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Le Figaro
2 days ago
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Violences sexuelles, nourriture avariée... Le Venezuela dénonce des «tortures» infligées à ses ressortissants dans une prison au Salvador
Une enquête a été ouverte par le procureur et vise le président salvadorien Nayib Bukele ainsi que d'autres membres de son gouvernement, accusés par le Venezuela de crimes contre l'humanité. Le Venezuela a dénoncé ce lundi 21 juillet les «tortures» infligées à ses ressortissants expulsés par les États-Unis vers une prison pour membres de gangs au Salvador. Après quatre mois d'incarcération au Centre de confinement du terrorisme (Cecot), prison de haute sécurité du Salvador, ces 252 Vénézuéliens ont été rapatriés vendredi dans le cadre d'un accord entre Washington et Caracas, qui en échange a libéré dix citoyens et résidents américains détenus au Venezuela. «Nous avons décidé d'ouvrir une enquête officielle», a déclaré le procureur général vénézuélien Tarek William Saab lors d'une conférence de presse à Caracas lundi. Elle vise le président salvadorien Nayib Bukele et d'autres membres de son gouvernement, accusés par le Venezuela de crimes contre l'humanité. «J'appelle la Cour pénale internationale, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, les organismes correspondants tant en Amérique qu'à travers le monde, à faire de même, à faire leur part», a ajouté le procureur. Selon lui, 80 fonctionnaires du ministère public ont interrogé les migrants à leur retour au pays. À lire aussi «Ils ne quitteront jamais cet endroit»: dans les prisons du Salvador, le système implacable qui fait rêver Donald Trump Publicité «Isolement dans des cellules inhumaines» Andry Hernandez Romero, un coiffeur et maquilleur de 32 ans qui s'est retrouvé au Cecot, déclare dans l'une de ces vidéos avoir subi des violences sexuelles. «Nous avons subi des tortures, des agressions physiques et psychologiques», dit-il. «J'ai été abusé sexuellement par les autorités salvadoriennes elles-mêmes», affirme-t-il, ajoutant: «Nous pensions que nous ne reverrions jamais nos proches». Le procureur vénézuélien a également évoqué «l'isolement dans des cellules inhumaines (...) sans contact avec la lumière du soleil, sans ventilation» et «les attaques systématiques» avec des balles en caoutchouc. De la nourriture avariée et de l'eau non potable étaient servies aux détenus, qui n'ont à aucun moment pu parler à un avocat ou à un membre de leur famille. Le Venezuela fait lui-même l'objet d'une enquête pour crimes contre l'humanité par de la Cour pénale internationale. L'opposition au gouvernement Maduro dénonce régulièrement les tortures dans les prisons vénézuéliennes et l'interdiction pour les détenus de recourir à un avocat de leur choix. 252 Vénézuéliens expulsés sans procès Invoquant une loi de 1798 sur les ennemis de l'étranger rarement utilisée, les États-Unis avaient expulsé en mars, sans procès, ces 252 Vénézuéliens, accusés d'appartenir au Tren de Aragua, un gang criminel que Washington qualifie d'«organisation terroriste». Leur libération du Cecot a été le résultat d'une négociation avec les États-Unis. L'accord a été finalisé quelques heures à peine avant l'échange effectif vendredi, selon le gouvernement vénézuélien. «Les négociations ont été uniquement avec les États-Unis, avec le gouvernement des États-Unis», a assuré dimanche le négociateur et président du Parlement vénézuélien, Jorge Rodriguez, à la chaîne officielle Telesur. «Il ne nous est jamais venu à l'esprit de parler au clown», a-t-il ajouté, faisant référence au président salvadorien, Nayib Bukele. Ce dernier «était le messager de ceux qui avaient organisé la présence de Vénézuéliens dans ce camp de concentration». Le président vénézuélien Nicolás Maduro a dénoncé des «manoeuvres» de «dernière minute» de la part du président salvadorien pour tenter d'«empêcher le départ» de ses compatriotes, au cours de son émission télévisée. L'échange négocié avec Washington a inclus la libération de 80 autres Vénézuéliens détenus au Venezuela, considérés comme «prisonniers politiques» par les opposants au gouvernement de Nicolás Maduro. M. Rodriguez a assuré que cette mesure coïncidait avec un processus de négociation interne parallèle. La cheffe de l'opposition María Corina Machado a dit y voir un «échange de prisonniers de guerre», dans une interview à Fox News.


Le Figaro
15-07-2025
- Politics
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Mort de journalistes à Homs en 2012: le parquet antiterroriste demande la localisation de Bachar el-Assad
Le Parquet antiterroriste a demandé la localisation d'une vingtaine «d'agents du régime» syrien, dont l'ancien président Bachar el-Assad, dans les investigations pour crimes contre l'humanité portant sur la mort de journalistes à Homs en 2012, a appris mardi l'AFP de source judiciaire. «L'existence d'un plan commun» pour bombarder le centre de presse de Bab Amr Le Parquet national antiterroriste (Pnat) suspecte «l'existence d'un plan commun» pour bombarder le centre de presse de Bab Amr, attaque qui a été précédée d'une réunion, la veille, avec «l'ensemble des responsables des forces militaires et sécuritaires de Homs». Publicité Dans un réquisitoire supplétif daté du 7 juillet, dont l'AFP a eu connaissance mardi, il demande aux juges d'instruction saisies des investigations de localiser une petite vingtaine de personnes, dont des proches de Bachar el-Assad. Figurent parmi les mis en cause: Maher el-Assad, frère du président aujourd'hui déchu et chef de facto de la 4e division blindée syrienne au moment des faits; Ali Mamlouk, directeur des renseignements généraux syriens au moment des faits, Ali Ayoub, chef du comité sécuritaire et militaire de Homs en février 2012, Rafiq Shahada, chef sécuritaire et militaire de Homs au moment des faits... «Nous avons déjà demandé, en mars, que ces mandats d'arrêt soient émis», a abondé Me Clémence Bectarte, avocate de la famille de Rémi Ochlik, tué lors du bombardement, de la Fédération internationale des droits humains (FIDH) et du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM). «Nos clients ont un sentiment d'impatience: il y a déjà eu 14 mandats d'arrêt émis depuis Paris à l'encontre de responsables syriens dans d'autres affaires, mais aucun dans ce dossier, alors que c'est le plus vieux dossier instruit à Paris visant la responsabilité de membres du régime de Bachar al-Assad».


Le Parisien
11-07-2025
- Politics
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Corée du Nord : une réfugiée attaque Kim Jong-un en justice pour tortures en violences sexuelles en prison
Une poursuite judiciaire inédite. Une Nord-Coréenne réfugiée depuis 13 ans en Corée du Sud a lancé une action en justice directement contre Kim Jong-un , réclamant réparation après les sévices qu'elle affirme avoir subis en prison, a révélé The Guardian ce vendredi. Choi Min-Kyung accuse le dirigeant de son pays, ainsi que six autres responsables, d'actes de torture et de barbaries, de violences sexuelles et de privations de soins dans plusieurs centres de détention du régime. Cette transfuge a aussi porté plainte pour crimes contre l'humanité, et réclame l'équivalent de 37 000 dollars de dommages et intérêts. Pourquoi, dans cette procédure, Kim Jong-un est-il attaqué en personne ? L'action intentée s'appuie sur le principe de la chaîne de commandement, détaille le média britannique : un dirigeant peut, de fait, être tenu pour responsable de crimes commis sous son autorité. Choi Min-Kyung a fui la Corée du Nord en 1997 pour se réfugier en Chine. Avant d'être arrêtée puis rapatriée de force dans son pays. Dans sa plainte, consultée par The Guardian, elle détaille les sévices qu'elle a subis lors de ses séjours dans les centres de détention du régime. La Nord-Coréenne dit notamment avoir été victime d'une agression sexuelle pendant une fouille corporelle, à nu et sans gants de protection, mais aussi de coups extrêmement violents qui lui auraient perforé le tympan droit et entraîné une perte de connaissance, ses bourreaux la laissant « inconsciente ». La quinquagénaire détaille aussi comment elle était forcée à se tenir dans des positions extrêmement douloureuses, parfois pendant plus de 15 heures par jour. Plus de dix ans après les faits, elle indique souffrir « toujours d'un grave syndrome de stress post-traumatique dû aux séquelles de la torture » et dépendre largement de médicaments. « Les cicatrices sur tout mon corps témoignent de la terrible réalité des droits humains en Corée du Nord », assène-t-elle encore au cours de son récit. Outre le témoignage de Choi, la plainte s'appuie sur des documents de l'ONU, notamment un rapport de 2014 détaillant les violences et les conditions inhumaines dans les camps de détention nord-coréens où seraient détenues entre 80 000 et 120 000 personnes. Les tribunaux sud-coréens sont habilités à traiter ces affaires, car la Constitution sud-coréenne considère la Corée du Nord comme une partie intégrante du territoire coréen, et non comme un État distinct. Bien qu'une victoire judiciaire offre peu d'espoir de réparation financière, étant donné l'absence de mécanismes coercitifs envers la Corée du Nord, Choi persiste dans sa démarche. Elle souligne l'importance d'agir tant que les survivants peuvent témoigner, espérant que « ce petit pas doit devenir une pierre angulaire pour la liberté et les droits de l'homme, afin que plus aucun Nord-Coréen innocent ne souffre sous ce régime brutal ».