05-07-2025
« J'ai perdu la plupart de mes copains » : quand le Tour de France passe chez Léon, ancienne gueule noire
Les voisins d'en face ont sorti la sono. Le tube de
Pierre Bachelet
ouvre le bal : « Au Nord, c'était les Corons, la terre, c'était leur charbon… » Au même moment déboulent les premiers coureurs en pleine échappée (éphémère). Devant son coquet pavillon aux briques rouges, à côté des chaises de jardin déménagées exceptionnellement sur le trottoir, Léon Gorschka, 82 ans, applaudit.
Il est 13h55 à Carvin (Pas-de-Calais), au cœur du bassin minier et pour la première fois, le peloton du
Tour de France
longe la maison de l'ancienne gueule noire. « Autrefois, ces coureurs, on les appelait les forçats de la route. Et nous, on était les forçats du travail. On avait le métier le plus dur au monde », souffle l'ex-mineur de fond, mémoire vivante d'une histoire régionale qui s'est achevée le 21 décembre 1990 lors de la remontée de l'ultime gaillette du Nord-Pas-de-Calais extraite de la fosse d'Oignies. Un trésor de l'humanité inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco et valorisé ce samedi par la plus grande course cycliste de la planète.