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Antoine Dupont : « Continuer de faire ce que j'aime le plus et m'amuser »
Antoine Dupont : « Continuer de faire ce que j'aime le plus et m'amuser »

L'Équipe

time11 hours ago

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Antoine Dupont : « Continuer de faire ce que j'aime le plus et m'amuser »

Actuellement au Japon, dans le cadre de l'Exposition universelle d'Osaka, Antoine Dupont a accepté de se poser autour d'une table pour évoquer sa rééducation après sa blessure au genou droit, sa quête d'un titre de champion du monde dans deux ans, en Australie, et son immense notoriété. Antoine Dupont est devenu un grand voyageur. Après avoir passé deux semaines en Suisse, où il a poursuivi sa rééducation dans un centre spécialisé, le demi de mêlée du Stade Toulousain et des Bleus est cette semaine au Japon, où il a retrouvé son partenaire de club Naoto Saito le temps de visiter l'Exposition universelle d'Osaka et d'inaugurer une exposition du groupe LVMH, dont il est l'un des ambassadeurs, dans un musée de la ville. C'est dans un salon du Pavillon français qu'il nous a accueillis lundi après-midi, pour évoquer son actualité du moment et celle d'après. Une grosse demi-heure d'entretien dans un emploi du temps très chargé, qui prévoyait notamment jusqu'à vendredi des visites express à Kyoto et Tokyo et le suivi d'un match de baseball avec son frère Clément. Sa convalescence « Je ne suis pas sûr que ça serait très intelligent de se presser » « Antoine, où en êtes-vous de votre rééducation, près de quatre mois après votre opération au genou droit ?J'ai commencé à reprendre la course en Suisse (au centre de médecine du sport de l'hôpital de la Tour, à Meyrin, dans le canton de Genève), où je viens de passer deux semaines hyper intenses. Et aujourd'hui, je profite d'un temps de coupure prévu dès le départ pour souffler un peu. Puis je vais repartir à Toulouse et de poursuivre ma rééducation à mon rythme. Quelles seront les prochaines étapes importantes de votre convalescence ?C'est continuer le renforcement musculaire et la reprise de courses de plus en plus intensément, surtout au mois d'août. J'aurai encore une petite semaine de coupure juste avant septembre. Puis je commencerai sérieusement à travailler les appuis fin septembre-début octobre. C'est à ce moment-là, je l'espère, que je reprendrais les entraînements collectifs avec mes partenaires. Vous êtes-vous fixé une date précise pour votre retour à la compétition ?Non, pas vraiment. Mais ça fera huit mois d'arrêt fin novembre. Je me dis que c'est déjà un délai raisonnable pour la blessure que j'ai subie. J'espère que tout se passera bien d'ici là. Avez-vous donc d'ores et déjà tiré un trait sur les tests de novembre avec l'équipe de France ?Oui. Je ne suis pas sûr que ça serait très intelligent de se presser, même si c'est toujours dur de manquer des échéances internationales. Il me reste encore quelques années de carrière, et des genoux, je n'en ai que deux, dont un qui est déjà bien abîmé. Il faut donc que j'en prenne soin. Vivez-vous cette deuxième blessure au genou droit autrement que la première, en février 2018 ?Oui et non. Non parce que je n'ai pas exactement subi la même opération qu'il y a sept ans, puisque je ne pouvais pas refaire exactement la même. La rééducation est donc différente, même si je ne me souviens pas exactement de toutes les étapes par lesquelles j'étais passé en 2018. Je ne me suis pas blessé de la même manière non plus (sur un changement d'appui la première fois, sur un déblayage dangereux la seconde), ce qui veut dire que je n'aurais sans doute pas les mêmes appréhensions à mon retour. Mais la routine de la rééducation, ça oui, je la connais. Mentalement, comme vous savez par quoi il faut passer, est-ce plus simple à gérer ?Là aussi, je trouve que ce n'est pas tellement comparable, parce que je vis cette seconde blessure au genou à un moment totalement différent de ma carrière. Quand ça m'est arrivé la première fois, j'effectuais ma première saison au Stade Toulousain, j'avais énormément d'envie et de motivation. Cela avait été très dur de ne pas pouvoir la terminer. Depuis, j'ai quand même eu la chance de vivre beaucoup de choses, de traverser des saisons très riches, très intenses, et même très fatigantes. J'essaie donc de prendre ce second coup d'arrêt comme une opportunité pour me reposer et travailler différemment. C'est pour ça que je préfère prendre mon temps plutôt que de miser sur un retour rapide. La question que beaucoup se posent après une deuxième blessure de ce type au même endroit, c'est : reviendra-t-il aussi fort qu'avant ? Est-ce aussi une question que vous vous posez parfois ?Ça me traverse l'esprit de temps en temps, oui, parce que je suis encore loin d'un retour sur le terrain, et qu'une rupture des croisés est toujours une blessure très longue. Mais c'est aussi quelque chose qui se soigne très bien aujourd'hui, avec des schémas de récupération et des process de rééducation très efficaces, à condition de respecter les délais et les différentes étapes. Je connais déjà la recette et j'espère que ça reviendra comme avant, même si on ne peut jamais en être sûr. En fait, je ne suis pas plus inquiet que ça. » Toulouse, les Bleus, son avenir « Je me laisse l'option de participer au Jeux Olympiques de 2028 » « Comment avez-vous vécu le nouveau titre de champion de France du Stade Toulousain (39-33 a.p., face à l'UBB) ?C'était dur à vivre dans les tribunes au niveau du coeur, parce qu'on se sent impuissant. C'était quand même hyper tendu et serré. Au regard de la saison réalisée, une défaite m'aurait vraiment attristé. Est-ce qu'on se sent pleinement champion quand on n'a disputé que trois matches de Top 14 dans la saison, comme vous ?Oui bien sûr, ça compte ! Je m'inclus dedans, même si j'ai beaucoup moins participé cette saison. Ça vous fait désormais 7 titres en club (5 Brennus et 2 Coupes des champions), vous n'êtes plus très loin des joueurs qui ont le plus gagné avec on commence à venir titiller les plus gros palmarès du club. (D'un ton chambreur.) Mais il faut quand même se rappeler que c'était bien plus facile à leur époque ! Faire de notre génération la plus titrée de l'histoire du club est un challenge qui nous motive parce qu'on sent qu'on a l'équipe pour réussir de grandes choses, et pas qu'une fois. La saison où on ne remporte rien, en 2022, avait été très dure à digérer, parce qu'on savait qu'on n'avait pas joué à notre niveau et que c'était du gâchis. Qu'est-ce que le titre de champion olympique de rugby à 7 obtenu à Paris il y a presqu'un an a changé dans votre vie ?(Il réfléchit.) Il a changé mon niveau d'exposition, déjà. Et même celui du rugby en général et du rugby à 7 plus précisément. Après les Jeux, beaucoup de gens se sont mis à regarder du rugby, alors qu'ils ne connaissaient pas forcément ce sport avant. Pour moi, ça a été évidemment un accomplissement personnel incroyable. Une médaille d'or n'est pas quelque chose qu'on ambitionne quand on est gamin dans le rugby. Dans mon cas, c'est venu sur le tard, à un moment où j'avais envie de marquer mon sport en faisant quelque chose qui me stimulait et dont j'avais vraiment besoin à ce moment-là de ma carrière. Et quand on relève un défi pour lequel on a mis autant d'énergie, c'est toujours très fort. Pourriez-vous regoûter au rugby à 7 un jour ?Vu ce que j'y ai connu, c'est sûr que ça donne envie d'y revenir. Les Jeux de 2028 sont loin et proches à la fois, je pense qu'il se passera beaucoup de choses d'ici là. Il y a déjà une Coupe du monde 2027 à préparer. Après ça, je verrai comment seront mon corps et ma tête. Mais je me laisse l'option d'essayer de participer à ces Jeux de Los Angeles. Défendre un titre, c'est toujours excitant. Et là, je pense qu'on aura toujours le potentiel pour être compétitifs. Vous aurez 29 ans le 15 novembre prochain. Vous êtes-vous fixé un âge limite pour jouer au rugby ?Non, ça se fera au feeling. En fonction de l'évolution de mon corps, de ma tête. Souvent, quand un sportif arrête, c'est soit parce qu'il en a marre, soit parce qu'il n'en peut plus physiquement. Dans mon cas, j'espère que ça sera ma tête et pas mon corps qui m'arrêtera, et ce le plus tard possible. Mais on ne peut pas prévoir à l'avance comment ça se passera. Beaucoup vous considèrent comme le plus grand joueur du rugby français de tous les temps et l'un des meilleurs de l'histoire de ce sport. Comment réagissez-vous par rapport à ça ?Honnêtement, je n'y fais pas trop attention, même si ça fait toujours plaisir d'être comparé à des joueurs d'un cercle assez fermé. Pour le moment, ça ne sert pas à grand-chose de parler de ça puisque ma carrière n'est pas encore terminée. Si je prends ma retraite à 35 ans, il me restera cinquante ans pour regarder en arrière. Mais pour le moment, je préfère regarder devant. Quelles sont les équipes qui, aujourd'hui, vous donnent encore envie de regarder du rugby ?Moi, j'aime toujours le beau jeu parce que c'est plus plaisant à voir. Mais une équipe hyper soudée qui défend, comme notre équipe de France lors du premier test face aux All Blacks (défaite 33-27), il y a dix jours, peut être aussi très inspirante. J'ai adoré regarder jouer Vannes cette saison, par exemple. La Nouvelle-Zélande demeure aussi une équipe mythique qui fait plaisir à voir. J'ai l'impression que dans le rugby actuel, on revient de plus en plus à un jeu d'initiatives, de mouvements. On voit de plus en plus de joueurs qui tentent des choses. Moi, je me retrouve complètement là-dedans. Conquérir le titre de champion du monde sera-t-il votre dernier grand défi ?Évidemment, parce que c'est celui qui nous manque à tous dans le rugby français. Tout le monde attend ça, autant les joueurs que les supporters. On sent qu'on a le potentiel pour y arriver, donc évidemment que c'est le gros objectif de notre génération. 2027 sera une année cruciale. » Sa condition de star « Pour me protéger un peu, je mets des casquettes ou des lunettes » « Vous êtes devenu l'une des personnalités préférées des Français, on vous voit dans des pubs à la télé, au concert des Enfoirés, vous avez même votre statue au musée Grévin... Arrivez-vous à garder le contrôle de votre carrière malgré toutes ces sollicitations ?Ça ne me dépasse pas pour le moment. Peut-être parce que cette notoriété n'est pas venue du jour au lendemain. Parfois, comme aux Jeux Olympiques, on peut passer d'un statut de total inconnu à celui d'idole des Français en un jour ou en une semaine. Me concernant, ça s'est quand même fait en plusieurs temps. Il y a eu le Grand Chelem dans le Tournoi des 6 Nations 2022, la Coupe du monde 2023 et bien sûr les JO. C'est tout ce chemin-là qui fait que j'ai pu m'y habituer, même s'il n'y a rien de rationnel au fait d'être autant reconnu. Ce n'est pas quelque chose qui m'empêche de vivre, en tout cas. Parvenez-vous toujours à avoir des petits moments à vous, comme une sortie au cinéma ou au restaurant ?Oui, je le fais toujours, mais un peu différemment. Pour me protéger un peu, je mets des casquettes ou des lunettes parce que j'aime bien être tranquille. Après, les gens sont quand même assez respectueux. Ce n'est pas parce que 80 % des clients me reconnaîtront dans un resto à Toulouse qu'ils viendront me déranger à table pour me demander une photo ou un autographe. Certains attendront juste que je me lève à la fin. Vous accordez désormais moins d'interviews aux médias sportifs dits ''classiques'' qu'à des médias où vous êtes moins attendu. Pourquoi ce choix ?Parce que parler sans arrêt de ma carrière, bon... Ce n'est pas que j'en ai marre, mais j'ai l'impression de ne plus avoir grand-chose à raconter, que tout le monde connaît déjà un peu tout sur moi. Donc, quand ça me sort un peu du cadre, c'est plus stimulant. J'y rencontre aussi une audience différente qui me permet de m'ouvrir à d'autres milieux. Il y a des fois où je suis moins à l'aise qu'à d'autres, mais j'en ressors toujours grandi. Si vous deviez ressortir une rencontre avec une personnalité que vous avez eu la chance de croiser ces dernières années, laquelle choisiriez-vous ?Celle avec Zizou (Zinédine Zidane). Même si j'ai aussi croisé Lionel Messi l'an dernier, ça m'avait fait plus vibrer de rencontrer Zizou, parce que c'est notre idole à tous. C'était le lendemain du match d'ouverture de la Coupe du monde 2023 face à la Nouvelle-Zélande (victoire 27-13). Voir la simplicité de cet homme, malgré tout ce qu'il a gagné, c'est fort. Vous reconnaissez-vous un peu en lui ?On est tous les deux assez réservés et pas des plus bavards, mais je n'irai pas plus loin que ça dans la comparaison. On vous a vu aussi fouler le tapis rouge du dernier Festival de j'aime beaucoup le cinéma, j'y vais d'ailleurs assez régulièrement. On a la chance d'avoir un sacré vivier d'acteurs et de réalisateurs en France, donc j'aime beaucoup y aller, que ce soit pour des grosses productions ou pour des films d'auteur. Être parfois immergé dans ce milieu-là, comme à Cannes, c'est hyper inspirant pour moi. On est toujours admiratif des milieux qu'on côtoie moins et qu'on connaît moins. Quel est le film qui vous a le plus marqué ces derniers mois ?Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan. C'est un des derniers que j'ai vus au cinéma. C'est pour ne pas citer L'Amour ouf ou Le comte de Monte-Cristo, des films que j'ai adorés, mais qui sortent moins de l'ordinaire. Maintenant, il faut que j'aille voir L'Accident de piano et I love Peru. Mais l'été, quand il fait beau dehors, c'est toujours plus dur d'aller au cinéma. Que dirait l'Antoine Dupont que vous êtes devenu à celui qui débutait dans le rugby à Castelnau-Magnoac, il y a vingt-cinq ans ?Comme j'ai réalisé des millions de fois plus de choses que dans mes rêves les plus fous, je lui dirais de continuer de faire ce qu'il aime le plus et de s'amuser. À l'inverse, qu'est-ce que le petit Antoine qui débutait à Castelnau dirait à la star que vous êtes devenue ?Pas mal ! (Sourire.) » À lire aussi Dernière charge pour les Bleus Darricarrère-Attissogbe, la bromance du bordélique et du méticuleux Sonny Bill l'intranquille entre gloire et quête intérieure Ils ont joué avec l'apartheid

Père et fils unis par le ring et le rêve du titre mondial en full-contact
Père et fils unis par le ring et le rêve du titre mondial en full-contact

24 Heures

timea day ago

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Père et fils unis par le ring et le rêve du titre mondial en full-contact

Champion du monde de full-contact en 1994, Carl Emery est aujourd'hui coach et manager de son fils Kilian, promis à un bel avenir. Publié aujourd'hui à 20h09 Genève, le 25 juin 2025. Rencontre avec Carl et Killian Emery. LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA En bref: Carl Emery avait 26 ans lorsqu'il a conquis, en 1994, le titre européen avant d'endosser, dans la foulée, la ceinture de champion du monde de full-contact. C'est aussi à cet âge-là qu'il a décidé de raccrocher ses gants chez les pros pour entrer à l'école de gendarmerie, tout en restant proche de ce sport qu'il a toujours affectionné. C'est à 27 ans que son fils, Killian Emery , qui avait aussi ça dans le sang, suit désormais le même destin glorieux que son père, devenu entre-temps son manager. À son actif: deux premiers combats professionnels et deux victoires acquises avec brio. Pour beaucoup d'observateurs dans le milieu, ce poids moyen (69 – 71 kg) est promis à un avenir radieux. Et pourtant, le temps n'a pas été toujours autant ensoleillé pour lui. Comme celui de son géniteur, qui était lui aussi un enfant plutôt turbulent, le chemin du gamin a été parsemé d'orages avant que les nuages ne disparaissent. Adolescent, Killian a fait pas mal de bêtises, se jetant dans le grand bain de la vie alors qu'il ne savait pas encore trop bien nager entre les vagues. Killian Emery manquait de maturité «J'aurais préféré ne pas passer par là, mais cela n'a pas été le cas, admet Killian. À ce moment-là, je me disais plein de fois que je devais réagir, or je manquais de maturité. Mais l'important est la personne que je suis devenue aujourd'hui et qui s'améliore de jour en jour.» Genève, le 25 juin 2025. Rencontre avec Killian Emery. LAURENT GUIRAUD/TAMEDIA Son père, qui a toujours été là pour le recadrer, lui a ouvert les yeux, alors que son rejeton avait 15 ans, en l'envoyant réfléchir durant dix mois dans un internat à Belfast, loin de son entourage plutôt néfaste. «C'était à moi de m'efforcer à changer, personne ne pouvait s'employer à ma place», reconnaît celui qui a dû reculer pour mieux sauter; partir pour mieux revenir. C'est en Irlande du Nord qu'il s'est émancipé, dans cette salle de sport où il a appris à encaisser les coups et à se relever: le full-contact l'a remis dans la bonne direction. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Comme disait le philosophe, c'est quand on s'aperçoit qu'on est dans le brouillard qu'on commence à y voir clair. «J'en avais fait un petit peu en Suisse, explique cet ancien junior footballeur. Mais c'est vraiment là-bas que j'ai compris que ce sport de combat était vraiment taillé pour moi.» Il fait alors la connaissance de Billy Murray. Ex-champion du monde de kick-boxing, l'Irlandais le prend sous son aile et l'aide à grandir, mûrir, à s'épanouir. «C'est un sport où tu ne peux pas mentir, apprécie Killian. C'est une belle école de vie où il n'y a que le travail qui paie: parce que c'est vrai, les résultats ne tombent pas du ciel.» À côté de lui, Carl acquiesce. «Même si je suis content qu'il ait lâché le foot, ce n'est pas moi qui l'ai poussé à choisir cette voie, se marre-t-il. Tant qu'il s'accomplit dans ce qu'il aime, ça m'est égal.» Pour Carl Emery, pas évident d'être coach et père Devenu son coach, le père explique que ce n'est pas toujours évident de faire le grand écart entre les deux rôles. «C'est très compliqué parce qu'il y a une implication émotionnelle qui est complètement différente. Un élève ou un combattant qui n'écoute pas le coach, on déchire le contrat. Je ne peux pas en faire de même avec le livret de famille. » Au bord du ring, pas question pour lui de surjouer ou de hurler comme le font certains entraîneurs: «Cela ne sert à rien d'abreuver l'athlète de conseils, un ou deux mots suffisent, sourit-il. Il y a un grand pianiste qui avait dit après avoir écouté un virtuose jouer: c'est magnifique, mais pourquoi jouer autant de notes alors qu'il suffit de jouer les bonnes?» En effet. Killian, qui sait ce qu'il doit faire pour arriver au sommet, est conscient que le nom de son paternel peut ouvrir des portes. Mais ce n'est pas de cette manière qu'il veut atteindre son objectif. «Pour cela, se convainc ce grand espoir, je dois m'en persuader et continuer de travailler fort dans tous les domaines pour y parvenir tout en sachant que le chemin est encore long.» Il aspire à devenir «tout simplement» le meilleur du monde. La détermination et le talent pour le full-contact Si son sport, devenu plus professionnel, a forcément évolué avec le temps – la préparation physique et la nutrition sont devenues primordiales – Carl Emery rappelle que la base de la réussite reste la même: «Je pense que Killian a la détermination et le talent pour faire de lui un grand champion, mais il a raison quand il dit que sans le travail on ne peut pas y arriver. Même Roger Federer, aussi doué fût-il, a dû beaucoup transpirer sur les courts avant de devenir le No 1 mondial, rappelle Carl Emery. Le chemin n'est pas facile, mais si ça l'était ce ne serait pas marrant non plus. Comme l'écrivait Corneille, à gagner sans péril on triomphe sans gloire.» Vainqueur aux points le 7 juin dernier de l'Italo-Colombien Alessandro Farez à Courmayeur au terme d'un combat de boxe pieds-poings de toute beauté, celui qui est aussi instructeur au club Yamabushi de Genève ne recherche pas la facilité en combattant souvent à l'étranger. Le voilà prêt pour un troisième rendez-vous en septembre, en attendant un titre européen ou mondial en full-contact. Comme son père… Carl Emery: «Il peut essayer de me frapper mais il ne me touchera jamais» Carl Emery, est-ce que vous faites du sparring-partner ensemble? Non, car Killian a peur de moi. C'est vrai, Killian? Disons plutôt qu'il n'a pas le niveau! Carl? Il peut essayer de me frapper mais il ne me touchera jamais. La dernière fois, il avait pleuré, je crois! Killian, quelle qualité de votre père avez-vous prise? La détermination, je pense. Et vous, Carl, qu'est-ce que vous auriez voulu avoir de lui à votre époque? J'aurais bien voulu, comme lui, craindre personne. Moi j'avais peur de moi-même. Je prendrais aussi sa détermination, différente de la mienne. Killian, auriez-vous voulu avoir 27 ans en 1994? Ah ouais, clairement, j'aurais adoré. Et vous, Carl, vous aimeriez avoir 26 ans aujourd'hui? Je pense que non, parce que j'ai un peu de peine avec cette génération TikTok. Il y a évidemment des tas de choses extraordinaires avec les réseaux sociaux. Il n'y a plus besoin d'attendre, par exemple, un ou deux mois pour acheter un magazine afin de connaître les résultats. Mais n'importe qui peut avoir de la notoriété avec n'importe quoi, c'est ça le problème. C'est aussi votre avis, Killian? Totalement d'accord. J'ai le sentiment que beaucoup d'athlètes se prennent en photo devant un ring ou une cage pour montrer qu'ils l'ont fait et non parce qu'ils avaient envie de le faire. Aujourd'hui, une majorité de combattants veulent surtout paraître des personnes qu'ils ne sont pas vraiment. Arts martiaux, full-contact et boxe: Newsletter «Euro 2025» Vous ne voulez rien rater de l'Euro? En vous inscrivant à cette newsletter, vous serez informé·e à temps des performances de l'équipe de Suisse et des grands moments de cette compétition. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Teamfight Tactics : Summertimer champion du monde, pas de finale pour les Français
Teamfight Tactics : Summertimer champion du monde, pas de finale pour les Français

L'Équipe

time2 days ago

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Teamfight Tactics : Summertimer champion du monde, pas de finale pour les Français

Le Japonais « summertimer » a été couronné champion du monde de Teamfight Tactics, ce dimanche. Aucun représentant français n'a réussi à se hisser en finale. Le titre de champion du monde de Teamfight Tactics est de retour au Japon. Deux ans après le sacre de « Title », son compatriote et coéquipier chez ZETA Division, c'est « summertimer » qui a remporté pour la première fois le titre suprême, ce dimanche. Parmi les meilleurs joueurs asiatiques depuis le début d'année, il a su se démarquer dans une finale au suspense inédit, où l'intégralité des huit participants aurait pu l'emporter dans la dernière manche. Avec sept participants (sur 40 au total), la France était très bien représentée dans ce Championnat du monde. Mais aucun de ses représentants n'a réussi à se hisser parmi le top 8, synonyme de finale. La meilleure performance est venue d'Alexis « Xperion » Cepiteli (Rocalys Esport), qui a terminé 11e. Récent champion d'Europe, Éric « Voltariux » Gadchaux (Solary) s'est contenté d'une 18e place.

Tour de France : ses victoires, ses échecs, la mort de son « frère » Pascal Hervé… Les souvenirs de Laurent Brochard
Tour de France : ses victoires, ses échecs, la mort de son « frère » Pascal Hervé… Les souvenirs de Laurent Brochard

Le Parisien

time2 days ago

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Tour de France : ses victoires, ses échecs, la mort de son « frère » Pascal Hervé… Les souvenirs de Laurent Brochard

Boitillant, mais toujours souriant, Laurent Brochard voit à nouveau la vie en rose sur le Tour de France . Le champion du monde de cyclisme sur route 1997 passe cette Grande Boucle 2025 aux couleurs de Mondial Relay. « J'aime bien revenir sur le Tour, mais de temps en temps », explique l'ancien cycliste de 57 ans. « Là ça faisait 5 ans que je n'étais pas venu. L'an passé, j'étais blessé après une grosse chute en Gravel ( il a été champion du monde de la discipline pour les plus de 55 ans, en 2023 ). J'ai dû me faire opérer à la jambe, c'est pour ça que je boite encore. Mais je suis très enthousiaste d'être là cette année ! »

Ovation, premier but, larmes et sortie sur civière, la drôle de soirée d'Angel Di Maria pour son retour à Rosario Central
Ovation, premier but, larmes et sortie sur civière, la drôle de soirée d'Angel Di Maria pour son retour à Rosario Central

Le Figaro

time3 days ago

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Ovation, premier but, larmes et sortie sur civière, la drôle de soirée d'Angel Di Maria pour son retour à Rosario Central

De retour au bercail, le champion du monde argentin est passé par toutes les émotions devant un public acquis à sa cause. Angel Di Maria ne risque pas d'oublier cette soirée. Samedi soir, le champion du monde argentin a effectué son retour à Rosario Central, son club formateur qu'il a rejoint après la Coupe du monde des clubs disputée avec le Benfica Lisbonne. D'abord présenté puis ovationné dans une chaude ambiance devant 48.000 bouillants supporters - comme son compatriote Leandro Paredes du côté de Boca Juniors - l'ancien joueur du Paris Saint-Germain (2015-2022) n'a pas pu retenir ses larmes lors de son entrée sur le terrain. L'émotion passée, le joueur de 37 ans était ensuite titulaire face Godoy Cruz, match comptant pour la première journée du championnat de clôture en Argentine. À la 77e minute, comme dans un rêve, Di Maria a transformé un penalty de son pied gauche pour donner l'avantage à son équipe. Son premier but dans le championnat national depuis son départ en 2007 vers... Benfica avant 18 ans de carrière couronnés de succès en Europe (Real Madrid, PSG, Juventus...). Publicité But libérateur puis sortie sur civière Devant son public, «El Fideo» a célébré en enlevant son maillot et en faisant le signe du cœur avec les doigts, sa signature personnelle. Tout allait bien dans le meilleur des mondes... puis patatras. À la 89e minute, le fidèle lieutenant de Lionel Messi en sélection, touché au mollet et de nouveau en larmes, a été contraint de sortir sur civière suite à une intervention musclée de son adversaire Vicente Poggi. Ce même Poggi qui a surgi pour égaliser au bout du temps additionnel (95e minute) en faveur de Godoy Cruz sur la pelouse de Rosario Central. Dépité sur le banc au coup de sifflet final, Angel Di Maria aura sans doute bientôt l'occasion de retrouver la compétition. Puisque son entraîneur Ariel Holan, rassurant, a indiqué que la blessure de sa star n'était pas si grave que redoutée au moment de sa sortie.

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