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Le minerai de toutes les convoitises
Le minerai de toutes les convoitises

La Presse

time16 hours ago

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Le minerai de toutes les convoitises

Plus de 10 000 personnes travaillent à extraire le coltan à la mine de Rubaya. (Rubaya, République démocratique du Congo) De loin, la mine ressemble à une fourmilière géante : un gouffre parsemé de trous et de sentiers étroits, où grouillent des milliers de silhouettes. À perte de vue, des hommes s'échinent au pic et à la pelle, pour fournir aux multinationales le coltan utilisé dans les industries de pointe. « La valeur du coltan, elle est dans les téléphones, les ordinateurs. Si on ne travaille pas ici, vos industries vont fermer ! », s'exclame Patrice Musafiri, superviseur à la mine de Rubaya, l'un des principaux sites d'extraction de coltan, de cassitérite et de manganèse en République démocratique du Congo. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE De loin, la mine ressemble à une fourmilière géante : un gouffre parsemé de trous et de sentiers étroits, où grouillent des milliers de silhouettes. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE À perte de vue, des hommes s'échinent au pic et à la pelle. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE De loin, la mine ressemble à une fourmilière géante : un gouffre parsemé de trous et de sentiers étroits, où grouillent des milliers de silhouettes. 1 /2 L'ironie est frappante : les minerais sortis de terre à Rubaya alimentent les technologies les plus avancées de nos sociétés ; pourtant, la technologie est presque absente dans la mine. Les seules machines dont le son est perceptible sont les génératrices qui apportent l'oxygène aux creuseurs enfoncés dans leur galerie à 100 mètres de profondeur. « Le travail le plus difficile, c'est celui du premier en avant qui tape avec le pic. C'est un travail de spécialiste », explique M. Musafiri, qui supervise le travail de 10 000 ouvriers. Une fois le roc effrité sous les coups, il est sorti de la galerie dans des sacs. Il est lavé, séché au soleil et tamisé pour isoler le minerai. Des porteurs partent ensuite à la course sur les sentiers de la mine, un sac de minerai sur les épaules, pour sortir la marchandise du site. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE La peur de perdre pied sur ces sentiers souvent glissants est constante. Pour un non-initié, une marche sur ces sentiers souvent glissants suffit à donner le vertige. La peur de perdre pied est constante. Travail dangereux PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Un ouvrier ici peut gagner entre 5 et 10 $ US par jour. Chaque fois qu'un porteur termine un voyage, il jette son sac au sol et crie son numéro d'employé au « pointeur ». Celui-ci note au crayon, dans un petit cahier, le nombre de fardeaux transportés chaque jour par chaque travailleur. Plus un employé fait d'allers-retours entre le trou et la sortie du site, plus il sera payé à la fin de la semaine. Selon les cadres, un ouvrier ici peut gagner entre 5 et 10 $ US par jour. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Plus de 10 000 personnes travaillent à extraire le coltan à la mine de Rubaya. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Le travail est dur et les bénéfices bien minces pour les travailleurs de la mine de Rubaya. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Une fois le roc effrité sous les coups, le coltan est sorti de la galerie dans des sacs. Il est ensuite lavé, séché au soleil et tamisé pour isoler le minerai. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Des porteurs partent ensuite à la course sur les sentiers de la mine, un sac de minerai sur les épaules, pour sortir la marchandise du site. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Chaque fois qu'un porteur termine un voyage, il jette son sac au sol et crie son numéro d'employé au « pointeur » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Celui-ci note au crayon, dans un petit cahier, le nombre de fardeaux transportés chaque jour par chaque travailleur. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Pause-repas pour des mineurs PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Plus de 10 000 personnes travaillent à extraire le coltan à la mine de Rubaya. 1 /7 Issa Bin Amani, 25 ans, travaille à la mine depuis deux ans. Il aimerait pouvoir s'acheter une maison et y fonder une famille. « Pour le moment, c'est difficile à cause du peu d'argent dans notre travail », raconte-t-il. Il refuse toutefois de se plaindre. Il gagne déjà un meilleur salaire que bien des Congolais. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Il risque aussi sa vie. Ces dernières semaines, des dizaines d'ouvriers ont été emportés par un éboulement qui a fait de nombreux morts. Le superviseur Patrice Musafiri relativise toutefois le danger. Des accidents surviennent dans toutes les industries, même dans les pays développés, avance-t-il. Il donne l'exemple de récentes catastrophes aériennes à travers le monde. « Même dans un avion qu'on a construit avec une grande intelligence, il y a des morts. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Une fois arrivé à la sortie de la mine, le coltan est chargé dans de grands sacs sur de petites motocyclettes pour être redescendu jusqu'au village en contrebas. Une exportation controversée Une fois arrivé à la sortie du site, le minerai est chargé dans des sacs sur un essaim de petites motocyclettes légères qui serpentent sur une pente abrupte pendant une trentaine de minutes afin de redescendre jusqu'au village minier en contrebas. Au village se trouve enfin une route relativement praticable pour les voitures et les camions. Une variété de véhicules est utilisée pour faire cheminer la marchandise à travers la brousse jusqu'à Goma, la métropole située à plus de quatre heures de route. À l'ancien commissariat de police de Rubaya, des travailleurs empilent les sacs de coltan sur la plateforme d'un camion de transport, surveillés de près par des soldats en armes du mouvement M23. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Les grains noirs sont du coltan extrait de la mine Le mouvement rebelle contrôle les environs de la mine depuis avril 2024. Ses dirigeants insistent sur le fait que les activités de la mine se poursuivent en toute indépendance. Tout le monde parle du minerai, mais je n'ai pas vu une seule roche depuis que je suis ici. Willy Manzi, citoyen canadien et vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu Un rapport d'experts de l'ONU publié en décembre accuse toutefois le M23 d'organiser l'exportation « frauduleuse » du minerai vers le Rwanda, qui a appuyé les rebelles avec sa propre armée. Le rapport affirme que l'économie rwandaise a bénéficié largement du coltan congolais, qui a été comptabilisé comme sa propre production intérieure. Selon les experts des Nations unies, le M23 collecterait par ailleurs 800 000 $ US chaque mois en taxes sur les activités minières de Rubaya, un chiffre contesté par les rebelles. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Un rapport d'experts de l'ONU accuse le M23 d'organiser l'exportation « frauduleuse » du minerai vers le Rwanda. En décembre, le gouvernement de la République démocratique du Congo a porté plainte devant la justice en France et en Belgique contre des sous-traitants d'Apple, accusés d'utiliser dans leurs produits du minerai exporté sous le contrôle des groupes armés, ce que nient les entreprises. Un rapport d'enquête de l'ONG Global Witness a aussi accusé Traxys, un important négociant international en matières premières, d'acheter massivement du coltan congolais exporté frauduleusement à travers le Rwanda. Encore une fois, la multinationale nie. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Le M23 contrôle les environs de la mine de Rubaya depuis avril 2024. Dans la ligne de mire de Donald Trump Le marché pourrait toutefois être chamboulé bientôt : le 27 juin, le président américain, Donald Trump, a annoncé avoir convaincu les gouvernements du Rwanda et de la RDC de faire la paix. Les détails de l'accord n'ont pas été rendus publics, mais l'enjeu des mines a été abordé, selon le président. PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE La vie est dure au village minier, relié au reste du pays par une longue route mal en point. « Nous obtenons, pour les États-Unis, une grande partie des droits sur le minerai du Congo », a-t-il déclaré en présence des représentants des deux pays. Peu importe les développements à venir, les creuseurs de Rubaya espèrent qu'ils mèneront à une hausse du prix du coltan, dont ils pourraient bénéficier. Car pour l'instant, « nous creusons durement, mais le bénéfice est très mince », constate Patrice Musafiri.

Les producteurs de pétrole de l'Opep+ ouvrent les vannes
Les producteurs de pétrole de l'Opep+ ouvrent les vannes

Le Figaro

time7 days ago

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Les producteurs de pétrole de l'Opep+ ouvrent les vannes

Réservé aux abonnés Avec une hausse de la production plus rapide que prévu, ils entendent reprendre des parts de marché. Regagner des parts de marché. C'est l'objectif de l'Opep+, le cartel de vingt-deux pays qui a annoncé samedi une hausse de l'extraction d'or noir supérieure aux attentes. Huit membres du groupe, dont son leader, l'Arabie saoudite, la Russie et les Émirats arabes unis, se sont accordés pour porter la nouvelle ouverture des vannes, la quatrième depuis mai, à 548.000 barils supplémentaires par jour à partir du mois d'août. C'est un tiers de plus que les précédentes hausses des flux, qui s'élevaient à 411.000 barils par jour. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, qui représentent près de 40 % de la consommation mondiale de pétrole, justifient cette mesure par « la faiblesse des stocks de pétrole » et « la stabilité des perspectives économiques mondiales ». À lire aussi Donald Trump, roi du pétrole, produit deux fois plus que l'Arabie saoudite : un choc stratégique À ces raisons s'ajoute, même si le conflit entre Israël et l'Iran en juin n'a pas eu d'effet, les inquiétudes sur la continuité du passage du détroit d'Ormuz, où transite près de 20 % de la consommation…

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