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« Un choc à digérer » : Mekies, nouveau patron de Red Bull, rend hommage à Horner
« Un choc à digérer » : Mekies, nouveau patron de Red Bull, rend hommage à Horner

L'Équipe

time4 days ago

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« Un choc à digérer » : Mekies, nouveau patron de Red Bull, rend hommage à Horner

Nouveau patron de Red Bull, le Français Laurent Mekies a eu, devant la presse, un mot pour son prédécesseur Christian Horner, limogé début juillet. L'arrivée de Laurent Mekies, nommé pour remplacer Christian Horner à la tête de Red Bull, était guettée par les photographes jeudi. Vendredi, c'étaient aux journalistes de surveiller de près les premiers mots du Français. Rien d'exceptionnel, malgré trente minutes de questions non-stop au malheureux qui a subi avec le sourire le roulement d'interrogations. « Il est assez novice, mais c'est excitant » : Max Verstappen élogieux sur le nouveau patron de Red Bull Laurent Mekies « Lorsqu'Oliver (Mintzlaff) et Helmut (Marko) m'ont appelé, j'ai été surpris comme vous. Je leur ai demandé quelques heures de réflexion et puis j'ai réfléchi, a-t-il raconté. Lorsqu'on vous propose de diriger une écurie aussi prestigieuse, cela ne se refuse pas. Lorsqu'on rentre à l'usine, on est saisi par la collection de trophées à l'accueil. Cela fait deux semaines que je suis à Milton Keynes et que j'essaie de rencontrer le plus de gens possibles. Ce fut bien évidemment un choc à digérer de voir Christian (Horner) partir, mais j'ai très vite senti que tout le monde voulait se remettre au travail. Parce qu'ici on aime gagner. Christian a joué un rôle important dans mon retour au sein de la famille Red Bull (après les années passées à la FIA puis chez Ferrari). Il a été le premier à m'appeler et m'écrit régulièrement. Les objectifs de Red Bull n'ont pas changé : il faut se battre pour des titres et il n'y a personne qui est assuré de conserver son poste à vie. » Red Bull est entré dans une nouvelle ère après le départ de Christian Horner... et Max Verstappen le vit bien Et pour y arriver, le Français a parfaitement intégré ce qu'il avait à faire : stopper la fuite des cerveaux de Milton Keynes. Il n'a donc cessé de rappeler, combien l'équipe « comptait de talents, prêts à s'engager à 100 %. Mon rôle sera de réduire le bruit autour d'eux et de leur permettre de bosser encore mieux ».

Presse: éviction du directeur du groupe Sud Ouest, qui ira aux prud'hommes
Presse: éviction du directeur du groupe Sud Ouest, qui ira aux prud'hommes

Le Figaro

time4 days ago

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Presse: éviction du directeur du groupe Sud Ouest, qui ira aux prud'hommes

Le directeur général de GSO, maison-mère du quotidien régional Sud Ouest, a été révoqué vendredi en raison de «performances pas au niveau» et d'un management jugé conflictuel selon une source proche de la direction, une éviction qu'il dit vouloir contester aux prud'hommes. Nicolas Sterckx, âgé de 60 ans et à la tête du Groupe Sud Ouest (GSO) depuis 2022, a été licencié mi-juillet pour «faute grave», puis révoqué de son mandat vendredi matin en conseil d'administration, a-t-on appris auprès de l'intéressé et de plusieurs sources. «Il y a eu une longue dégradation des rapports entre l'actionnaire et le directeur général, qui sont la conséquence de performances pas au niveau (...) de ce qu'il avait promis», a déclaré à l'AFP une source proche de la direction, faisant également état d'un management «crispant». Publicité Nicolas Sterckx a notamment conduit une diversification du groupe et mené un plan de départs volontaires d'environ 80 emplois, dont 18 journalistes, qui a provoqué une courte grève de la rédaction. David Patsouris, délégué du Syndicat national des journalistes (SNJ), a évoqué un «dialogue social extrêmement difficile» et des «budgets irréalistes sur le plan publicitaire». L'élu a néanmoins salué le ralentissement de l'érosion des ventes de l'édition papier du journal, «quelque peu freinée». Absent depuis début avril pour cause d'arrêt-maladie lié à «un burn-out», Nicolas Sterckx a dénoncé auprès de l'AFP des «procédés abjects» et assuré vouloir contester son licenciement aux prud'hommes. «Un plan de départ, ça ne plaît jamais», s'est-il défendu au sujet de son management, réfutant de «toute (sa) force» le terme de «faute grave». «Je comprends qu'après avoir restructuré une boîte, on ait envie de changer de capitaine», a-t-il déclaré. Le quotidien Sud Ouest, diffusé à 177.000 exemplaires par jour en 2024 selon l'ACPM/OJD, emploie environ 700 salariés dont 230 journalistes. GSO va désormais être dirigé par Olivier Cotinat, président du conseil d'administration qui assurera aussi le poste de directeur général. «Il a des fonctions pour l'instant temporaires», souligne David Patsouris du SNJ, qui s'attend à la nomination prochaine d'un nouveau DG. Quant à la direction de la Sapeso, société éditrice de Sud Ouest incluant sa régie, elle sera assurée par Christophe Galichon, actuel secrétaire général de GSO. La Sapeso a essuyé en 2024 une perte de 2,5 millions d'euros, tandis que GSO, qui chapeaute aussi d'autres quotidiens régionaux (Charente Libre...) et des filiales audiovisuelles ou événementielles, se dit rentable.

« L'ambition, c'est vachement bien ! » : Franck Riboud, président de l'Amundi Evian Championship et ex-PDG de Danone, confie sa passion intime pour le sport et les sportifs
« L'ambition, c'est vachement bien ! » : Franck Riboud, président de l'Amundi Evian Championship et ex-PDG de Danone, confie sa passion intime pour le sport et les sportifs

L'Équipe

time7 days ago

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« L'ambition, c'est vachement bien ! » : Franck Riboud, président de l'Amundi Evian Championship et ex-PDG de Danone, confie sa passion intime pour le sport et les sportifs

L'ancien PDG de Danone et président du Majeur d'Évian Franck Riboud a toujours entretenu un lien particulier avec le sport, qui a guidé sa vie. Et avec les athlètes, des références pour lui en matière de management. Malgré sa casquette et ses lunettes noires, Franck Riboud (69 ans) ne passe pas inaperçu. Spectateurs, VIP ou joueuses de l'Amundi Evian Championship, tous interpellent affectueusement l'ancien PDG de Danone. Il a fait du tournoi de golf féminin, né en 1994 à l'initiative d'Antoine Riboud, son père et précieux modèle, une référence : c'est l'un des cinq Majeurs féminins. Admiratif des sportifs qu'il a accompagnés jusqu'au sommet ou soutenus dans l'ombre, il conserve avec eux une relation étroite et l'estime qu'il leur porte dépasse celle qu'il a pour ses relations d'affaires. « Quelle relation entretenez-vous avec le sport ?Durant toute ma vie, ma pratique personnelle, mes rencontres avec les sportifs, le choix de certains sports m'ont mis sur des trajectoires qui ne seraient jamais arrivées sans lui. J'avais un père passionné. Il nous expliquait : "Le sport, c'est bien, mais on fait de la compétition, sinon, ça s'appelle prendre l'air !". Il fallait gagner ou en tout cas aller au bout de ses moyens et de la performance. ça commençait par les compétitions avec mes frères, mes cousins. De facto, j'ai toujours été impressionné par les sportifs. J'ai passé des journées à regarder les résultats dans les journaux, les images à la télé et maintenant tout ça sur le Net. « La performance, je la vois, mais, surtout, je la respecte » Franck Riboud Quels sports pratiquiez-vous ?J'ai fait l'École polytechnique de Lausanne. À l'époque, j'étais champion du Lyonnais en géant et en slalom. Je faisais des stages chez Annie Famose (double médaillée aux Jeux Olympiques de Grenoble en 1968, argent en géant et bronze en slalom). Mon père était un bon copain du papa de Jean-Claude Killy. Jean-Claude est devenu mon grand frère, mon idole, je le connais depuis mes 5 ans. Après les études, je devais partir aux États-Unis, chez Rossignol, comme ingénieur. Ils ont fermé l'usine et je me suis retrouvé stagiaire au contrôle de gestion de... Panzani ! Au lieu du Vermont, je me suis retrouvé à Voiron. Et en sport, j'ai basculé du ski au tennis et à la planche à voile. C'est comme ça que je suis entré plus tard au conseil d'administration de Quiksilver. Le sport m'a mené partout. Vous avez bâti votre premier cercle dans le sport ?J'ai eu cette chance. En général, quand je trouve quelqu'un sympathique, je veux devenir copain avec lui. Mais au sens fidèle et loyal du terme. C'est comme ça que j'ai accroché avec Zizou (Zinédine Zidane) ou Liza (Bixente Lizarazu). Je n'avais pas envie d'être sur les photos avec eux, ce sont les hommes qui m'intéressent. La performance, je la vois, mais, surtout, je la respecte. Que recherchez-vous à leur contact ?Je veux avoir, avec le sportif, une relation profonde. J'ai toujours eu la volonté d'ouvrir des portes aux gens qui avaient fait "sport" comme études. ça m'impressionne beaucoup plus qu'HEC ou l'ENA ! Je place le grand sportif bien plus haut que les diplômés des grandes écoles. Parce qu'ils exécutent des choses vraiment incroyables avec du travail, du talent, à des âges beaucoup plus avancés. Je n'aime pas la hiérarchisation des talents suivant les diplômes. Je défends plus le travail que l'intelligence, même si les sportifs en ont beaucoup en situation. Le sportif a autant de qualités qu'un étudiant qui bachotte. Il a la pression très jeune, il est face à la performance. Il y a de la responsabilité, pas de tricherie. Et il est seul. On le voit surtout quand il arrête sa carrière. La reconversion est compliquée. En quoi peuvent-ils être des références en management ?Ils savent accepter et gérer l'échec. Le manager va faire des trucs qu'il aura moulinés avant, mais il assumera plus rarement l'échec. Le sport, paf ! Tu prends direct ! Le sportif peut dire aux médias "Il y a des choses positives dans cette défaite...", mais le soir, devant son miroir, il sait qu'il a planté et il doit rebondir sur la prochaine épreuve. Le manager devrait avoir plus souvent cette réflexion, que ça ne soit pas seulement la faute de ses équipes, de la concurrence ou du marché... « Un jeu de Lego. C'est comme ça que je considère la vie » Il y a des parallèles évidents entre l'entreprise et le sport ?Oui, et quand on confronte les deux, c'est passionnant. À Clairefontaine, un jour où j'intervenais avec Aimé Jacquet, devant des sportifs en reconversion comme Lolo (Laurent Blanc), Bogho (Alain Boghossian), ils nous posaient des questions qui prenaient un autre sens à travers nos réponses. Moi, j'étais dans l'entreprise, le management et Aimé dans son contexte sportif. On était chacun dans notre couloir, mais c'était génial. J'ai fait pareil avec Michel (Platini) à l'UEFA. On était dans la confrontation d'expériences, de ces deux mondes qui sont riches et complémentaires. Je l'avais aussi découvert en tant que DG d'Évian. J'ai eu la chance d'y arriver en 1992 grâce à Jean-Claude (Killy) où on est naturellement devenu partenaires des Jeux. Jean-Claude, pour moi, est un exemple absolu de résultats, de reconversion, d'exécution. Il m'a initié à beaucoup de choses. Sa vie est un livre. Et la vôtre ?Un jeu de Lego (rires) ! C'est comme ça que je considère la vie. J'ai rencontré des tas de gens, Killy, Platini, Zidane, Jacques (Bungert, vice-président du tournoi) et un jour, tu alignes les planètes. Mon père m'a toujours appris à raisonner en tiroirs. On regarde, on observe, et il faut savoir considérer et s'occuper de tout le monde. Dans mes Lego, j'ai la chance d'avoir eu quelques pièces intéressantes. « Je dis souvent à Zizou qu'il me doit sa carrière ! » C'est-à-dire ?Vers 35 ans, mon père me demande de rencontrer Gianni Agnelli. Danone était sur le maillot de la Juventus. La veille de cette rencontre, je révise, j'apprends tous les chiffres de Danone. J'arrive dans son appartement parisien. (Il prend l'accent anglo-italien : "Franck, J'ai deux questions. Vous aimez l'argent ?" Surpris, je ravale ma salive : "Oui, mais il n'y a pas que ça dans la vie". Quelle est la seconde ?"Vous savez que j'ai la Juve. Il vaut mieux que j'achète Dugarry ou Zidane ou bien les deux ?" Je lui réponds cash : "Zidane !" (Il se marre) C'est pour ça que je dis souvent à Zizou qu'il me doit sa carrière ! Il y a un peu de vrai aussi, plus tard, pour sa reconversion ?Non. Nous sommes surtout devenus potes. Un jour, à Évian, je lui demande ce qu'il va faire après le foot. Il me répond : "Rien". Je lui dis que "ne rien faire est impossible. Je te prends avec moi chez Danone. Je te fais un contrat de quatorze ans." Ce n'était même pas une question d'argent. Ni pour lui ni pour moi. C'était le départ de la Danone Nations Cup, notre Coupe du monde pour les enfants de 10 à 12 ans. Puis on est allés voir (Muhammad) Yunus, prix Nobel de la Paix (en 2006), qui avait créé le microcrédit au Bangladesh. Zizou a commencé ainsi à monter son propre jeu de Lego. À Evian, pendant le tournoi, on a lancé un match de foot avec les golfeuses, les caddies et des copains footeux dont Zizou. Laura Davies (4 victoires en Majeurs) ne croyait pas que le vrai Zidane était en face. Elle lui a pincé la joue pour voir si c'était le vrai ! Mélanger les mondes, j'aime ça, ! De là, sort la richesse. J'ai quatre enfants. Deux ont fait du sport de haut niveau, en foot et en golf. Ils ont pu étudier aux États-Unis grâce au sport universitaire. Quelle est la différence ?Une faculté américaine est avant tout une marque. Et une marque, il faut en faire la promotion. Tiger Woods à Stanford, ça fait partie de la marque. C'est aussi vrai pour l'étudiant de l'équipe de tennis ou de basket. En France, le jeune sportif n'est pas aussi valorisé que celui qui fait une classe préparatoire. Il y a une notion de risques là-dedans. Les parents sont plus rassurés si leur fils fait une grande école. C'est culturel. En France, on n'a rarement - ou jamais - mis le sport en avant dans les études. Aux États-Unis, avoir une équipe très forte dans une université est valorisant pour le drapeau, la marque. En France, le sportif qui veut aussi étudier à un très bon niveau saute souvent dans le vide. Je l'ai vu avec mes enfants... Quand on parle de sport à l'école en France, on parle d'éducation physique. Il n'y a pas un coefficient 6 au bac par exemple. C'est une matière "en plus", au cas où, pour grignoter quelques points... Franck Riboud : « Il faut développer la pratique du golf par les jeunes » Avec le Majeur d'Évian, vous vous battez aussi pour le sport féminin ?En 1994, quand on a lancé le tournoi avec mon père, beaucoup de gens étaient dubitatifs. On l'a fait autour de trois piliers : 1. Le sport féminin, avec la volonté qu'elles gagnent leur vie ; 2. La transition écologique de manière pragmatique ; 3. La redistribution. Comme dans l'entreprise, on a créé "l'intéressement" et la "participation". Au-delà de la dotation du tournoi (8 M$, 6,8 M€), on reverse par exemple une partie nos recettes vers les jeunes à travers notre "Galaxie", qui comprend l'Amundi Evian Kids Cup, la Junior Cup ou l'Evian Showcase à Las Vegas. On y sponsorise un tournoi qui permet à de jeunes Françaises et Français d'être mis en vitrine devant tous les coaches des universités américaines. On offre également des bourses en France. On aide aussi une quinzaine de néo-pros filles et garçons. « Vous connaissez des sportifs qui n'ont pas dit, un jour, vouloir être champion du monde ? Sauf qu'en France, quand un jeune le dit, on pense qu'il a le boulard ! » Pourquoi cet engagement ?On ne l'a jamais fait pour défendre une cause. Des réactions naturelles se sont enchaînées. On est venus au tournoi féminin parce que mon père avait embauché comme directrice à Évian une jeune fille de 23 ans, très bonne golfeuse, Valérie Pamard. Elle sortait d'UCLA. On a lancé un Pro-AM féminin puis l'engagement avec une marque comme Évian et la puissance de feu du groupe Danone nous ont permis de grandir. Quand on voit certaines affiches d'il y a vingt ans, avant de devenir un Grand Chelem, cela paraît totalement désuet mais on en était super fiers ! C'est là qu'on a appris. On est devenu l'un des plus grands tournois au monde en regardant toujours comment progresser. (Il s'arrête.) En termes de management en France, il y a une phrase catastrophique... Laquelle ?Vous devez vous fixer des objectifs accessibles. Des objectifs accessibles ! C'est catastrophique ! On discute beaucoup des relations parents-enfants dans le sport, car, parfois, les parents pensent avoir un champion à la maison... Mais c'est une chance inouïe qu'ils le pensent ! C'est à partir de 6-7 ans que le gamin doit tout donner au sport auquel il croit. Vous connaissez des sportifs qui n'ont pas dit, un jour, vouloir être champion du monde ? Sauf qu'en France, quand un jeune le dit, on pense qu'il a le boulard ! Mais non, avoir cette mentalité est une chance inouïe. Après, il peut aussi transformer cet état d'esprit dans un métier, une entreprise, dans sa vie. L'ambition, c'est vachement bien ! Je ne connais pas un sportif qui a réussi qui n'était pas ambitieux. Il faut être fier de soi. »

Dix questions à… Martin Brassard
Dix questions à… Martin Brassard

La Presse

time18-07-2025

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Dix questions à… Martin Brassard

Tous les vendredis, un décideur se dévoile dans notre section. Cette semaine, Martin Brassard, PDG d'Héroux-Devtek, répond à nos questions. Est-ce que devenir PDG, ça change une personne ? Non, PDG, c'est juste un titre. Si je suis devenu PDG, je présume que c'est en fonction de la contribution que je pouvais apporter à l'organisation, ça ne change pas une personne, mais ça vient avec de la pression. Un PDG est aussi bon que son équipe et, dans ma carrière, j'ai été privilégié de pouvoir compter sur des gens compétents et dévoués. Et l'important, c'est de créer un environnement où on travaille fort, mais dans lequel on a du plaisir. Qu'est-ce que vous faites quand vous avez besoin de trouver une idée ? Ce sont mes collaborateurs qui me l'ont fait remarquer, je vais prendre un café le matin dans leur bureau pour discuter. On développe ensemble des solutions pour régler une problématique, on vérifie quels sont les meilleurs moyens pour y arriver, on brainstorme, souvent les idées viennent de la discussion. Je l'ai fait aussi avec les membres de mon conseil d'administration, je n'ai jamais hésité à consulter pour avoir le point de vue de gens expérimentés. Comment faites-vous pour vous débrancher ? On ne se débranche jamais complètement, le cerveau pense toujours, mais moi, ce qui me fait décrocher, c'est de passer du temps en famille, j'aime le plein air, le sport, le ski, le golf, sortir de mon environnement habituel. J'ai de bons niveaux de jeu au golf et en ski et je suis quelqu'un d'assez compétitif, parce que tant qu'à faire une activité, aussi bien la faire le mieux possible. Y a-t-il un conseil que vous êtes heureux d'avoir ignoré ? Quand on a gagné le contrat de fabrication des trains d'atterrissage du 777 de Boeing, en 2013, beaucoup de gens de l'industrie nous disaient qu'on n'y arriverait pas, qu'on allait se planter, que c'était trop gros pour nous. Il fallait en livrer plus de cent la première année et on avait deux ans et demi pour se préparer, construire trois usines, monter la chaîne d'approvisionnement. On a été naïfs de prendre ce contrat, mais c'est tout un défi qu'on a relevé et cela a rendu toute l'équipe fière de réussir à fabriquer le plus gros train d'atterrissage au monde. Cela a consolidé la réputation d'Héroux-Devtek dans l'industrie. Que faites-vous pour féliciter ou remercier quelqu'un ? Je dis d'abord et avant tout merci, on ne doit jamais hésiter à le dire. Chaque semaine, régulièrement, je prends le temps de remercier les gens et de leur demander s'ils sont fiers d'eux-mêmes parce que moi, je suis fier d'eux. Combien de temps prenez-vous pour dîner au travail ? Ouf, on fait souvent des dîners de travail sur le coin du bureau, mais on prend aussi le temps d'aller au restaurant. On le fait dans un climat de camaraderie même si on discute de problèmes sérieux. On va souvent dîner à l'extérieur avec mes collaborateurs, on va aussi souper, ça facilite la discussion. L'équipe de Boeing commercial à Seattle ne rate jamais le souper de Noël qu'Héroux-Devtek organise chaque année. Ils aiment discuter avec des gens passionnés par leur métier. Quelle a été votre plus belle erreur ? Je n'aime pas ça revenir sur le passé, je préfère regarder vers l'avant. S'apitoyer sur une erreur, ce n'est pas constructif. C'est comme pour le golf, quand on fait une erreur, il faut tout de suite l'oublier et s'attaquer à la corriger au prochain coup. Chaque problème, chaque erreur doit être perçu comme une occasion de s'améliorer. Avez-vous eu un ou des mentors ? Durant toute ma carrière, j'ai rencontré des gens d'excellence, mais je ne peux pas passer sous silence Gilles Labbé, qui a été mon PDG, et Réal Bélanger, qui était le chef de la direction financière chez Héroux-Devtek. Deux personnalités à l'opposé, Gilles qui est l'entrepreneur avec des idées, mais peu soucieux des détails alors que Réal était dans les détails et la rigueur. J'ai pris le meilleur de chacun. J'ai aussi beaucoup appris de Pierre Jutras, un consultant en ressources humaines qui nous a beaucoup aidés à développer une culture d'entreprise forte. Un bon patron c'est quelqu'un qui… Un bon patron doit être crédible, c'est ce qui commande le respect. C'est quelqu'un qui soutient ses équipes, qui donne du « feedback », qui donne les bons défis aux bonnes personnes et les bons outils pour les réaliser. C'est quelqu'un qui a le sens du timing, qui sait quand agir et quand laisser aller. La retraite idéale ? C'est celle que je vais prendre avec ma conjointe, Nathalie, les enfants, la famille, les petits-enfants qui s'en viennent. C'est de créer un environnement avec les gens que j'aime.

« Montrer qu'elles ne sont pas des divas » : Laurent Bonadei, le sélectionneur qui a redonné des couleurs aux Bleues
« Montrer qu'elles ne sont pas des divas » : Laurent Bonadei, le sélectionneur qui a redonné des couleurs aux Bleues

L'Équipe

time18-07-2025

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« Montrer qu'elles ne sont pas des divas » : Laurent Bonadei, le sélectionneur qui a redonné des couleurs aux Bleues

Alors que les Bleues s'apprêtent à disputer les quarts de finale de l'Euro, samedi contre l'Allemagne, le sélectionneur de l'équipe de France Laurent Bonadei s'illustre par un management participatif et empathique. Il s'inspire notamment de Carlo Ancelotti. Le 12 juillet, à la veille du France-Pays-Bas (5-2) qui a permis aux Bleues de se qualifier pour les quarts de l'Euro, la 14e promotion de manager général du Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de Limoges a été dévoilée. Parmi les 20 éléments retenus pour la période 2025-2027 figure Laurent Bonadei. Le sélectionneur de 55 ans compte sur cette formation reconnue pour parfaire ses connaissances en management. Un pan entier de son quotidien, comme il l'a détaillé mercredi soir, sur la terrasse de l'hôtel Heiden, balayée par la pluie. « Qui vous a inspiré en termes de management ?Quand Carlo Ancelotti est arrivé au PSG (en 2011), j'ai été impressionné par son niveau de français et celui de son staff. On a récemment vu son fils Davide parler portugais lors de son arrivée à Botafogo. Alors, quand je suis parti en Arabie saoudite (2019-2023), j'ai tout de suite pris des cours d'arabe. Il faut montrer aux gens qu'on fait des efforts pour s'intégrer. Les nuances linguistiques sont tellement importantes dans le management... Dans sa langue maternelle, c'est déjà difficile. Il faut choisir les bons mots. Par exemple, quand, à la mi-temps contre les Pays-Bas, je me suis adressé à Delphine Cascarino, il fallait la faire réagir, sans la heurter. Est-ce difficile de bien communiquer ?Cela dépend pour qui. Pablo Correa, à Nancy, avait une facilité incroyable pour parler. Il captive son auditoire. Un jour, il entraînait les pros, et moi les jeunes. Je sentais que mes joueurs n'étaient plus trop dedans. Je lui ai demandé de venir, à l'improviste. Il a fait un discours incroyable, un monologue avec beaucoup de justesse. Il avait tapé dans le mille, sans rien préparer. Comment préparez-vous les matches ?Sur le paperboard du vestiaire, j'écris l'objectif du jour, et il est toujours suivi du mot « Gagner ». C'est la chose principale. En dessous, il y a trois points d'animation offensive, trois points d'animation défensive et une petite phrase. Sur cet Euro, je rajoute aussi un chiffre. 1/6, 2/6, 3/6... car nous avons six matches jusqu'à la finale. Il faut visualiser le 6/6. « La plupart de mes causeries d'avant-match sont courtes, moins de 5 minutes. Je préfère apporter des éléments petit à petit, tout au long de la semaine » Laurent Bonadei, sélectionneur des Bleues Utilisez-vous des vidéos ou de la musique pour motiver ?Avec les jeunes du PSG, avant la finale du tournoi Al Kass, on avait fait un montage avec tous nos buts, nos joies collectives, parsemées de vidéos des parents. Le père de Presnel Kimpembe avait d'ailleurs dit : « Faut ramener la coupe à la maison ! » C'était émouvant. Il y avait un message de mes filles, qui étaient petites. La plupart de mes causeries d'avant-match sont courtes, moins de 5 minutes. Je préfère apporter des éléments petit à petit, tout au long de la semaine. Et il y a une causerie motivationnelle, juste avant d'entrer sur le terrain. Quelques secondes, seulement. L'ambiance dans l'équipe et autour de l'équipe a changé ces derniers mois. Quel a été votre rôle sur ce point ?En octobre, j'ai présenté notre projet de vie aux joueuses. Un des points les plus importants, c'était de refaire des petits pas, notamment envers les médias, les supporters. Avoir le sourire, être accessible, montrer qu'elles ne sont pas des divas : ce sont des joueuses, des femmes, des filles, des mamans. Elles sont comme tout le monde. Il faut donner une image positive du foot féminin. Elles doivent avoir envie de partager des choses. « Chez les filles, les dommages collatéraux peuvent être beaucoup plus importants. Il existe plus de solidarité et d'émotions. On peut vite perdre une partie du groupe » Laurent Bonadei Existe-t-il un management différent selon le genre ?Il faut adapter sa façon de s'exprimer car les émotions sont différentes. Quand on prend une décision concernant un garçon, il va mal le vivre, et son meilleur ami aussi. Mais pas le reste, et certains seront même contents. Chez les filles, les dommages collatéraux peuvent être beaucoup plus importants. Il existe plus de solidarité et d'émotions. On peut vite perdre une partie du groupe. Je savais qu'en ne prenant pas Wendie (Renard), Eugénie (Le Sommer) ou Kenza (Dali), il fallait vite aborder l'après-décision. Du coup, lors du rassemblement à Nancy, fin mai, j'ai pris beaucoup de temps pour détailler le processus de ma décision en groupe, mais aussi de manière individuelle. Elles devaient pouvoir m'exprimer leur surprise, leur colère, leur tristesse. J'ai pris le temps car il peut y avoir un effet buvard avec les filles. Sur le négatif... comme sur le positif, d'ailleurs. Marie-Antoinette Katoto a dit un jour que vous parliez qu'elle dit est très juste et elle n'est pas la seule. J'aime bien expliquer les choses, alors que j'étais très timide et pas bavard à l'école. Je fais des efforts sur moi-même pour être plus synthétique. Récemment, j'ai fait une causerie hyper courte. Les filles étaient choquées. Je leur ai dit que je travaillais aussi mes points faibles. Elles ont bien rigolé. » À lire aussi Quel manager Bonadei est-il devenu ? Quelles différences entre le foot de ville et de campagne ? Textor bientôt évincé d'Eagle ? Comment les joueurs vivent-ils les incertitudes de l'été ?

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