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La Presse
22-07-2025
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Des enfants d'immigrants sommés de quitter leur CPE
Dans les prochains jours, Suzanne Minkam pourrait tout perdre : la place de sa fille de 17 mois en garderie subventionnée et son emploi d'éducatrice – et donc la responsabilité des huit enfants dont elle s'occupe au CPE L'Attrait mignon, à Longueuil. « Pour moi, c'est vraiment difficile parce que je suis seule ici avec ma fille. Je suis mère monoparentale et je ne sais pas quoi faire », dit-elle. Arrivée du Cameroun il y a deux ans, elle détient un permis de travail ouvert valide pour trois ans. « Mon salaire ne me permet pas de payer une place en garderie privée », déplore-t-elle. Faute de place en CPE pour sa fille, elle se voit contrainte de chercher un emploi mieux rémunéré. La situation de Suzanne Minkam n'est pas unique. Un nombre encore indéterminé de familles à travers le Québec sont touchées par une vague d'évictions d'enfants de leurs garderies subventionnées. En cause : une directive récente du ministère de la Famille rappelant que les enfants de parents titulaires d'un permis de travail ouvert ne sont pas admissibles à la contribution réduite. Or, pour plusieurs services de garde, il ne s'agit pas d'un simple rappel, mais d'un véritable revirement. « Il y a beaucoup de confusion et d'incompréhension parce qu'on croyait qu'on avait la bonne façon de procéder », déplore Claudia Beaudin, directrice du CPE L'Attrait mignon, à Longueuil. « Ce matin, je relisais le guide et d'un paragraphe à l'autre, on ne sait plus sur quel pied danser. » PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE Claudia Beaudin, directrice du CPE L'Attrait mignon, à Longueuil Si je ne garde pas la fille de Suzanne dans mes installations, je perds aussi une éducatrice. C'est huit parents que je mets dans la chnoute. Claudia Beaudin, directrice du CPE L'Attrait mignon, à Longueuil Mme Beaudin dit avoir commencé à recenser des cas problématiques dans son CPE, surtout en milieu familial (le CPE est aussi un bureau coordonnateur pour des places en milieu familial). Enfants retirés Dans plusieurs régions, comme l'Estrie, la Mauricie ou la Capitale-Nationale, des directions de services de garde confirment avoir des ententes avec des parents titulaires d'un permis ouvert. Dans un cas, un service de garde à Sherbrooke doit retirer 17 enfants. À Québec, une employée d'une garderie subventionnée, elle-même détentrice d'un permis de travail ouvert, a appris que sa fille perdrait sa place. « Je suis adjointe administrative. Donc, le bras droit de la directrice… Dans deux semaines, je ne sais pas ce qu'il advient de ma fille. Et pour le coup, moi, il va falloir que je trouve un emploi mieux rémunéré pour payer une garderie non subventionnée », a confié cette femme, qui a demandé à ne pas être nommée pour ne pas identifier la garderie où elle travaille. Partout, les gestionnaires affirment avoir agi de bonne foi. « On a tenté à plusieurs reprises d'avoir des réponses pour voir où on s'en allait avec ça. Puis, on a travaillé avec les réponses qu'on a obtenues. Moi, j'ai des directions qui sont fâchées et qui disent : qui est pénalisé pour ça ? Ce sont les parents », explique Élise Paradis, directrice du Regroupement des CPE des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches. Dans une réponse écrite à nos questions, le ministère de la Famille affirme qu'« il n'y a pas eu de changement récent dans les règles ». Le Règlement sur la contribution réduite, en vigueur depuis 2006, « n'a jamais été modifié », précise-t-on. Le Ministère ajoute qu'il considère qu'il s'agit « d'une erreur de bonne foi » et n'a pas l'intention de réclamer rétroactivement les subventions versées, ni aux parents ni aux services de garde. Directives contradictoires Mais sur le terrain, plusieurs gestionnaires affirment que le gouvernement lui-même leur avait donné des indications contraires. « Le 28 août 2015, le ministère de la Famille nous avait transmis un courriel officiel demandant d'appliquer d'une façon flexible l'article 15 du Règlement sur la contribution réduite », rappelle Daphné Desrochers-Longchamps, directrice du bureau coordonnateur des Hautes-Marées, à Québec. Cette directive permettait alors l'admissibilité à la contribution réduite pour les titulaires de permis ouverts, à quelques exceptions près, dit-elle. « Jusqu'en mars 2025, les agents aux renseignements nous ont dit que les permis de travail ouverts, c'était toujours accepté. Et là, on a reçu un courriel officiel du Ministère disant que, non, non, ce n'est pas permis. Et c'est écrit comme si on avait fait une faute. » Si le Ministère veut qu'on applique la règle, on va l'appliquer, mais on va l'appliquer à partir du moment où on a été informés. Daphné Desrochers-Longchamps, directrice du bureau coordonnateur des Hautes-Marées, à Québec Dans ce secteur de Sainte-Foy–Sillery, l'un des plus multiculturels de la Capitale-Nationale, l'équipe a déjà analysé 70 dossiers. Résultat : « Si j'applique la règle du Ministère telle quelle, j'ai 45 cas où il faudrait que je dise à des parents : désolée, vous n'avez plus accès, constate-t-elle. Et il me reste 30 dossiers à analyser. » Entre-temps, les directions de services de garde tentent de voir si certains parents peuvent régulariser leur dossier – par exemple, si l'autre parent détient un permis de travail fermé. Mais avec un délai imposé de seulement 14 jours, la tâche est ardue, surtout en pleine période estivale. « Ça n'a pas d'allure », tranche Claudia Beaudin. Elle insiste sur les conséquences humaines : « Moi, je pense vraiment aux enfants. Ce sont des enfants qui sont habitués, qui ont une routine dans un lieu qu'ils aiment, avec des adultes qu'ils connaissent. C'est sécurisant. Et là, du jour au lendemain, on leur enlève leur service de garde. Et il y a des parents qui ne pourront plus aller travailler », conclut-elle.


Le Parisien
11-07-2025
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- Le Parisien
Oublié dans la voiture, un garçon de 5 ans que sa mère pensait avoir déposé à la garderie meurt de chaud
Un oubli fatal. Un petit garçon de 5 ans est mort mercredi 9 juillet après avoir été oublié quasiment toute une journée par sa mère dans une voiture restée en plein soleil, sur le parking d'une garderie de San Antonio (États-Unis), rapportent plusieurs médias américains, dont ABC News . La mère de l'enfant, âgée de 22 ans, a déclaré aux enquêteurs qu'elle pensait l'avoir déposé à la garderie où il était régulièrement gardé, avant de se rendre à son travail situé à proximité vers 8 heures du matin. Lorsqu'elle a quitté son travail, vers 16h30, elle s'est rendue à la garderie pour récupérer son fils, mais le personnel lui a indiqué qu'elle n'avait jamais déposé son fils. « C'est à ce moment-là qu'elle a réalisé qu'elle l'avait laissé dans le véhicule », a déclaré la police dans un communiqué. Prise de panique, elle s'est précipitée vers son véhicule et à découvert son fils inconscient , toujours attaché dans son siège auto. Rapidement arrivés sur les lieux, les secours n'ont pu que constater le décès de l'enfant. Les policiers, qui se sont également rendus sur place, enquêtent pour déterminer si la mort de l'enfant est accidentelle ou criminelle. Ce jeudi, aucune arrestation n'avait été effectuée. Ce jour-là, la température était de 26 °C dès le matin et a atteint les 32 °C en journée, selon le National Weather Service . Avec une telle chaleur, la température à l'intérieur d'une voiture peut atteindre 42 °C dans les 10 premières minutes et 54 °C au bout d'une heure. « C'est une situation extrêmement tragique », a déclaré William McManus, le chef de la police de San Antonio. « La famille est profondément bouleversée . Cela nous rappelle avec tristesse qu'il faut toujours vérifier la banquette arrière », a-t-il ajouté. Sur les deux dernières semaines, quatre enfants ont trouvé la mort après avoir été laissés dans une voiture au Texas, selon le décompte de l'association Kids and Car Safety. Chaque année, une quarantaine d'enfants meurent dans de telles conditions aux États-Unis