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Messe interrompue à la Madeleine : «L'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine, c'est un outil de déstabilisation»
Messe interrompue à la Madeleine : «L'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine, c'est un outil de déstabilisation»

Le Figaro

timea day ago

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Messe interrompue à la Madeleine : «L'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine, c'est un outil de déstabilisation»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 26 juillet, des activistes pro-palestiniens ont interrompu une messe à l'église de la Madeleine, à Paris. La journaliste et essayiste Noémie Halioua, les Occidentaux sous-estiment la portée du militantisme d'extrême gauche propalestinien, qui est selon elle un levier d'influence. Noémie Halioua est journaliste et essayiste. Elle a notamment publié La terreur jusque sous nos draps (Plon, 2024). À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Qu'ont en commun le Tour de France, la place de la République et Sciences Po ? A priori, rien. Le premier célèbre l'effort, la ténacité, le dépassement de soi. Le second vibre au rythme des foules, des élans d'espoir et de désespoir. Le troisième forme les élites, creuset des futurs gouvernants. Pourtant, un fil rouge les relie désormais : tous trois ont été pris en otage par une poignée d'agités du bocal, drapés dans leur keffieh, le regard mi-vitré, mi-agressif. Tous trois, ces derniers mois, ont été souillés par des militants vociférants, pétris de colère et de ressentiment, n'ayant que le mot « Palestine» à la bouche. À cette liste déjà trop longue s'ajoute désormais un joyau du patrimoine catholique parisien : ce samedi, c'est l'église de la Madeleine, majestueuse sentinelle du faubourg Saint-Honoré, qui a été prise pour cible. Publicité Les fauteurs de troubles ont patiemment attendu que la messe commence, que les chants s'élèvent, que les fidèles se recueillent. Ils ont guetté le moment de grâce, celui de la communion, pour couvrir les prières de leurs cris. Il ne s'agissait pas de manifester mais de profaner : corrompre l'acte liturgique par de l'agitation politique. Cette arrogance a ulcéré Monseigneur Patrick Chauvet, curé de La Madeleine, qui a annoncé son intention de porter plainte. Que voulaient-ils ? Que l'Église se fasse le porte-voix des Palestiniens. Des Palestiniens seulement. Pas un mot pour les cinquante otages israéliens encore détenus depuis vingt mois à Gaza, dans des conditions que l'on n'ose imaginer. Pas une larme pour les chrétiens brûlés vifs par centaines au Nigéria dans le même temps et dans l'indifférence générale. Les agitateurs ont choisi leurs damnés, leurs martyrs, et tant pis pour les autres. Ces agitateurs n'entrent pas à La Madeleine pour porter un message de paix, mais pour interrompre une prière et imposer leur obsession érigée en cause suprême En s'imposant par la force et en légitimant toutes les outrances, les activistes propalestiniens les plus exaltés révèlent leur nature totalitaire. Sous les oripeaux du progressisme et les habits du justicier se cache leur dessein : soumettre l'ensemble des institutions — jusqu'à l'Église — à leur dogme. Ces agitateurs n'entrent pas à La Madeleine pour porter un message de paix, mais pour interrompre une prière et imposer leur obsession érigée en cause suprême, supérieure à toutes les autres. Une démonstration de force dont le message est clair : rejoignez notre lutte, hissez notre drapeau, ou nous vous réduirons au silence. C'est une menace à peine voilée qui ne reconnaît pas de frontières : la cause palestinienne instrumentalisée se rêve hégémonique, aspire à supplanter toutes les luttes — sociales, économiques, spirituelles. La France, l'Église, nos institutions religieuses et laïques sont toutes sommées de se faire petites et d'accepter la domination idéologique et culturelle de l'antisionisme. Disons-le : l'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine passagère : c'est un levier d'influence, un outil de déstabilisation, une entreprise de colonisation de l'imaginaire dont trop peu mesurent la portée. Il tend à imposer un nouveau mythe fondateur en Occident, comme il l'est depuis longtemps au Proche-Orient. En Iran, la République Islamique a compris mieux que personne que la cause palestinienne était l'un des vecteurs les plus efficaces du soft power islamiste : les mollahs en ont fait leur cheval de bataille par opportunisme. En France, il demeure quelques voix pour s'y opposer encore fermement : c'est le cas du maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, qui a tenté d'interdire l'affichage du drapeau palestinien dans sa commune. Une décision défendue non par indifférence au sort douloureux des civils gazaouis, mais par lucidité politique : l'édile a compris avant beaucoup que ce drapeau était devenu, entre certaines mains, l'étendard d'un islamisme conquérant. À lire aussi Palestine : Rima Hassan, l'activiste en eaux troubles qui a dressé la gauche contre Israël Instrumentalisée par des militants hargneux, la cause palestinienne l'est tout autant par des élus d'extrême gauche en quête d'électeurs. Sans scrupule, certains l'ont embrassé comme une religion et non comme une question de politique étrangère, au point de trahir leur mission première qui est de défendre le peuple français. Par intérêt et par cynisme, à coup d'interventions télévisuelles et de tweets, ils investissent leurs forces pour enraciner ce narratif dans la conscience populaire, ou pour conforter les obsessions d'esprits venus d'ailleurs. Rima Hassan a su se construire une audience massive en s'érigeant en porte-voix monocorde de cette cause unique. Pendant ce temps, la France manque cruellement de voix pour la défendre. Comme tant d'autres peuples martyrisés dans l'indifférence. Les Arméniens du Haut-Karabakh, arrachés à leur terre, chassés par une épuration que nul ne veut nommer, n'ont droit à rien : ni pétitions, ni sit-ins, ni tambours médiatiques. Ils ne soulèvent ni clameur, ni pancartes place de la République. Pourquoi ? Parce qu'ils ne menacent personne, qu'ils ne s'imposent pas par la force, qu'ils crient en silence. Les Arméniens comme tant d'autres sont sacrifiés sans scrupule parce qu'ils ne sont pas palestiniens.

« J'avais envie de répondre à ce besoin d'aider » : ils se sont syndiqués à la sortie du lycée (voire avant)
« J'avais envie de répondre à ce besoin d'aider » : ils se sont syndiqués à la sortie du lycée (voire avant)

Le Parisien

time18-07-2025

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« J'avais envie de répondre à ce besoin d'aider » : ils se sont syndiqués à la sortie du lycée (voire avant)

C'était le lendemain de ses 18 ans, et Yannice s'en souvient parfaitement, « le 10 septembre 2018 », le jour où, coiffeur à l'époque, il prend sa carte à la CFDT. Un geste peu banal à son âge puisque dans le privé, selon les données de la Dares, moins de 2 % des salariés de moins de 30 ans sont syndiqués. Yannice a été initié par l'un de ses clients, mais il avait aussi un père syndiqué « et des souvenirs de moi, enfant, en manifestation ». Judith, 24 ans aujourd'hui, elle aussi avait déjà une longue histoire de militantisme derrière elle quand elle a rejoint Ose-CGT à l'université. À 15 ans, elle adhérait aux Jeunesses communistes. Ses parents « se sont rencontrés en manif », et son grand-père, égoutier, était délégué syndical. Avec une famille « de gauche », elle avait une familiarité avec le mouvement syndical, avant d'y tracer son propre chemin. Quand elle ne prend pas la parole en amphi, Judith colle des affiches le soir, participe aux cortèges, milite dans l'union locale de la CGT… et participe à des mobilisations avec Ose-CGT. Sur le piquet de grève des caissières de Grand Frais Saint-Priest-en-Jarez, qui a duré un mois pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs salaires, « on a vu des étudiants prendre leur carte sur place », raconte celle qui veut convaincre, toujours, les autres de l'importance d'un syndicat. Ils sont plusieurs à témoigner de cette « volonté d'engagement envers les autres ». Comme Medi, 29 ans, conseiller commercial chez Orange et représentant CFE-CGC. Pourtant, pour lui, le syndicalisme n'était pas une évidence. En commençant à travailler, d'abord en alternance lors de son DUT, il découvre le monde de la « très grande entreprise », et « ses transformations », qui touchent directement les salariés. C'est l'un de ses collègues, plus expérimenté, qui l'initie, « même si j'ai attendu de signer un CDI pour m'encarter ». Quand ce collègue part en retraite, Medi voit « le vide » qu'il laisse, un vide qui le pousse à s'engager davantage : « J'avais envie de répondre à ce besoin d'aider, d'informer, surtout que les transformations n'étaient pas toujours comprises et pas toujours à l'avantage des salariés ». Il se prend au jeu, et fait le choix de la CFE-CGC. En 2023, il constitue une liste et cumule désormais plusieurs fonctions syndicales : à la fois représentant de proximité (RP), il est aussi membre de la C2SCT. Yannice, lui, affiche cette conviction « qu'on ne peut pas ne rien faire contre les injustices dont on est témoins ». Ce qui se traduit chez lui également par une lutte en faveur des droits LGBT. « Si demain, je ne suis plus là, j'aurais mis ma pierre à l'édifice », dit-il de son engagement. En attendant, il est déjà, à 24 ans, secrétaire de section et responsable régional en charge de la jeunesse. Léa, 26 ans, cheffe de bord à la SNCF et syndiquée à Sud Rail source son engagement dans ses lectures, notamment « des livres d'histoire » qui éveillent en elle « une fascination pour le mouvement ouvrier ». Elle se souvient de sa toute première mobilisation au lycée, en 2016, contre la loi travail. « On est partis en manif à 600 sur 800 élèves, c'était une journée folle » en sourit-elle encore aujourd'hui. Pourtant, Léa ne vient pas d'une famille de militants. Avec un père ouvrier et une mère employée de commerce, Léa ne parle pas politique à table, d'autant que ses parents ont plutôt tendance à voter à droite. Actuellement en M2 d'histoire, elle a choisi comme sujet de recherche l'arrivée du chemin de fer dans l'Orne. Une fois les portes syndicales franchies, un nouveau monde, avec ses codes, ses liens, s'ouvre aux jeunes recrues. Et pour certains c'est une vraie révélation. « Mon engagement syndical est devenu central, c'est ce qui me passionne le plus quand je vais travailler », raconte Lou, 27 ans, à la CFTC. En sortant de son Bac S, Lou avait entamé des études vétérinaires en Espagne, qu'elle n'a pas pu achever faute de moyens. De retour en France avec un prêt étudiant de 45 000 euros à rembourser, elle n'a pas eu d'autres choix que de travailler. Elle est conductrice de ligne dans une usine agroalimentaire, un emploi qu'elle a commencé en intérim, après « plein de petits boulots ». À l'atelier, une collègue lui parle de la CFTC. Lou adhère, profite du syndicat pour se former, « d'abord autour de la santé et de la sécurité car le travail en atelier comporte beaucoup de contraintes physiques ». Aujourd'hui elle est élue à la C2SCT depuis 2 ans, la plus jeune de son équipe du CSE et fait partie de la commission jeune de la CFTC. « Je suis encore un bébé CFDT », plaisante Ambre qui a fondé « une famille » dans le syndicat. Embauchée à Ikea Orléans après une licence d'histoire avortée et un service civique en école maternelle, elle s'est créée, par la CFDT, un réseau de jeunes comme elle, qui communiquent sur des groupes WhatsApp, et travaillent à « recruter d'autres jeunes pour les impliquer ». Ce qui lui plaît le plus dans sa fonction, « le côté œuvres sociales » mais au fur et à mesure, elle évolue davantage vers la défense des salariés. Le syndicalisme l'a ouvert aux autres, lui a appris à débattre, à étoffer sa culture et ses opinions. « Le syndicalisme m'a fait évoluer, constate également Lou. Et moi, qui ai arrêté mes études sans avoir le choix, cela me permet d'être en constant apprentissage sur plein de sujets. » Lou participe à l'intégration des nouveaux arrivants et est devenue référente harcèlement de son entreprise, une « lourde responsabilité » qui l'amène à gérer des « sujets très délicats ». Mais elle prend très au sérieux son rôle d'écoute et d'accompagnement et voit désormais son avenir dans le groupe, en évoluant dans ses fonctions syndicales et s'investissant encore plus dans son union départementale et régionale. « J'ai changé de voie sans le vouloir et j'en ai trouvé une autre qui me convient ». Pourtant, l'engagement syndical n'est pas non plus un long fleuve tranquille. Judith raconte son expérience, « dans un milieu majoritairement masculin » où il a fallu « s'imposer ». Une contrainte qui lui a donné confiance pour prendre la parole en public, devant la presse, et l'a obligée à « synthétiser son discours ». « Être adhérent c'était anodin, mais on met une croix sur son évolution de carrière quand on milite », constate Alexandre qui a réfléchi avant de se syndiquer à la CFDT après son embauche comme technicien de maintenance dans une usine. « Deux salariées syndiquées ont un déroulement de carrière très lent », bien plus que d'autres, note de son côté Léa qui a finalement pris ce risque, car « c'était la suite logique de mon engagement », surtout dans un contexte de « déclin du syndicalisme, même à la SNCF » : « Aujourd'hui les pratiques ont changé mais avant on prenait sa carte en arrivant ». D'autres pratiques aussi ont changé : celle des moyens de communication. Dans un contexte où le taux de syndicalisme ne cesse de baisser, la question de l'engagement des plus jeunes est cruciale pour les syndicats, qui ont, pour la plupart, des espaces spécifiques dédiés aux moins de 35 ans. « On a des approches différentes sur des sujets communs, qui touchent l'argent, le travail » remarque Alexandre, qui fait toutefois attention à ce que les sujets portés ne soient pas « marqués » jeunes. Les difficultés, comme l'accès au logement, peuvent concerner tout le monde. Mais la communication surtout diffère. Yannice a par exemple donné un coup de jeune à la communication de son syndicat, en se déployant sur les autres réseaux sociaux que Facebook. « Et puis il y a les sujets à porter », détaille-t-il, en se demandant par exemple s'il est judicieux de parler de retraites quand on s'adresse à des vingtenaires. Judith estime, elle, que les jeunes ont leur place pour changer les choses à l'intérieur même des syndicats, en portant des sujets plus générationnels comme la lutte contre les VSS et pour les droits LGBT. Pour Ambre, être engagée nécessite « une part humanitaire », « avoir envie de porter la voix de tous, être une épaule pour les gens qui en ont besoin ». Pourtant si le syndicalisme a pris une part importante dans sa vie professionnelle, elle ne l'affiche pas forcément à l'extérieur de celle-ci, ne se sentant pas assez « à l'aise » pour aborder le sujet, « car il y a encore beaucoup de choses que je ne connais pas ».

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