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Messe interrompue à la Madeleine : «L'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine, c'est un outil de déstabilisation»

Messe interrompue à la Madeleine : «L'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine, c'est un outil de déstabilisation»

Le Figaro29-07-2025
FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 26 juillet, des activistes pro-palestiniens ont interrompu une messe à l'église de la Madeleine, à Paris. La journaliste et essayiste Noémie Halioua, les Occidentaux sous-estiment la portée du militantisme d'extrême gauche propalestinien, qui est selon elle un levier d'influence.
Noémie Halioua est journaliste et essayiste. Elle a notamment publié La terreur jusque sous nos draps (Plon, 2024).
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Qu'ont en commun le Tour de France, la place de la République et Sciences Po ? A priori, rien. Le premier célèbre l'effort, la ténacité, le dépassement de soi. Le second vibre au rythme des foules, des élans d'espoir et de désespoir. Le troisième forme les élites, creuset des futurs gouvernants. Pourtant, un fil rouge les relie désormais : tous trois ont été pris en otage par une poignée d'agités du bocal, drapés dans leur keffieh, le regard mi-vitré, mi-agressif. Tous trois, ces derniers mois, ont été souillés par des militants vociférants, pétris de colère et de ressentiment, n'ayant que le mot « Palestine» à la bouche. À cette liste déjà trop longue s'ajoute désormais un joyau du patrimoine catholique parisien : ce samedi, c'est l'église de la Madeleine, majestueuse sentinelle du faubourg Saint-Honoré, qui a été prise pour cible.
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Les fauteurs de troubles ont patiemment attendu que la messe commence, que les chants s'élèvent, que les fidèles se recueillent. Ils ont guetté le moment de grâce, celui de la communion, pour couvrir les prières de leurs cris. Il ne s'agissait pas de manifester mais de profaner : corrompre l'acte liturgique par de l'agitation politique. Cette arrogance a ulcéré Monseigneur Patrick Chauvet, curé de La Madeleine, qui a annoncé son intention de porter plainte. Que voulaient-ils ? Que l'Église se fasse le porte-voix des Palestiniens. Des Palestiniens seulement. Pas un mot pour les cinquante otages israéliens encore détenus depuis vingt mois à Gaza, dans des conditions que l'on n'ose imaginer. Pas une larme pour les chrétiens brûlés vifs par centaines au Nigéria dans le même temps et dans l'indifférence générale. Les agitateurs ont choisi leurs damnés, leurs martyrs, et tant pis pour les autres.
Ces agitateurs n'entrent pas à La Madeleine pour porter un message de paix, mais pour interrompre une prière et imposer leur obsession érigée en cause suprême
En s'imposant par la force et en légitimant toutes les outrances, les activistes propalestiniens les plus exaltés révèlent leur nature totalitaire. Sous les oripeaux du progressisme et les habits du justicier se cache leur dessein : soumettre l'ensemble des institutions — jusqu'à l'Église — à leur dogme. Ces agitateurs n'entrent pas à La Madeleine pour porter un message de paix, mais pour interrompre une prière et imposer leur obsession érigée en cause suprême, supérieure à toutes les autres. Une démonstration de force dont le message est clair : rejoignez notre lutte, hissez notre drapeau, ou nous vous réduirons au silence. C'est une menace à peine voilée qui ne reconnaît pas de frontières : la cause palestinienne instrumentalisée se rêve hégémonique, aspire à supplanter toutes les luttes — sociales, économiques, spirituelles. La France, l'Église, nos institutions religieuses et laïques sont toutes sommées de se faire petites et d'accepter la domination idéologique et culturelle de l'antisionisme.
Disons-le : l'agit-prop palestinien n'a rien d'une lubie estudiantine passagère : c'est un levier d'influence, un outil de déstabilisation, une entreprise de colonisation de l'imaginaire dont trop peu mesurent la portée. Il tend à imposer un nouveau mythe fondateur en Occident, comme il l'est depuis longtemps au Proche-Orient. En Iran, la République Islamique a compris mieux que personne que la cause palestinienne était l'un des vecteurs les plus efficaces du soft power islamiste : les mollahs en ont fait leur cheval de bataille par opportunisme. En France, il demeure quelques voix pour s'y opposer encore fermement : c'est le cas du maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, qui a tenté d'interdire l'affichage du drapeau palestinien dans sa commune. Une décision défendue non par indifférence au sort douloureux des civils gazaouis, mais par lucidité politique : l'édile a compris avant beaucoup que ce drapeau était devenu, entre certaines mains, l'étendard d'un islamisme conquérant.
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Instrumentalisée par des militants hargneux, la cause palestinienne l'est tout autant par des élus d'extrême gauche en quête d'électeurs. Sans scrupule, certains l'ont embrassé comme une religion et non comme une question de politique étrangère, au point de trahir leur mission première qui est de défendre le peuple français. Par intérêt et par cynisme, à coup d'interventions télévisuelles et de tweets, ils investissent leurs forces pour enraciner ce narratif dans la conscience populaire, ou pour conforter les obsessions d'esprits venus d'ailleurs. Rima Hassan a su se construire une audience massive en s'érigeant en porte-voix monocorde de cette cause unique. Pendant ce temps, la France manque cruellement de voix pour la défendre. Comme tant d'autres peuples martyrisés dans l'indifférence. Les Arméniens du Haut-Karabakh, arrachés à leur terre, chassés par une épuration que nul ne veut nommer, n'ont droit à rien : ni pétitions, ni sit-ins, ni tambours médiatiques. Ils ne soulèvent ni clameur, ni pancartes place de la République. Pourquoi ? Parce qu'ils ne menacent personne, qu'ils ne s'imposent pas par la force, qu'ils crient en silence. Les Arméniens comme tant d'autres sont sacrifiés sans scrupule parce qu'ils ne sont pas palestiniens.
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Ils sont écroués deux jours après le drame. Trois individus ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce mercredi après l'agression d'une « très grande violence » de deux septuagénaires dans l'Oise, a annoncé le parquet de Senlis. Lundi soir, ce couple résidant à Pontpoint (Oise), un homme de 73 ans et une femme de 74 ans, « a été agressé à son domicile par plusieurs individus souhaitant leur dérober leurs objets de valeur », écrit Loïc Abrial, procureur de Senlis, dans un communiqué. « Pour parvenir à leurs fins, les malfaiteurs ont fait usage d'une très grande violence, frappant à mains nues ou avec des armes les deux victimes », continue le procureur. Des voisins mobilisés Les deux retraités, souffrant de « multiples plaies et hématomes sur l'ensemble du corps », ont été hospitalisés, l'homme se voyant délivrer 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et la femme, dix, selon le communiqué du parquet. [2/4] Cécile Vallin, les secrets d'une disparition Crime story raconte chaque semaine les grandes affaires criminelles. Écouter Ils avaient été secourus par plusieurs voisins, « alertés par les cris des victimes », et par les gendarmes. Ces derniers ont interpellé « trois suspects, âgés de 17 à 20 ans, déjà connus pour des faits de même nature ». En garde à vue, les mis en cause « n'ont reconnu que partiellement leur implication ». Ils ont été mis en examen mercredi après-midi et placés en détention provisoire.

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