Dernières actualités avec #droitsdesenfants


Le Parisien
18-07-2025
- Politics
- Le Parisien
« Honteuse partie » de l'Histoire : Séoul réforme son système d'adoption après des décennies d'abus
Après des abus, le système d'adoption fait sa révolution en Corée du Sud. Le pays va mettre en place samedi de nouvelles procédures pour mettre fin à une pratique datant de plusieurs décennies, consistant à les confier à des agences privées. La Corée du Sud, la quatrième économie d'Asie et une puissance culturelle mondiale, a envoyé vers l'étranger plus de 140 000 enfants entre 1955 et 1999 . Mais une enquête officielle a conclu cette année que la procédure internationale pour les adoptions a été entachée d'irrégularités, y compris des « enregistrements frauduleux d'orphelins, des falsifications d'identité et la vérification inadéquate des parents adoptifs ». Les droits des enfants sud coréens ont été violés, a conclu l'enquête menée par une commission de vérité. Cette instance indépendante mise en place par l'État a appelé à des excuses publiques et a imputé au gouvernement la responsabilité de la situation, en particulier pour l'absence de réglementation concernant les frais d'adoption qui a mené à une industrie axée sur le profit. Samedi, la Corée du Sud va introduire « un système public d'adoption entièrement restructuré dans lequel l'État et les gouvernements locaux prennent l'entière responsabilité de l'ensemble de la procédure d'adoption », a indiqué le ministre de la Santé sud-coréen. Ce changement est « un pas significatif pour assurer la sécurité et défendre les droits des enfants adoptés », a ajouté le ministre. L'adoption internationale a débuté après la guerre de Corée pour éloigner les enfants nés de mère coréenne et de père soldat américain dans un pays qui prône l'homogénéité ethnique. Elle est devenue une véritable industrie dans les années 1970 et 80, rapportant aux agences d'adoption des millions de dollars alors que la Corée du Sud surmontait la pauvreté d'après-guerre avec un développement économique rapide et agressif. Mais le système a échoué dans la mise en place « de véritables procédures légales de consentement » pour les parents sud-coréens menant à des affaires, largement publiées , d'enfants perdus placés sur des listes pour l'adoption à l'étranger, a estimé la commission en mars. Le président de la commission Park Sun-young avait à cette occasion qualifié ces faits de « partie honteuse » de l'Histoire sud-coréenne. Selon le nouveau système, des procédures clés - comme l'évaluation des parents adoptifs potentiels et leur compatibilité avec des enfants - seront examinées par un comité ministériel, selon le principe du « meilleur intérêt de l'enfant ». Auparavant, cela était fait par des agences d'adoption importantes, avec un contrôle minimal de la part de l'État. « Avec cette restructuration du système public d'adoption, l'État prend maintenant l'entière responsabilité d'assurer la sécurité et les droits de tous les enfants adoptés », a expliqué un responsable du ministère de la Santé Kim Sang-hee. Des militants ont cependant estimé que ces nouvelles mesures seraient seulement un point de départ et loin d'être suffisantes. « Bien que je pense qu'il est grand temps que la Corée ferme toutes les agences privées d'adoption, Je ne pense pas (…) que le fait que l'État se charge des nouvelles adoptions soit suffisant », a indiqué Lisa Wool-Rim Sjoblom, une écrivaine coréenne adoptée et ayant grandi en Suède. Le gouvernement devrait avoir pour priorité de mettre en œuvre les conclusions de la commission, publier des excuses officielles, et aider les dizaines de milliers de Coréens qui ont été envoyés à l'étranger pour être adoptés, a-t-elle dit à l'AFP. « Le gouvernement doit d'urgence reconnaître toutes les violations des droits humains qu'il a permises, encouragées et auxquelles il a systématiquement participé, et le plus vite possible, commencer à faire des réparations ».


L'Équipe
11-07-2025
- Sport
- L'Équipe
L'Olympique Lyonnais accusé de « discrimination » envers des joueuses mineures par la Défenseure des droits
Dans des observations rendues le 30 juin, la Défenseure des droits Claire Hédon accuse l'Olympique Lyonnais de « discrimination » après avoir privé jusqu'en juin 2023 les joueuses mineures de conventions de formation dans le but de réaliser des économies. Ces conventions leur auraient permis d'être rémunérées, alors que l'OL en accorde à tous les garçons de moins de 18 ans. Club à la sélection féminine la plus titrée de l'histoire en Ligue des champions (huit sacres), l'Olympique Lyonnais (rebaptisé OL Lyonnes en mai) est accusé de « discrimination » envers ses jeunes joueuses par la Défenseure des droits Claire Hédon. D'après Mediapart, cette dernière, chargée d'alerter notamment sur des atteintes aux droits des enfants et de lutter contre les discriminations, a rendu le 30 juin un avis dénonçant l'absence de conventions de formation proposées aux joueuses mineures par l'OL jusqu'en juin 2023 afin de réaliser « des économies ». Accordées à tous les joueurs mineurs, ces conventions assurent une rémunération minimale et « l'assurance d'une communication claire et motivée si leur formation venait à s'arrêter », explique Mediapart. La Défenseure des droits avait notamment été saisie par Myriam (*), une joueuse qui avait rejoint l'OL à l'âge de 15 ans, puis avait été renvoyée en juin 2018 au bout d'une saison après avoir dénoncé des faits de harcèlement sexuel de la part de son entraîneur. Elle avait été informée de son éviction par un simple coup de téléphone. « Comment réparer le préjudice d'une fille qu'on présentait comme la future Messi ? » Slim Ben Achour, avocat d'une jeune joueuse renvoyée par l'OL en juin 2018 Condamné dans cette affaire en novembre 2023, le club rhodanien a versé 3 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la joueuse et sa famille, qui réclamaient près de 2 millions d'euros. « On demande des dommages et intérêts basés sur la perte de chances. Comment réparer le préjudice d'une fille qu'on présentait comme la future Messi ? » a expliqué à Mediapart l'avocat de Myriam, Slim Ben Achour. Depuis juin 2023, l'Olympique Lyonnais fournit des contrats de formation à ses jeunes joueuses. La Défenseure des droits dénonce toutefois la « tardiveté de la réponse » accordée à ce qu'elle considère comme une discrimination.