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7 hours ago
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Etats-Unis: Les élus démocrates du Texas lèvent leur exil auto-imposé
Après deux semaines d'absence volontaire, les parlementaires texans démocrates sont de retour. Ils s'opposent à une nouvelle carte électorale. Publié aujourd'hui à 02h52 Mis à jour il y a 7 minutes Le représentant du Texas Gene Wu s'exprime lors d'une conférence de presse à Warrenville, le 4 août 2025. AFP Les élus américains démocrates au parlement du Texas ont annoncé lundi leur retour dans cet Etat, mettant fin à deux semaines d'un exil auto-imposé et ouvrant la voie à l'adoption d'une nouvelle carte électorale voulue par Donald Trump pour accroître sa majorité au Congrès à Washington. «Après avoir rassemblé les Américains pour se joindre à cette bataille existentielle pour la démocratie, nous revenons au Texas sous nos propres conditions – prêt à construire le dossier légal nécessaire pour vaincre ces cartes anticonstitutionnelles devant les tribunaux», a affirmé le groupe parlementaire des démocrates à la Chambre des représentants du Texas dans un communiqué sur X. Le parlement local était depuis début août le théâtre d'une confrontation à distance entre élus républicains et démocrates en raison de la volonté des premiers de redessiner les 38 circonscriptions électorales de cet Etat du sud, le deuxième le plus peuplé du pays. Diluer le vote afro-américain Poussés par Donald Trump, les responsables républicains du Texas veulent modifier la carte électorale de telle manière à ce que le vote démocrate soit dilué, une technique nommée «gerrymandering», et ainsi accroître de cinq membres leur contingent de 25 élus à la Chambre des représentants à Washington après les élections de mi-mandat en novembre 2026. Mais les démocrates, en minorité au parlement texan, tentent de s'opposer à l'adoption de ce redécoupage. Ils avaient fui l'Etat début août, se réfugiant à Chicago ou New York, afin qu'un quorum ne soit pas atteint. Leur départ avait empêché les républicains d'organiser un vote sur le texte. Lundi, en annonçant leur retour, ils ont dénoncé la volonté des républicains de «réduire au silence les électeurs des minorités par un +gerrymandering+ raciste». Ils estiment en effet que la nouvelle carte électorale dilue les voix des électorats afro-américain et hispanique qui, en majorité, votent traditionnellement démocrate. Soutien de Trump Alors qu'il recevait au même moment le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens à la Maison Blanche, Donald Trump a posté sur sa plateforme Truth Social un message de soutien aux responsables républicains au Texas. «Il est génial de voir les républicains se battre partout pour sauver notre pays», a-t-il écrit, en remerciant le gouverneur Greg Abbott et en exhortant à adopter la nouvelle carte «dès que possible». En signe de riposte à l'initiative du Texas, plusieurs gouverneurs démocrates ont annoncé leur intention d'en faire de même, comme le Californien Gavin Newsom. Mais à l'inverse du Texas, où le processus légal permet ce redécoupage relativement facilement, les Etats démocrates ont pour beaucoup mis en place des garde-fous législatifs, voire constitutionnels. Gavin Newsom, à qui de nombreux observateurs prêtent des ambitions présidentielles, devra ainsi soumettre au referendum son projet visant à mettre fin à une commission indépendante pour le découpage électoral. Si les Californiens l'approuvent, le parlement local à majorité démocrate pourra mettre en place une nouvelle carte qui devrait leur assurer cinq sièges supplémentaires, comme au Texas. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


La Presse
6 days ago
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La politisation de l'armée américaine est dangereuse pour le Canada
Des membres de la Garde nationale américaine ont commencé à se déployer à Washington, mardi. La politisation de l'armée américaine est dangereuse pour le Canada Un vent d'autoritarisme souffle sur Washington, symbole ultime de la démocratie avec tous ses monuments dédiés aux grands présidents de l'histoire des États-Unis et aux soldats qui ont versé leur sang pour le pays. L'armée. La présidence. Dans une démocratie en santé, ces deux institutions doivent garder un pas de distance, un pas que Donald Trump est en train de franchir. Prétextant une crise de la violence qui est pourtant en baisse, il vient d'ordonner le déploiement de la Garde nationale dans la capitale américaine. En juin, il avait envoyé la Garde nationale et les Marines à Los Angeles, prétendument pour protéger les édifices fédéraux des manifestations contre ses politiques anti-immigration. Ces gestes exceptionnels s'inscrivent dans une série de changements qui instrumentalisent les militaires aux fins personnelles de Donald Trump. Le point de départ : la nomination à titre de secrétaire à la Défense de Pete Hegseth, un animateur de Fox News sans expérience de haut niveau en gestion militaire qui a montré ses vraies couleurs, cette semaine, en republiant sur X une vidéo appelant au retrait du droit de vote des femmes. PHOTO ANNABELLE GORDON, REUTERS Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth Sitôt à la tête de l'armée, Hegseth est parti en guerre contre les politiques d'inclusion et de diversité. Il a mis à la porte le général Charles Brown et l'amirale Lisa Franchetti, un Noir et une femme. D'autres officiers ont perdu leur poste, après l'intervention auprès du président de la militante d'extrême droite Laura Loomer. Ces décisions envoient le message que la loyauté envers Donald Trump est plus importante que les compétences militaires. Que l'idéologie prime les décisions mûrement réfléchies. La dangereuse politisation de l'armée américaine est ressortie de manière flagrante à la mi-juin lors d'un rassemblement politique de Donald Trump en Caroline du Nord. Dans l'estrade derrière lui, un groupe de militaires – présélectionnés pour leur allégeance au président – applaudissaient son discours ultrapartisan. Il s'agit d'une entorse grave au devoir de neutralité des militaires, qui n'ont pas le droit de porter leur uniforme dans un évènement politique. Mais la politisation de l'armée va bien au-delà des discours. Par exemple, l'administration Trump ne s'est pas gênée pour utiliser des avions militaires coûteux pour expulser des migrants. Certains ont même été détenus à la base cubaine de Guantánamo. Pourtant, le rôle de l'armée est de s'occuper des menaces externes, pas de faire appliquer la loi à l'intérieur du pays. La dérive actuelle est préoccupante. Qu'adviendra-t-il de la liberté d'expression si le président déploie des troupes pour faire taire des manifestants qui lui déplaisent ? Après tout, Donald Trump a déjà exprimé ses regrets de ne pas avoir cassé « immédiatement » les manifestations de Black Lives Matter à l'été 2020. Qu'arrivera-t-il si le prochain candidat républicain refuse de céder le pouvoir, advenant sa défaite aux élections ? Malgré tous ses efforts pour discréditer le résultat du scrutin de 2020, Donald Trump n'a pas réussi à obtenir l'allégeance militaire pour bloquer la confirmation des résultats. L'histoire prouve que l'armée est la complice la plus précieuse des chefs d'État qui tentent de s'accrocher au pouvoir après avoir été démocratiquement élus, selon une étude qui répertorie neuf tentatives entre 1949 et 20191. Celles qui ont bénéficié d'un soutien militaire sont pratiquement toutes arrivées à leurs fins (au Pakistan en 1959, en Uruguay en 1973, au Pérou en 1992, par exemple). Les autres ont échoué. Il faut donc éviter à tout prix que l'armée devienne un acteur politique. Pour la démocratie. Mais aussi pour la sécurité du pays. « Une armée absorbée par des missions controversées de sécurité intérieure perdra la confiance du public et sera moins préparée à protéger les États-Unis dans les guerres contre des adversaires étrangers », soutient la professeure de sciences politiques Risa Brooks, de l'Université Marquette2. La politisation de l'armée américaine représente aussi un risque majeur pour le Canada, car toute notre stratégie militaire présume que l'armée américaine est un allié fiable et compétent. Des deux côtés de la frontière, les militaires travaillent en étroite collaboration. Ils mènent des exercices conjoints, échangent des renseignements. Leurs activités sont pleinement intégrées dans le cadre du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD). Mais actuellement, les militaires canadiens pourraient se demander si les actions de leurs collègues américains reposent sur une analyse objective et professionnelle des risques ou s'ils correspondent à ce que Donald Trump veut entendre. « Cela augmentera les difficultés pour le Canada lorsqu'il s'agit de maintenir sa défense continentale et de poursuivre ses objectifs de sécurité à l'étranger », prévient Theodore McLauchlin, professeur à l'Université de Montréal et directeur du Centre d'études sur la paix et la sécurité internationale3. Alors que Donald Trump mène une politique tarifaire qui vise sciemment à affaiblir l'économie canadienne, il est d'autant plus important pour le Canada de développer son autonomie face à l'armée américaine. Cela pourrait passer par une plus grande planification stratégique avec l'Europe et l'amélioration de notre propre capacité en matière de renseignement. Il faut aussi prendre garde à ce que les militaires canadiens, actifs ou à la retraite, deviennent eux aussi des acteurs politiques. Chacun son métier et les Canadiens seront bien gardés. 1. Lisez l'article « The Trump Self-Coup Attempt : Comparisons and Civil–Military Relations » (an anglais) 2. Lisez l'article « The Dangerous New Civil-Military Bargain » (en anglais) 3. Lisez l'article « Le Canada doit se préparer aux bouleversements sismiques auxquels le Pentagone va être confronté »