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À la recherche de l'âme de Griffintown
À la recherche de l'âme de Griffintown

La Presse

time5 days ago

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À la recherche de l'âme de Griffintown

Le quartier montréalais de Griffintown s'est métamorphosé au cours des 15 dernières années et la transformation s'est accélérée avec la construction de plusieurs nouvelles tours de condos autour du canal de Lachine, à l'ouest du bassin Peel. On connaît toutefois très peu ce secteur en effervescence qui mérite qu'on s'y intéresse de plus près. Le guide Daniel Bromberg nous a donné rendez-vous à la fonderie Darling, ancienne usine transformée en centre d'art contemporain dans la Cité du multimédia, qui s'appelait il n'y a pas encore si longtemps le Faubourg des Récollets, une zone étroitement liée à Griffintown. « J'ai développé ce tour en collaboration avec Corridor culturel, une organisation qui fait la promotion de sites culturels entre le Vieux-Montréal et le marché Atwater, explique-t-il. On a identifié 14 ou 15 lieux importants pour découvrir un petit peu ce qui s'offre dans les quartiers du canal de Lachine et du Sud-Ouest. » Le jeune guide, qui offre aussi ses services par l'entremise de la plateforme Airbnb, en profite pour parler de l'histoire fondatrice de Griffintown, dont l'origine remonte au fief de Nazareth, cédé en 1654 à Jeanne Mance, puis aux religieuses Hospitalières. On apprend que le quartier tient son nom de Mary Griffin, qui n'a pourtant été propriétaire des terres que pendant une dizaine d'années au début du XIXe siècle, mais suffisamment pour être la première à faire arpenter le secteur, notamment en traçant les rues King, Queen, Prince, Nazareth, Gabriel (maintenant Ottawa) et Griffin (maintenant Wellington). PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le poste Adélard-Godbout, anciennement de la Montreal Light Heat and Power Company, a été en 1901 le premier poste de distribution électrique souterraine à Montréal. Doté d'une architecture néoclassique remarquable, c'est le plus vieux poste toujours en service au Canada. C'est parti ! On met le cap vers l'ouest, en s'arrêtant un moment pour jeter un coup d'œil à la magnifique œuvre Source, de Jaume Plensa, côté sud de la rue Wellington, au centre du boulevard Robert-Bourassa. On la voit le plus souvent en circulant en auto, mais c'est en la regardant de près que l'on constate qu'elle est entièrement constituée de lettres de différents alphabets. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La brasserie Dow était plus importante que Molson à son apogée à la fin du XIX e siècle. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La sculpture Réaction en chaîne, installée sur le campus de l'ETS, est une création de l'artiste huron-wendat Ludovic Boney. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE L'œuvre Antigon VII a été réalisée en 1991 par Liliana Berezowsky et ensuite déplacée à l'ETS. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1903 dans la rue Ottawa, la magnifique caserne no 3 était l'ancienne caserne centrale des pompiers de Montréal. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le poste Adélard-Godbout, anciennement de la Montreal Light Heat and Power Company, a été en 1901 le premier poste de distribution électrique souterraine à Montréal. Doté d'une architecture néoclassique remarquable, c'est le plus vieux poste toujours en service au Canada. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construit en 1894, le bâtiment situé au coin des rues Notre-Dame et des Seigneurs est fait de pierres rouges importées d'Écosse. Il abrite maintenant le Café Lali. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La brasserie Dow était plus importante que Molson à son apogée à la fin du XIXe siècle. 1 /6 On gagne ensuite la rue Ottawa en cueillant un bon latte chez Mano Figa, petit frère du Mano Cornuto voisin, qui sert des plats typiquement italiens à prix raisonnables. La rue du Shannon nous mène ensuite à l'angle de la rue William, qui nous permet d'avoir un coup d'œil simultané aux deux projets qui ont littéralement relancé Griffintown : à droite, le complexe de condos Lowney, dont la construction a débuté il y a plus de 20 ans dans l'immeuble qui avait abrité l'ancienne usine de chocolat – c'est ici que l'on fabriquait les fameux Cherry Blossom jusque dans les années 1960. À gauche, l'ancienne brasserie Dow, dont les vastes locaux font dorénavant partie du campus de l'École de technologie supérieure (ETS). En progressant vers l'ouest, on découvre justement le campus de l'école associée à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), au cœur duquel se trouvent de superbes espaces piétonniers aménagés dans le prolongement des rues Barré et Murray. Il ne faut toutefois pas avoir peur des revenants, car c'est dans un immeuble au coin des rues William et Murray qu'est morte Mary Gallagher, prostituée décapitée en 1879 dont l'esprit vengeur serait responsable des malheurs du quartier – fermeture du canal de Lachine, dévitalisation chronique dans les années 1970, etc. Il y a une vigie aux chandelles tous les sept ans ici. La prochaine doit avoir lieu en 2026. Les gens se réunissent ici sur la place pour essayer de voir le fantôme de Mary Gallagher. Daniel Bromberg, guide La rue de la Montagne permet de nous rapprocher du canal de Lachine en passant devant la succursale de Griffintown du Petit Dep et sa buvette installée dans un superbe bâtiment d'époque qui épouse la pointe formée de la jonction de la rue du Séminaire. À quelques mètres de là se trouve la maison Keegan, toute petite résidence construite en 1825 – on dit que c'est la plus ancienne de Griffintown. La maison a été ramenée en 2015 tout près de son emplacement original en l'intégrant à la restauration du projet immobilier Brickfields, au coin de la rue Wellington, tout juste en face des vestiges de l'ancienne église Sainte-Anne. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1825, la maison Keegan est la plus vieille de Griffintown. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La vue du centre-ville à la sortie du verdoyant passage des Bassins PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construit en 1894, le bâtiment situé au coin des rues Notre-Dame et des Seigneurs est fait de pierres rouges importées d'Écosse. Il abrite maintenant le Café Lali. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1903 dans la rue Ottawa, la magnifique caserne n o 3 était l'ancienne caserne centrale des pompiers de Montréal. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Construite en 1825, la maison Keegan est la plus vieille de Griffintown. 1 /4 Notre guide nous emmène ensuite le long du canal de Lachine, véritable oasis urbaine qui attire les promeneurs, mais aussi de plus en plus d'évènements, notamment dans le Hangar 1825. Le secteur voit aussi des espaces verts apparaître entre les tours de condos, c'est le cas de l'étonnant passage des Bassins, qui offre un point de vue inédit sur le centre-ville. En progressant vers le nord, on s'approche ainsi des confins de Griffintown, la rue Notre-Dame marquant une frontière floue avec le quartier de la Petite-Bourgogne. On y trouve plusieurs bons restos et quelques belles boutiques. C'est ici que se trouve notamment espace|MTL, magasin phare et siège social du fabricant de vêtements de sport Ciele. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Le jardin secret situé derrière l'ancien Horse Palace peut être loué par les visiteurs. On revient tranquillement sur nos pas après avoir atteint la rue des Seigneurs, par les rues William et Ottawa. Arrivé à la hauteur de la rue Eleanor, on voit de plus près des maisons qu'on avait aperçues en sortant du campus de l'ETS. Il s'agit de quelques-unes des plus vieilles résidences de Griffintown, construites autour des anciennes écuries du Horse Palace, aménagées en 1862 et en fonction jusqu'à leur démolition en 2017. Elles abritaient à l'origine les chevaux qui transportaient les matériaux utilisés dans les quais du canal de Lachine, avant de faire place aux chevaux travaillant dans le commerce des calèches – les dernières calèches ont cessé de circuler dans le Vieux-Montréal à la fin de 2019. Le parc est privé, mais on peut néanmoins profiter de l'endroit en louant pour quelques heures le jardin secret voisin, aménagé derrière l'hôtel particulier Griffintown. Souvent décrié pour son manque de services et d'espaces verts, Griffintown semble enfin trouver sa voie et son âme, n'en déplaise au fantôme de la pauvre Mary Gallagher !

Un projet controversé se place à l'abri des créanciers
Un projet controversé se place à l'abri des créanciers

La Presse

time14-07-2025

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Un projet controversé se place à l'abri des créanciers

Un projet de condos de prestige de Mont-Tremblant qui dépend d'un ascenseur à autos pour résoudre une querelle de voisins s'est placé à l'abri de ses créanciers, plombé par des coûts astronomiques et les problèmes qui s'accumulent. Érigé sur le site de l'ancien Hôtel du lac Tremblant, le projet Lago, qui compte 69 appartements de luxe, promet depuis son lancement en 2020 une « vue imprenable » sur la montagne, avec spas, piscine extérieure et quai privé réservé à ses résidants. Il a trouvé 37 preneurs pour l'instant, dont la plupart ont payé près d'un million pour leur propriété. Le projet est cependant devenu insolvable, après des modifications majeures que le promoteur, Cédric Grenon, a été obligé de faire à la suite d'un litige avec deux voisins qui détiennent des servitudes de non-construction sur lesquelles le complexe empiétait. Ces changements « ont généré des dépassements de coûts de construction estimés à 12 millions », indique un document déposé en cour pour suspendre les recours contre l'entreprise en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE Le projet Lago promet depuis son lancement en 2020 une « vue imprenable » sur la montagne. Le promoteur et son entreprise, Habitations Luma, n'ont « plus accès à du financement additionnel ni aux capitaux nécessaires pour compléter le Projet Lago », ajoute le document. Un compte bancaire de l'entreprise a été saisi par le ministère du Revenu, l'entrepreneur étant incapable d'acquitter ses impôts, ajoute le document. M. Grenon n'a pas répondu à notre demande d'entrevue. L'origine du litige Dès les premières pelletées de terre, le projet a fait face à un bras de fer juridique l'opposant à deux voisins nantis établis depuis longtemps aux abords du lac Tremblant, Annette Pankrac et Mark Hantho, qui bénéficient de servitudes de non-construction protégeant leurs terrains. La Cour supérieure du Québec a catégoriquement interdit au promoteur de construire une route qui aurait empiété sur ces servitudes pour accéder au stationnement souterrain du nouveau complexe. Pour contourner le problème, le promoteur a fait concevoir des plans pour un ascenseur à autos, creusé et dynamité à flanc de falaise, une solution inusitée pour laquelle la Régie du bâtiment exige un opérateur spécialisé présent 24 heures sur 24. PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE Cette photo, prise en avril 2024, montre la cavité creusée à côté des condos qui devait accueillir un ascenseur à autos. La Ville de Mont-Tremblant a mis plusieurs mois à délivrer les permis nécessaires à sa construction, et la Régie du bâtiment a ensuite bloqué le concept pendant plus d'un an, soulignant « l'absence de voie d'accès » pour les véhicules du service incendie. Le Syndicat de copropriété de Lago, qui représente au total une vingtaine d'acheteurs, affirme qu'il n'a pas été consulté par le promoteur lors de l'élaboration de cette solution. Les propriétaires craignent que le concept génère une explosion de coûts d'entretien et que de nouvelles poursuites intentées par les voisins continuent de paralyser les travaux. « Nous sommes préoccupés et espérons qu'une décision des autorités soit prise pour faire avancer favorablement le projet tout en respectant les servitudes des voisins. Nous avons acheté ces propriétés parce que nous cherchions la quiétude, et on n'a pas ce qu'on nous a promis », déplore le Syndicat. Encore à ce jour, l'ascenseur est loin d'être achevé. Construction Kingsboro, un sous-traitant qui soutient ne pas avoir été payé pour des travaux de coffrage du puits d'ascenseur, a grevé en avril dernier toutes les unités du projet Lago d'hypothèques légales totalisant plus de 614 000 $. Pas de permis pour la piscine et les spas Pour ajouter aux malheurs du promoteur, la municipalité de Mont-Tremblant refuse de délivrer un permis pour l'aménagement d'une piscine extérieure promise dans les brochures promotionnelles du projet. Évoquant la judiciarisation du dossier, la municipalité a refusé de répondre aux questions de La Presse à ce sujet. PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE Le projet Lago, qui compte 69 appartements de luxe, est érigé sur le site de l'ancien Hôtel du lac Tremblant. Ces litiges ont « entraîné un fort mécontentement » des acheteurs et « plombé le momentum des ventes des unités », indique le document judiciaire. Au moins six personnes qui ont fait des dépôts de plusieurs centaines de milliers de dollars pour des promesses d'achat réclament un remboursement devant les tribunaux, parce que la piscine, les spas et le chemin d'accès au stationnement sont inexistants. Selon le contrôleur nommé par le Tribunal pour trouver une entreprise prête à relancer le projet, Pierre Marchand, la recherche de nouveaux investisseurs devrait s'étendre jusqu'au début de l'automne. « Je pense que le promoteur [Cédric Grenon] souhaiterait vendre [et se retirer du projet] », indique M. Marchand. L'organisme Les amis de Mont-Tremblant, qui milite pour conserver le caractère rustique de la municipalité, estime que le projet Lago « n'aurait jamais dû être autorisé ». « Il s'agit d'un complexe de condos à haute densité, obtenu sous couvert de zonage hôtelier, qui est très mal intégré à son environnement », affirme son porte-parole Daniel Cook. « De plus, le complexe ne respecte pas les exigences de sécurité de la Régie du bâtiment du Québec. Un tel projet n'a pas sa place à Mont-Tremblant. »

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