein a engagé une équipe d'avocats de haut niveau pour le défendre, dont Alan Dershowitz, professeur de droit à Harvard qui représentera plus tard M. Trump, et Ken Starr, l'ancien procureur indépendant qui a enquêté sur la liaison du président Bill Clinton avec Monica Lewinsky. PHOTO SAMUEL CORUM, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Donald Trump et Alexander Acosta, alors secrétaire au Traval, lors d'une conférence de presse en juillet 2019 Les deux hommes ont participé à la négociation d'un accord avec Alexander Acosta, qui était alors procureur du district sud de la Floride. Dans le cadre de cet accord, Epstein a plaidé coupable en 2008 à des accusations de sollicitation de prostitution portées par l'État. En échange, il a bénéficié d'une immunité contre les accusations fédérales, de même que tous ses co-conspirateurs potentiels. Il a également dû s'inscrire au registre des délinquants sexuels. Epstein a finalement passé près de 13 mois en prison avant d'être libéré. De son côté, Donald Trump s'est largement tenu à l'écart de la controverse. Mais en février 2015, alors qu'il se préparait à ce qui allait devenir une campagne acharnée contre Hillary Clinton, il a cherché à relier Epstein à son mari, l'ancien président. Bill Clinton a « beaucoup de problèmes à venir, à mon avis, avec la fameuse île de Jeffrey Epstein », a déclaré M. Trump à Sean Hannity, animateur de Fox News, lors d'une apparition à la Conservative Political Action Conference, en faisant référence à l'île privée d'Epstein où il résidait et où il aurait pratiqué la traite de mineures. « Beaucoup de problèmes. » M. Clinton a nié avoir visité l'île ou avoir eu connaissance du comportement criminel de M. Epstein, et a déclaré qu'il souhaitait ne jamais l'avoir rencontré. « Je n'étais pas un fan » En juillet 2019, Epstein a de nouveau été arrêté. Les procureurs de l'unité de corruption publique du bureau du procureur des États-Unis à Manhattan l'ont inculpé de trafic sexuel et de conspiration pour le trafic de mineurs à des fins sexuelles. M. Trump, qui en était alors à sa troisième année à la Maison-Blanche, a immédiatement cherché à prendre ses distances avec son vieil ami. PHOTO DOUG MILLS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES Donald Trump, mercredi dernier « Je le connaissais comme tout le monde à Palm Beach le connaissait », a déclaré M. Trump aux journalistes après la révélation des accusations. « Je veux dire que les gens de Palm Beach le connaissaient. C'était un personnage incontournable de Palm Beach. Je me suis brouillé avec lui il y a longtemps. Je ne pense pas lui avoir parlé depuis 15 ans. Je n'étais pas un fan. » Les nouveaux chefs d'inculpation ont suscité des questions sur l'accord initialement conclu par Epstein avec les autorités. Quelques jours après son arrestation, M. Acosta, qui était devenu le secrétaire au Travail de M. Trump, a annoncé qu'il démissionnerait en raison des critiques formulées sur sa gestion de l'affaire. S'adressant aux journalistes au sujet de la décision de M. Acosta, M. Trump a réaffirmé qu'il avait rompu ses liens avec M. Epstein « il y a de très nombreuses années ». Il a ajouté : « Ça vous montre une chose : que j'ai bon goût. » À la question de savoir s'il soupçonnait M. Epstein d'abuser de jeunes femmes, M. Trump a répondu : « Non, je n'en avais aucune idée. » « Je n'y ai jamais été » Le mois suivant, après qu'Epstein eut été retrouvé mort dans sa cellule de prison à Manhattan dans ce qui serait plus tard considéré comme un suicide, Trump est intervenu à nouveau, ravivant une veine exploitée lors de sa première campagne, plusieurs années auparavant. Il a relayé un message sur les réseaux sociaux qui tentait d'établir un lien entre la mort d'Epstein et Bill Clinton. Quelques jours plus tard, lorsqu'on l'a interrogé sur ses affirmations infondées concernant l'implication de Bill Clinton, M. Trump n'a pas lâché prise et a réclamé une enquête approfondie, même s'il n'a présenté aucun fait à l'appui de ses allégations. « Epstein avait une île qui n'était pas un bon endroit, d'après ce que j'ai compris », a-t-il déclaré. « Et je n'y ai jamais été. Il faut donc se poser la question : Bill Clinton est-il allé sur l'île ? » Lorsque M. Trump a été interrogé sur l'arrestation de Mme Maxwell au cours de l'été 2020, accusée notamment de détournement et de trafic de mineures, sa réponse a laissé certains de ses propres alliés perplexes. « Je lui souhaite bonne chance, quoi qu'il en soit », a déclaré M. Trump. La droite s'indigne Ces dernières semaines, des personnalités influentes de droite et des partisans de la base de M. Trump ont exprimé leur indignation face à la conclusion de son administration selon laquelle il n'y avait pas de révélations à faire sur l'affaire, notamment parce que certains des principaux responsables de l'application de la loi du président, dont la procureure générale Pam Bondi et le directeur du FBI, Kash Patel, avaient promis de révéler davantage d'informations sur les crimes commis par M. Epstein. PHOTO ERIC LEE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES La procureure générale, Pam Bondi M. Trump a cherché à calmer le jeu en qualifiant le scandale Epstein de « canular » inventé par ses adversaires démocrates. Il l'a également qualifié de sujet indigne d'un examen plus approfondi. « Vous parlez encore de Jeffrey Epstein ? », a demandé Trump aux reporters avec exaspération lors d'une réunion du cabinet, le 8 juillet. « On parle de ce type depuis des années ». Avec la collaboration de Maggie Haberman, Megan Twohey et Luke Broadwater, The New York Times Cet article a été publié dans le New York Times. Lisez la version originale (en anglais ; abonnement requis)


La Presse
15-07-2025
- Entertainment
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Fiori, je m'ennuie !
Notre collaborateur offre une version bonifiée d'un texte lu lors de la cérémonie d'hommage à son grand ami Serge Fiori. Récit d'une amitié aussi improbable qu'émouvante. Bon, j'aurais dû l'écrire plus tôt celle-là, mais je n'en étais pas capable, j'étais occupé, occupé à brailler comme un veau, et ravaler dans mon coin. Et là, me voilà qui parle tout seul, qui radote, parce que cette fois-ci, l'écho ne me revient pas de Saint-Henri-de-Taillon. Je me fais des solos, des monologues, où je me dis que cette dernière année, où tout a merdé, était dans ton rétroviseur, que les choses auraient pu mieux aller pour toi, ta santé, et le reste. Un classique, je sais. C'est ça, la mort, ça donne toujours de la valeur ajoutée aux raisons de vivre qu'on a banalisées. Avant que tu mettes les voiles, je n'ai pas senti de préavis. L'avant-veille, on jouait encore à notre jeu favori, à celui qui prend l'autre en défaut. On a encore vidé un litre de salive sur des âneries, à se dessécher la langue et à massacrer le verbe. Et pour une rare fois, j'ai gagné, parce que c'était généralement moi le nono, la bonne poire avec le déficit d'attention que le docteur Fiori m'avait lui-même déjà diagnostiqué, sans que je sollicite une consultation, au demeurant. Et tu te payais la traite, pas ordinaire. Ben oui, j'm'ennuie, qu'est-ce que tu penses ? On était pourtant capables de se le dire, tous les deux, qu'on s'ennuyait. On a été de nouveaux amis, même pas 10 ans. Tu es venu un jour te présenter à moi, sur une terrasse, à Québec. Serge Fiori, que tu m'as dit. Heureusement, sinon je ne t'aurais pas reconnu, j'ai juste tripé sur toi toute ma vie. De nouveaux amis qui n'en cherchaient pas, par ailleurs, nous partagions la même méfiance. Mais il s'est passé quelque chose qu'on n'a même pas compris nous-mêmes, qui nous a surpris, des lieux communs qu'on n'aurait pas devinés chez l'autre, et on en a été très heureux, et on a pris soin de nous autres, comme des petites bêtes. On s'est peut-être connus au meilleur moment de nos vies, plus vieux, mais en duo, pas nécessairement plus matures, souhaitant juste une relation normale, pour des garçons anormaux. Ce qui m'a fait te dire qu'avant de t'aimer, je t'avais admiré. Tu m'as retourné la phrase, je n'ai pas relevé, gentil, mais on ne jouait pas dans la même ligue, t'étais Fiori. Comme tu l'as dit, nous deux, on était une caricature. On a été tellement niaiseux tous les deux, le monde ne croirait pas ça. On a fait honte à nos blondes, ben en masse. Presque des personnages de Race de monde, Victor-Lévy Beaulieu aurait su apprécier. Et c'est devenu un besoin, ensemble, de dérailler, de rire à se fendre la face. On est tombés dans la bonne talle, comme on le dit des bleuets au Lac-Saint-Jean. Mais on était capables de finir une conversation en se disant « Je t'aime ! ». J'aurai vécu ça, moi. On a discuté de musique, évidemment, mais je n'ai pas résolu l'énigme, comme tant d'autres. Aussi, après avoir sifflé une couple de bouteilles, je tentais parfois de comprendre l'affaire, comment t'avais pu créer ton œuvre principale en si peu de temps, et à cet âge-là. Comment l'envoûtement s'est installé, la déferlante, dans ta tête et dans ton âme ? Tu avais toujours les mêmes réponses plates, du genre : « L'inspiration, ça arrivait comme ça, pis ça sortait comme ça ». Ben oui, pourquoi pas, j'aurais aimé que ça m'arrive, moi… Et je sentais ta lassitude sur le sujet, comme si c'était un détail. Mais l'avais-tu jamais compris, toi-même ? Finalement, je n'ai pas trop insisté, durant toutes ces années, tu n'avais pas besoin d'un groupie de plus dans ta vie. Bien sûr, on ne s'entendait pas sur tout, comme sur la Sainte-Flanelle, par exemple. Moi, je suis un gars de Québec, nostalgique, alors le Canadien de Montréal… J'en ai connu des maniaques du CH, mais des crinqués de ton espèce, pas tant. C'est le seul sujet à propos duquel tu bougonnais, avec moi. En fait, tu avais un problème de perception des odeurs, pour toi, ça sentait toujours la Coupe. Mais autrement, sur la politique, on était pas mal à l'unisson. Tu nous auras quittés avec toujours en toi cette immense soif de liberté pour les Québécois. Ta vie durant, tu l'as appelé de tous tes vœux, le pays, celui du Québec. Tu n'avais jamais accepté qu'on se dise non. On va s'en souvenir, mon chum. Ces derniers jours me sont revenues les petites saynètes que tu nous offrais, trop souvent, quand tu te prenais pour un comédien à cinq cents. Te dire comment tu nous énervais ! Un gamin, un cabotin. L'icône atteignait son niveau d'incompétence, il n'avait pas tous les talents, mais pas pantoute. Pas vraiment claire, la limite entre l'amitié et l'amour, je ne sais plus. Entendons-nous sur une grosse soupe épaisse d'affection. C'est pourquoi j'ai un trou dans l'âme, et finalement, j'en prendrais encore des petits sketchs d'andouille, pour entendre à nouveau ta voix, ton rire, et revoir ta grosse face. Tu me manques, maudite marde ! On était de nouveaux amis, oui, mais c'était un peu court, finalement, et le temps est long, j'en aurais pris encore plusieurs années. Fiori, je m'ennuie, mais surtout, je t'aime ! Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


Le Figaro
15-07-2025
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- Le Figaro
« C'était presque christique » : Laurent Baffie raconte ses dernières visites à l'hôpital auprès de Thierry Ardisson
L'humoriste, ex-sniper du talk-show «Tout le monde en parle» et ami de 40 ans, était présent aux côtés de «L'homme en noir» ces derniers jours. Une amitié de 40 ans. Ce lundi 14 juillet, Thierry Ardisson est décédé à 76 ans des suites d'un cancer du foie. Une disparition qui a profondément touché Laurent Baffie, son grand ami. « Ce n'est pas une page qui se tourne, c'est un mur qui s'écroule et c'est un mur porteur », a-t-il déclaré dans «RTL Soir» lundi. Sur les ondes de la station, l'humoriste, qui a longtemps été le sniper de l'émission culte «Tout le monde en parle» sur France 2 présentée par «L'homme en noir», a exprimé tout son enthousiasme à l'égard de son camarade. À lire aussi Mort de Thierry Ardisson, l'irrévérencieux homme en noir Publicité « Avant de le connaître, j'étais déjà fan de lui et de ses émissions. Après, j'ai eu la chance de le rencontrer, de travailler avec lui. Il m'a permis d'inventer un travail qui n'existait pas », a-t-il raconté avant de poursuivre. « Ça a été une rencontre, on s'appréciait mutuellement (...) J'étais très admiratif de lui et, lui, me faisait l'amitié de me faire croire que je le faisais rire, non je le faisais rire. (...) J'adorais le voir rire ». Laurent Baffie a aussi évoqué la manière dont Thierry Ardisson a lutté contre la mort, ne cachant pas, une fois encore, son admiration. « Il est mort comme un rockeur, il a toujours dit qu'il regarderait la mort en face et il a été incroyable. Ça force l'admiration, son courage, la façon dont il en parlait », a-t-il raconté avant de donner davantage de détails. « Quand je l'ai vu à l'hôpital jeudi, il gardait une lueur d'espoir. On parlait avec Audrey du fait de trouver un traitement qui pourrait le stabiliser. Mais lui disait déjà : 'Je ne veux pas d'acharnement thérapeutique, jamais, en aucun cas', mais il y avait encore une lueur d'espoir ». À lire aussi «Il n'est même pas enterré» : Julien Courbet gêné par la diffusion du documentaire de TF1 sur Ardisson L'humoriste a ensuite réagi au décès de son ami le 14 juillet : « J'étais sidéré par 'la programmation' de son départ. Un 14 juillet pour un monarchiste, c'est incroyable. Je ne pensais pas dire ça un jour, il a vraiment réussi sa mort », a-t-il expliqué. Puis, il a relaté les derniers instants de son ami. « Il y a eu des moments sublimes. Moi, j'allais le voir presque tous les jours à l'hôpital et je garderai ce souvenir à vie de le voir entouré par Audrey, Ninon, Manon, Gaston, lui n'était déjà plus conscient et il y avait les Beatles qui chantaient Let it be, c'était presque christique ce moment... C'est incroyable, ça m'a bouleversé », a-t-il décrit avec émotion.


Le Parisien
15-07-2025
- Entertainment
- Le Parisien
Christine Bravo : « Avant de mourir, Thierry Ardisson a tenu à se réconcilier avec tout le monde »
Christine Bravo et Thierry Ardisson , c'est une longue histoire. Entre 1992 et 1994, c'est l'homme en noir qui a produit « Frou Frou », l'émission qui a fait d'elle une animatrice de premier plan. Avant qu'ils ne se brouillent puis se retrouvent récemment. Ce lundi 14 juillet, Christine Bravo a tenu à rendre hommage à 40 ans d'amitiés tumultueuses. Emplies de hauts avec Thierry et de bas avec Ardisson. Comment avez-vous réagi lundi matin en apprenant la disparition de Thierry Ardisson ?

L'Équipe
14-07-2025
- Sport
- L'Équipe
« Notre amitié va bien au-delà du rugby » : le bordélique Darricarrère et le méticuleux Attissogbe, la bromance de deux opposés chez les Bleus
Bagarre autour du thermostat de leur chambre, shopping en ligne et souvenirs d'enfance, Théo Attissogbe et Léon Darricarrère, amis depuis l'enfance, vivent leur première tournée ensemble. Et soudain, dans la conversation, un blanc interminable. Léon Darricarrère vient de bugger. Physiquement, il est toujours parmi nous, assis à une table d'un hôtel du centre-ville de Wellington, mais aucun son ne sort de sa bouche. À sa droite, Théo Attissogbe ne le prend pas mal, il connaît le loustic. Il garde son petit sourire en coin, roule des yeux et attend que son acolyte trouve enfin quoi répondre à la question : « C'est quoi la plus grande qualité de Théo ? » Juste avant, il n'avait fallu qu'une nanoseconde à Attissogbe pour trancher : « Sa générosité, dans tous les sens du terme. » « Il fallait prévenir qu'il y aurait ce genre de questions », rigole Darricarrère. « Ce qui est dur, c'est de choisir, Théo a tellement de qualités. Il y en a trop qui se bousculent dans ma tête. » Le subterfuge de beau parleur est éculé, mais il permet de jouer la montre. Le plus drôle, c'est qu'en inversant le sens de la question, « Darri » n'a pas besoin de méditer pour citer le plus gros petit défaut de son camarade de chambrée pendant cette tournée en Nouvelle-Zélande : « Théo est têtu, un peu rigide disons. Il n'aime pas trop que ça déborde. Il aime bien que les trucs soient carrés. » L'accusé reconnaît-il les faits ? « Oui, je les reconnais. Mais je ne suis pas Émilien Gailleton non plus (sourire). » Et une balle perdue pour le collègue palois, une. « Léon, lui, c'est la légèreté, poursuit Attissogbe (20 ans). Il y a une petite urgence ? Tranquille (en faisant durer le mot), ça va bien se passer. Les trucs glissent sur lui. Il se laisse vivre. Des fois, c'est abusé, mais finalement il a raison. » La cohabitation entre un bordélique assumé et un méticuleux déclaré doit créer, sur une période aussi longue, des zones de conflit. « C'est géré », assure Darricarrère (21 ans), trois-quarts centre de Clermont. « Le seul point de désaccord actuellement, c'est le chauffage, avoue Attissogbe. Parce que lui a très vite chaud et moi très vite froid. » Une garde alternée du thermostat s'impose. Le duo n'en est pas à sa première coloc, ni à sa dernière. « Le rugby nous a unis, mais notre amitié va bien au-delà, raconte l'arrière-ailier de la Section. On s'est connus à l'âge de 10-12 ans, au moment des premières sélections départementales. En benjamins, je dirais. Je venais de Peyrehorade, Léon venait de Mont-de-Marsan. Je jouais ouvreur et lui numéro 8. J'ai une vidéo d'une sortie de mêlée où je devais essayer de le plaquer. Je l'ai revue il n'y a pas longtemps, mais je vais la garder pour moi. » « Etre en tournée chez les All Blacks avec son meilleur pote, c'est extraordinaire » Théo Attissogbe, arrière-ailier des Bleus Léon a appris le rugby à droite et à gauche, au gré des affectations de son entraîneur de père, David, en poste aujourd'hui à Brive. Le plus gros de son cursus s'est passé au Stade Montois, le club que va finir par rejoindre Attissogbe, à l'adolescence. Chez les Darricarrère, père et fils, on n'a aucun mal à imaginer les débats d'idées sur le rugby, à table, matin, midi et soir. Et chez les Attissogbe ? « Mon père a joué à Sainte-Livrade. Il a arrêté sa carrière, donc il a bien changé, mais il jouait ailier et apparemment il courait vite », indique celui qui a déjà inscrit cinq essais avec les Bleus en sept sélections. « Entre Léon et moi, ça a tout de suite matché, surtout quand j'ai rejoint "Mont-De", se souvient Attissogbe. C'est là qu'on a été associés ensemble au centre pour la première fois. On avait des profils complémentaires, ça marchait. J'étais à l'internat à Mont-de-Marsan et les vendredis soir, je dormais chez Léon. Sa famille m'avait déjà accueilli auparavant, quand on était tous les deux partis au Top 100 (rassemblement des meilleurs jeunes organisé par la FFR). Et maintenant on est là, tous les deux. Être en tournée chez les All Blacks avec son meilleur pote, c'est extraordinaire. » Attissogbe profite de l'occasion pour lancer de grands remerciements à Mont-de-Marsan : « Les gens se reconnaîtront, mais je leur dois beaucoup. Toutes ces personnes qui ont participé à mon bien-être et à mon épanouissement. Ma famille et moi leur serons toujours reconnaissants. » « C'est limite bizarre, mais regarder jouer Théo, ça me met un peu la pression. » Léon Darricarrère, centre de Clermont Aux antipodes, Darricarrère et Attissogbe n'ont pas tellement pu profiter du décor et de ses merveilles naturelles. « On s'est un peu promenés, on a joué au golf », énumère le Palois. « Au golf, j'ai un index un peu erroné, mais pas trafiqué, promis. Je vais le dire fièrement (rire) : 20.8. On a aussi fait pas mal les boutiques. On n'est pas de grands fashionistas, mais à notre échelle, on essaie de se débrouiller. On se donne des conseils. On ne se chambre pas, on se soutient. » Dans les couloirs de l'hôtel, en tendant l'oreille, on a une chance de trouver leur numéro de chambre. « On a acheté deux enceintes à Wellington et la musique tourne beaucoup chez nous, dès le réveil, dit Darricarrère. Du rap US, des anciennetés. On écoute beaucoup "Fashion Designa" (de Theodora) mais aussi "Boulbi" de Booba. » Peu de gens le savent, mais dans le cadre des tournées du quinze de France, il existe une jurisprudence « série télé », remontant à l'absence, en 2018, sur la photo d'équipe officielle en costumes, de Camille Chat et Fabien Sanconnie, compagnons de chambrée absorbés par le visionnage de Game of Thrones au point d'en oublier le rendez-vous. « On a une histoire comme ça avec Léon, on la racontera dans quelques années, se marre Attissogbe. C'est encore trop frais. Pendant cette tournée, on a mis en place une petite routine, comme en Argentine l'an dernier. On regarde des séries de télé-réalité tous les deux, avec Killian Tixeront. On rigole bien. » Cet été, comme en Argentine, Attissogbe a été de tous les tests. Quand Darricarrère, lui, attend que son tour vienne. « C'est limite bizarre, mais regarder jouer Théo, ça me met un peu la pression. » « Dans la chambre, on essaie de rester légers sur la situation, de se faire des blagues, même si au fond de lui, je sais que Léon est compétiteur et qu'il a envie de jouer, décrit Attissogbe. Ça va arriver. Si je joue, Léon va déconner pour me chasser le stress, et s'il ne joue pas, je vais avoir tendance à parler d'autre chose. » Attissogbe-Darricarrère ensemble sous un maillot bleu, c'est pourtant un investissement rentable. « On a joué deux fois contre l'Irlande avec France Développement, à 7 aussi, et on est invaincus. » À lire aussi Arbitrage en mêlée : Servat analyse la frustration bleue Bryn Evans, le coach qui a imaginé l'essai de Roigard Quelle compo pour le troisième match ? Le soir où les Lions ont mangé du Coq