
Au Royaume-Uni, cette méthode de FIV qui mélange 3 ADN a permis la naissance de 8 bébés
La revue scientifique Nature indique que les 22 femmes ayant participé à cette étude étaient toutes porteuses de maladies liées à un dysfonctionnement des mitochondries, ces organites qui sont indispensables dans le fonctionnement des cellules. En France, l'Institut Pasteur estime qu'il y a 200 nouveaux cas par an.
Pour éviter de transmettre ces maladies incurables et potentiellement mortelles à leurs enfants, ces femmes ont donc opté pour la FIV à 3 personnes. Le Guardian explique que 7 d'entre elles sont tombées enceintes et ont donné naissance, et que parmi les 4 filles et 4 garçons nés, dont 2 sont des jumeaux identiques, aucun ne présente des signes d'une maladie mitochondriale. Une grossesse engendrée par cette méthode est encore en cours.
Transmettre son ADN mais pas sa maladie
Les enfants nés grâce cette procédure tirent la plupart de leur patrimoine génétique de leurs parents, précise la BBC, et environ 0,1 % seulement de la donneuse d'ovocyte. En effet, la méthode autorisée au Royaume-Uni permet de féconder les deux ovocytes avant d'éliminer le noyau de la cellule reproductrice de la donneuse, le remplaçant par celui de la mère pour former un embryon selon Le Monde.
« Après des années d'incertitude ce traitement nous a donné de l'espoir - et ensuite il nous a donné notre bébé », a témoigné l'une des mères anonymement auprès de l'équipe de chercheurs de la Newcastle University. « Le fardeau émotionnel de la maladie mitochondriale a été levé, et à la place il y a de l'espoir, de la joie et une profonde gratitude », a déclaré une autre mère.
Si des variations de cette méthode ont déjà été utilisées avec succès en Grèce ou encore au Mexique, elle est en réalité autorisée dans peu de pays. En France, elle ne l'est pas encore : en 2016, la fondation Jérôme Lejeune, très conservatrice et anti-IVG, s'était opposée aux recherches françaises sur cette nouvelle technique et le Conseil d'État lui avait donné raison. En 2024, Le Monde expliquait que cette fondation entravait fréquemment les recherches portant sur les embryons humains, faisant « perdre un temps précieux aux scientifiques ».
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