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24 Heures
6 days ago
- Science
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Ces bébés nés avec l'ADN de trois personnes intriguent le monde entier
Pour la première fois, des enfants sont nés avec l'ADN de trois personnes. Une avancée qui ouvre la voie à l'éradication de maladies génétiques. Publié aujourd'hui à 18h54 Grâce à une technique de FIV légalisée en 2015 au Royaume-Uni et impliquant l'ADN de trois personnes, des bébés ont pu naître sans hériter du matériel génétique «à risque» de leur mère. KEYSTONE En bref: Trois personnes pour un seul bébé: l'histoire paraît invraisemblable, mais elle représente une avancée inédite dans la lutte contre les maladies génétiques incurables. À Newcastle, en Grande-Bretagne , une équipe de chercheurs a permis la naissance de huit bambins grâce à une technique de fécondation in vitro combinant l'ADN de trois personnes. Cette procédure a été autorisée au Royaume-Uni en 2015. La technique de fécondation implique: la mère, porteuse de «mauvaises» mutations, le père, et une donneuse d'ovules. Elle consiste à féconder l'ovule de la mère avec le sperme du père, puis à transférer le noyau formé dans l'ovule sain d'une donneuse. L'enfant hérite ainsi du patrimoine génétique de ses deux parents – tout en bénéficiant des mitochondries saines de la donneuse, ce qui représente environ 0,1 % de son ADN total. Une FIV «à trois» Grâce à cette FIV «à trois», il devient possible de bloquer la transmission des maladies mitochondriales maternelles, des affections héréditaires souvent mortelles. Les mitochondries sont en quelque sorte les «centrales énergétiques» de nos cellules, car elles possèdent leur propre ADN. En conséquence, si elles sont défectueuses, elles risquent de causer des troubles sévères en affectant le cerveau, le cœur ou les muscles. Environ un bébé sur 5000 est touché. Les huit enfants nés ces six dernières années, quatre garçons et quatre filles, sont tous en bonne santé. «Après des années d'incertitude, ce traitement nous a donné de l'espoir, puis il nous a donné notre bébé», confie une des mères à la BBC . Possible au Royaume-Uni, pas en Suisse Avant de savoir si cette prouesse médicale est un succès, il faudra que les enfants soient suivis de près durant les prochaines années. Mais cette avancée scientifique soulève aussi d'importantes questions éthiques. Le fait de modifier l'ADN des bébés à naître interroge et certaines voix craignent que ce soit une porte ouverte vers des enfants au patrimoine génétique «sur mesure». Pour l'instant, seule certitude dans ce contexte éthique complexe: cette technique n'est pas envisageable en Suisse. Le pays adopte en effet une approche conservatrice en matière de procréation médicalement assistée, avec des restrictions qui le distinguent de nombreux pays européens, dont l'interdiction du don d'ovules. Mais le cadre législatif est en cours d'évolution. Le parlement a accepté en 2022 un projet visant à légaliser le don d'ovules, jusqu'ici impossible en Suisse, contrairement aux dons de sperme. Le nouveau texte devrait être mis en consultation d'ici à 2026. Plus sur les FIV en Suisse Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le HuffPost France
6 days ago
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Au Royaume-Uni, cette méthode de FIV qui mélange 3 ADN a permis la naissance de 8 bébés
SCIENCE - Trois « parents » pour un seul enfant. Ce mercredi 16 juillet, une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a montré qu'une méthode de fécondation in vitro (FIV) très particulière avait permis la naissance de 8 bébés en bonne santé. Développée au Royaume-Uni, où elle est autorisée depuis 2015, cette méthode s'appelle FIV à 3 personnes, car comme l'explique la BBC elle combine l'ovocyte d'une mère, les spermatozoïdes d'un père et l'ovocyte d'une donneuse. La revue scientifique Nature indique que les 22 femmes ayant participé à cette étude étaient toutes porteuses de maladies liées à un dysfonctionnement des mitochondries, ces organites qui sont indispensables dans le fonctionnement des cellules. En France, l'Institut Pasteur estime qu'il y a 200 nouveaux cas par an. Pour éviter de transmettre ces maladies incurables et potentiellement mortelles à leurs enfants, ces femmes ont donc opté pour la FIV à 3 personnes. Le Guardian explique que 7 d'entre elles sont tombées enceintes et ont donné naissance, et que parmi les 4 filles et 4 garçons nés, dont 2 sont des jumeaux identiques, aucun ne présente des signes d'une maladie mitochondriale. Une grossesse engendrée par cette méthode est encore en cours. Transmettre son ADN mais pas sa maladie Les enfants nés grâce cette procédure tirent la plupart de leur patrimoine génétique de leurs parents, précise la BBC, et environ 0,1 % seulement de la donneuse d'ovocyte. En effet, la méthode autorisée au Royaume-Uni permet de féconder les deux ovocytes avant d'éliminer le noyau de la cellule reproductrice de la donneuse, le remplaçant par celui de la mère pour former un embryon selon Le Monde. « Après des années d'incertitude ce traitement nous a donné de l'espoir - et ensuite il nous a donné notre bébé », a témoigné l'une des mères anonymement auprès de l'équipe de chercheurs de la Newcastle University. « Le fardeau émotionnel de la maladie mitochondriale a été levé, et à la place il y a de l'espoir, de la joie et une profonde gratitude », a déclaré une autre mère. Si des variations de cette méthode ont déjà été utilisées avec succès en Grèce ou encore au Mexique, elle est en réalité autorisée dans peu de pays. En France, elle ne l'est pas encore : en 2016, la fondation Jérôme Lejeune, très conservatrice et anti-IVG, s'était opposée aux recherches françaises sur cette nouvelle technique et le Conseil d'État lui avait donné raison. En 2024, Le Monde expliquait que cette fondation entravait fréquemment les recherches portant sur les embryons humains, faisant « perdre un temps précieux aux scientifiques ».