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La Presse
06-08-2025
- Entertainment
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Jimmy Moore, l'ultramarathonien de la personnification
Jimmy Moore pendra les traits de Taylor Swift, Madonna, Jennifer Lopez et Mariah Carey lors des quatre spectacles qu'il présentera en cinq jours, cette semaine, dans le cadre de Fierté Montréal. Portrait d'un artiste phénomène qui a offert plus de 1000 spectacles depuis ses débuts en 1998. Le Iron Man du drag sera lancé ce mercredi, alors que Jimmy Moore présentera la totalité du spectacle The Celebration Tour de Madonna pendant 2 h 20 min sur scène. « J'ai bâti ma carrière avec Madonna, mais elle a perdu beaucoup de sa saveur depuis dix ans et les fans se sont un peu refroidis, dit-il. Je suis donc très heureux de voir que mon show best-of demeure aussi populaire. » Jeudi, il offrira un numéro à La Soirée 100 % Drag aux côtés de 25 autres artistes sur l'Esplanade du Parc olympique. Et samedi, il reproduira le spectacle-fleuve de Taylor Swift, The Eras Tour, qui dure plus de trois heures. C'est un show d'athlète ! On présente chaque ère musicale de sa carrière. Il y a 25 changements de costumes. C'est hyper éprouvant. Jimmy Moore Performant aux côtés de quatre danseuses, il mise également sur une soliste qui danse pendant les transitions pour lui laisser le temps de se changer. « C'est un spectacle en continu. Au-delà de bien personnifier Taylor, je n'ai pas le choix de m'entraîner quatre fois par semaine pour avoir le cardio, sinon je vais m'écrouler. » Lancé en juin 2023, son hommage à Tay Tay est passé de 90 min à près de 3 h 30 min « Le spectacle a mis un an pour arriver à maturité. Je ne peux pas décrire le travail et l'acharnement nécessaires. C'est la chose la plus difficile, la plus l'fun et la plus gratifiante que j'ai faite. » En comparaison, il aura presque l'impression de se la couler douce dimanche, lors d'un pot-pourri des succès de Jennifer Lopez et de Mariah Carey. « J'ai l'habitude de personnifier Mariah durant les Fêtes, mais elle est autre chose que la diva de Noël. J'ai eu envie de rapatrier des numéros déjà présentés avec quelques nouveaux, tout comme je le fais avec J. Lo. » PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE Jimmy Moore sur le tapis rouge de la première montréalaise du documentaire Je suis : Céline Dion, en juin 2024 Plus de trois décennies plus tard, Jimmy Moore foule les scènes avec la même fougue qu'à ses débuts. Et contrairement à d'autres créateurs, la pandémie a eu un effet salvateur sur sa vie artistique. « Avant que tout ne ferme, j'étais censé faire une série de 25 spectacles de Madonna au Casino de Montréal. Puis, tout est tombé. À travers cette période négative et imprévisible, j'ai eu l'idée de faire des shows d'après-midi au Cabaret Mado. Le gérant pensait que j'étais tombé sur la tête et que personne ne voudrait voir des shows à 15 h. Quatre ans plus tard, j'ai 35 dates par année là-bas. » Cette détermination est le fil rouge qui traverse le livre Personnificateur qu'il a publié en novembre dernier. Jimmy Moore y raconte l'adversité dans laquelle il a évolué en tant que jeune homosexuel jusqu'à aujourd'hui. « Je me suis assumé très tôt à l'école secondaire. Dans ce temps-là, j'étais la tapette de la région. J'ai porté de lourds fardeaux. Dans mon livre, j'explique comment on peut canaliser tout ça en positif et devenir la personne hyper déterminée que je suis. Maintenant, je n'ai plus peur de rien ! » Consultez le site de Jimmy Moore


La Presse
02-08-2025
- Entertainment
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La popularité des balados queers explose
Les balados à thématiques queers se multiplient et gagnent la faveur du public. Entre 2 lèvres a propulsé la carrière des drags Mona de Grenoble et Rainbow. Pas peu fières reçoit de grandes vedettes LGBTQ+ du Québec et de la France. Et Full plumé génère des extraits décapants qui font le tour des réseaux sociaux. Tour d'horizon. Entre 2 lèvres Le 29 juillet dernier, 900 personnes étaient réunies à l'Olympia, dans le Village, pour assister à l'enregistrement de nouveaux épisodes de ce balado festif et sexu lancé au printemps 2021. Entre 2 lèvres met en lumière la chimie entre deux drags, d'abord et avant tout. « C'est un balado queer juste parce qu'on existe, souligne Mona de Grenoble. Ce n'est ni la thématique ni le but principal. On se concentre surtout sur la rigolerie. » De la rigolerie très grivoise. « On n'a pas la prétention de parler de grands enjeux LGBTQ+. On parle de cul. Pour le reste, on parle avec nos invités de leur relation avec le Village et avec les drags. Ça tourne autour du party et du sexe. » PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @ENTRE2LEVRES Rainbow et Mona de Grenoble lors de l'enregistrement devant public d'Entre 2 lèvres Elles ont vite rallié les amateurs de paroles crues. « Dernièrement, j'ai réécouté des extraits de nos anciens épisodes et je trouvais ça surprenant d'avoir encore du travail aujourd'hui ! On disait des crasseries au pouce carré. C'est ça que le monde voulait. On n'avait rien à perdre, Rainbow et moi. » Cette absence de filtre permet, selon Mona de Grenoble, une meilleure représentation des communautés queers. « Dans un balado, on est libre. Il n'y a pas de texte à envoyer aux avocats des stations de télé ou de radio. Donc, on offre une représentation qui parle de nous pour vrai. » Mona affirme que le balado l'a aidée à se définir comme humoriste. « Au début, je faisais du trash mal cadré. Quatre ans plus tard, je vois la différence. Ce n'est pas plus poli, mais mieux contrôlé. » Entre 2 lèvres a également fait mousser sa popularité. « Le balado a été l'étincelle dans le tas de paille qu'est ma carrière. Ça nous a permis de développer nos contacts, de nous faire écouter, de nous faire voir sur le web et de nous créer un public. » Alors, pourquoi ne pas revenir sur une base régulière ? « Le 29 juillet, c'était une soirée nostalgie. On voulait se péter un trip de gang à l'Olympia. Le plafond a levé ! Mais nos horaires ne nous permettent pas de sortir un épisode par semaine. » Rainbow sera de la Soirée 100 % drag le 7 août, à 19 h 15, sur l'esplanade du Parc olympique. Pas peu fières De Katherine Levac à Manon Massé en passant par Ariane Moffatt, Simon Boulerice, Roxane Bruneau, Lennikim, Mathieu Dufour et Pomme, quantité de personnalités défilent au micro d'Anne-Sarah Charbonneau et de Florence Nadeau pour discuter de l'impact de leur identité queer sur leur vie et leur métier. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE L'humoriste Anne-Sarah Charbonneau En 2023, le duo à l'animation souhaitait créer des conversations qu'il aurait aimé entendre durant sa jeunesse. « On le faisait pour les ados d'abord, mais on voit que ça fait du bien à des gens de différentes tranches d'âge », explique Anne-Sarah Charbonneau. Chaque épisode commence par un échange ludique à propos des moments queers de la semaine. « La définition est assez large : ça passe de la trouvaille d'un t-shirt de Kelly Clarkson dans une friperie à une expérience sexuelle avec deux filles. » IMAGE TIRÉE D'UNE VIDÉO DE LA BALADO Florence Nadeau, Anne-Sarah Charbonneau et la chanteuse Beyries lors d'un enregistrement de Pas peu fières Le balado explore le coming out des invités, l'acceptation de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, les modèles présents ou absents dans leur parcours, ainsi que l'influence de leur queerness sur leur travail. Tout cela dans un mélange de légèreté et d'émotions. « On peut être autant dans la lourdeur que dans le rire, à l'image de notre amitié », explique Anne-Sarah Charbonneau en référence à sa coanimatrice. L'humoriste croit que l'équilibre entre l'humour et la vulnérabilité est l'une des clés de leur succès. À notre époque, on demande beaucoup l'authenticité des gens et on a créé un espace où la majorité des invités sont à l'aise de se révéler. C'est surprenant de voir à quel point les gens se livrent. Il y a aussi beaucoup d'autodérision. Anne-Sarah Charbonneau Alors que Florence Nadeau est une scénariste qui écrit pour la télé (L'œil du cyclone, Entre deux draps) et avec plusieurs humoristes, Anne-Sarah Charbonneau se produit sur scène, souvent en première partie de la tournée de Katherine Levac. Aux yeux d'Anne-Sarah Charbonneau, le balado fait plus que les aider à bâtir une communauté et à remplir les salles. « Nos conversations avec les artistes me poussent à me questionner sur ma démarche artistique. Le balado m'aide à assumer qui je suis et les sujets dont je veux parler sur scène. » Full plumé Depuis un an, Charlie Morin et Lady Guidoune font entrer en collision la « culture queer fabuleuse » et la « culture hétérosexuelle beige et drabe ». Un contenu à prendre au deuxième degré et avec beaucoup de légèreté. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE L'humoriste Charlie Morin La prémisse de Full plumé est claire. « On replume des sujets hétérosexuels de manière absurde avec notre vision queer, explique Charlie Morin. C'est une idée absurde et une excuse pour commenter la culture queer et la culture straight. Notre force est de naviguer entre différents niveaux d'ironie et d'authenticité. Il faut absolument nous écouter avec un deuxième degré. » Si le Village, la culture pop et les références LGBTQ+ sont des thèmes fréquemment abordés dans le balado, nul besoin d'être queer pour aller au micro de Full plumé. « C'est sûr que ça aide pour capter toutes nos références, mais on cherche surtout des personnes connectées à leur côté un peu guédaille et diva. » IMAGE TIRÉE D'UNE VIDÉO DE LA BALADO Charlie Morin et Lady Guidoune en compagnie de Rose-Aimée Automne T. Morin lors d'un enregistrement de Full plumé Par ailleurs, Charlie Morin insiste pour dire que leur balado est aussi « gay famous » que « straight famous ». « Ça plaît aux queers, parce qu'on rit avec des codes qu'on connaît bien. Après des années à explorer les concepts de base LGBTQ+ de manière sérieuse, ça fait du bien d'en rire, de se moquer de nous comme communauté, et des hétéros. On ne pourrait pas rire d'eux si on ne riait pas de nous-mêmes. » Les hétéros aiment découvrir notre culture et se surprennent à rire avec nous. Charlie Morin S'il a l'impression que les hommes hétérosexuels hésitent depuis quelques années à présenter des numéros d'humour sur la sexualité, de peur d'être mal interprétés ou de carrément franchir la ligne de la misogynie, Charlie Morin observe que les queers ne se retiennent pas. « Les queers ont toute la légitimité du monde pour être un peu plus grinçants et vulgaires. Ça fait du bien au public. » Tout en conservant leur parole décomplexée, Charlie Morin et Lady Guidoune ont récemment changé le nom de leur balado, jadis nommé Des plumes dans le cul. « C'était une expression surtout connue des gais et des homophobes. On voulait rejoindre le monde entre les deux. Le nouveau nom rend le balado plus accessible à tous. » En seulement 15 mois, le duo a fait le plein d'adeptes un peu partout. « Que ce soit dans le Village ou à l'extérieur de Montréal, on me parle énormément du balado. D'ailleurs, on enregistre un épisode au ComediHa! Club de Québec, le 15 août prochain. » Charlie Morin sera des spectacles Des gags et des paillettes les 5 et 6 août, à 19 h, au Théâtre Le National.