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a day ago
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Goldnadel : «La coalition d'associations d'Aurore Bergé ou le crépuscule de la libre pensée»
FIGAROVOX/CHRONIQUE - La ministre entend faciliter le signalement de contenus en ligne jugés haineux par certaines associations. Dans une lettre ouverte, notre chroniqueur rappelle les dérives des organismes choisis par Aurore Bergé et alerte sur un potentiel climat de censure. Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l'actualité pour FigaroVox. Il a publié récemment Journal d'un prisonnier (Fayard, 2025). Il est également président d'Avocats sans frontières. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Madame la Ministre en charge de la lutte contre les discriminations, cette chronique est une confession publique. Je dois d'abord vous avouer que votre annonce de subventionner des associations déjà subventionnées aux fins de signaler à l'Arcom les propos jugés antisémites, racistes, anti-musulmans, homophobes ou misogynes pour faciliter leur retrait des plateformes numériques a provoqué chez moi une certaine surprise. Tout d'abord parce que j'avais cru comprendre à la lecture de certaines gazettes que les finances publiques étaient dans un état catastrophique. Vous sachant avisée, je ne saurais imaginer que vous auriez décidé de subventionner des subventionnés alors que nous serions menacés d'une faillite financière. J'en conclus logiquement que les informations précitées étaient mensongères, et je me demande, compte tenu de vos dispositions combatives, si vous ne devriez pas poursuivre ces publications manifestement animées par la détestation diffamante de vos amis politiques. La seconde surprise qu'il me faut vous confesser réside dans le choix de certains récipiendaires de votre générosité. J'y ai trouvé notamment SOS Racisme. Certes l'intitulé de cet organisme a toujours laissé perplexe le linguiste amateur que je suis, doublé d'explorateur à ses heures de l'inconscient humain. À l'instar de Jean Baudrillard, je traçais un parallèle avec les intentions protectrices de SOS Baleines. Mais après tout, je devrais, par honnêteté, sonder mon propre inconscient et me demander si le président d'Avocats Sans Frontières qui vous écrit et dont les statuts ont le même objet antiraciste que l'association par vous choisie ne serait pas tout simplement mû par la jalousie. Mais à ma décharge, je plaiderai qu'en ce qui nous concerne, nous avons depuis trente ans combattu l'antisémitisme d'extrême gauche ou islamiste ainsi que le racisme anti-blanc. Les associations de votre souverain choix et à qui, peut-être, je n'inspire pas une sympathie débordante, ne vont-elles pas diriger vers l'Arcom certains de mes messages aux fins de me faire sombrer dans l'anonymat ? Gilles-William Goldnadel Publicité Mais je m'aperçois déjà combien ma plaidoirie est maladroite et combien j'aggrave mon cas, puisque précisément mon combat est, aux yeux de l'objet associatif de votre choix, la marque de cette extrême droite qui a inventé par purs fantasmes délirants l'islamogauchisme et le racisme anti-blanc. D'ailleurs, avec une belle cohérence, j'ai constaté que le président de SOS Racisme n'hésitait pas à mêler ses pas dans les manifestations avec ceux de l'extrême gauche insoumise, nonobstant l'antisémitisme qu'on lui prête ou des injures que parfois elle vous destine. La troisième surprise confessée concerne le choix du Planning Familial. Elle aussi déjà largement pourvue. J'avais naïvement cru que le choix de cette association certes très progressiste d'afficher sa passion pour l'union d'un homme enceint avec une femme à barbe l'avait définitivement déconsidérée aux yeux de ceux qui pensent que le wokisme transforme le monde occidental en hôpital psychiatrique. Je constate que vous n'avez pas de tels yeux et je m'en rapporte donc à vos vues. Enfin, j'avoue, un peu penaud, que le choix de l'association «Osez le féminisme» m'a quelque peu initialement dérouté. Cet organisme a été enfanté par Caroline de Haas qui, vous vous en souvenez, avait proposé d'élargir les trottoirs du quartier de la Chapelle pour régler le problème des femmes importunées par des migrants trop entreprenants. J'avais considéré à l'époque que cette proposition sentait trop l'eau de Cologne, mais peut-être ma remarque pourrait être à présent considérée par votre aréopage comme nauséabonde. Toute honte bue néanmoins, je confesse avoir trouvé que vos féministes n'avaient pas trop osé manifester leur compassion envers les femmes juives et blanches des kibboutz, violées et éventrées par des mâles qui ne l'étaient pas. Sans doute s'agissait-il d'un soudain accès de pudeur. À lire aussi «120 milliards échappent au contrôle de l'État» : ces associations dont le financement passe sous les radars Mais l'objet principal de ma confession publique, madame la Ministre, réside dans la crainte penaude qui aujourd'hui m'anime quant à mon propre sort. Les associations de votre souverain choix et à qui, peut-être, je n'inspire pas une sympathie débordante, ne vont-elles pas diriger vers l'Arcom certains de mes messages aux fins de me faire sombrer dans l'anonymat ? Je ne prendrai pour exemple que l'un de mes plus récents gazouillis sur X. Faisant écho à la tribune d'Éric Zemmour dans Le Figaro critiquant une décision combien critiquable de considérer tout gazaoui comme réfugié, je tweetais ainsi ce dimanche : «Ainsi, la Cour Nationale du droit d'asile ignore ce qu'est le Hamas et le 7 octobre. Elle ignore le droit des Français à la souveraineté. Elle ignore le droit des Français juifs à la sécurité. Mais moi, je n'ignore pas l'idéologie mortelle qu'elle véhicule». Allez savoir, madame la Ministre, si parmi les élus sourcilleux de votre cœur antiraciste, certains ne vont pas trouver ce message xénophobe ou islamophobe ou encore irrespectueux envers les corps constitués ? Raison pourquoi j'ose vous demander de bien vouloir intervenir en ma faveur en les assurant que je ne récidiverai pas. Veuillez croire, madame la ministre, en mes sentiments très obséquieux.


Le Figaro
4 days ago
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Mathieu Bock-Côté : «Les délateurs numériques d'Aurore Bergé»
Réservé aux abonnés CHRONIQUE - La ministre a annoncé la mise en place d'une coalition d'associations, soutenues financièrement par l'État, afin de signaler à l'Arcom les propos « haineux » et faciliter leur retrait des plateformes numériques. Mais est-ce à elles de juger ce qui relève ou non de la liberté d'expression ? Apparemment, l'État n'a plus d'argent dans ses coffres. Mais nous avons appris cette semaine qu'Aurore Bergé, la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, a fouillé dans ses tiroirs et trouvé les euros nécessaires pour financer des associations déjà subventionnées qui auront pour mission de signaler à l'Arcom les propos jugés antisémites, racistes, antimusulmans, homophobes et misogynes, pour faciliter leur retrait des plateformes numériques. Ces associations ont manifestement été triées sur le volet. On y trouve le Crif, la Fédération des centres LGBTI+, Flag !, la Licra, M'endors pas, le Mouvement du nid, Osez le féminisme !, le Planning familial, Respect Zone, SOS Homophobie, SOS Racisme et Addam. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Parmi celles-là, l'une d'entre elles a poursuivi Georges Bensoussan pour avoir soutenu que l'antisémitisme se transmettait d'une génération à l'autre dans le monde arabe. Une autre considère qu'un homme peut être enceint et qu'il est haineux de penser le contraire…


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6 days ago
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Deutsche Telekom sous pression après l'abandon de son programme diversité aux USA
Le géant allemand des télécommunications Deutsche Telekom se retrouve sous pression après que sa filiale américaine T-Mobile a accepté de supprimer ses programmes de diversité, cédant ainsi aux exigences du président américain Donald Trump. Plus de 235 .000 personnes avaient signé jeudi une pétition lancée par l'ONG de gauche Campact, appelant T-Mobile à maintenir ces initiatives et à demander au directoire de Deutsche Telekom de ne pas céder aux «tentatives d'intimidation du gouvernement Trump». « Si Telekom veut défendre de manière crédible la diversité et lutter contre les discriminations, elle doit faire respecter ses valeurs - surtout quand elles sont attaquées», affirme le texte de la pétition. Campact a également appelé à manifester samedi devant le siège de Deutsche Telekom, à Bonn, en marge des célébrations du 30e anniversaire de l'entreprise. L'ONG prévoit notamment d'envoyer un comédien déguisé en magenta, la couleur emblématique du groupe, affublé d'une grande tête en papier mâché à l'effigie de Donald Trump. Publicité Le souhait d'un «débat plus nuancé» Contacté, Deutsche Telekom dit prendre acte de la manifestation mais souhaite un «débat plus nuancé», affirmant que l'entreprise est «inclusive» et se conforme simplement aux lois américaines. La controverse a éclaté après que Brendan Carr, un proche de Trump aujourd'hui à la tête de l'Autorité américaine de régulation des télécommunications (FCC), a publié une lettre de T-Mobile s'engageant à mettre fin à ses initiatives «diversité, équité et inclusion »(DEI). « T-Mobile n'aura plus aucun poste ni équipe spécifiquement dédiée au DEI », précise la lettre, ajoutant que l'entreprise retirera également toute référence à ces programmes de ses sites internet et communications futures. Brendan Carr - dont l'agence examine actuellement deux importantes opérations de rachat impliquant T-Mobile aux États-Unis - a salué cette décision sur le réseau X, y voyant une victoire du « bon sens » et de Donald Trump. Les partisans du DEI estiment que ces initiatives, qui visent à soutenir les minorités comme les Afro-Américains ou les LGBTQ+, favorisent l'équité au travail. Mais leurs détracteurs au sein de l'administration Trump affirment qu'elles nuisent à l'égalité des chances et empêchent le mérite d'être le seul critère de recrutement. Le président américain a déjà entrepris de démanteler ces politiques au sein de l'État fédéral et de ses sous-traitants. Le géant allemand du logiciel SAP avait précédé Deutsche Telekom en mai, et de grandes entreprises américaines comme Meta, Target ou McDonald's ont pris des décisions similaires.


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6 days ago
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Plan de lutte contre la haine en ligne : Le Pen dénonce un «surfinancement» d'associations haineuses, Bergé lui répond
La patronne des députés RN a dénoncé le casting retenu par la ministre déléguée, qui a décidé de confier cette nouvelle mission à plusieurs acteurs dont notamment SOS Racismes ou encore la Fédération des centres LGBTI+. Une annonce qui a fait des vagues. Mercredi, la ministre déléguée à la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a annoncé la création d'une coalition d'associations, financée par l'État, pour lutter contre la haine en ligne. Une initiative qui vise, selon elle, à mettre un coup de frein aux propos violents qui se propagent sur les réseaux sociaux. Sauf que les acteurs qu'elle a décidé de mettre autour de la table - parmi lesquels notamment SOS Racisme ou encore la Fédération des centres LGBTI+ - ont suscité une levée de boucliers, en raison de certaines prises de position politiques régulières et parfois controversées des intéressés. «Il reste de l'argent à dépenser du coup ?», a ainsi feint de s'interroger Marine Le Pen sur X, dans une allusion à l'effort budgétaire d'une quarantaine de milliards d'euros réclamé par l'exécutif pour l'année prochaine. Et la double-finaliste de la présidentielle de répondre elle-même à sa propre question : «Oui, pour surfinancer des associations qui, pour la plupart, déversent quotidiennement leur haine de ceux qui ne pensent pas comme eux». «Définitivement, le macronisme c'est 'en même temps' le pire de la gauche et le pire de la droite», a encore cinglé la patronne des députés RN, dont la charge a ensuite été relayée par d'autres membres du parti à la flamme. «La liberté d'expression sous-traitée à des activistes, au frais du contribuable», appuie par exemple l'eurodéputée nationaliste Catherine Griset. Publicité Certaines voix se sont également élevées à droite où, le président de la Haute autorité des Républicains, Henri de Beauregard, est notamment monté au front : «Cette manière de sous-traiter une forme de censure à des militants politiques est extrêmement préoccupante». Autant de critiques qui ont conduit Aurore Bergé à se défendre sur X : «Apparemment le RN n'est pas à l'aise quand on lutte contre l'antisémitisme, le racisme, l'homophobie et les violences à l'encontre des femmes qui se déchaînent sur les réseaux sociaux» a-t-elle lancé, estimant que plus personne ne pouvait «encore» s'en «étonner».