Dernières actualités avec #pèlerinage


Le Parisien
3 days ago
- Politics
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Inde : au moins six morts dans une bousculade dans un temple hindou
Une bousculade pendant un pèlerinage religieux dans le nord de l'Inde a fait au moins six morts et plusieurs blessés, ont fait savoir les autorités, ce dimanche. Le mouvement de foule s'est produit dans l'escalier menant au temple Mansa Devi, situé dans la ville sainte d'Haridwar, sur les rives du Gange. Selon le ministre en chef de l'État d'Uttarakhand, Pushkar Singh Dhami, des opérations de secours étaient toujours en cours dimanche en fin de matinée, a-t-il fait savoir dans un communiqué. Les bousculades meurtrières sont fréquentes en Inde pendant les nombreuses festivités religieuses qui s'y déroulent tout au long de l'année. En juin dernier, au moins trois personnes avaient été tuées et de nombreuses autres blessées quand un mouvement de foule était survenu au cours d'un rassemblement de fidèles hindous dans l'État d'Odisha, situé sur le littoral oriental de l'Inde. Le mois précédent, six personnes avaient trouvé la mort pendant une autre fête religieuse, dans l'État de Goa (ouest). En janvier, au moins 30 personnes en sont mortes au cours du gigantesque rassemblement hindou de la Kumbh Mela à Prayagraj, dans le nord de l'Inde, qui a rassemblé, selon les autorités, plus de 600 millions de personnes six semaines durant.


Le Figaro
15-07-2025
- Politics
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Au Mexique, le chemin de pèlerinage du peuple indigène wixárica classé au patrimoine mondial
La route de 500 km, qui relie les États de Jalisco (ouest) et de San Luis Potosí (centre), témoigne des cultures précolombiennes, avec la vingtaine de sites sacrés qui jalonne l'itinéraire. Une héritière des cultures précolombiennes. La route de Wixárica ou des Huichols, un chemin de pèlerinage de 500 km emprunté par un peuple autochtone du Mexique et jalonné de dizaines de sites naturels sacrés, a été inscrite samedi au patrimoine mondial de l'Unesco. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Emprunté par le peuple indigène indien wixárica (ou huichol), ce chemin qui relie les États de Jalisco (ouest) et de San Luis Potosí (centre) « est un témoignage exceptionnel de la pérennité des traditions culturelles du peuple wixárica », a estimé le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco. Publicité Une vingtaine de sites sacrés jalonnent cet itinéraire, et tout au long du chemin, les Wixáricas (aussi appelés Huichols) manifestent leurs liens avec les éléments de leur mythologie, comme le maïs, l'aigle royal, le cerf et le peyotl - un cactus hallucinogène que les indigènes considèrent comme sacré. Une plante hallucinogène attire les touristes Mais le peyotl attire aussi les touristes, cette plante hallucinogène faisant l'objet d'une consommation illégale. Les autochtones déplorent que leurs lieux sacrés soient dénaturés, pollués et exploités par des étrangers. Ces sites « sont souvent marchandisés et folklorisés par une industrie du ' tourisme mystique ' », ont expliqué les Wixáricas et d'autres tribus au cours d'un dialogue avec les autorités en 2022. Parmi les sites que le peuple huichol considère comme les plus atteints par le tourisme figure Wirikuta, point culminant du chemin de pèlerinage, reconnu comme site sacré par le gouvernement mexicain en 2023, au même titre que le reste de l'itinéraire. Lors de l'inscription de la route des Huichols sur la liste du patrimoine mondial, l'Unesco a recommandé au Mexique d'interdire les activités minières dans cette région argentifère et de renforcer la réglementation pour contenir l'expansion urbaine. L'Unesco a également classé samedi au patrimoine mondial, entre autres sites, les mégalithes de Carnac dans l'ouest de la France et les châteaux du roi Louis II de Bavière dans le sud de l'Allemagne.


L'Équipe
10-07-2025
- Politics
- L'Équipe
« Quand les jeunes piquent-niquent, je reste debout : si je m'assois, je ne repars pas » : Daniel Saint-Hamon, l'octogénaire qui sillonne les centaines de kilomètres de Compostelle
Depuis 10 ans, le journaliste et scénariste français arpente les centaines de kilomètres du chemin de pèlerinage. Une prise de pouvoir sur le temps et sur son corps. « Quand le chemin est venu me taper sur l'épaule, je n'étais pas complètement nul en sport. J'en avais une certaine idée via la course (j'ai fait le marathon de New York au milieu des années 70) et via les arts martiaux que j'ai découverts à la cinquantaine. Mais la marche ? Ce n'était pas mon truc. Il y a dix ans environ, dans un dîner, je discute avec un couple d'amis qui revenait d'avoir fait « un morceau » de Compostelle. 200 kilomètres en 10 jours. Je reste bête, 200 kilomètres à pied ? Et puis cette idée s'ancre en moi, obsédante : j'annonce à ma femme que je veux faire pareil. Habillé comme un scout Gare de Lyon En très peu de temps, c'est le départ. On est en 2015, je suis dans ma 71e année et personne ne trouve cela raisonnable. Les genoux, les hanches, le dos... Mon médecin met un peu de temps à réaliser quand je lui annonce et me conseille plutôt de m'inscrire dans un club de marche nordique. Le 1er août, je débarque Gare de Lyon, habillé comme un scout avec mon bermuda à poches et mes increvables chaussures Lowa, direction Le Puy en Velay. Ma femme me regarde partir en se disant que je vais revenir dans deux heures. Je m'étais certes entraîné quelques fois dans la forêt de Meudon ou en Normandie, des marches de 20 kilomètres qui m'avait laissé sur le flanc, mais on ne pouvait pas réellement parler d'entraînement. Je vais le payer cher. Dès la première étape, je comprends... Je me demande dans quoi je suis tombé, il s'agit de 25 kilomètres plutôt compliqués. J'arrive le soir dans un beau gîte. Une jeune femme en face de moi me prévient : « Demain, c'est Monistrol-d'Allier, il y a un dénivelé très dur, vous pouvez prendre un taxi d'ici pour faire cette étape et éviter cette montée ». Je suis vexé, elle le voit, elle me confie que je lui fais penser à son papy. La montée de Monistrol-d'Allier, je le constate le lendemain, elle est tout bonnement verticale : la demoiselle avait complètement raison. Le 3e jour, mon corps me dit déjà d'arrêter : « Tu as mal partout, tu n'es pas bien, laisse tomber ». « A mon âge, pleurer en regardant une pente... » Mais l'enthousiasme des jeunes dans le gîte est communicatif. Je me décide à les suivre en me disant que si je fais une crise cardiaque, je saurai pourquoi je l'ai faite. Quand on est un vieil orgueilleux entouré de jeunes, on essaie de faire comme eux. Mais c'est pareil pour les vieilles bagnoles : une fois que vous vous arrêtez, dur de repartir. Alors quand les jeunes pique-niquent, moi je reste debout. Je leur explique que si je m'assois, je ne repars pas. Le 5e jour, j'arrive au pied d'un dénivelé qui me donne envie de pleurer. À mon âge, pleurer en regardant une pente... Et mon corps me parle encore, il me dit : « Vas-y, tu peux ! » Je m'en sors, mon coeur continue de battre normalement : c'est parti. Au bout de 10 jours de marche, j'arrive à Conques, je suis devenu un Jacquet qui peut porter la coquille. Les 1 600 km, je les ai parcourus en trois fois, interrompus chaque fois d'un intervalle d'un mois environ. Et dire qu'au départ, j'étais parti pour faire 200 km... J'en ai finalement fait 400 et je me suis dit que j'allais forcément repartir. Les 1 200 km, cela représente en tout 65 jours de marche. Une fois, j'étais sous la douche quand je vois arriver à mes pieds une sorte de liquide jaune. De la pisse qui fuyait. Vous avez 75 ans et vous vous dites : « qu'est-ce que je fais là » ? La première fois que je suis arrivé à Saint-Jacques, j'ai ressenti un bonheur indescriptible. Je me disais que je pourrais être allé à Varsovie à pied. À mon âge, on est tous enkystés dans des habitudes. Plus rien ne vous menace, la vie devient monotone. Il faut se sortir de cette gangue, et le chemin est parfait pour ça. Il vous extirpe complètement de votre confort domestique, même si les vieux qui ont fait leur service militaire comme moi, on a déjà connu ça. Les plus jeunes, eux, en bavent. Les chiottes, dormir, manger, marcher.... « Compostelle, c'est Tinder » Une fois, j'étais sous la douche quand je vois arriver à mes pieds une sorte de liquide jaune. De la pisse qui fuyait. Vous avez 75 ans et vous vous dites : « qu'est-ce que je fais là » ? Il y a aussi les nuits avec les punaises de lit, impossible de les oublier. Un soir, avant d'arriver à Conques, un aubergiste nous a mis dehors à 2 heures du matin car on lui en avait signalé dans son établissement. Compostelle, c'est un inconfort, certes, mais j'ai été élevé à la dure dans des internats. Physiquement, le plus difficile a sans conteste été le col de Roncevaux, qui relie la France en Espagne, mais aussi le plateau de la Meseta de l'autre côté de la frontière : huit heures de marche où vous ne croisez pas un chat. Beaucoup disent qu'on revient changé de Compostelle, et notamment dans l'attention qu'on porte aux gens. Tout le monde est intéressant sur le chemin, du plombier à l'architecte. C'est un concentré de notre monde : des femmes, des hommes, des transgenres, chacun amène quelque chose. Et puis Compostelle, c'est Tinder ! (Il rit) Je n'ai jamais vu ça. On imagine les gens en train de marcher et de prier, mais non, il n'y a pas que ça ! L'autel, c'est la table du gîte couverte de bières. On y parle de ses maux de pieds, mais très vite on s'y confie, jusqu'aux choses les plus intimes. Oui, c'est une thérapie. Même dans l'intimité, avec ma femme, je vois bien que je ne suis plus le même. Je suis plus gentil, j'ai plus d'empathie. Avant, je ne faisais pas attention aux gens. J'ai été journaliste, scénariste de films* qui ont eu leur petit succès, et cela rend vite vaniteux. Mais tout cela est derrière moi désormais. Cet été, je repars avec ma fille de 27 ans car non, je ne vois pas de fin à Compostelle. C'est plus qu'un virus, car un virus peut se soigner : Compostelle, c'est une addiction. Cette expérience m'a fait réaliser que ma vie, c'était avant tout de marcher. » *Daniel Saint-Hamon est journaliste, écrivain, scénariste (Le Grand Pardon, L'Union Sacrée notamment). Il a publié au printemps dernier « Compostelle pour les vieux » aux éditions Eyrolles.