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24 Heures
15 hours ago
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The Black Keys ouvrent leur porte avant leur concert au Montreux Jazz
Accueil | Culture | Festivals | Venu du blues, le plus fameux duo rock va tailler du riff. Un mélange des genres qui leur va bien, nous confirme le batteur, Patrick Carney. Publié aujourd'hui à 10h34 The Black Keys à l'Alexandra Palace Park, le 11 juillet. «Notre meilleur concert londonien, selon le batteur, Patrick Carney. Quinze mille personnes, c'est bien.» IMAGO/ En bref: «Allo? C'est Patrick. Dan est allongé, il se repose pour le concert de ce soir. Mais je suis certain que je peux répondre pour lui.» Deux choses que l'on sait d'emblée des Black Keys: entre deux shows, le batteur est moins fatigué que le guitariste. Et l'un et l'autre se complètent suffisamment pour se passer le combiné en dernière minute, le timbre profond et sérieux de Patrick Carney résonnant à la place de celui sans doute plus aigu de son acolyte, Dan Auerbach, que l'on attendait mais qui, donc, dort. Depuis un quart de siècle, l'osmose entre les deux amis d'adolescence, nés dans l'Ohio, n'a jamais été prise en défaut. Elle a donné lieu à douze albums, bientôt treize, et un succès monstre, le plus massif pour un duo rock depuis The White Stripes. Avec, à la «clé», cette incongruité de séduire les foules juvéniles en ressuscitant des influences anciennes et de propulser le blues du Mississippi, certes dopé à l'énergie d'une pop moderne, sur les grandes scènes du monde entier. Ce sera le cas au Montreux Jazz, jeudi 17 juillet. Vous allez jouer pour la première fois dans un festival qui a vu passer nombre de vos idoles, Buddy Guy, B. B. King, Muddy Waters… Est-ce un frisson particulier? Pour être très honnête, le Montreux Jazz résonne depuis que je suis gosse pour la chanson de Deep Purple, «Smoke on the Water». Évidemment, c'est un honneur d'y être attendu. Vous venez de publier un nouveau single, «Man on a Mission». Celle-ci consiste-t-elle à garder vivant l'héritage de pionniers souvent oubliés de la musique américaine? C'est une mission de transmission, oui. Avec les risques que cela comporte. À nos débuts, on nous collait l'étiquette «groupe de blues», on n'adorait pas ça parce que nous étions inspirés par 100 autres choses, du hip-hop à la soul en passant par le rock'n'roll. À mesure que nous apprenions à faire de la musique – je pense surtout aux albums «Attack & Release» et «Brothers» – nous comprenions comment intégrer ces influences dans une musique qui ne soit qu'à nous. Nous aimons les sons classiques, mais nous n'avons jamais voulu passer pour un groupe rétro. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. La production du single, qui annonce l'album «No Rain, No Flower» en août, est assez proche de son prédécesseur de 2024, «Ohio Players». Son opulence pop, loin de votre son traditionnel, et le nombre de ses invités avaient surpris… Oui, il y a une similitude sonore, une continuité. Mais je suis certain que nous allons changer de cap quand nous retournerons en studio. Dan est en train de finir la construction de son nouveau studio, à Nashville, ce sera passionnant de l'utiliser. La texture de nos albums récents est assez homogène parce que nous avons beaucoup composé ces trois dernières années, je dirais plus de 50 chansons. Auxquelles s'ajoutent tous vos disques et collaborations depuis 2002. Peu de groupes sont aussi prolifiques que The Black Keys… On a créé ce groupe parce qu'on voulait faire des enregistrements. On n'a jamais cherché la perfection. L'ambiance est plutôt: «De quoi d'autre a besoin cette chanson? Rien? Bon, on n'y touche plus, passons à la suivante!» Étonnamment, votre musique à l'os fonctionne très bien devant de grandes foules. Hier soir, on a joué à Londres devant 15'000 personnes, dans le parc devant l'Alexandra Palace. C'était génial. J'aime les salles entre 5000 et 10'000 places, comme la Brixton Academy ou le Zénith de Paris. Je ne sais pas si une salle plus petite serait vraiment bénéfique à notre musique. Au Montreux Jazz, 5500 personnes, c'est petit, pour nous. Patrick Carney dans ses œuvres. IMAGO/ZUMA Wire Vous êtes l'un des derniers groupes de rock avec un succès massif. Un tableau statistique est sorti récemment: le rock représentait la moitié des chansons du top 100 américain dans les années 70 et 80, et la pop moins de 10%. Depuis 2020, le rock affiche… 4% et la pop 50%! Je ne suis pas un puriste du rock. L'important, c'est que le morceau soit bon, et qu'il reste en tête. À ce titre, l'accroche est essentielle – c'est ce qu'on réussit assez bien avec The Black Keys. Sans doute que le format pop fonctionne mieux avec l'ère numérique et que le genre compte quelques compositeurs extrêmement talentueux pour trouver des bons refrains ou des astuces sonores. Cela dit, il existe des milliers de chansons incroyables, tous styles confondus, qui auraient dû être des tubes mais n'ont jamais eu de succès. Mais elles sont là, il suffit de les chercher. C'est ce que nous aimons faire avec Dan. Le fait que tout ou presque soit disponible depuis son ordinateur ne rend-il pas la chasse à la pépite moins palpitante? Pas vraiment. YouTube est comme un disquaire géant. Les chansons les plus rares s'y trouvent, des disques dont il ne reste que quelques copies physiques et qui seraient irrémédiablement perdus s'ils n'étaient disponibles ici. Et que ces musiques existent quelque part sur le Net ne veut pas dire que les gens vont un jour les entendre… Mais au moins, elles sont là. Si j'étais ado et que j'avais accès à toute cette musique, j'éviterais les hit-parades et je me plongerais dans cette discothèque infinie. Si je devais fouiller des magasins de disques pendant des semaines, je trouverais probablement 1% du nombre de bonnes chansons disponible en quelques heures sur YouTube. Quelle chanson auriez-vous adoré composer? Des tonnes. L'album «AM» des Arctic Monkeys est incroyable, du début à la fin. C'est un des derniers grands classiques. Et j'adore leur batteur, Matt Helders. Avez-vous des modèles? Matt en est un. Sinon, j'adore Bill Ward, de Black Sabbath, John Bonham, de Led Zeppelin, évidemment. Et Russell Simins, de Jon Spencer Blues Explosion. Quand je l'ai vu lors de la tournée Orange en 1996, j'avais 16 ans, c'était la première fois que je remarquais la batterie dans un concert. Il était la star du spectacle. Et c'est bien que le batteur soit parfois la star du spectacle, non? Plus de Montreux Jazz Festival François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
4 days ago
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Montreux Jazz Festival: «Jouer le blues avec Bobby Rush, c'est une façon de montrer ma gratitude»
Accueil | Culture | Festivals | Kenny Wayne Shepherd, extraordinaire guitariste de Louisiane, passe mercredi par Montreux en accueillant la légende vivante Bobby Rush, 91 ans. Interview show devant. Publié aujourd'hui à 18h00 Kenny Wayne Shepherd et Bobby Rush à la Nouvelle-Orléans, Louisiane, en mai 2025. WireImage Brothers and sisters, voici «the real thing», comme ils aiment à dire là-bas, dans ce sud étasunien où est née un peu de la musique des cent dernières années. Mercredi soir à Montreux, Scène du Lac, soleil couchant, Kenny Wayne Shepherd, 48 ans, gars de Shreveport, Louisiane, va faire monter de sa guitare un son ancien, âpre, dont la force brute peut arracher des larmes sans que vous compreniez bien pourquoi. Une puissance, une virtuosité folle, inspirée de Stevie Ray Vaughan, maître que little Kenny Wayne découvrit en concert alors qu'il avait 7 ans. Six années plus tard, le jeune Shepherd déclenchait des ovations debout dans les clubs. Sa manière de blues moderne (il a tourné avec les Stones et Dylan) n'oublie cependant jamais l'hommage et les racines (des collaborations avec Clarence Brown ou B. B. King). Son récent disque, titré « Young Fashioned Ways » (une référence à Muddy Waters) et qu'il vient célébrer à Montreux, est un opus étonnant, réalisé en compagnie du légendaire chanteur Bobby Rush, 91 ans, survivant de toute l'aventure du blues de Chicago. Rush sera sur scène avec Kenny Wayne Shepherd mercredi, c'est l'un des événements de la programmation 2025. Le guitariste nous en parle. Comment sont nés ce disque et cette tournée avec Bobby Rush? Je le connais depuis pas mal de temps, lui et sa musique. Il a 91 ans, c'est l'un de ceux qui ont contribué à façonner, à créer le blues tel qu'on le connaît aujourd'hui, et qui ont inspiré des gens comme moi à devenir ce que je suis. Il y a deux ans et demi, je lui ai demandé de se joindre à nous pour un festival de blues, ici aux États-Unis. Il était l'un de nos invités spéciaux. C'était la première fois, et dès les premières notes, j'ai senti une alchimie. Ça ne se simule pas. Soit elle est là, soit elle n'est pas là. Il était évident que nous ressentions quelque chose de cool ensemble. À la fin du concert, je lui ai dit: «On devrait enregistrer un album ensemble.» Il m'a répondu: «C'est exactement ce que je pensais.» Pensez-vous qu'il y a dans ce projet une sorte de transmission, d'héritage? De dire l'histoire du blues à de jeunes auditeurs? Oui, faire découvrir à un nouveau public des gens comme lui est une part de cette aventure. Quand j'ai commencé à jouer du blues ou ma musique, qui était en fait davantage du blues rock, j'étais très jeune. Mais j'avais beaucoup de jeunes fans, parce qu'ils voyaient quelqu'un de leur âge jouer cette musique. Je pouvais ainsi dès mes débuts faire découvrir à ces jeunes les artistes de blues qui m'avaient inspiré. C'est un peu ma mission. Aujourd'hui, jouer avec Bobby Rush, c'est aussi une façon de montrer ma gratitude, car je ne joue pas toujours du blues pur et dur. Mais c'est cette musique qui m'a donné envie d'empoigner une guitare. C'est en jouant sur des disques de blues que j'ai appris. En m'asseyant avec ma guitare, j'imaginais ce que ce serait de jouer cette musique avec les «authentiques» musiciens. J'ai maintenant l'occasion de le faire. C'est aussi un rêve d'enfant qui se réalise. Qu'est-ce qui vous a touché le plus chez Bobby Rush? D'abord, il a 91 ans. Quand on pense à quelqu'un de cet âge, on imagine souvent une personne qui bouge très lentement, qui n'a probablement pas beaucoup d'énergie, qui n'est peut-être pas très concentrée. Mais cet homme est sidérant. Il semble déborder d'énergie. Il travaille très dur. Il est très concentré, son niveau est très élevé. Nous faisons cette tournée et, chaque soir, j'ai la chance de le voir et de l'écouter. Ce qu'il est capable de faire est tout simplement incroyable. Je pense que le public à Montreux va être époustouflé quand il le verra jouer. Beaucoup de mes fans viennent à ces concerts et découvrent Rush pour la première fois. Comment se déroule le spectacle? Bobby ne fait jamais deux fois la même chose. Chaque soir, c'est différent. Nous avons également dû ajouter des instruments sur certaines chansons afin de les enrichir pour le live. Mais je dois surtout voir combien de temps nous aurons à disposition au festival. Ce sera similaire à ce que nous avons fait au festival de jazz de La Nouvelle-Orléans, où nous jouons. Le Kenny Wayne Shepherd Band commence, puis, au milieu du spectacle, nous appellerons Bobby sur scène pour qu'il nous rejoigne, et nous jouerons ensemble plusieurs chansons de notre album. Ensuite, le groupe et moi terminerons le spectacle. À la fin, chaque soir, les gens sont amoureux de Bobby Rush. Cette expérience vous marque-t-elle? C'est un moment de grande fierté. Jouer avec Bobby me ramène à mon enfance, quand je regardais des gens comme lui avec admiration en imaginant ce que ça pourrait être de jouer avec eux. Le fait de pouvoir réaliser cela dans ma carrière m'y ramène, en tant que musicien et en tant que fan de blues. Avez-vous cherché à recréer un son vintage ou à le moderniser? Un peu des deux, mais nous n'avons pas vraiment cherché à le moderniser à outrance. Je voulais juste avoir une approche légèrement différente sur certaines chansons, comme «Make Love To You». C'est toujours assez dépouillé, mais avec les battements de pieds, les claquements de mains et l'arrangement, on sent quand même une touche de modernité. C'est littéralement une transposition du blues traditionnel dans l'ère moderne, mais sans essayer de le faire avec du rock'n'roll, en s'en tenant strictement au blues. Les jeunes générations redécouvrent le blues grâce à des artistes comme vous ou Gary Clark, Jr., par exemple. Qu'est-ce qui fait que le blues ne se démode pas? Ce qui rend toujours le blues pertinent, à mes yeux, c'est que toutes les formes de musique populaire en sont issues. Si vous remontez dans le temps pour retracer l'histoire de ces musiques, vous retrouvez le blues: il a donné naissance au rock'n'roll, et le rock'n'roll a ensuite donné naissance à la musique populaire. «The Blues Had a Baby and They Named It Rock and Roll», le blues a eu un bébé qu'ils ont appelé rock'n'roll, dit la chanson de Muddy Waters. Oui, exactement (rires). Concert au Montreux Jazz Festival, Scène du Lac, mercredi 16 juillet dès 20 h 30. Disque: «Young Fashioned Ways» (Deep Rush Records/Thirty Tigers). Sur le Montreux Jazz Festival Christophe Passer, né à Fribourg, travaille au Matin Dimanche depuis 2014, après être passé notamment par le Nouveau Quotidien et L'Illustré. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
05-07-2025
- Entertainment
- La Presse
Trois coups de cœur, trois scènes en ébullition
Plus qu'une soirée avant que la 45e édition du Festival de jazz ne tire sa révérence. Notre impression jusqu'ici ? Un très grand millésime, nettement en mutation et tourné vers les courants musicaux de l'avenir et qui a rallié un nombre impressionnant de festivaliers, initiés ou non, grâce surtout à une programmation équilibrée et audacieuse, à une météo plus qu'avantageuse sur les dix jours de festivités et à un site extérieur fonctionnel et accueillant. Claude Côté Collaboration spéciale L'éclectisme de la scène Rogers PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Xavier Amin Dphrepaulezz, connu sous le nom de scène Fantastic Negrito Située sur la portion est du festival, sur le Parterre symphonique gazonné, là où le blues occupait depuis toujours toute la grille de 19 h à 23 h, on a décidé de brasser les cartes et d'insérer ici et là des coups de cœur des programmateurs comme Bilal, chanteur et poète néo-soul, un ovni appelé Fantastic Negrito, un chanteur queer de southern soul à la voix suave, Wic Whitney, qui rappe en douceur, les formations groove et funk Ghost Note et Cypherx, le groupe de soca trinidadien Kes qui y a mis un peu d'EDM et de reggae dans sa potion musicale, et les dérapages flyés des Suisses de l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp seront espérés samedi. Les amateurs de blues n'ont pas été en reste avec la découverte québécoise The Sugar Darlings qui exulte sous la férule de sa chanteuse Mich Love. Sun Ra Orchestra (!) y sera ce soir. Rafraîchissant ! La série Jazz Time au Pub Molson située sur l'esplanade Tranquille PHOTO FOURNIE PAR L'ARTISTE La contrebassiste Linda May Han Oh C'est devenu l'endroit tout désigné pour l'amateur de jazz qui a été gâté cette année. Nos musiciens jazz d'ici, la jeune pianiste Ariane Racicot, le saxophoniste alto Benjamin Deschamps, la joueuse de ténor Beth McKenna et le colossal André Leroux ont su mettre la table pour la nouvelle star de la trompette Peter Evans (suivez-le, celui-là), le tubiste à sensations Theon Cross, la jeune étoile montante australienne de la contrebasse Linda May Han Oh, la pianiste et compositrice de Chicago Alexis Lombre, le trompettiste Brandon Woody et son quartet Upendo qui endisque sur Blue Note, aussi à l'aise en improvisation qu'avec la musique gospel. Bref, il y en avait autant pour le buffet que pour la caboche dans cette proposition musicale de haut niveau. La quintessence du jazz de cette série gratuite est un vrai trésor. Coup de cœur ! Les Grands Évènements TD sur la place des Festivals PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE Elisapie sur la grande scène de la place des Festivals, le 28 juin dernier Nous n'avons que des éloges à faire pour la variété des styles musicaux proposés sur la plus grande scène du festival. Chaque soir, des publics différents se sont manifestés en grand nombre. Entre le gospel de légende (Mavis Staples), le rock canadien de légende (Blue Rodeo), une artiste autochtone brillante qui chante en inuktitut, en français et en anglais (Elisapie), un tromboniste néo-orléanais qui est venu faire les 400 coups (Trombone Shorty), une jeune star du Nigéria (Ayra Starr) qui a emmené avec elle un tout autre public, un trio québécois des musiques indés (Men I Trust) et sa chanteuse Emmanuelle Proulx ainsi que la musicienne extraordinaire, joueuse de banjo et de clarinette d'origine montréalaise Alisson Russell, les dix soirs de Grands Évènements au programme ont couvert un pan très large de la musique. Et ce fut carrément la fête tous les soirs. On applaudit !