05-08-2025
Dans le Nouveau- Brunswick, le collège de Moncton propose des formations en langue française
Depuis plus de 40 ans l'établissement propose à ses élèves des formations professionnelles et techniques en langue française. Il fait partie de l'Association des collèges et universités de la francophonie canadienne.
Cet article est extrait du Figaro Hors-Série Canada «D'Est en Ouest - Vivre au Canada n°4».
Le collège de Moncton est situé au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue du Canada. Comptant un peu plus de 2500 étudiants, c'est un établissement à taille humaine qui dispose de cinq campus répartis à travers la province, notamment à Dieppe et à Edmundston. Il propose plus de 90 cursus dans une vingtaine de domaines différents, dont les soins infirmiers ou la mécanique, en passant par le marketing, la comptabilité ou les ressources humaines.
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À l'issue de ces formations professionnalisantes et courtes, d'une durée de un à trois ans, les étudiants peuvent travailler directement. Ces cursus « sont étroitement liés aux besoins du marché de l'emploi provincial. Y répondre est notre mission première », précise Juan Manuel Toro Lara, directeur du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick. « Quelle que soit le niveau de langue de départ, à l'issue de la formation, un Français qui intègre la formation aura acquis un bon niveau d'anglais. Même si les cours sont en français, le nouveau venu aura l'opportunité d'apprendre l'anglais. Ce qui la rendra notamment plus compétitif sur le marché du travail d'une province bilingue comme la nôtre », assure Juan Manuel Toro Lara. Quant à ceux qui souhaitent s'inscrire à un cursus dispensé en anglais, ils peuvent être soumis à un test linguistique.
Des critères d'admission variables
Pour postuler, il faut avoir obtenu l'équivalent canadien du bac. On peut le faire aussi avec le diplôme français. Les évaluations obtenues au lycée sont évidemment prises en compte. « Prenons l'exemple d'une personne qui postule pour une formation dans le domaine de la santé, nous allons étudier ses notes en biologie et en sciences », explique Juan Manuel Toro Lara. Ici, 40 % des étudiants du collège proviennent du lycée ; 60 % sont des adultes qui en sont sortis il y a plusieurs années et reprennent une formation après une ou plusieurs expériences professionnelles. « Parmi eux, on compte quelques Français qui souhaitent accroître leurs chances sur le marché de l'emploi au Canada, reprend Juan Manuel Toro Lara. Ils passent des tests en ligne pour intégrer ces cursus. »
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Ce qui distingue les collèges comme celui-ci des universités canadiennes ? Ce sont justement ces enseignements plus techniques. « Il y a des cours théoriques, mais ils sont appliqués directement au sein des ateliers et laboratoires. Ces derniers sont dotés d'équipements utilisés dans l'industrie. La majorité de nos cursus se termine par un stage obligatoire en milieu de travail. Ce qui permet aussi de se faire connaître auprès de potentiels employeurs », précise le directeur.
À l'issue de la formation, les diplômés n'ont aucune difficulté pour trouver un emploi. « Nous maintenons des formations cohérentes avec les besoins du marché. Pour les secteurs les plus touchés par la pénurie de main-d'œuvre, comme la santé ou la construction, nous ouvrons davantage de places de formation. À l'inverse, nous les réduisons si les besoins sont moindres », poursuit Juan Manuel Toro Lara. Le responsable du collège de la province canadienne rappelle que « les salaires sont beaucoup plus élevés ici qu'en France. Une infirmière, par exemple, peut gagner le double ». En revanche, il faut compter avec les frais de scolarité. Pour les étudiants internationaux, ils sont établis à 10.038 $, soit plus de 6440 euros, pour la première année et deuxième année ; et 9576 $, soit plus de 6140 euros, pour la troisième année.