Dernières actualités avec #mafia


La Presse
2 days ago
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Le titre d'avocat de Leonardo Rizzuto suspendu temporairement
Le Barreau du Québec a ordonné jeudi la suspension immédiate, et jusqu'à nouvel ordre, du droit de Leonardo Rizzuto d'exercer la profession d'avocat et de son droit d'utiliser le titre réservé aux membres de l'Ordre. Leonardo Rizzuto, 56 ans, est détenu depuis qu'il a été arrêté le 12 juin, lors de la première rafle de l'enquête Alliance menée dans la foulée des révélations de l'ancien tueur à gages du crime organisé Frédérick Silva. Rizzuto est accusé du meurtre au premier degré de Lorenzo Lopresti, commis en octobre 2011, dans le cadre d'une lutte intestine au sein de la mafia montréalaise. Il est également accusé d'avoir comploté les meurtres de plusieurs autres individus reliés à la mafia, entre 2011 et 2019. Il a plaidé non coupable et est en attente de procès. « Celui-ci [Leonardo Rizzuto] est accusé d'avoir commis un meurtre au premier degré et d'avoir comploté dans le but de commettre des meurtres. La décision du Conseil de discipline, rendue sur le banc le 2 juillet 2025, est exécutoire à compter du même jour. Suivant les conclusions à venir dans le cadre du dossier criminel, le Barreau avisera des développements relatifs à son droit d'exercice », peut-on lire dans un avis publié par le Barreau jeudi. « L'article 122.0.1 [du Code des professions] prévoit que dans les cas d'accusations portées contre un professionnel pour une ou des infractions punissables de cinq ans d'emprisonnement ou plus, un Ordre peut, lorsqu'il est d'avis que celles-ci ont un lien avec l'exercice de la profession, déposer une requête devant le Conseil de discipline afin que le droit de pratique ou d'utiliser le titre réservé aux professionnels de l'accusé soit immédiatement suspendu ou limité de manière provisoire », précise-t-on dans ce même avis. « Le droit de cette personne à effectuer des activités professionnelles a été suspendu », peut-on lire sur le site internet du Barreau du Québec lorsqu'on demande le nom de Leonardo Rizzuto dans le bottin des avocats. Dans un article intitulé Avocat et parrain publié le 20 juin dernier, le chroniqueur de La Presse Yves Boisvert s'était questionné sur le fait que Rizzuto était toujours membre du Barreau malgré l'accusation la plus grave du Code criminel canadien maintenant portée contre lui. Lisez la chronique « Leonardo Rizzuto, avocat et parrain » Dix dernières années mouvementées Leonardo Rizzuto est membre du Barreau depuis 1999. En 2015, il avait été arrêté et accusé de gangstérisme et de possession d'une arme à feu prohibée (trouvée chez lui) à la suite de son arrestation dans une importante enquête baptisée Magot-Mastiff et par laquelle la Sûreté du Québec avait décapité une alliance mafia-motards-gangs qui dirigeait le crime organisé montréalais depuis la mort du parrain et père de Leonardo, Vito Rizzuto, en décembre 2013. Mais il avait ensuite bénéficié d'un arrêt des procédures, car le mandat qui a mené à la perquisition à sa résidence était notamment basé sur des conversations captées dans la salle de conférence de l'ancien criminaliste Loris Cavaliere et qui avaient été déclarées illégales par un juge. Leonardo Rizzuto est considéré par la police comme le cochef, avec Stefano Sollecito, du clan sicilien de la mafia montréalaise. Il a été blessé par balles dans une spectaculaire tentative de meurtre survenue sur l'autoroute 440, à Laval, en mars 2023. Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@ ou écrivez à l'adresse poste de La Presse.


Le Figaro
2 days ago
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Corse : la police judiciaire pointe «l'emprise de type mafieux» de 20 bandes criminelles
En Corse, 20 équipes criminelles articulées en «deux blocs» exercent une «emprise de type mafieux» en tentant de «dominer les activités légales» les plus juteuses, révèle une note de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) consultée par l'AFP. Cette fiche confidentielle, rédigée en 2025 par le service information, renseignement et analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) de la DNPJ et révélée par Le Monde, précise que «la majorité» de ces 20 bandes criminelles «ont pénétré les secteurs politiques, sociaux et économiques de l'île, et cherchent à dominer les activités légales qui leur semblent les plus lucratives» : BTP, immobilier, restauration, hôtellerie, ou batellerie. Si ces groupes sont «autonomes», ils «ne fonctionnent pas pour autant de manière isolée», développant «des stratégies d'alliance autour d'intérêts communs qui les conduisent à se rendre des services mutuels» pour «éviter les conflits ouverts», analyse ce document. Pointant un «paysage instable depuis quelques mois», les policiers l'expliquent par «une vaste recomposition bousculant les équilibres locaux et laissant craindre une escalade des tensions» dans l'île, où sept homicides dont six règlements de compte ont été commis depuis le début de l'année. Publicité Deux blocs identifiés Deux blocs majeurs sont identifiés, «ce qui pourrait constituer les prémices d'un nouvel équilibrage», écrivent-ils. D'un côté, la bande criminelle du Petit Bar, dont le noyau dur vient d'être condamné à Marseille à des peines de 10 à 13 ans de prison, «reste très influente, à la tête d'une manne financière conséquente». Elle «dispose de nombreuses connexions dans les milieux politiques et économiques et a développé des ramifications en France et à l'étranger». Le «Petit Bar» est considéré comme allié à des «mafionalistes», néologisme mêlant mafia et nationalistes, dont la tête serait Pierre Paoli en Corse-du-Sud. Chef présumé du mouvement clandestin FLNC UC (Front national de libération corse Union des combattants) pour la Corse-du-Sud et aujourd'hui cadre du parti indépendantiste Nazione, Pierre Paoli serait, selon le Sirasco, à la tête de «l'une des équipes les plus puissantes actuellement», cherchant «à dominer certains secteurs (BTP, restauration) par des méthodes illégales». «Vendetta» Ce premier bloc est également composé des équipes criminelles baptisées du nom de leurs chefs locaux présumés : Lucchini, Pantalacci, Carboni et Costa. L'ancien militant indépendantiste Alain Lucchini est ainsi présenté comme le «patron occulte de la chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio» mais «suffisamment discret pour ne pas être trop inquiété judiciairement». Originalité de ce premier bloc, Yassine Akhazzane, incarcéré avec une vingtaine de condamnations à son casier, serait parvenu «à constituer la première équipe du banditisme insulaire construite autour d'individus issus de la communauté maghrébine et des gens du voyage». Son groupe, qui a étendu «son influence de Propriano à Ajaccio», «pourrait profiter des connexions de Yassine Akhazzane avec les milieux marseillais et niçois pour poursuivre son développement», «notamment la DZ Mafia », note le Sirasco. Face à eux, dans l'autre alliance d'équipes criminelles, figurent les clans Mattei, Luciani, Sisti, Germani et Codaccioni. En Haute-Corse, le clan Mattei, bien connu depuis des décennies pour sa «vendetta historique» avec la famille Costa, est présenté comme «l'une des équipes les plus puissantes du moment», en particulier dans les stupéfiants. Cette note ayant été rédigée il y a plusieurs mois, elle ne prend pas en compte le possible affaiblissement de la bande par une série d'arrestations de ses membres, fin juin, dans l'enquête sur l'assassinat, en janvier, de Camille Orsoni, considéré comme proche des Costa. Autre allié de ce second bloc, la bande dite des «Africains», surnommés ainsi pour leur lien entre le Gabon et la Corse, autour de l'homme d'affaires corse Michel Tomi. Dirigée par Jean-Luc Codaccioni junior, dont le père a été tué dans le double assassinat de Bastia-Poretta en décembre 2017, cette bande «dispose d'une surface financière considérable qui lui permet de sous-traiter à des hommes de main l'exécution de contrats portant sur des projets criminels», précise le Sirasco. Publicité Codaccioni junior poursuivrait «une vendetta» contre «l'alliance Guazzelli-Michelosi-Mariani» qui a été condamnée pour l'assassinat de son père. «Les Africains» chercheraient aussi à «s'établir en Balagne» (nord-ouest), où une série d'incendies criminels a visé récemment des bateaux de promenade en mer, avance cette note du renseignement.


La Presse
3 days ago
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Accablé par la maladie, Stefano Sollecito demande sa liberté provisoire
C'est un proche de Stefano Sollecito qui a soulevé ce dernier de son fauteuil roulant, et qui l'a aidé à s'assoir dans l'auto-patrouille du SPVM, le matin de son arrestation, le 12 juin dernier. Stefano Sollecito, cochef du clan des Siciliens de la mafia montréalaise, arrêté le 12 juin dernier durant la rafle policière réalisée dans la foulée des révélations de l'ancien tueur à gages du crime organisé Frédérick Silva, et détenu depuis à l'Établissement de détention Rivière-des-Prairies, demande à pouvoir retourner chez lui en attendant la suite des procédures. Sollecito, 57 ans, est accusé, avec d'autres, du meurtre au premier degré de Lorenzo Lopresti, commis en octobre 2011, dans le cadre d'une guerre intestine entre clans de la mafia. Il est également accusé d'avoir comploté les meurtres de plusieurs autres individus reliés à la mafia, dans le cadre de ces mêmes conflits qui se sont prolongés sur plusieurs années. Dans une requête déposée en Cour supérieure dont La Presse a obtenu copie, Sollecito décrit ce que serait sa vie au quotidien, lui qui souffre depuis une dizaine d'années d'un cancer qui ne cesse de progresser et qui a, dit-il, provoqué de graves problèmes de santé qui l'obligent aujourd'hui à se déplacer en fauteuil roulant. Assisté par des codétenus « Il doit prendre des médicaments quotidiennement. Il a de multiples rendez-vous avec différents médecins. Il ne peut pas s'allonger sur le dos. Le requérant est fortement limité dans ses mouvements [...] Depuis son incarcération, il reçoit l'aide de codétenus pour le soulever [...] Il souffre constamment et ne peut rester assis dans son fauteuil roulant pendant de longues périodes. Lorsqu'il n'est pas dans son fauteuil, il est alité », écrivent notamment ses avocats, Me Laurence Juillet et Me Giuseppe Battista, dans la requête d'une dizaine de pages. Ceux-ci soulignent également les nombreux rendez-vous médicaux et chirurgies à venir, ainsi que l'assistance et les soins constants dont il a besoin. « Ses problèmes de santé nécessitent une prise en charge constante par de nombreux professionnels de la santé. Une intervention chirurgicale est prévue cet été. Il est suivi notamment par un cardiologue, un oncologue et un neurologue. Il doit être suivi régulièrement par des physiothérapeutes et des ergothérapeutes. Avant son incarcération, il se rendait dans une clinique pour des séances thérapeutiques une à deux fois par semaine ». « Il a besoin de l'assistance quotidienne d'au moins deux personnes. Sa famille a engagé trois femmes pour s'occuper de lui, en rotation, sept jours sur sept. Il devrait intégrer un programme de réadaptation cet été », ajoutent ses avocats. Détention domiciliaire demandée « Depuis son incarcération, je suis extrêmement inquiète pour lui et je suis préoccupée par une possible détérioration de son état de santé. Sa situation nécessite des appels téléphoniques et des échanges de courriels quotidiens avec la prison », affirme une proche dans une déclaration assermentée qui accompagne la requête de Sollecito. « Le centre de détention a exprimé des inquiétudes quant à l'incompatibilité de son état de santé avec les conditions de détention et craint de ne pas pouvoir répondre à ses besoins médicaux », écrivent Me Juillet et Me Battista, qui annoncent que leur client accepte de se soumettre à de sévères conditions si sa requête de libération provisoire est accueillie. Ainsi, un important montant sera déposé en tant que caution. Stefano Sollecito s'engage à déposer son passeport au greffe, à demeurer à sa résidence 24 heures sur 24, sept jours sur sept, sauf pour ses rendez-vous médicaux, à posséder un seul téléphone cellulaire, à fournir son registre d'appels sur demande, à fournir toute preuve de rendez-vous médicaux et à porter un bracelet GPS. Une proche s'engage également à déménager chez lui pour l'assister, mais également pour le surveiller. Du déjà vu durant la COVID-19 « Son état de santé est un élément supplémentaire qui devrait convaincre le tribunal qu'il respectera ses conditions de libération ; dans son état actuel, il ne peut quitter son domicile que pour des rendez-vous médicaux, et il est plus que spéculatif de déduire qu'il serait en mesure de se livrer à des activités criminelles », plaident ses avocats, exposant leurs arguments. « Le requérant soutient qu'un citoyen bien informé, pleinement conscient des risques que son incarcération représente pour sa santé, ne perdrait pas confiance dans l'administration de la justice en raison de sa mise en liberté provisoire ». « Cette approche a été appliquée, quoique non automatiquement, pendant la pandémie de COVID-19, notamment dans les cas où l'accusé présentait un problème de santé vulnérable ». La confiance du public dans le système judiciaire peut être réciproque. Il se pourrait que la détention d'une personne, surtout face à des difficultés importantes résultant de problèmes de santé graves, soit ce qui choquerait un membre du public raisonnablement informé », infèrent-ils notamment. Dans sa requête, Sollecito fait aussi valoir qu'il a deux antécédents judiciaires qui datent de plus de 20 ans et qui n'ont rien à voir avec les accusations actuelles, des condamnations pour complot de distribution de drogues et possession d'une arme à feu, et qu'il n'a jamais été condamné pour avoir brisé des conditions. Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@ ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.