6 days ago
Dans l'Eure, le musée du landau se cherche un avenir
À Saint-Aubin-de-Scellon (Eure), à la frontière du Calvados, le musée du landau des époux Espaldet est une petite pépite hors du temps, niché au fond de leur jardin. Riche de plus de 380 pièces glanées à travers le pays depuis presque 30 ans, cette collection unique remonte jusqu'à Napoléon III et évoque la petite et la grande histoire de la France. « En 1936, il y avait des modèles qui s'accrochaient derrière les vélos. C'était la découverte des congés payés et des vacances », raconte Florence Espaldet qui a pour chaque modèle, restauré par ces deux passionnés, une anecdote ou une petite histoire. Pour son film « Adèle Blanc-Sec », le réalisateur Luc Besson est même venu en emprunter deux.
Seulement voilà, les années passent, « et nous ne rajeunissons pas », sourit la retraitée de 79 ans qui, avec son mari Pierre, 83 ans, longtemps maire de son village, aimerait pouvoir passer la main : « Pour l'instant tout va bien, mais assurer les visites et entretenir le musée demande du temps et de l'énergie que nous n'aurons pas toujours. »
Où déménager la collection
Ils aimeraient qu'une collectivité locale reprenne le flambeau. « Nous n'en faisons pas une affaire d'argent, puisque nous léguerions l'ensemble de notre collection s'il y avait un lieu pour l'accueillir et continuer à la présenter au public », continue Florence Espaldet.
Elle a notamment reçu le soutien du président de la région Normandie, Hervé Morin, longtemps maire d'Épaignes, une commune voisine. « Il aimerait lui aussi que nos landaus restent dans le coin, mais pour l'instant aucune proposition n'a abouti. » Un temps, le conseil municipal de Thiberville a porté un projet qui pour l'heure est au point mort.
Et à l'heure où les collectivités locales font la chasse aux dépenses superflues, garantir un avenir à ce musée qui n'accueille que quelques centaines de visiteurs chaque année ne semble pas une priorité.