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La Presse
09-07-2025
- Politics
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Rencontre avec des responsables kurdes
(Damas) La Syrie a réitéré son rejet du fédéralisme mercredi à l'issue d'une rencontre avec un responsable militaire kurde, appelant les forces kurdes à rejoindre les rangs des forces gouvernementales. Agence France-Presse Le dirigeant militaire kurde syrien Mazloum Abdi, des Forces démocratiques syriennes (FDS) – l'armée de facto de l'administration kurde –, a rencontré dans la journée à Damas le président intérimaire Ahmad al-Chareh, en présence de l'envoyé américain pour la Syrie, Tom Barrack, afin de discuter des efforts en cours pour intégrer l'administration kurde autonome dans l'État syrien. Ils avaient conclu un premier accord d'intégration en mars avec le soutien des États-Unis, mais sa mise en œuvre a été retardée par des divergences entre les deux parties. Les Kurdes, qui contrôlent de vastes territoires du nord et du nord-est de la Syrie, y compris des champs pétroliers et gaziers, réclament notamment un système de gouvernance décentralisé, ce que rejettent les autorités islamistes à Damas. Un responsable kurde syrien a confirmé, sous couvert d'anonymat, qu'une réunion avait eu lieu mercredi entre Mazloum Abdi et Ahmad al-Chareh. PHOTO ORHAN QEREMAN, ARCHIVES REUTERS Le dirigeant militaire kurde syrien Mazloum Abdi Ce responsable a ajouté que Tom Barrack, l'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, était également présent. Les délégations devaient discuter « des relations entre l'administration autonome (kurde) et le gouvernement de Damas, ainsi que des questions économiques et militaires », selon ce fonctionnaire. Une source gouvernementale syrienne avait prévenu mercredi, dans une déclaration à la chaîne de télévision d'État Alekhbariah, que Damas restait attaché au « principe d'une seule Syrie, d'une seule armée, d'un seul gouvernement » et rejetait catégoriquement toute forme de division ou de fédéralisation. « L'armée syrienne est l'institution nationale qui unit tous les enfants de la patrie, et l'État accueille favorablement l'intégration des combattants syriens des FDS dans ses rangs dans les cadres constitutionnels et juridiques approuvés », avait souligné cette source. La source a également averti que tout retard dans la mise en œuvre de l'intégration risquait d'entraver les efforts visant à « restaurer la sécurité et la stabilité dans toutes les régions » du pays. Les FDS, une puissante force dominée par les Kurdes, sont soutenues par Washington et ont joué un rôle clé dans la lutte contre le groupe djihadiste État islamique, défait en 2019 en Syrie. Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir en décembre 2024 à la tête d'une coalition islamiste après avoir renversé le régime de l'ex-président Bachar al-Assad, réclame la dissolution de tous les groupes militaires en Syrie. Mais les Kurdes syriens insistent pour maintenir leur forces militaires, qui comptent des dizaines de milliers d'hommes et de femmes. Dans une interview en mai, Mazloum Abdi avait insisté sur l'importance d'« une Syrie décentralisée », considérant que « ceux qui détiennent le pouvoir veulent une Syrie centralisée et ne sont pas prêts à ce que toutes les composantes syriennes vivent ensemble ». Le 12 mai, le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani avait pour sa part déclaré que toute « tergiversation » dans l'exécution de l'accord avec les Kurdes risquait de « prolonger le chaos » dans le pays, après 14 ans de guerre civile. La préservation de l'unité de la Syrie et le rétablissement de la sécurité restent un défi majeur pour les nouvelles autorités.


24 Heures
04-07-2025
- Science
- 24 Heures
Quid des dispositifs techniques de protection des victimes de violences domestiques?
Bracelet électronique, mais aussi montre ou bouton d'urgence: les outils de protection des victimes peinent à voir le jour. Pourquoi? Publié aujourd'hui à 06h35 Les victimes de violences domestiques sont majoritairement des femmes (image d'illustration). Getty Images En bref: En réaction au nombre élevé de féminicides, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider convoquait, la semaine dernière, une séance extraordinaire pour renforcer la lutte contre les violences domestiques. À l'issue de celle-ci, des mesures urgentes ont été définies et un appel à une action politique forte et concertée a été lancé. Depuis le début de l'année, 18 femmes ont été tuées . La Confédération et les cantons ont pourtant adopté, en 2021, une feuille de route sur les violences domestiques , couvrant des domaines comme la gestion des menaces, l'aide aux victimes ou la surveillance électronique. Sur ce dernier point, la Faculté de droit de l'Université de Berne relevait, dans un rapport d'octobre 2024, que «plusieurs cantons ont déjà recours à la surveillance électronique ou à des dispositifs d'urgence à titre préventif dans le contexte de la violence domestique , bien que les conditions-cadres diffèrent […] et que les variantes soient nombreuses (système ou technique utilisés, champ d'application, forme de surveillance), reflétant le fédéralisme de la Suisse». Le «fédéralisme» n'aurait-il pas bon dos pour couvrir le retard pris sur ce dossier? En 2022, le Code civil s'est doté d'un nouvel article, le 28c , qui permet aux victimes de violences domestiques de tous les cantons de demander au juge d'ordonner «le port par l'auteur de l'atteinte d'un appareil électronique non amovible permettant de déterminer et d'enregistrer à tout moment le lieu où il se trouve». Mais cette surveillance n'est que passive: l'infraction n'étant constatée qu'a posteriori… Et pour autant que ce dispositif soit utilisé . «Nous qui travaillons sur le terrain et qui accompagnons les victimes, ces bracelets de surveillance passive, on ne les voit pas, affirme Muriel Golay, directrice du Centre LAVI de Genève, qui soutient les personnes ayant subi des violences physiques, psychiques ou sexuelles. Actuellement, les personnes victimes doivent compter sur le respect par l'auteur des interdictions auxquelles il a été condamné, et s'il ne les respecte pas, le signaler à la police, ce qu'elles peuvent avoir de la difficulté à faire. Cette situation ne leur donne pas un sentiment de sécurité adapté à la gravité des faits subis.» La surveillance active électronique, avec intervention quasi en temps réel et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, a fait ses preuves en Espagne. En 2023 et 2024, elle a été testée à Zurich. Le bilan de l'expérience est attendu entre cette année et la suivante. La surveillance active électronique est aussi soutenue par une initiative parlementaire, déposée en 2022 déjà, pour que le principe d' une telle surveillance soit introduit dans la législation fédérale. Mais la mise en œuvre de cet outil vient d'être reportée… Un dispositif de type balise de géolocalisation par GPS, ou bracelet électronique (image d'illustration). IMAGO/SNA D'autres dispositifs de protection des victimes Le bracelet électronique passif n'est pas le seul outil technique de protection des victimes. Le rapport de l'Université de Berne évoque également des montres et des boutons d'urgence, ou un système de double géolocalisation auteur et victime. Ces projets pilotes restent rares. Seuls quelques cantons se sont lancés. En Suisse romande, à la suite du féminicide d'Épagny , Fribourg a promis des mesures contre les violences domestiques. «Les différents systèmes techniques seront évalués», s'engage la Direction de la sécurité, de la justice et du sport. Dans le canton du Jura, pas de dispositif type bouton ou montre d'urgence en vue. En Valais, pareil: aucun projet pilote n'est en cours d'élaboration. À Genève, en revanche, il en existe un, annoncé en février 2024 déjà . Quels en sont les contours, les premiers résultats? «Malheureusement, c'est juste encore un peu trop tôt pour vous répondre», regrette le Département des institutions et du numérique. Un bouton et une balise contre les violences domestiques Le Canton de Vaud a quant à lui mis en place, depuis avril 2023 à Yverdon, un projet pilote intitulé Adrien. Il consiste en une balise qui peut être géolocalisée et qui permet aux victimes qui y ont accès d'émettre une alerte silencieuse et de se mettre en relation avec une centrale de sécurité privée. Du côté de Neuchâtel, cela fait dix ans qu'un dispositif d'alarme est testé. «Il consiste en un petit boîtier portable avec GPS, actif en tout temps et discret, équipé d'un bouton permettant d'envoyer discrètement une alarme avec géopositionnement à la Centrale neuchâteloise d'urgence (CNU), explique le commandant de la police Sami Hafsi. Il est remis aux personnes cibles sur base d'une analyse approfondie de la situation et des menaces dont il est question, et fait l'objet d'une décision par un officier de police judiciaire. Il en découle un ordre de mission qui pose la séquence d'actions que déclenchera une alerte.» Quatre boîtiers sont utilisés. Ce boîtier rassure les victimes, indique Céline Vara, conseillère d'État neuchâteloise. «Le dispositif, seul, ne fait pas tout. Il n'est qu'un outil en plus, qui ne remplace en aucun cas les autres moyens mis en œuvre pour prévenir et lutter contre les violences domestiques.» D'autres solutions que le bracelet électronique Muriel Golay, du Centre LAVI de Genève, rappelle qu'il n'y a pas que les dispositifs que la justice peut ordonner à l'auteur de porter. «Il existe sur le marché des boutons d'alarme ou des applications sur smartphone – comme The Sorority, par exemple – qui permettent à la personne victime de demander de l'aide. Je suis réservée sur certains aspects, mais ils peuvent indéniablement contribuer à soutenir la personne dans l'organisation de sa protection et renforcer son sentiment de sécurité. Ce qui est un élément trop souvent oublié dans les objectifs de lutte contre les violences.» Au sein du Bureau de promotion de l'égalité et de prévention des violences (BPEV), Emilie Flamand participe à la coordination de la lutte contre les violences domestiques à Genève. Comme tous les intervenants que nous avons consultés, elle appelle à plus de coopération entre les cantons. «Il faudrait un concordat, ou des accords intercantonaux, illustre la directrice. Sur un territoire aussi petit et morcelé que la Suisse, l'idée que 26 systèmes différents puissent être efficaces semble difficile à croire.» Pour développer une solution nationale de surveillance électronique, la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) a créé l'association Electronic Monitoring (EM). Son nouveau président, Vassilis Venizelos, affirme qu'il veut faire avancer les choses ( lire notre interview ) . Emilie Flamand tient à rappeler que les dispositifs techniques de protection des victimes de violences domestiques ne sont qu'une infime partie d'un système beaucoup plus vaste à mettre en place. «Les féminicides ne surviennent pas d'un coup. C'est en général le point final d'une longue escalade de contrôles, menaces et violences. C'est sur la détection précoce de ces situations qu'il faut travailler.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Sur les violences domestiques, lire aussi Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Catherine Cochard est journaliste à la rubrique vaudoise et s'intéresse aux sujets de société. Elle produit également des podcasts. Auparavant, elle a notamment travaillé pour Le Temps ainsi qu'en tant que réalisatrice indépendante pour l'Université de Zurich. Plus d'infos @catherincochard Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.