6 days ago
«On ne sait pas ce que les gens deviennent une fois arrêtés» : en Syrie, un système judiciaire partial et opaque
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DÉCRYPTAGE - Tandis que les arrestations arbitraires se multiplient, la commission d'enquête sur les massacres ayant visé la communauté alaouite en mars reste silencieuse.
« Ils nous ont ligoté les mains avec une ceinture serrée, et ils nous ont emmenés pour nous interroger dans une ambulance transformée en salle d'interrogatoire. Deux d'entre nous avaient les yeux bandés. Nous avons été frappés et avons reçu des insultes sectaires », raconte Laith. Le jeune homme originaire de Homs a été arrêté à bord d'un van sur la route d'Athriya, en direction de la ville de Raqqa. Au total, il a été détenu trois mois par les autorités syriennes, accusé de vouloir rejoindre les rangs des forces armées kurdes, qui contrôlent le nord-est du territoire.
Il poursuit : « Après l'interrogatoire, quelqu'un nous a visé avec un fusil alors que nous étions alignés. J'ai vraiment cru que j'allais mourir. Mais nous avons finalement été conduits à la prison de Hama, où nous avons été placés dans une cellule d'environ 14 mètres carrés, à 56 détenus. » Laith, dont le prénom a été changé, témoigne anonymement par téléphone. « À notre libération, nous avons été formellement avertis…