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24 Heures
09-07-2025
- Business
- 24 Heures
Voici pourquoi tant de jeunes femmes abandonnent leur apprentissage
Le taux de résiliations du contrat de travail atteint un niveau record chez les apprenties. Problèmes psychiques, quête de sens et effets des crises mondiales expliquent cette tendance. Publié aujourd'hui à 11h28 En 2023, 22,4% des jeunes femmes ont abandonné leur formation en cours de route (photo d'illustration). Getty Images Record chez les apprenties: un nombre sans précédent de jeunes femmes ont résilié leur contrat d'apprentissage avant terme. Les dernières statistiques de l'Office fédéral de la statistique (OFS) le confirment. En 2023, 22,4% des jeunes femmes ont abandonné leur formation en cours de route, soit plus de 5100 apprenties. Ce taux était d'environ 18% en 2018. Chez les jeunes hommes, ce taux est encore plus élevé, avec 25,8% (représentant plus de 7700 apprentis), bien qu'il soit légèrement en baisse par rapport à 2022 . Ces statistiques incluent tous les apprentis ayant débuté leur formation professionnelle en 2019. Il s'agit donc principalement des individus de la génération Z. La génération Z en souffrance Il est souvent complexe d'identifier les causes de ces résiliations. Elles varient en effet selon les secteurs et les métiers. Une récente étude représentative du Centre de compétence en psychiatrie du travail (Workmed) révèle que 60% des apprentis souffrent de problèmes psychiques. Cette même étude souligne que ce sont particulièrement les jeunes femmes qui abandonnent leur formation pour cette raison. Selon Pro Juventute Suisse , les aspirations de la génération Z ont également évolué. Les jeunes cherchent désormais un métier porteur de sens plutôt que d'être considérés comme une simple «main-d'œuvre bon marché». Des facteurs externes comme le changement climatique, la pandémie ou la guerre en Ukraine pourraient aussi influencer cette tendance. Dans ce contexte, les experts évoquent une multicrise affectant la jeunesse. Seuls 5,2% quittent totalement leur parcours formatif Toutefois, résilier un contrat d'apprentissage n'équivaut pas forcément à abandonner définitivement sa formation. Une simple modification du contrat – comme prolonger l'apprentissage de deux à trois ans ou changer d'entreprise – est aussi considérée comme une résiliation. La majorité des apprentis continuent en effet leur formation après une résiliation. En fait, seuls 5,2% des apprentis quittent définitivement leur parcours formatif. Néanmoins, selon les chiffres de l'OFS, ce pourcentage a lui aussi augmenté ces dernières années. Tout dépend des domaines Les taux de résiliations du contrat d'apprentissage varient considérablement selon les secteurs professionnels. Certains métiers, comme organisateur d'événements ou géomaticien, affichent des taux très faibles. À l'opposé, dans des formations telles que plâtrier constructeur à sec ou esthéticien, près d'un apprenti sur deux met fin à son contrat. De façon générale, on observe que les métiers de l'artisanat tendent à enregistrer des taux de résiliations plus importants. Les jeunes presque toujours à l'origine de la résiliation Les contrats d'apprentissage sont presque toujours résiliés par les apprentis eux-mêmes, dans 87,9% des cas. Ces résiliations s'expliquent notamment par un mauvais choix de profession ou d'entreprise formatrice, des problèmes de santé ou des manquements, comme des absences non justifiées ou de mauvais résultats scolaires. Les résiliations de contrat dues à des «conflits entre les parties contractantes» – comme des tensions interpersonnelles – sont nettement moins fréquentes. Il est rare que la résiliation du contrat soit imputable à l'entreprise formatrice, mais lorsque c'est le cas, c'est en raison, par exemple, de difficultés économiques ou de manquement aux obligations de formation. Lorsqu'un contrat d'apprentissage est résilié, la cause principale doit être documentée puis intégrée aux statistiques nationales. Conflits fréquents chez les agriculteurs et les assistants dentaires On peut aussi analyser les causes de résiliation selon les métiers, ce qui est particulièrement révélateur pour les résiliations dues aux «conflits entre les parties contractantes». Par exemple, dans la formation agricole, 23% des contrats d'apprentissage sont rompus pour cette raison. Des taux similairement élevés sont observés chez les assistants dentaires et les esthéticiens. Même les représentants des organisations sectorielles ne peuvent que spéculer sur les raisons de cette situation. À l' Union suisse des paysans, on affirme ne pas recevoir de «feed-back systématique» et donc ne pas pouvoir évaluer directement ce taux élevé. L'organisation précise néanmoins: «De manière générale, la formation dans l'agriculture est très personnelle, car elle se déroule généralement dans de petites exploitations. Dans certains cas, cela peut conduire à des conflits lorsque les attentes ne concordent pas.» Quand l'entreprise formatrice est en cause Il est aussi intéressant de voir dans quelles professions c'est l'entreprise formatrice qui résilie le plus souvent le contrat. Près d'un contrat d'apprentissage sur cinq est rompu par l'entreprise formatrice chez les apprentis médiamaticiens et spécialistes TIC. Des taux élevés sont également observés dans les formations de spécialiste en hôtellerie ou de fleuriste. Si l'entreprise formatrice est à l'origine de la résiliation, celle-ci est généralement due à des problèmes économiques ou structurels. Mais il est également possible que la formation des apprentis ait été négligée. Toutefois, il y a aussi d'autres explications, comme le souligne Matthias Bauhofer de l'association Formation professionnelle TIC. Les statistiques fédérales méritent une «certaine prudence» dans leur interprétation, souligne-t-il. Selon lui, le taux élevé chez les médiamaticiens s'explique principalement par les changements d'entreprises formatrices, notamment dans le cadre des années d'apprentissage de base. Concrètement, un premier contrat est établi pour la première ou la deuxième année, puis un nouveau contrat est signé avec une entreprise pour la suite de la formation. Dans les registres fédéraux, ce transfert normal est comptabilisé comme une résiliation liée à l'entreprise formatrice. Matthias Bauhofer précise que cela ne reflète aucunement des difficultés économiques ou autres problèmes des entreprises formatrices. Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat. Formation professionnelle de la génération Z en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Parisien
09-07-2025
- Politics
- Le Parisien
En manque d'affluence, ces piscines de Seine-Saint-Denis passent à 1 euro pour les mineurs durant l'été
« J'ai plus peur maintenant », lance Hamza, 5 ans, après la première séance collective du dispositif « Savoir nager » à la piscine de Noisy-le-Sec. Au tout début du cours, le petit garçon refusait l'idée même de mouiller ses jambes. Il a finalement consenti à se laisser glisser dans le bassin avant d'effectuer sa première longueur, bien agrippé au rebord et les sourcils un peu crispés. Une heure d'entraînement a suffi à faire revenir un sourire sur son visage, et le voilà heureux de retrouver sa mère pour lui confier qu'il ne craint plus l'eau. Chaque été depuis trois ans, les piscines du territoire Est Ensemble (Bagnolet, Bobigny, Bondy, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Le Pré-Saint-Gervais, Pantin et Romainville) proposent ces séances gratuites. À Noisy-le-Sec, elles ont été prises d'assaut. « On a noté douze enfants sur liste d'attente puis on a arrêté les inscriptions, explique Ricardo Carène, le directeur de la structure. Ça nous donne une bonne indication pour l'an prochain. On va réfléchir pour augmenter les séances. »


24 Heures
07-07-2025
- Politics
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Interview de Martial Courtet: «Enseigner le français qu'à l'école secondaire me semble inconcevable»
Le ministre jurassien de la formation défend l'apprentissage précoce des langues nationales face aux débats qui agitent la Suisse alémanique. Publié aujourd'hui à 09h46 Martial Courtet lors de notre interview dans son bureau à Delémont. Pino Covino Des débats animés sur l'enseignement du français à l'école primaire agitent actuellement la Suisse alémanique. À 48 ans, Martial Courtet, ancien professeur du secondaire, siège au gouvernement jurassien depuis une décennie. Il est à la tête du Département jurassien de la formation, de la culture et des sports (DFCS) . Il préside également la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP). À Zoug, le parlement a récemment transmis au gouvernement un postulat qui demande de supprimer l'enseignement précoce du français à l'école. Qu'en pensez-vous, monsieur Courtet? Ce qui est important, c'est ce que les directeurs cantonaux de l'éducation décident. Nous venons d'avoir une réunion de la Conférence des directeurs de l'instruction publique à Berne. jusqu'à présent, aucun canton de Suisse alémanique ne semble réellement prêt à sacrifier le français précoce. La tendance est pourtant évidente: douze des 19 cantons suisses alémaniques souhaitent abolir ou ont déjà aboli l'enseignement précoce du français. Aucun canton ne l'a fait au cours des dernières années. Mais il y a un risque que l'on détruise un bon compromis suisse. Nous devons l'empêcher. N'oublions pas: aujourd'hui, les cantons alémaniques ont la possibilité d'enseigner d'abord l'anglais en cinquième année, puis le français en septième année. En revanche, tous les cantons romands enseignent l'allemand avant l'anglais. La Suisse alémanique dispose donc de nombreuses libertés en matière d'enseignement des langues. Selon vous, existe-t-il une ligne rouge à ne pas franchir? Je n'aime pas le mot «ligne rouge» car il sonne comme une menace. Mais que le français ne soit enseigné qu'au secondaire, c'est impensable pour moi. Je ne crois pas que cela suffise pour apprendre une langue nationale. De plus, il y a un autre problème. Lequel? On parle toujours d'une possible surcharge des élèves du primaire. Je vois plutôt le danger que l'école secondaire soit surchargée. Pendant cette période, il se passe tellement de choses chez les élèves: ils entrent dans la puberté, doivent choisir un apprentissage ou le gymnase. Si on leur impose une nouvelle langue à ce moment-là, on n'arrivera pas à atteindre les objectifs. Je dis cela en tant qu'ancien enseignant du secondaire. Que se passera-t-il si, malgré tout, les cantons ne commencent l'enseignement du français qu'au niveau secondaire? Si cela devait arriver, la Confédération devrait intervenir car les objectifs pédagogiques ne pourraient être atteints. Mais je crois et j'espère qu'on n'en arrivera pas là – par considération pour la cohésion nationale et pour la crédibilité de la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP). Quel est l'objectif de l'enseignement précoce de l'allemand et du français? C'est très simple: apprendre la langue le mieux possible. Je le vois avec mes enfants, qui ont 5, 7, 9 et 11 ans. À la maison, à table, ils insèrent des mots allemands et anglais. C'est quelque chose que je n'ai jamais fait. Plus on est jeune, plus on apprend facilement une langue. C'est formidable que cela fonctionne pour eux. Cependant, une étude révèle que la moitié des élèves ne parvient même pas à comprendre des textes basiques à la fin de l'école primaire. Ces résultats ne sont pas bons. Nous devons les améliorer, mais au sein du système existant. J'ai l'impression que nous sommes trop souvent encore pris dans ce vieux schéma (prioritairement apprentissage du vocabulaire et de la grammaire) et qu'il faut plutôt, à notre époque de l'intelligence artificielle, privilégier l'oral, l'immersion et la mobilité. «Je l'avoue: à l'armée, il m'arrivait de parler anglais avec mes camarades suisses alémaniques», déclare Martial Courtet. Pino Covino Votre canton a enregistré parmi les pires résultats de Suisse romande. Oui, nous devons faire des progrès en allemand dans le Jura et c'est pourquoi, entre autres, nous avons décidé d'augmenter le nombre d'heures en apprentissage oral d'allemand et d'anglais il y a quelques mois. Quel est votre niveau d'allemand? Il n'est pas très bon, malheureusement. Je l'avoue: à l'armée, je parlais aussi parfois anglais avec mes camarades alémaniques. Dans le Jura, l'allemand est historiquement chargé. Quand j'étais à l'école, il y avait encore des affiches «Le Jura parle français». L'allemand était la langue des opposants à l'indépendance du canton. Heureusement, cette mentalité change. Nous sommes par exemple désormais pionniers dans la maturité bilingue intercantonale avec Bâle-Campagne. Vous parlez d'échanges linguistiques? Oui, nous avons aussi un échange linguistique intensif avec le canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures et je n'en reçois que des retours positifs. Je l'ai mis en place avec mon homologue Alfred Stricker, alors directeur de l'éducation d'Appenzell Rhodes-Extérieures. L'Appenzell et le Jura ont beaucoup plus en commun qu'on ne le pense. Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat. Apprentissage des langues à l'école Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Benno Tuchschmid est journaliste basé à Lausanne. Il a obtenu son diplôme de journalisme au MAZ en 2009 et a ensuite travaillé pour l'Aargauer Zeitung, la SonntagsZeitung et le SonntagsBlick, entre autres. Plus d'infos @BennoTuchschmid Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.