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3 days ago
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Les autocars artisanaux de Sainte-Claire
L'usine Prevost est déposée dans le magnifique paysage de la région de Bellechasse. On les voit souvent le long des autoroutes ou dans les parcs industriels. Le commun des mortels n'y a pas accès, mais cet été, l'équipe de La Presse Affaires s'est fait ouvrir les portes d'usines qui font partie du paysage. En sillonnant les collines et les vallées vertes de la région, rien ne laisse présager que le chemin mènera vers une gigantesque usine d'autocars. C'est là qu'on se retrouve, pourtant. Dès l'arrivée au village de Sainte-Claire, on a toutefois un avant-goût : Prevost est important ici. Comme employeur, bien évidemment, mais aussi dans l'histoire du village. L'entreprise fondée il y a 100 ans par Eugène Prévost, au cœur d'un milieu agricole, en a fait vivre, des familles. Aujourd'hui, on retrouve dans l'usine des « filles et fils de » (surtout des fils…) qui perpétuent des lignées d'employés de ce grand constructeur d'autocars. À l'intérieur de l'usine, le mot d'ordre est efficacité. Tout est calculé au quart de tour. Il n'y a pas de temps à perdre, les autocars doivent sortir. Et ils sortent… En moyenne quatre par jour travaillé, pour plus de 900 véhicules dans une année, au rythme actuel. Pour y arriver, les opérations sont découpées et réparties de telle manière que lorsque l'autocar arrive sur la chaîne de montage, tous ses composants sont prêts à être assemblés dans une cadence de quatre heures. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Les casques des soudeurs ont des apports d'air et le fusil à souder est muni d'un aspirateur pour expulser les émanations de gaz nocifs. On pourrait dire des autocars Prevost qu'ils sont construits d'une manière artisanale, car pratiquement rien n'est robotisé – une seule opération l'est, dans le service de la soudure. Les pièces sont assemblées à la main et tous les tests sont faits par les employés – y compris le passage dans une fausse tempête pour vérifier l'étanchéité du véhicule. L'autocar aura aussi fait un tour dans le « four », une étape qui vient après la peinture et qui permet de fixer la couleur. La cuisson dure entre deux et trois heures, à basse température. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Prevost est non seulement le principal employeur du village, mais il a aussi fait des petits. « Beaucoup d'entreprises sont venues au monde à cause de Prevost à Sainte-Claire », explique Marco Prévost. « On monte à 76 degrés Celsius, explique le directeur des opérations, Marco Prévost. Ça n'est pas beaucoup. On veut simplement que la chimie de la peinture prenne. » La peinture coûte très cher. Parfois plus de 200 000 $, selon le nombre de couches – les véhicules récréatifs peuvent demander jusqu'à sept couleurs différentes. On peut s'en douter, la main-d'œuvre de l'usine est (très) majoritairement masculine, mais les femmes y sont plus présentes qu'auparavant. Elles représentent aujourd'hui 16 % des effectifs. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le chef de produit de l'usine, Marco Prévost, est le petit-fils du fondateur de Prevost. Et il ne le cache pas ! Un parc d'autocars important Prevost construit des autocars qui vont transporter des passagers – longs trajets ou plus courts, de navette, mais aussi des musiciens dans des véhicules de tournée aménagés ou même de riches familles qui font d'un autocar Prevost leur véhicule « récréatif ». Une véritable maison sur roues – munie d'un réservoir d'essence diesel de 220 gallons, ce qui en fait une classe à part, si ce n'est que par le coût de déplacement. « La classe ultime », disent les gens de Prevost. Les autocars de passagers constituent la majorité des véhicules Prevost, autour de 80 % de l'ensemble. On évalue que 18 000 véhicules Prevost sillonnent les routes en Amérique du Nord. Chacun a une durée de vie entre 10 et 20 ans. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Comment reconnaître un véhicule destiné à faire des tournées ? Il y a une tôle lignée dans le bas qui n'est là que pour apporter un look vintage qui rappelle les vieux modèles d'autobus Eagle dans lesquels se déplaçaient les musiciens. Aujourd'hui, Prevost occupe une place prépondérante dans ce marché. Les prix ? Un peu plus de 800 000 $ pour l'autocar de transport de passagers, mais beaucoup plus pour celui qui est aménagé en véhicule de tournée. Au moins le double. Un VR fait à partir d'une structure Prevost peut se vendre 2 millions de dollars, voire 3 millions ou même plus, en fonction des exigences du client – l'intérieur est fait par un partenaire, Prevost fait la coquille exclusivement. Il y a autour d'une année d'attente pour mettre la main sur cette maison mobile de luxe. Un montage précisément orchestré PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La structure intégrale est faite d'une seule pièce d'acier. À partir de ce cadre nu, il faudra 28 jours pour que l'autocar quitte l'usine. Et le véhicule pèsera 40 000 livres, vide. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Étape de l'habillage du moteur. On met (notamment) ici la transmission, le compresseur pour l'air climatisé et les alternateurs sur ce moteur. Ce Volvo D13 six cylindres, 13 litres, provient de l'usine Volvo du Maryland. Tous les véhicules Prevost en sont dotés : les puissances maximales sont de 435 ch sur l'autocar et 500 ch sur une maison motorisée. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Les pièces sont terminées avant de se rendre à la chaîne de montage où elles sont assemblées à la coquille. Les zones de déplacement dans l'usine sont délimitées précisément et on vous rappellera à l'ordre si vous mettez le pied à l'extérieur de la ligne. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Les autocars sont munis de miroirs électroniques, mais la réglementation nord-américaine exige que les véhicules aient encore leurs gros miroirs extérieurs, au grand dam du constructeur puisque ceux-ci jouent grandement sur l'aérodynamisme. Lorsqu'ils pourront être enlevés, cela représentera une économie d'essence de 4 % à 5 %. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Dans le fond de l'usine se trouve une petite salle qui simule la pluie sous des vents de 200 km/h pour s'assurer que l'eau n'entrera pas dans le véhicule. Deux employés sont à bord durant la tempête simulée pour vérifier l'étanchéité. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE L'usine affiche sa progression : il y avait 11 autobus livrés début juillet, au moment du passage de La Presse, sur 66 planifiés. Il faut savoir que l'usine ferme complètement durant trois semaines à la fin juillet et au début août, pour les vacances annuelles d'été. Elle sera fermée deux autres semaines, aux Fêtes. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Prevost a commencé à livrer ses premiers autocars à la Ville de New York. Le contrat de 381 véhicules, d'une valeur de 447 millions de dollars, est le plus important de l'histoire de l'entreprise. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Ici, un employé installe des harnais électriques dans la lunette arrière d'un des autobus destinés à la Ville de New York. La pièce sera ensuite montée sur la coquille de l'autobus. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Prevost fait deux séries de véhicules, les H et les X. Le H étant pour « High Decker », plancher haut, il est plus haut que son petit frère. Le X tient pour XL, extra large, car il a été naguère le premier véhicule large de 102 pouces sur le marché. Le modèle H3-45 tient pour trois essieux et 45 pieds de longueur. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE On teste ici un nouveau concept avec un casque de réalité augmentée. Le but : faciliter un outil de formation – un nouvel employé pourra ensuite faire sa formation, étape par étape, avec des mouvements créés par un employé d'expérience. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La structure intégrale est faite d'une seule pièce d'acier. À partir de ce cadre nu, il faudra 28 jours pour que l'autocar quitte l'usine. Et le véhicule pèsera 40 000 livres, vide. 1 /10 L'utilisation d'aluminium américain frappé des contre-mesures tarifaires fait monter les coûts de production (au total, après crédits, autour de 6000 $), mais le prix n'a pas été ajusté à la hausse cette fois, explique le président de l'entreprise, François Tremblay. Autour de 85 % des ventes de Prevost sont réalisées aux États-Unis. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE François Tremblay, président de Prevost Prevost a au-dessus de 40 % du marché américain. On est le leader pour ce qui est des parts de marché. François Tremblay, président de Prevost Dès l'année prochaine, le constructeur se lance dans l'électrique, dans cette même usine de Sainte-Claire. Les mêmes plates-formes pourront accueillir les modèles électriques, mais il y aura un enjeu de gestion des batteries qui commande la construction d'un agrandissement à l'usine, pour des questions de sécurité. Prevost vise 15 % du volume de véhicule dans les trois années suivant le lancement de la version électrique de ses autocars, essentiellement des véhicules destinés à de plus courtes distances. Les coûts passeront pratiquement du simple au double, à environ 1,6 million de dollars pour un autocar.


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14-07-2025
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Bientôt une usine aux États-Unis pour Vortex
Le fabricant de jeux d'eau québécois Vortex International devrait pouvoir commencer à fabriquer de l'équipement directement en terre américaine d'ici la fin de l'année ou au début de 2026, avec l'ouverture d'une usine à Plattsburgh, dans l'État de New York. Les plans d'expansion de l'entreprise de Pointe-Claire vont donc bon train, affirme le président et chef de la direction Stephen Hamelin, qui a fondé celle-ci il y a maintenant 30 ans. Le commerce à l'international a toujours fait partie de l'ADN de Vortex, mais l'aspect de fabrication à l'étranger est plutôt récent. « Pendant les quelque 25 premières années, on ne faisait que de l'exportation. Aujourd'hui, on s'établit dans des pays ou des régions stratégiques – incluant l'Europe et les États-Unis – qui nous amènent plus vers une organisation de type multinationale », mentionne Stephen Hamelin. D'ailleurs, il a fait un grand coup l'an dernier en achetant l'entreprise Watergames & More aux Pays-Bas, dont le chiffre d'affaires a déjà doublé, affirme l'entrepreneur, qui est ingénieur de formation. Vortex dispose aussi d'un bureau en Espagne. C'est un gros défi, mais ça fait partie de notre stratégie de croissance, d'être proche de nos clients, de bien comprendre leur culture. Parce que les services qu'on offre seront acceptés [seulement] si on répond bien aux besoins des gens sur place. Stephen Hamelin, PDG de Vortex International Qu'est-ce qui distingue les besoins liés aux jeux d'eau d'un pays par rapport à un autre ? On se doute que ce n'est pas la préférence pour une couleur de fleur déversant de l'eau versus une autre. Il s'agit surtout de faire de l'éducation auprès des municipalités, principal type de client pour Vortex, qui n'ont pas nécessairement l'habitude d'installer des jeux d'eau dans leurs espaces verts ou sur leurs places urbaines. « Ça demande beaucoup d'éducation et aussi d'établir tout un écosystème d'architectes paysagers, d'ingénieurs et d'installateurs. Ça prend un peu d'énergie pour que les gens comprennent bien la variation des options, surtout quand on parle d'utilisation d'eau », indique Stephen Hamelin. Dans certains des systèmes de Vortex, l'eau est recyclée à 100 %. Dans d'autres, elle est réutilisée pour d'autres applications comme l'irrigation ou elle retourne dans la nappe phréatique. Tendance à la hausse La tendance d'installation de jeux d'eau dans les villes est à la hausse, remarque Stephen Hamelin. « Il y a différents facteurs qui expliquent cela. C'est sûr que la chaleur nous aide, mais aussi la simplicité d'opérer nos systèmes. Les piscines et les centres aquatiques, c'est bien, mais ça demande beaucoup plus d'entretien et des sauveteurs. Notre système est plus flexible, on peut l'installer presque n'importe où, travailler avec des espaces plus petits ou plus grands », estime-t-il. En plus des administrations municipales, l'entreprise fait aussi affaire avec des chaînes d'hôtels, des bateaux de croisière ou des parcs aquatiques. Vortex compte parmi ses clients de prestigieux noms comme les resorts Walt Disney, le Ritz-Carlton ou encore le zoo de Miami. Autour de 250 personnes travaillent aujourd'hui pour Vortex, qui a réalisé 10 000 installations dans 50 pays. Les prochaines années seront consacrées à mettre en marche l'usine de Plattsburgh, à renforcer la présence de l'entreprise en Europe et potentiellement à s'étendre de façon plus importante dans de nouveaux marchés, dont le Moyen-Orient. De nouvelles boissons pour Aki Sushi PHOTO FOURNIE PAR AKI SUSHI Les boissons AkiBoba en cannettes seront vendues dans les épiceries Metro et Super C. L'entreprise de Québec Aki Sushi, qui vend ses produits dans près de 150 épiceries à travers la province, lance une gamme de boissons nommées AkiBoba, inspirées des thés aux perles (bubble tea) taïwanais. Celles-ci seront fabriquées directement sur place à certains comptoirs Aki Sushi, et une version prête à boire en cannette sera aussi déployée dans les épiceries Metro et Super C. Dans un communiqué, l'entreprise, qui célèbre ses 20 ans cette année, mentionne que le lancement des boissons a nécessité un investissement de 1,2 million. Maibec lance sa gamme aluminium PHOTO LE STUDIO K, FOURNIE PAR MAIBEC Maibec dispose maintenant de l'équipement nécessaire pour fabriquer des revêtements imprimés en aluminium. L'entreprise de Lévis spécialisée en revêtements extérieurs Maibec vient de lancer officiellement sa nouvelle unité Maibec Architectural et sa gamme complète de revêtements en aluminium, qui lui permettront de mieux accompagner une clientèle commerciale et institutionnelle. Les produits offerts dans cette nouvelle gamme sont constitués de lattes, planches et panneaux en couleurs opaques ou textures imprimées en haute définition. « Cette innovation technologique permet de reproduire fidèlement l'apparence du bois naturel ou toute autre texture, tout en offrant la durabilité supérieure de l'aluminium », déclare l'entreprise dans un communiqué. Un projet de 28 étages pour le Groupe Medway ILLUSTRATION CCM2 ARCHITECTES, FOURNIE PAR MEDWAY L'immeuble sera situé au 3000, boulevard Laurier, à Sainte-Foy. Le Groupe Medway a fait l'acquisition d'un terrain situé au 3000, boulevard Laurier, à Sainte-Foy, où il prévoit développer son plus important projet à ce jour. L'immeuble de 28 étages comprendra près de 900 unités résidentielles, dont la moitié seront offertes à moins de 1500 $ par mois. Il accueillera également 120 000 pieds carrés (11 148 mètres carrés) d'espaces commerciaux axés sur la santé, en plus des nouveaux locaux du GMF-U Laurier. Le tout représente un investissement privé de 400 millions, et l'entreprise espère commencer les travaux en 2026, pour une livraison finale en 2032. 75 % C'est le taux d'augmentation des ventes en ligne en un an pour Signé Local, une plateforme qui regroupe les produits de quelque 300 artisans et producteurs québécois et qui souhaite quintupler ses ventes d'ici les trois prochaines années. Pour ce faire, elle vient de lancer une campagne de sociofinancement avec La Ruche, dont les fonds seront utilisés pour développer une technologie capable de connecter davantage de marchands à son catalogue. Pour le moment, le volume annuel de ventes en ligne de l'entreprise se situe sous la barre du million, somme à laquelle il faut ajouter les ventes faites dans ses quatre boutiques physiques ainsi que lors d'évènements ponctuels.