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La Presse
14-07-2025
- Science
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Combattre le cancer à coups de pédale
Laurent Proulx a traversé le Canada à vélo afin d'amasser des fonds pour la lutte contre le cancer de la prostate. Le 6 juin dernier, Laurent Proulx a plongé la roue arrière de son vélo dans l'océan Pacifique, en Colombie-Britannique. Trente-deux jours plus tard, l'homme de 64 ans trempait la roue avant de sa monture dans l'Atlantique, à Terre-Neuve, complétant une incroyable traversée du Canada. Un exploit personnel. Une revanche contre le cancer. Une activité de collecte de fonds, une campagne de sensibilisation, un projet scientifique : cette aventure, c'est tout cela à la fois. J'ai joint M. Proulx au téléphone à Terre-Neuve, le lendemain de son arrivée. « C'est… c'est tout un feeling », m'a-t-il dit. Sa voix a flanché au mot « feeling ». « C'est l'émotion, excusez-moi. Je ne contrôle plus ça ben, ben », lance-t-il. Je lui fais remarquer qu'il doit être fourbu après avoir pédalé plus de 200 km par jour sans interruption. PHOTO FOURNIE PAR LAURENT PROULX À son départ, à Vancouver, Laurent Proulx a trempé la roue arrière de son vélo dans l'océan Pacifique. « Non, non, absolument pas, assure-t-il. Les gens me disent de me reposer, mais je suis en forme. J'ai un petit doigt engourdi et un tendon d'Achille irrité, mais sinon, je n'ai mal nulle part. Je pourrais repartir demain pour un autre 200 km ! » Des sportifs qui repoussent les limites, il y en a plusieurs. Si je vous parle de cette aventure, c'est qu'elle se distingue tant par ses objectifs que par son volet scientifique. Laurent Proulx a été atteint d'un cancer de la prostate à 48 ans. Il est aujourd'hui PDG de Procure, un organisme de bienfaisance dans la lutte contre ce cancer. Sa traversée du Canada s'inscrit dans ce cadre. Chaque jour de vélo sur la route, il l'a dédié à un homme ayant été frappé par un cancer de la prostate. La liste compte Régis Labeaume, Alain Lemaire, Richard Martineau et Karl Blackburn. « L'idée était de vendre chacune des journées. Une entreprise devait s'engager à verser 10 000 $ par année pendant trois ans pour une des journées de mon défi », explique-t-il. Les journées ne se sont pas toutes vendues, mais Laurent Proulx a néanmoins amassé 535 000 $. Cet argent sera versé pour la recherche sur le cancer de la prostate. PHOTO FOURNIE PAR LAURENT PROULX La conjointe de Laurent Proulx, Josée Garneau, l'a accompagné du jour 7 au jour 32. « Le deuxième volet, c'est la sensibilisation. En associant chaque journée à un homme, j'expliquais par une publication Instagram quels défis il avait vécus avec le cancer de la prostate », explique-t-il. Il y a finalement l'aspect scientifique. La science bénéficiera de cette aventure par les fonds consacrés à la recherche. Déjà, un projet visant à étudier comment la condition physique influence le succès d'un traitement comme la radiothérapie ou la chimiothérapie est dans les cartons. Mais de la science, il s'en est aussi fait avant que Laurent Proulx ne monte sur son vélo. Sa préparation a mobilisé un escadron de professionnels de l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique de l'Université de Montréal. Préparation physique, préparation mentale, nutrition : ces spécialistes ont élaboré un plan d'un an destiné à amener Laurent Proulx à un niveau suffisant pour qu'il réussisse son défi. Raynald Bergeron, professeur à l'École de kinésiologie de l'Université de Montréal, a fait figure de chef d'orchestre du projet. « Pour nous, l'intérêt est multifactoriel, explique-t-il. C'était pas mal intéressant d'en profiter pour exposer nos étudiants à ce type de clientèle – pas un champion olympique, mais quand même un athlète de haut niveau. Il ne faut pas se cacher qu'il y a aussi un aspect de rayonnement pour nous. On veut faire connaître l'École de kinésiologie. Le fait que l'argent récolté soit attribué à des projets de recherche nous a aussi interpellés. » PHOTO FOURNIE PAR LAURENT PROULX Laurent Proulx a été atteint d'un cancer de la prostate à 48 ans. Laurent Proulx ne partait pas de zéro, loin de là. Ce triathlonien a complété un Ironman un an à peine après son opération pour son cancer. Mais pédaler plus de 200 km par jour pendant 32 jours dans les reliefs accidentés du Canada représentait quand même un défi considérable. Considérant son âge et son passé de survivant du cancer de la prostate, c'est quand même assez phénoménal, ce qu'il vient d'accomplir. Raynald Bergeron, professeur à l'École de kinésiologie de l'Université de Montréal Les spécialistes ont élaboré un programme d'entraînement qui a fait augmenter tant la capacité pulmonaire et la masse musculaire que l'endurance de Laurent Proulx. La préparation comprenait un aspect étonnant à mes yeux : apprendre au système digestif du cycliste à fonctionner pendant l'exercice. « Dans la nature, même quand tu regardes les animaux, ils ne font pas d'activité physique pendant qu'ils mangent », fait observer le chercheur. Laurent Proulx, lui, devait combiner les deux pour s'assurer d'ingérer assez de calories pendant son épreuve. « Il a fallu entraîner son système digestif à ça », explique le professeur Bergeron. Laurent Proulx se dit « extrêmement reconnaissant » d'avoir pu compter sur l'appui des chercheurs et étudiants de l'Université de Montréal, mais aussi sur celui de ses proches. Ceux-ci l'ont suivi en véhicule récréatif et s'occupaient de toute la logistique, lui permettant de se concentrer sur une seule chose : pédaler. PHOTO FOURNIE PAR LAURENT PROULX Les proches de Laurent Proulx l'ont suivi en véhicule récréatif tout au long du parcours. Le cycliste raconte que sa première journée, qui l'a mené de Vancouver à la Sunshine Valley, en Colombie-Britannique, s'est si bien déroulée qu'il a cru un moment que le défi serait facile. « Le lendemain, j'ai eu un reality check, dit-il. Il y avait de la chaleur, du vent de face, de la montée. » Ce n'est pourtant pas la traversée des Rocheuses qu'il a trouvée la plus éprouvante, mais celle des Prairies. « Ça a été dur : du vent de face pendant quatre jours avec des bourrasques, raconte-t-il. Le vent rentrait dans mon vélo et le faisait bouger… ça a été la partie la plus difficile en termes d'efforts. » PHOTO FOURNIE PAR LAURENT PROULX Laurent Proulx a trempé sa roue avant dans l'océan Atlantique, à Terre-Neuve, au terme de son parcours. Sinon il y a eu une chute, quelques crevaisons (dont une qui a percé jusqu'à la jante de sa roue), la rencontre d'un ours sur la route, le véhicule récréatif d'accompagnement qui s'est retrouvé par inadvertance sur une piste cyclable… « Je suis vraiment chanceux. Vraiment chanceux, dit toutefois Laurent Proulx. J'ai été tellement bien préparé, tellement bien soutenu… J'ai beaucoup de monde à remercier. » Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


La Presse
13-07-2025
- Science
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L'alimentation et le cancer de la prostate
Depuis une vingtaine d'années, une campagne de port de la moustache en novembre, Movember, vise à sensibiliser au cancer de la prostate. Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques de lecteurs Y a-t-il des aliments susceptibles de causer le cancer de la prostate ? Chantal Allen On ne le sait pas avec certitude, mais l'excès de produits laitiers pourrait être problématique, selon une chercheuse de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). « Certaines études montrent qu'un régime trop riche en produits laitiers et en calcium augmente le risque de cancer de la prostate », dit Marie-Élise Parent, de l'INRS, qui est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en épidémiologie environnementale du cancer. « De même, il se pourrait que des déficiences en vitamine E et en sélénium augmentent aussi le risque. » Outre le lait, les sources de calcium dans l'alimentation sont les légumes verts et les noix. La vitamine E se trouve dans les huiles végétales, les noix et graines et les légumes verts. Quant au sélénium, il provient des noix, des poissons et fruits de mer et de la viande. Étant donné l'incertitude, l'autorité en la matière, le World Cancer Research Fund (WCRF), ne considère pas qu'il y a des facteurs de risque alimentaires pour le cancer de la prostate, note Mme Parent. Le WCRF est une organisation de Londres qui réunit périodiquement des comités d'experts pour se pencher sur ce type de questions. Ses recommandations pour éviter le cancer de la prostate sont « les mêmes que pour les autres types de cancers et pour les maladies cardiovasculaires, manger santé et varié et être actif », dit Mme Parent. Pendant longtemps, on a cru que l'excès de viande rouge et de certaines graisses augmentait le risque de ce cancer, et que le lycopène, un composé notamment présent dans la tomate, avait un effet protecteur. « Mais finalement, ce n'est pas le cas dans tous ces cas », dit Mme Parent. Le cancer de la prostate est étudié sous la loupe de l'alimentation parce qu'il est beaucoup plus fréquent dans certains pays. PHOTO TIRÉE DU SITE DE L'INRS Marie-Élise Parent Il y a des taux beaucoup plus élevés en Amérique du Nord qu'en Asie, et quand les gens changent de pays, leur risque change, probablement parce qu'ils adoptent les habitudes de vie de ce nouvel endroit. Marie-Élise Parent, professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l'alimentation et le cancer « Donc on pense qu'il y a des facteurs environnementaux importants. » Obésité Elle a elle-même mené plusieurs études sur la question. L'une d'entre elles, publiée en 2020 dans la revue Nutrients, étudiait trois types d'alimentation : santé, riche en sucre, et riche en aliments salés et en alcool. Comparé au régime santé, le régime contenant beaucoup de sucre était associé à un risque 35 % plus élevé de cancer de la prostate. Le risque était plus important pour ce qui est des cancers de stade plus avancés. Une autre étude de Mme Parent, publiée en même temps dans la même revue, portait sur les aliments ultratransformés, qui augmentent le risque de cancer de la prostate. La différence était de 29 % quand on comparait les 25 % de gens qui consomment le plus de ces aliments avec les 25 % qui en consomment le moins. Ici aussi, le risque était plus important pour ce qui est des cancers de stade plus avancés. Enfin, une autre, publiée en 2021 dans la revue Cancer Causes & Control, a conclu que l'obésité augmente le risque de cancer de la prostate. « L'augmentation est encore plus importante pour les cancers de la prostate plus agressifs, dit-elle. L'obésité est souvent liée à l'alimentation. » Vous avez une question scientifique ? Écrivez-nous


L'Équipe
12-07-2025
- Sport
- L'Équipe
Louis van Gaal annonce qu'il est guéri du cancer de la prostate qui lui a été détecté en 2022
L'emblématique entraîneur Louis Van Gaal (73 ans) a révélé durant l'émission télévisée néerlandaise Humberto qu'il avait soigné le cancer de la prostate dont il souffrait. Une bonne nouvelle après près de trois ans de traitement. Louis van Gaal a remporté son combat. « Je ne souffre plus du cancer », a-t-il révélé lors de l'émission télévisée Humberto. Une maladie à la prostate que l'entraîneur néerlandais tentait de soigner depuis 2022. « J'ai un contrôle tous les deux mois, mais ça se passe bien. Je suis de plus en plus en forme », a ajouté van Gaal. Son état de santé s'est nettement amélioré après une période difficile qu'il a racontée avec pudeur. « Il y a deux ans, j'ai subi plusieurs opérations. Tout allait mal à l'époque. J'avais des problèmes de défécation, de couches, tout était terrible », a-t-il reconnu. Des soucis désormais derrière lui, désormais. Van Gaal a ironisé sur ce sujet : « J'apparais souvent en public. Alors, je porte des pantalons sombres pour que cela ne se voie pas trop. » Un retour sur le banc pas exclu La forme retrouvée à 73 ans, l'entraîneur passé longuement sur les bancs de l'Ajax Amsterdam, du FC Barcelone ou encore de Manchester United n'a pas totalement renoncé à retrouver un banc, malgré ses refus des derniers mois. « Je ne vais pas entraîner dans un club parce que je n'ai pas envie de travailler tous les jours, a-t-il notamment assuré. Vous êtes sélectionneur huit fois par an, mais qui veut d'un homme de 73 ans qui a eu un cancer de la prostate ? Peut-être Curaçao ou quelque chose comme ça ? » Les nations capables d'attirer van Gaal ne sont pas nombreuses toutefois. « Je ne le ferais que pour des pays comme l'Angleterre et l'Allemagne », s'est avancé l'ancien sélectionneur des Pays-Bas entre 2000 et 2001, puis 2021 et 2022, au moment où sa maladie s'était déclenchée.