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6 days ago
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Fraude aux dépens d'Hydro-Québec
La police est sur la trace d'une bande d'arnaqueurs canadiens qui auraient acheté d'importantes quantités d'or afin de convertir près d'un demi-million de dollars dérobés à Hydro-Québec, a appris La Presse. Le groupe aurait détroussé plusieurs organisations à travers le Canada grâce au stratagème du « faux fournisseur ». La perte des fonds d'Hydro-Québec avait été révélée par La Presse il y a un an1, presque jour pour jour : des fraudeurs avaient réussi à prendre le contrôle de la boîte courriel d'un fournisseur de la société d'État. Ils avaient communiqué avec Hydro à partir de cette boîte courriel, pour organiser la marche à suivre en prévision d'un paiement que le fournisseur disait attendre. Un total de 463 918 $ avait ainsi été détourné vers un compte contrôlé par les fraudeurs en Ontario avant que la supercherie ne soit découverte, selon ce qu'avait confirmé une porte-parole d'Hydro-Québec à l'époque. Depuis un an, la Division des enquêtes sur la criminalité financière contre l'État de la Sûreté du Québec a suivi la trace des suspects, dans le cadre d'une enquête baptisée « Projet Survolter ». Mercredi, les enquêteurs ont confirmé avoir mené des perquisitions à Brampton, en Ontario, pour « recueillir des preuves » et « faire progresser les démarches d'enquête », avec l'assistance de la police régionale de Peel. Aucune arrestation n'a été annoncée à ce stade. « Cette fraude reposait sur une intrusion dans le système informatique du fournisseur légitime, suivi de la soumission d'une fausse facture accompagnée d'un spécimen de chèque frauduleux, dans le but d'obtenir un paiement indu de la part d'Hydro-Québec », précise le communiqué. Lingots, pièces et bijoux Selon ce qu'a pu apprendre La Presse auprès de plusieurs sources, les suspects ont agi très vite pour faire disparaître l'argent après le versement de la somme par Hydro-Québec l'été dernier. Ils se sont précipités pour obtenir des traites bancaires, qu'ils ont ensuite utilisées pour acheter une quantité importante d'or sous forme de lingots, de pièces de collection et de bijoux. Les banques utilisées dans le cadre de la fraude n'ont pas eu le temps de réagir pour bloquer les fonds. À l'heure où les cryptomonnaies ont la cote dans les milieux criminels, et malgré toutes les innovations technologiques, le métal jaune demeure attrayant pour ce genre de manœuvre, souligne Paul Laurier, ex-policier de la Sûreté du Québec et président de la firme Vigiteck, qui assiste des entreprises pour faire face aux cybermenaces. « C'est une valeur très sûre et il est possible de trouver des bijouteries qui vont accepter de fragmenter ton lingot illégalement pour brouiller les traces », affirme M. Laurier, qui n'a pas été mêlé à l'enquête sur les pertes d'Hydro-Québec. Selon nos sources, Hydro a mobilisé ses propres services de sécurité pour traquer tout signe de complicité à l'interne, ce qui inquiétait plusieurs gestionnaires. Les vérifications menées ont permis de conclure hors de tout doute que les fraudeurs avaient agi seuls, sans l'aide d'un employé. Le transfert de fonds avait été fait de bonne foi, parce que réclamé par quelqu'un ayant usurpé l'identité d'un fournisseur légitime. Les perquisitions menées mercredi en Ontario montrent que la police a tout de même réussi à remonter la trace de certains suspects qui avaient participé à la récupération des fonds. Ceux-ci feraient partie d'un groupe qui a fait plusieurs victimes à travers le Canada en utilisant un modus operandi semblable, selon l'information qui a été communiquée à plusieurs organisations policières canadiennes. Car cette arnaque demeure populaire chez les criminels, qui frappent tant les grandes organisations que les PME. « Des fraudes du faux fournisseur, j'en vois encore beaucoup. Il faut être vraiment vigilant », souligne Paul Laurier. « Les fraudeurs ne sont pas nécessairement à l'extérieur du pays ! Il y a des réseaux outre-mer, mais ici aussi. Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie », affirme le consultant. Vigilance nécessaire L'an dernier, une porte-parole d'Hydro-Québec avait souligné que seuls les systèmes du fournisseur avaient été pénétrés par les escrocs afin d'envoyer les courriels trompeurs. « En aucun temps ni d'aucune façon les systèmes informatiques d'Hydro-Québec n'ont été compromis », avait-elle précisé. Mais selon M. Laurier, les organisations doivent faire preuve de prudence lorsqu'un versement d'argent important est demandé, surtout si les coordonnées bancaires sont changées à la dernière minute. C'est sûr qu'ils ont des procédures de sécurité pour ça chez Hydro. Sûr, sûr, sûr ! Mais les gens doivent être sensibilisés et resensibilisés, même si c'est fatigant. C'est un mal nécessaire. Paul Laurier, ex-policier de la Sûreté du Québec et président de la firme Vigiteck « Il faut qu'il y ait des vérifications, car c'est un truc facile. Les transferts doivent être confirmés verbalement et les numéros de téléphone doivent être vérifiés. Les gens doivent savoir à qui ils parlent », explique M. Laurier. « Un des problèmes avec les entités gouvernementales, c'est qu'il y a tellement de roulement de personnel, et la connaissance ne se transfère pas toujours », poursuit-il. Dans son communiqué, la Sûreté du Québec invite toute personne ayant des informations sur une fraude de ce type à contacter la police. Le harponnage La fraude du faux fournisseur fait partie de la vaste catégorie de ce qu'on appelle les fraudes par harponnage. « Dans les stratagèmes de harponnage, les fraudeurs envoient des courriels qui semblent provenir d'une source légitime pour convaincre des entreprises ou des particuliers de leur envoyer de l'argent », explique le Centre antifraude du Canada. Par exemple, les escrocs peuvent se faire passer pour le président d'une entreprise et demander à un employé de faire un virement (fraude du président), ils peuvent se faire passer pour un employé qui demande au service de la paie de verser son salaire dans un nouveau compte (fraude de la paie), ou encore, ils peuvent usurper l'identité d'un fournisseur pour présenter une facture et demander d'être payés (fraude du faux fournisseur). 1. Lisez l'article « Hydro-Québec fraudé pour près de 500 000 $ »


La Presse
7 days ago
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La police sur la trace des 463 918 $ dérobés à Hydro-Québec
La Sûreté du Québec est débarquée mercredi à Brampton, en Ontario, pour mener des perquisitions en lien avec l'arnaque au « faux fournisseur » qui a fait perdre près d'un demi-million de dollars à Hydro-Québec l'an dernier. L'affaire avait été révélée par La Presse il y a un an presque jour pour jour : un fraudeur avait réussi à prendre le contrôle de la boîte courriel d'un fournisseur de la société d'État. Il avait communiqué avec Hydro pour demander un changement de coordonnées bancaires en prévision d'un paiement que le fournisseur devait recevoir. Un total de 463 918 $ avait ainsi été détourné avant que la supercherie ne soit découverte. Dans un communiqué diffusé mercredi, la Division des enquêtes sur la criminalité financière contre l'État de la Sûreté du Québec confirme avoir mené aujourd'hui des perquisitions à Brampton pour « recueillir des preuves » et « faire progresser les démarches d'enquête » dans ce dossier. Aucune arrestation n'a été annoncée à ce stade. « Cette fraude reposait sur une intrusion dans le système informatique du fournisseur légitime, suivi de la soumission d'une fausse facture accompagnée d'un spécimen de chèque frauduleux, dans le but d'obtenir un paiement indu de la part d'Hydro-Québec », spécifie le communiqué. Ce genre de stratagème est courant dans le monde de la fraude, mais il est relativement rare que des sociétés d'État soient visées.