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Corse : la police judiciaire pointe «l'emprise de type mafieux» de 20 bandes criminelles

Corse : la police judiciaire pointe «l'emprise de type mafieux» de 20 bandes criminelles

Le Figaro2 days ago
En Corse, 20 équipes criminelles articulées en «deux blocs» exercent une «emprise de type mafieux» en tentant de «dominer les activités légales» les plus juteuses, révèle une note de la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) consultée par l'AFP. Cette fiche confidentielle, rédigée en 2025 par le service information, renseignement et analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) de la DNPJ et révélée par Le Monde, précise que «la majorité» de ces 20 bandes criminelles «ont pénétré les secteurs politiques, sociaux et économiques de l'île, et cherchent à dominer les activités légales qui leur semblent les plus lucratives» : BTP, immobilier, restauration, hôtellerie, ou batellerie.
Si ces groupes sont «autonomes», ils «ne fonctionnent pas pour autant de manière isolée», développant «des stratégies d'alliance autour d'intérêts communs qui les conduisent à se rendre des services mutuels» pour «éviter les conflits ouverts», analyse ce document. Pointant un «paysage instable depuis quelques mois», les policiers l'expliquent par «une vaste recomposition bousculant les équilibres locaux et laissant craindre une escalade des tensions» dans l'île, où sept homicides dont six règlements de compte ont été commis depuis le début de l'année.
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Deux blocs identifiés
Deux blocs majeurs sont identifiés, «ce qui pourrait constituer les prémices d'un nouvel équilibrage», écrivent-ils. D'un côté, la bande criminelle du Petit Bar, dont le noyau dur vient d'être condamné à Marseille à des peines de 10 à 13 ans de prison, «reste très influente, à la tête d'une manne financière conséquente». Elle «dispose de nombreuses connexions dans les milieux politiques et économiques et a développé des ramifications en France et à l'étranger».
Le «Petit Bar» est considéré comme allié à des «mafionalistes», néologisme mêlant mafia et nationalistes, dont la tête serait Pierre Paoli en Corse-du-Sud. Chef présumé du mouvement clandestin FLNC UC (Front national de libération corse Union des combattants) pour la Corse-du-Sud et aujourd'hui cadre du parti indépendantiste Nazione, Pierre Paoli serait, selon le Sirasco, à la tête de «l'une des équipes les plus puissantes actuellement», cherchant «à dominer certains secteurs (BTP, restauration) par des méthodes illégales».
«Vendetta»
Ce premier bloc est également composé des équipes criminelles baptisées du nom de leurs chefs locaux présumés : Lucchini, Pantalacci, Carboni et Costa. L'ancien militant indépendantiste Alain Lucchini est ainsi présenté comme le «patron occulte de la chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio» mais «suffisamment discret pour ne pas être trop inquiété judiciairement». Originalité de ce premier bloc, Yassine Akhazzane, incarcéré avec une vingtaine de condamnations à son casier, serait parvenu «à constituer la première équipe du banditisme insulaire construite autour d'individus issus de la communauté maghrébine et des gens du voyage». Son groupe, qui a étendu «son influence de Propriano à Ajaccio», «pourrait profiter des connexions de Yassine Akhazzane avec les milieux marseillais et niçois pour poursuivre son développement», «notamment la DZ Mafia », note le Sirasco.
Face à eux, dans l'autre alliance d'équipes criminelles, figurent les clans Mattei, Luciani, Sisti, Germani et Codaccioni. En Haute-Corse, le clan Mattei, bien connu depuis des décennies pour sa «vendetta historique» avec la famille Costa, est présenté comme «l'une des équipes les plus puissantes du moment», en particulier dans les stupéfiants. Cette note ayant été rédigée il y a plusieurs mois, elle ne prend pas en compte le possible affaiblissement de la bande par une série d'arrestations de ses membres, fin juin, dans l'enquête sur l'assassinat, en janvier, de Camille Orsoni, considéré comme proche des Costa.
Autre allié de ce second bloc, la bande dite des «Africains», surnommés ainsi pour leur lien entre le Gabon et la Corse, autour de l'homme d'affaires corse Michel Tomi. Dirigée par Jean-Luc Codaccioni junior, dont le père a été tué dans le double assassinat de Bastia-Poretta en décembre 2017, cette bande «dispose d'une surface financière considérable qui lui permet de sous-traiter à des hommes de main l'exécution de contrats portant sur des projets criminels», précise le Sirasco.
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Codaccioni junior poursuivrait «une vendetta» contre «l'alliance Guazzelli-Michelosi-Mariani» qui a été condamnée pour l'assassinat de son père. «Les Africains» chercheraient aussi à «s'établir en Balagne» (nord-ouest), où une série d'incendies criminels a visé récemment des bateaux de promenade en mer, avance cette note du renseignement.
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Le Parisien

timean hour ago

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À moins d'un an de l'échéance, les élections municipales commencent à être dans toutes les têtes. C'était, en tout cas, l'un des sujets abordés par Annie Genevard, ministre de l'Agriculture , sur France 3 ce dimanche midi. Et sur ce point, celle qui a la double casquette de membre du gouvernement Bayrou et de présidente de la commission nationale d'investiture des Républicains privilégie plutôt la seconde. À ses yeux, « les municipales n'obéissent pas aux mêmes règles que des élections nationales ». En clair, le LR veut présenter des candidatures uniques pour les élections de 2026 . « Nous n'aurons pas d'accord de parti au niveau national », a clarifié Annie Genevard sur France 3 ce dimanche, apportant tout de même une nuance dans les « situations locales », par exemple dans les cas où les « élus LR sont déjà aux responsabilités avec les centristes et que ça fonctionne ». « Nous verrons bien ce qu'il en est au cas par cas, mais notre parti ( Les Républicains ) a vocation à défendre ses positions et à en gagner », a-t-elle insisté, face à un « adversaire principal : la gauche et en particulier l'extrême gauche ». Elle ajoute certains élus écologistes qu'elle juge « bien extrêmes ». Quant à la possibilité d'un accord avec le RN, elle l'a exclu. « On a dit des millions de fois que le RN et LR, ce sont deux choses différentes. Notre formation politique n'est pas soluble dans le RN, pas plus au niveau national qu'au niveau local ». Et même si le parti de droite « ne s'est pas encore prononcé sur le cas niçois », dans cette ville comme ailleurs, les LR ne vont « pas faire alliance avec un parti qui n'attend qu'une chose, notre mort », a assuré la ministre de l'Agriculture. La ville d'Alpes-Maritimes est dirigée par Christian Estrosi, membre du parti d'Édouard Philippe, Horizons. Mais Éric Ciotti, qui a quitté les LR pour se rapprocher du RN avec son parti Union des droites pour la République, pourrait bien s'y présenter également. Interrogée sur ce que déciderait la formation de droite dans un tel cas de figure, Annie Genevard a éludé, martelant simplement que l'objectif était d'être « les plus nombreux possibles dans les conseils municipaux ». Toujours sur le thème d'un rapprochement entre sa formation et celle de Marine Le Pen , Annie Genevard a estimé que le rendez-vous qui s'est tenu en début de semaine entre Nicolas Sarkozy et Jordan Bardella « n'engage absolument pas les LR », puisque l'ancien chef d'État s'est « retiré de la vie politique ».

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Le choc a été particulièrement violent si l'on en juge par les images vidéo qui tournent sur les réseaux sociaux, où l'on voit une voiture noire très abîmée, pare-brise en miettes devant un bus RATP de la ligne 75 (Porte de Pantin-Panthéon), tous deux immobilisés sur le trottoir. L'accident qui s'est produit vendredi 4 juillet, vers 23 heures, rue Honoré-d'Estienne-d'Orves à Pantin , a fait trois blessés. Les victimes sont trois jeunes gens qui étaient à bord du véhicule léger et qui souffrent de contusions et d'une fracture pour l'un d'entre eux. Ils ont été transportés vers les hôpitaux de la Roseraie à Aubervilliers et d'Avicenne, à Bobigny. Leur pronostic vital n'a pas été engagé. Après la collision, le chauffeur du bus a passé un test d'alcoolémie qui s'est révélé positif, nous a confirmé ce dimanche la RATP, qui a ouvert une enquête. Pour l'heure, la Régie n'a pas donné d'indications sur le taux. Le machiniste « a immédiatement été pris en charge par son encadrement et retiré de la conduite », ajoute l'exploitant, précisant « qu'une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu'à la révocation de l'agent va être engagée ». La RATP rappelle « pratiquer la tolérance zéro », concernant la consommation d'alcool et de stupéfiants et mène régulièrement, auprès de ses conducteurs, des contrôles d'imprégnation alcoolique, des contrôles salivaires de stupéfiants. Lors de leur formation initiale, les machinistes sont d'ailleurs sensibilisés au sujet par des experts de la Préfecture de Police de Paris et des spécialistes internes de la prévention dont les médecins du travail. Toujours selon les premiers éléments de la RATP sur les circonstances, la « voiture aurait forcé le passage à une intersection marquée par un stop », avant d'être percutée par le bus. Le parquet n'a pas été en mesure de confirmer cette version ce dimanche.

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