Une étude révèle pour la première fois la présence de séismes et de magma sous les volcans endormis d'Auvergne
Se produira-t-il dans les années, décennies ou siècles à venir ?
S'il est impossible de dater la prochaine éruption, les scientifiques multiplient les études pour analyser les profondeurs des massifs auvergnats. Les résultats de l'une d'entre elles, financée par l'Agence nationale de la recherche (ANR) et portée par l'Institut des sciences de la Terre (ISTERRE), qui a commencé en 2023 et doit s'achever en 2028, présente déjà de grandes avancées.
« L'objectif est d'obtenir une imagerie sismique de la croûte et du manteau sous le Massif central », explique Guillaume Boudoire, professeur des universités en volcanologie du laboratoire Magmas et Volcans de l'université Clermont Auvergne et participant de l'étude. « Une centaine de stations sismiques ont ainsi été déployées et des séismes profonds de longue période ont été détectés. Ce qui indique la présence de magma, car c'est lié à son dégazage. »
Ainsi, pour la première fois, ces signaux ont été repérés sous
les volcans d'Auvergne
, à l'instar de ceux que l'on peut retrouver dans la région de l'Eifel en Allemagne. Conclusion pour Guillaume Boudoire : le volcanisme auvergnat est bien potentiellement actif : « On n'est pas réellement surpris de cette activité, car on connaît déjà l'importante activité thermale sur ce territoire avec plusieurs sources comme à Royat, mais c'est important d'avoir des indicateurs via les nouvelles technologies. »
Reste à savoir si cette observation présage d'une potentielle éruption. La dernière remonte à 7 000 ans. « Mais, à l'échelle des temps géologiques, ce n'est rien », indique Guillaume Boudoire. « Actuellement, on est dans une pause comme il y en a eu depuis près de 15 millions d'années où on a du volcanisme de manière intense en Auvergne. Un jour, cela prendra fin. Je pense qu'on peut quasiment le dire avec certitude. Cependant, on ne sait pas quand. »
Toutefois, la datation du magma détecté pourrait donner des éléments de réponses ou… engendrer de nouvelles questions, relève le scientifique : « C'est important de savoir si le magma est là depuis 7 000 ans, s'il est juste en train de refroidir. Ou est-ce que c'est du magma plus récent qui est arrivé ? Un magma récemment arrivé est plus facilement mobilisable pour migrer vers la surface. »
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