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Protéger les tortues grâce à l'IA
Protéger les tortues grâce à l'IA

La Presse

time20-07-2025

  • La Presse

Protéger les tortues grâce à l'IA

Les tortues géographiques n'aiment pas le froid ni les chaleurs extrêmes et préfèrent une quantité de soleil et de vent modérée. Pour mieux surveiller les populations de tortues géographiques, une espèce vulnérable, des spécialistes ont maintenant recours à l'intelligence artificielle (IA) comme complément à leurs observations sur le terrain. Des opérations de surveillance menées sur les berges naturelles de l'anse à l'Orme, au bord du lac des Deux Montagnes, utilisaient déjà des drones, mais on y a récemment ajouté l'IA. L'objectif : dénombrer et mesurer les tortues géographiques au parc-nature du Cap–Saint-Jacques, dans l'ouest de Montréal. Cette espèce de tortue a ceci de particulier qu'il lui faut une météo parfaite pour se pointer le bout du nez. Les tortues géographiques n'aiment pas le froid ni les chaleurs extrêmes, elles aiment le soleil, mais pas trop, le vent, oui, mais pas si fort. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Les opérations de surveillance ont pour objectif de dénombrer et mesurer les tortues géographiques au parc-nature du Cap–Saint-Jacques, dans l'ouest de Montréal. L'inventaire des tortues est effectué trois fois par année, de la mi-mai à la fin juin, par une biologiste de la Ville de Montréal, accompagnée d'un géomètre spécialisé en cartographie et photogrammétrie et d'un pilote de drone. L'opération vise à minimiser l'impact des activités humaines récréotouristiques sur son habitat. L'espèce est classée « vulnérable », selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. La biologiste Stéphanie Giguet, à bord d'une chaloupe, observe les tortues à l'aide de jumelles. L'espace dans l'embarcation est restreint. Elle explique que la température idéale pour apercevoir les Testudines (nom scientifique de l'ordre des tortues) se situe entre 15 et 25 °C. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Stéphanie Giguet, biologiste à la Ville de Montréal, Yannick Jeanet Christopher Alabarez Après plusieurs mois de démarches, son équipe a accepté que La Presse participe à sa dernière sortie sur l'eau, mais seulement pour de rapides prises d'images. On a cependant obtenu carte blanche pour accompagner des experts de l'unité de dronautique, division de la géomatique de la Ville de Montréal. Observation en hauteur Il est 9 h 39, la chaloupe est prête à prendre le large à partir de la rampe de mise à l'eau du chalet d'accueil du parc-nature. Quelques kilomètres plus loin, sur la plage, le géomètre Simon Gignac et le pilote de drone Luc Mathieu sont déjà au travail. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE L'équipe s'apprête à prendre le large et à débuter son opération de surveillance au parc-nature du Cap–Saint-Jacques. Ils envoient un message à la biologiste lui indiquant que 22 tortues sont montées sur les billots de ce qu'on appelle le Havre-aux-Tortues. Trois vertébrés tétrapodes sont observés sur une hutte de castor abandonnée. Un autre spécimen prend l'air sur une roche. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Luc Mathieu, pilote de drone « Les tortues sont sensibles au bruit. Elles disparaissent sous l'eau si on s'approche de trop près avec la chaloupe. On connaît bien les populations, nous savons que nos programmes de rétablissement et de protection des berges fonctionnent bien. Mais je ne pourrais pas vous dire avec exactitude si la population, le nombre de femelles, de tortillons [bébés] ont augmenté ou diminué », indique Mme Giguet. L'époque du calcul à la mitaine par les biologistes est révolue. Après le bref tour en chaloupe, l'équipe de La Presse se joint au géomètre sur la plage. Les tortues ne sont pas des proies pour les oiseaux carnivores. Elles ne sont pas effrayées par le drone, qui peut descendre à 20 mètres de la canopée. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Le drone DJI Matrice 350 RTK est muni d'une caméra qui peut quasiment repérer une aiguille dans une botte de foin. Le drone est un impressionnant mastodonte (DJI Matrice 350 RTK) muni d'une caméra qui peut quasiment repérer une aiguille dans une botte de foin. Le géomètre ouvre l'écran de son ordinateur portable dans la benne de sa camionnette. Il pointe l'image d'une tortue sous l'eau. De simples jumelles auraient difficilement permis de l'observer. Grâce à un traitement de l'image, l'expert peut créer un index et traiter les captations pour éviter d'identifier deux fois la même tortue. La puissance de l'IA Actuellement, une autre technologie est au banc d'essais : l'intelligence artificielle. Grâce au nombre de pixels qui composent les images des tortues, l'IA permet de calculer la dimension de chaque spécimen à quelques millimètres près. Mieux, elle permet de différencier les femelles des mâles et de repérer les juvéniles. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Simon Gignac, géomètre de la Ville de Montréal Les résultats préliminaires démontrent qu'il est possible de détecter 92 % des tortues. On a même repéré des tortues qui avaient échappé à la photo-interprétation. Simon Gignac, géomètre de la Ville de Montréal Il est 10 h 48, il y a 15 tortues sur les billots. L'une d'elles regarde vers le ciel, une autre se jette à l'eau. Le vent se lève, ce qui fait craindre pour l'opération. Au large, la chaloupe de la biologiste contourne une petite île. Deux canards branchus prennent leur envol, une aigrette déploie ses ailes blanches. Selon le géomètre, la détection par drone, avec l'IA, a de nombreux avantages sur les suivis traditionnels en chaloupe. La technologie permet « un dénombrement plus efficace, un potentiel de mesures précises du nombre de femelles, de la qualité des habitats ». L'humain demeure toutefois le roi en temps, a-t-il constaté. Selon les calculs de M. Gignac, une sortie en chaloupe avec extraction des données prend 9 heures. La même opération par drone prend 23 heures. Lisez l'article « Planète bleue, idées vertes : Attention, traverse de tortues ! » Consultez le site du parc-nature du Cap–Saint-Jacques

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