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En terrasse avec Alexis Deschênes
En terrasse avec Alexis Deschênes

La Presse

time5 days ago

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En terrasse avec Alexis Deschênes

(Ottawa) Cet été, nos journalistes passent chaque semaine un moment en terrasse avec une personnalité pour une discussion conviviale. Ariane Krol s'est attablée avec Alexis Deschênes, député bloquiste de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj, pour parler politique et défis des régions. « La première journée à la Chambre des communes, c'est impressionnant. Il y a 343 élus, le bruit, le décorum, beaucoup d'apprentissages à faire », témoigne Alexis Deschênes, rencontré à la terrasse de la Tavern on the Hill, dans un parc d'Ottawa près du parlement. « Je travaille fort pour apprendre et m'adapter le plus rapidement possible, pour être un meilleur parlementaire et faire cheminer les dossiers de ma région. » Ayant été correspondant parlementaire durant quatre ans à Québec, il sait que pour « bien tirer son épingle du jeu », il faut « créer des liens avec les ministres du gouvernement ». Il n'a donc pas tardé à parler à la ministre des Pêches, la Terre-Neuvienne Joanne Thompson, de l'importance de consacrer des sommes à la diversification des marchés d'exportation. « On ne s'entendra pas sur tout, mais on peut s'entendre là-dessus. » À contre-courant de la vague rouge du printemps, les électeurs de sa circonscription ont choisi un député de l'opposition plutôt qu'une ex-ministre libérale qui siégeait à Ottawa depuis 2015, Diane Lebouthillier. Alexis Deschênes l'a emporté par plus de 4200 voix. Un baume pour celui qui avait échoué à se faire élire sous la bannière du PQ en 2014 et en 2022 ? PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alexis Deschênes Après 2022, on me disait : 'Là, il ne faut pas que tu le prennes personnel !' C'est très dur, mais avec le temps, tu le comprends. Donc la victoire, je ne la prends pas plus personnel que ça non plus. Le processus démocratique appartient aux électeurs. Alexis Deschênes Il faut dire que le candidat Deschênes n'en était pas à sa première course. La première, c'était en sixième année du primaire, pour être maire d'un jour du village de Maria. « J'ai embarqué tout de suite ! J'ai préparé un discours, j'ai gagné avec 39 votes. La piqûre de la politique est vraiment partie de là ! » Il y a ensuite eu le conseil étudiant, au secondaire, la Fédération étudiante collégiale du Québec, au cégep, et, plus récemment, le Barreau de l'est du Québec, dont il a été élu bâtonnier l'an dernier. « Je me suis aperçu que c'est en moi, je vais toujours m'impliquer. Donc après 2022, j'ai réussi à me dire : 'J'ai ça en moi, je vais continuer, je ne le prends pas personnel.' » La vie en région Un journaliste ou un avocat qui se lance en politique, ça s'est vu. Un député qui se bat en Cour fédérale pour faire rétrécir la taille de sa circonscription, par contre, c'est inusité. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alexis Deschênes C'est que l'ancienne circonscription de la Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine s'est considérablement agrandie au dernier découpage électoral, lorsqu'elle a absorbé une partie d'Avignon–La Mitis–Matane–Matapédia, abolie dans la foulée. La Gaspésie a perdu un de ses trois sièges aux Communes. Et la nouvelle circonscription de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj couvre 23 587 km2, soit davantage que des pays comme le Belize ou le Salvador. Alexis Deschênes a contesté ce redécoupage dès juillet 2023, bien avant de se porter candidat. La Cour fédérale ayant rejeté ses arguments en février dernier, il a déposé un avis d'appel. « Je vais faire tout ce que je peux pour être le plus présent possible », mais l'étendue de la circonscription « viole les droits politiques des gens de [la] région d'avoir accès à un élu facilement », estime le nouvel élu, qui a dû ouvrir six bureaux de circonscription. Le gouvernement pourrait « augmenter le nombre de députés, et s'assurer que les régions [en] aient un nombre minimum qui ne diminue pas même si leur poids relatif diminue », suggère-t-il. « L'autre solution intéressante, ce sont des statuts protégés », dit-il en donnant l'exemple de l'Île-du-Prince-Édouard, où quatre sièges sont garantis à la province, donc protégés. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alexis Deschênes « La vie est différente en région. Ça prend des gens qui disent haut et fort notre réalité régionale et demandent des aménagements. » Outre les secteurs économiques comme les pêches, la foresterie ou le tourisme, le transport est un enjeu majeur qui « touche tout le monde » dans sa région. Dès la reprise des travaux parlementaires, il a demandé le prolongement de la piste de l'aéroport des Îles-de-la-Madeleine, et le retour du service de VIA Rail entre Matapédia et Port-Daniel–Gascons. Ça fait partie de mes conclusions sur la vie en région : on est constamment obligés de se battre si on ne veut pas subir de reculs. Il y a toujours une tendance à la centralisation, parce que la population augmente plus vite dans les centres urbains que chez nous. Alexis Deschênes Sa région, comme plusieurs autres au Québec, a pourtant le vent dans les voiles ces dernières années. Le bilan migratoire de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine demeure l'un des plus favorables de la province, a confirmé l'Institut de la statistique du Québec en janvier dernier. « Ça apporte du sang neuf, des idées nouvelles. La Gaspésie a toujours été une terre d'accueil, et je pense que ça se bonifie tout le temps. C'est une culture différente, un rythme différent », dit celui dont le village, Carleton-sur-Mer, compte 4218 habitants. « Il y a deux petits traits qui parlent un peu chez nous. Le klaxon, il ne sert qu'à saluer. Et quand je vois une ambulance passer vite, mon cœur se serre parce que je me demande pour qui c'est », illustre-t-il. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Alexis Deschênes « On est très proches, et en même temps, on est très libres parce qu'on a de grands terrains de jeu. On a la mer, des chemins forestiers à n'en plus finir, la rivière, la pêche, la chasse, tout le monde y trouve son compte. » Un petit coin secret à recommander aux Québécois en visite cet été ? « J'en ai plein, mais je ne sais pas si je vais vous le dire ! », esquive le député en riant. « J'invite les touristes à essayer l'exploration. Quand il y a des petits chemins de traverse, prenez-les, allez voir. Vous allez peut-être rencontrer des gens qui, eux, vont vous parler, parce que chaque Gaspésien et Gaspésienne a ses petits endroits secrets. » Questionnaire estival À quoi ressemble votre été idéal ? Ça se passe à Carleton-sur-Mer, dans mon village. Le matin, je prends un café latté avec mon amoureuse, on regarde la mer et on décide du projet de la journée. Le soir, on fait un souper avec les enfants, on invite des amis, on fait un feu sur la grève. Quelles seront vos lectures d'été ? La loi sur les pêches et la réglementation afférente. Je veux aussi finir de lire le règlement de procédure de la Chambre des communes, parce qu'il y a beaucoup de choses à apprendre quand on arrive comme député. Une personnalité, morte ou vivante, avec qui vous aimeriez passer un moment ? René Lévesque, c'est sûr ! On irait marcher sur la plage à New Carlisle, et je lui demanderais sa perspective sur le cheminement du peuple québécois. Qui est Alexis Deschênes ? Bachelier en science politique de l'Université Concordia, Alexis Deschênes a été reporter télé à Montréal, puis à Québec comme correspondant parlementaire. Il a quitté le journalisme en 2010 pour faire son droit. Avocat depuis 2013, il a travaillé au ministère de la Justice avant de rejoindre le bureau d'aide juridique de New Richmond, dans sa région natale de la Baie-des-Chaleurs. Candidat du Parti québécois en 2014 et en 2022, il a finalement été élu député fédéral avec le Bloc québécois le 28 avril dernier. Député de Gaspésie–Les Îles-de-la-Madeleine–Listuguj, il est leader adjoint du Bloc et porte-parole en matière de pêches et océans. Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

Loi Duplomb : betteraves, noisettes, pommes… Ces filières qui attendent le retour de l'acétamipride
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Le Parisien

time21-07-2025

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  • Le Parisien

Loi Duplomb : betteraves, noisettes, pommes… Ces filières qui attendent le retour de l'acétamipride

Ces derniers jours, les feuilles des betteraves sucrières ont pris des teintes jaunâtres dans de nombreuses régions de France. Non pas car elles ont trop pris le soleil, mais à cause de la jaunisse. Une maladie causée, après un hiver doux, par une invasion de pucerons porteurs du virus : une fois infesté, le feuillage jaunit, et la plante ne grossit plus. De quoi rappeler les biens mauvais souvenirs de 2020 aux cultivateurs. « En moyenne, la production avait chuté de 30 %, explique Fabien Hamot, secrétaire général de la Confédération des planteurs de betteraves (CGB). Mais certains avaient perdu 70 % ou 80 % de rendement, si bien que des agriculteurs n'avaient même pas récolté. » Perte pour la filière : 280 millions d'euros.

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