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Sur Parcoursup, ce lycéen bordelais essuie 11 refus malgré sa mention « très bien » au bac
Sur Parcoursup, ce lycéen bordelais essuie 11 refus malgré sa mention « très bien » au bac

Le HuffPost France

time16-07-2025

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Sur Parcoursup, ce lycéen bordelais essuie 11 refus malgré sa mention « très bien » au bac

PARCOURSUP - « Où est la méritocratie ? » C'est la question que se pose une mère indignée alors que son fils, brillant élève, a essuyé plus d'une dizaine de refus sur la plateforme Parcoursup. Cela après avoir pourtant obtenu la mention « très bien » au baccalauréat général cette année, alors qu'il rêve d'entrer à Sciences Po. Esteban Battaglia, 17 ans, élève du lycée Sainte-Marie Bastide à Bordeaux, se prépare depuis des années pour ses études post-bac. Alors que « l'engagement » et les « activités » sont des critères importants de l'école de Sciences Po Bordeaux (15 % de la note d'appréciation finale) où il voulait postuler, celui-ci s'est appliqué à s'investir dans de nombreux domaines tout au long de sa scolarité, explique Sud-Ouest. Depuis la sixième, il était délégué de classe. Au lycée, il a été « écodélégué » en promouvant le tri des déchets. Il s'est également inscrit à l'option facultative « droit et enjeux du monde contemporain », et aidait les élèves de CE2 à faire leurs devoirs tous les mardis soir. Ceci tout en accordant du temps aux répétitions avec son groupe de musique dans lequel il joue du piano. Sans compter, note Sud-Ouest, qu'il habite à 50 minutes de son lycée. Une motivation et une implication qui forcent le respect. Sur liste d'attente Et pourtant, cela ne suffit pas. Le 2 juin, ses espoirs ont été piétinés par Parcoursup alors que 11 des 17 vœux qu'il avait formulés ont été refusés. Parmi ces refus, ceux des Instituts d'études politiques (IEP) de Paris et de Bordeaux, Sciences Po, qu'il convoitait tant. Sud-Ouest explique que lorsqu'il a passé dès avril le concours commun des IEP, sa note n'a pas été assez élevée et il s'est également fermé les portes des établissements de Toulouse, Strasbourg, Saint-Germain-en-Laye, Rennes, Lyon, Lille et Aix-en-Provence. Il n'a alors pas pu passer les oraux et prouver sa motivation. Lui reste la file d'attente pour quatre autres destinations, dont l'IEP de Fontainebleau et la licence de Sciences politiques de l'Université de Lille. Une question d'écart avec ses camarades de classe Pourtant, Esteban avait eu 16 à l'oral et 18 à l'écrit de français en première, et ses notes des deux premiers trimestres de terminale lui promettaient déjà une mention. Malgré la dure nouvelle apprise en avril sur les IEP, il s'est accroché pour les examens de fin d'année du baccalauréat, qui pèsent pour 60 % dans la note finale. Résultat : 14 en philosophie, 16 en géopolitique, 18 en sciences économiques et sociales et 18 à l'oral d'histoire. Soit 16,8 de moyenne et une note globale au bac de 16/20 en comptant les notes de français de première, pour une mention « très bien ». Malheureusement, malgré ces notes admirables, les portes des grandes écoles ciblées restent closes. « Je me levais tous les matins en me disant que mon but dans la vie était d'entrer à Sciences Po », a-t-il confié à Sud-Ouest. Face à cette situation, sa mère a écrit au directeur de Sciences Po Bordeaux, Dominique Darbon, qui lui a expliqué que les notes prises en compte lors de la « phase d'admissibilité » étaient pondérées « tout d'abord par le calcul de l'écart entre la moyenne du candidat et la moyenne de sa classe dans chacune des matières ». Or, dans sa classe, six élèves ont obtenu la mention « très bien », explique la mère d'Esteban. Contactée par le média, l'académie de Bordeaux a précisé que « le candidat n'est pas sans proposition d'admission, il a été admis à une formation à laquelle il avait postulé lors de la phase complémentaire ». Il s'agit d'une licence Sciences politiques de l'Université privée catholique de l'Ouest, qui n'est pas dans les moyens de cette famille monoparentale. Seule lumière sur le chemin, les dix places gardées par l'IEP de Saint-Germain-en-Laye pour des candidats ayant décroché la mention très bien.

«La dévaluation du baccalauréat produit un échec massif des étudiants à l'université»
«La dévaluation du baccalauréat produit un échec massif des étudiants à l'université»

Le Figaro

time11-07-2025

  • Politics
  • Le Figaro

«La dévaluation du baccalauréat produit un échec massif des étudiants à l'université»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Par souci de cohérence, les contempteurs de la méritocratie devraient militer pour la suppression de cet examen prétendument sélectif qui est, en réalité, l'arbre qui cache la forêt du niveau catastrophique des futurs étudiants, pointe le professeur agrégé de philosophie Claude Obadia. Agrégé de philosophie, Claude Obadia enseigne à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, à l'Université de Paris-Cergy et dans le second degré. Dernier ouvrage paru : Petite philosophie du grand large (PUF, 2023). À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Les résultats définitifs de la dernière session du baccalauréat viennent de tomber: 96,4% d'admis en série générale. Point n'est besoin d'être grand clerc pour observer que ce monument du système éducatif français a perdu toute sélectivité. Mais ce n'est pas tout. Car si le baccalauréat, créé après la Révolution, constitue le premier grade universitaire d'État, force est de constater qu'il a tout autant perdu sa valeur certificative, ce qu'attestent les chiffres avancés par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Toutes filières confondues, seuls 30,1 % des étudiants de la cohorte des étudiants inscrits en première année de licence en 2020 eux ont obtenu une licence (L3) en 2023, ce qui revient à dire que 70% des étudiants admis en L1 ne passent pas en L2. De là, deux questions. La première: comment expliquer une telle catastrophe? La seconde: à quoi peut bien servir un examen dont le coût est estimé à 1,5 milliard d'euros et qui n'atteste plus la capacité des bacheliers à entamer un parcours de réussite dans l'enseignement supérieur? Publicité La première question commande d'évoquer les politiques de démocratisation du système éducatif menées depuis plus de quarante ans. Parce que nous nous sommes persuadés que faire des études constitue un droit, nous avons, au nom de la démocratie, abaissé le niveau des exigences requises pour obtenir le diplôme ouvrant la possibilité d'accéder à l'université. Faut-il ici rappeler que fut expressément inscrite dans la loi d'orientation de 1989 la décision de ne plus considérer la maîtrise des langages fondamentaux comme le critère légitime de la sélection? L'argument invoqué alors pour justifier une telle disqualification pourra surprendre: les élèves issus des milieux les plus favorisés accédant plus aisément à la maîtrise de ces compétences, ce critère défavorise les élèves moins chanceux et entérine, de fait une insupportable injustice sociale. Forts de cette conviction, nous avons ruiné le principe du mérite que nous avons cloué au pilori d'hypothétiques stratégies de domination ourdies par la « bourgeoisie ». Là où le bât blesse, c'est qu'en refusant de sélectionner les élèves intra-muros, nous avons réuni les conditions de la sélection la moins juste, celle qui s'opère hors les murs par l'action des déterminismes économiques et culturels. Cessons dès lors de feindre l'étonnement face aux inégalités qui voient les filles et les fils d'ouvriers si peu représentés dans la population des étudiants des grandes écoles ou dans les filières universitaires les plus porteuses. Car cette situation n'est que l'effet de l'obstination et de la constance avec lesquelles, cédant aux sirènes d'un démocratisme mal dégrossi, nous avons amplifié les inégalités que nous prétendions combattre. D'aucuns en concluront qu'il faut brûler la méritocratie. Ils auront tort. Ce n'est pas la méritocratie qui explique l'accroissement des inégalités sociales à l'école: c'est le fait qu'on lui tourne le dos depuis trop longtemps et sans qu'aucune alternance politique ait jamais permis de corriger cette funeste erreur. Chacun sait que les filières sélectives sélectionnent les candidats à partir d'un dossier clôturé fin mars. La suppression des épreuves terminales n'aurait donc absolument aucune incidence sur les protocoles de sélection aujourd'hui en usage Claude Obadia N'est-il pas grand temps, de fait, de faire acte de cohérence Pourquoi défendre le maintien d'un examen prétendument sélectif si l'on considère que l'échec des élèves les moins favorisés est intolérablement injuste ? Les termes du dilemme sont, en effet, très clairs. Soit l'on considère que le mérite est autre chose que le nom d'un avantage social refusant de se reconnaître comme tel. Dans ce cas, il est impératif, pour endiguer l'échec massif des bacheliers à l'université, de rendre au baccalauréat sa valeur certificative et de restaurer sa légitime sélectivité. Soit l'on considère que la réussite scolaire est entièrement déterminée par des causes économiques et socioculturelles, bref que le mérite n'existe pas. Si tel est le cas, comment justifier la pérennisation d'un examen qui ne ferait qu'entériner et maquiller des inégalités inconciliables avec la vocation émancipatrice de notre système éducatif ? Pour aller droit au but : ne faut-il pas supprimer le baccalauréat ou, à tout le moins, supprimer les épreuves terminales qui n'ont plus aucun sens ? Publicité D'aucuns souligneront que l'anonymat de la correction de ces épreuves constitue un gage d'équité. Mais depuis quand suffit-il qu'une évaluation soit anonyme pour qu'elle soit juste? D'autres feront remarquer que, si le baccalauréat est accordé uniquement sur le contrôle continu des compétences, les établissements d'enseignement supérieur n'envisageraient pas de la même façon la candidature du bachelier scolarisé dans un établissement de centre-ville et celle du bachelier de banlieue. Mais quel est le problème? Chacun sait que les filières sélectives sélectionnent les candidats à partir d'un dossier clôturé fin mars. La suppression des épreuves terminales n'aurait donc absolument aucune incidence sur les protocoles de sélection aujourd'hui en usage. Qui, par ailleurs, ignore que l'accès à l'université n'est pas sélectif ? Donc là encore, la suppression de ces épreuves n'aurait aucune conséquence sur la procédure d'affectation des bacheliers dans les filières universitaires. En vérité, l'échec massif des étudiants en premier cycle universitaire, l'amplification scolaire des inégalités sociales et la dévalorisation du baccalauréat constituent un seul et même problème, celui des effets dévastateurs des politiques éducatives développées depuis la fin des années soixante dans le but légitime de permettre à tous les jeunes de poursuivre leurs études et de s'élever socialement. Au nom de la justice, nous avons, en effet, disqualifié la sélection scolaire. À lire aussi Peter Turchin : «Une surproduction d'élites conjuguée à un appauvrissement des masses peut mener au chaos» Or, cette disqualification a produit trois effets conjoints. Le premier est celui du renforcement des inégalités sociales. La cause en est simple. Quand l'école cesse de formuler les mêmes exigences pour tous les élèves, ce sont les conditions extrascolaires dans lesquelles vivent les jeunes qui tendent à déterminer leur scolarité. Le deuxième est celui de la dévaluation du baccalauréat dont nous avons ruiné la valeur certificative. Le troisième, déjà évoqué, est celui de l'échec massif des étudiants à l'université. Par où l'on voit, à deux ans de la prochaine élection présidentielle, qu'un programme de redressement de l'école ne pourra qu'être celui de la réhabilitation de la sélection, et cela pour réaliser trois objectifs. Rendre au baccalauréat sa valeur certificative. Endiguer l'échec à l'université. Permettre aux élèves socialement défavorisés d'entrer dans des parcours de réussite.

Qui est-il, pour qui vote-t-il : le «NicolasQuiPaie» se dévoile au Figaro Magazine
Qui est-il, pour qui vote-t-il : le «NicolasQuiPaie» se dévoile au Figaro Magazine

Le Figaro

time11-07-2025

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Qui est-il, pour qui vote-t-il : le «NicolasQuiPaie» se dévoile au Figaro Magazine

Réservé aux abonnés ENTRETIEN - «Nicolas», cette figure allégorique d'une génération de jeunes actifs lassés de financer à grands frais le modèle social français, a répondu au Figaro Magazine. Qui êtes-vous, Nicolas ? À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Je suis un particulier issu de la classe moyenne, et il m'a fallu faire des sacrifices pour tenter de remonter l'ascenseur social. Mais le plafond de verre est très dur à percer et je constate amèrement que la France s'éloigne de plus en plus d'une méritocratie. Si je préserve mon anonymat, c'est parce que je ne souhaite pas que des opposants radicaux en profitent pour nuire à ma carrière professionnelle ou se lancer dans des attaques ad personam. Avez-vous été surpris par l'ampleur du mouvement NicolasQuiPaie ? Assurément ! Je ne me serais jamais attendu à un tel phénomène. L'espoir reste mince, dans la mesure où les actifs sont un électorat minoritaire ; mais il me semble que l'on tente de nous écouter. Cependant, nous devons parvenir à faire comprendre que le pays ne peut pas tenir sans ses actifs. Par conséquent, il faut que nos décideurs politiques aient le courage de nous aider à éduquer les autres catégories sociales sur le fait qu'elles ont besoin…

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