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24 Heures
a day ago
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«Ma vie intime, j'en parle à qui je veux, quand je veux!»
Quatre bénéficiaires de l'Institution de Lavigny témoignent de leur rapport à la sexualité. Une thématique encore taboue, même si la parole se libère. Maxime Rutschmann Publié aujourd'hui à 09h00 Bénéficiaires de l'Institution de Lavigny, Seema, Justine, Laure et Jean-Marc affichent fièrement la charte «Ma vie intime, affective et sexuelle», qu'ils ont contribué à créer. Marie-Lou Dumauthioz En bref: Sur la table, les deux tomes de «Ma vie intime, affective et sexuelle» servent de point de départ à la discussion. Réunis en groupe, quatre bénéficiaires de l' Institution de Lavigny feuillettent les pages de cette charte visuelle, dont le but est d'informer les personnes en situation de handicap de ce qu'elles peuvent attendre des professionnels. Ils s'arrêtent d'abord sur une histoire traitant du respect de leur vie privée. «Je vis bien mon intimité, témoigne d'emblée Jean-Marc. Les éducateurs n'entrent pas dans les chambres sans toquer. Heureusement! Parce qu'à une autre époque, il n'y avait aucune barrière. Je ne voudrais pas revenir en arrière.» À 53 ans, ce résident de l'institution n'est pas le seul à exprimer le besoin d'avoir des «moments à soi» et de conserver un espace personnel. «Le défi est de réussir à indiquer des moments opportuns et les codes à respecter pour que les bénéficiaires puissent accéder à l'intimité», avance Benjamin Benamou, intervenant en ateliers de développement personnel. Un espace pour parler d'intimité De l'intimité, la conversation dérive progressivement vers la sexualité. Un sujet encore tabou et chargé de clichés . Mais qu'évoque donc ce terme pour les personnes avec une déficience intellectuelle? «Il faut se protéger», lâche Justine, 22 ans, en parlant de «consentement», alors que Jean-Marc insiste sur «le respect». À ses côtés, Laure, 49 ans, explique «qu'il ne faut pas se moquer des personnes qui ont un manque de connaissance». Tous évoquent surtout la notion de confiance. «J'ai plus de facilité à parler de sexualité avec les femmes qu'avec les hommes», poursuit Laure, qui vit dans un appartement à Morges et qui peut discuter de ce qu'elle ne comprend pas avec une sexopédagogue. Jean-Marc abonde: «Ma vie intime, j'en parle à qui je veux, quand je veux!» De gauche à droite: Benjamin Benamou (intervenant en ateliers de développement personnel), avec Seema, Laure, Justine, Jean-Marc, bénéficiaires de l'Institution de Lavigny, ainsi que Micaela Vargas (éducatrice). Marie-Lou Dumauthioz/Tamedia À l'Institution de Lavigny, une commission «Affaires de cœurs» a été mise sur pied pour offrir un espace de discussion autour de l'affectivité et de la sexualité. Des séances confidentielles sont organisées annuellement et sont saluées par les bénéficiaires. «Nous savons que tout ce qui est dit dans le groupe de parole ne sort pas de la pièce», indique Seema. À 39 ans, celle qui réside dans un appartement décentralisé à Morges poursuit: «Je n'hésite pas à parler de mes problèmes liés à l'intimité avec les éducatrices! Avoir des espaces de dialogue est très important pour les plus jeunes, qui découvrent leur corps.» Une sexualité vécue librement Découvrir son corps et aider les personnes en situation de handicap physique, psychique ou mental à s'épanouir sexuellement , c'est justement ce que propose l'association Corps Solidaires . «Je suis convaincu que tout être humain a le droit de vivre des expériences sexuelles qui apportent du plaisir, dans un climat de sécurité, libre de toute contrainte, discrimination ou violence», détaille sa présidente, Judith Aregger. En Suisse, les personnes en situation de handicap peuvent faire appel à des services d'assistance sexuelle. L'association Corps Solidaires soutient et promeut cette pratique. Carole Parodi À Lavigny comme ailleurs, certains résidents font appel à ces services d' assistance sexuelle . Pour celles et ceux qui n'en bénéficient pas, imaginer la sexualité passe alors par la perspective de faire des rencontres. «Je fais plein d'activités pour connaître des gens, raconte Justine. Lors d'une soirée karaoké, j'ai discuté avec un garçon, mais nous ne nous sommes pas revus… On ne peut pas être en couple en voyant quelqu'un une seule fois!» Handicap et couple, un mariage possible Durant deux ans, Jean-Marc a vécu une vie à deux et a adapté son environnement. Faute d'obtenir un lit double médicalisé, son ex-compagne et lui ont pu mettre la main sur un canapé-lit. «Tout le monde respectait nos moments intimes. J'avais un panneau «Ne pas déranger» sur la porte et on nous fichait la paix», se souvient-il. Il y a bien sûr aussi de longues histoires d'amour. «J'ai connu mon chéri à Lavigny, nous sommes mariés depuis dix ans et nous vivons ensemble», indique Laure, qui se tourne vers les éducatrices ou ses parents lorsque des «petites tensions» émergent au sein de son couple. Depuis quinze ans, Seema partage elle aussi la vie de son compagnon, qu'elle retrouve régulièrement «pour de bons moments ou des activités en groupe». Pour les personnes en situation de handicap, un accompagnement adapté est un plus pour expérimenter l'amour, la sensualité, la sexualité et les relations de couple, comme tout un chacun. D'autres articles sur le handicap en Suisse Newsletter «Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le HuffPost France
13-07-2025
- Science
- Le HuffPost France
Sept conseils que ces sexologues suivent toujours pour une sexualité épanouie
SEXO - En matière de sexualité, les conseils sont légion et ils ne sont pas toujours de qualité. Entre les injonctions plus ou moins bien déguisées, les recommandations qui ne prennent pas en compte les spécificités de chaque personne, et les théories fumeuses sur les réseaux sociaux, on peut vite se retrouver perdu. Pour éviter les avis bancals, le mieux est encore de s'en remettre aux sexologues. Parmi les recommandations qu'ils font à leurs patients, quelles sont celles que ces experts de la sexualité s'appliquent sans faute ? Sur la base de leurs années d'expérience professionnelle, Le HuffPost a interrogé plusieurs d'entre eux sur ce qu'ils évitent ou privilégient au lit. [Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d'un article paru en juin 2025 sur le HuffPost américain. L'article original est à lire ici. Il a été traduit, raccourci et édité dans un souci de compréhension pour un lectorat francophone.] Toujours s'assurer du consentement L'une des règles les plus importantes du sexologue Tom Murray est de ne jamais tenter quoi que ce soit de nouveau sans en parler à son partenaire et obtenir son accord au préalable, plutôt que de le mettre au pied du mur. « Le domaine des relations intimes est vaste et diversifié, offrant des possibilités infinies de découvrir la joie, le plaisir et la connexion. Mais explorer de nouveaux horizons sans le consentement des deux parties peut provoquer un malaise, une trahison de la confiance et même des blessures », souligne-t-il auprès du HuffPost. Discuter de ses désirs et de ses limites sexuelles favorise le respect, permet de s'assurer que les deux partenaires sont sur la même longueur d'onde, et peut même créer de l'excitation par anticipation. « Une bonne relation sexuelle repose sur ce type de conversation, car elle garantit que toute exploration est fondée sur le consentement et la curiosité mutuelle, ce qui renforce le lien et améliore l'expérience des deux partenaires », conclut-il. Ne jamais simuler un orgasme Pour la sexologue Mary Hellstrom, il est capital de ne pas faire semblant d'avoir un orgasme. « Notre culture est très axée sur les résultats, aussi - et surtout - en matière de sexe. Mais certaines des meilleures relations sexuelles que j'ai eues n'ont pas comporté de point culminant, pour moi ou mon partenaire », explique-t-elle. Refuser de simuler des orgasmes est pour elle un moyen de se sentir épanouie dans sa vie sexuelle. « Cela m'aide à me concentrer sur mon plaisir et à ne pas me focaliser sur l'idée que le 'bon sexe' doit toujours inclure un orgasme renversant », développe-t-elle. « Moins de pression signifie plus de plaisir. » Ne pas contrôler les fantasmes sexuels de l'autre En matière de sexualité à deux, surtout dans le cadre d'un couple monogame, il arrive qu'un des partenaires se sente menacé par les fantasmes de l'autre. Pour la sexologue Nazanin Moali, également animatrice du podcast « Sexology », c'est une erreur à éviter. « Après tout, les fantasmes font partie intégrante de notre sexualité, fait-elle remarquer. Et il est bon de garder à l'esprit que tout le monde n'est pas intéressé par la mise en scène des scénarios issus de son imagination. Divers facteurs tels que notre environnement, notre niveau de stress, les périodes de vie ou nos expériences orientent ce qui nous excite », explique Moali. « Il est courant que nos partenaires aient des fantasmes qui ne nous concernent pas, et, pour la plupart des individus, avoir un fantasme n'implique pas une violation des règles de la relation. Accepter nos désirs uniques et comprendre la complexité de notre sexualité peut renforcer l'intimité et le lien qui nous unissent », abonde l'experte. Ne jamais se moquer de son partenaire « Dans le monde de la sexothérapie, nous avons une expression qui dit : 'Ne critiquez pas ce qui plaît à quelqu'un d'autre' », confie Incia A. Rashid, sexologue. Pour elle, il est impensable d'humilier quelqu'un à cause de ses préférences sexuelles. « Cela détruit son sentiment de sécurité, et ça s'applique à tous les aspects de l'intimité. » Face à quelqu'un qui confie ses envies ou les choses qu'il ou elle souhaite explorer, vous n'entendrez donc jamais Incia A. Rashid faire des remarques désobligeantes. D'ailleurs, dans son cabinet, la sexologue relate avoir travaillé avec des clientes qui se sentaient humiliées par leurs partenaires pour des « choses insignifiantes »: la manière dont elles s'épilent ou non le pubis, le type de lingerie qu'elles portent… Or, « on ne peut pas connaître la véritable liberté sexuelle si on est humilié », déclare-t-elle. Laisser son esprit vagabonder pendant les rapports Deuxième conseil que Mary Hellstrom s'applique toujours : ne pas se culpabiliser de se livrer, occasionnellement à des fantasmes mentaux pendant les rapports sexuels. « Être dans l'instant présent, c'est génial, mais il est aussi tout à fait normal que l'esprit vagabonde lorsque nous sommes dans l'espace de l'érotisme, détaille-t-elle. Si mon esprit commence à se remémorer des moments passés ou à fantasmer sur de nouveaux scénarios pendant les rapports sexuels, je le laisse vagabonder sans me juger ». Pour elle, l'équation est simple : « Moins de honte, plus de plaisir ! » Ne pas prendre personnellement les problèmes érectiles À moins qu'on ne lui dise directement, Nazanin Moali ne suppose pas que les problèmes d'érection de son partenaire sont de sa faute. Prendre ce type de dysfonctionnement personnellement ne fait qu'aggraver la situation - mais, en réalité, ils peuvent être dus à différents problèmes physiologiques. « Le fait que votre partenaire rencontre des difficultés ne reflète pas son attirance pour vous ou votre alchimie ; cela peut simplement être le résultat d'une mauvaise nuit de sommeil », ajoute la sexologue. « Au lieu de vous éloigner ou d'ignorer le problème, il vaut mieux lui demander : 'Comment puis-je t'aider en ce moment ? Créons un environnement favorable ! » Ne pas éviter les conversations gênantes sur le sexe Certes, certaines conversations sur le sexe ne sont pas faciles à avoir, mais, pour Janet Brito, elles sont essentielles à une vie sexuelle épanouie. Particulièrement celles qui concernent les préférences sexuelles dans la chambre à coucher.


Le Parisien
12-07-2025
- Politics
- Le Parisien
« Je n'ai pas envie d'être enfermé dans une relation unique » : dans le lit de Jacques qui multiplie les amants
« J'ai la sensation d'être un ovni. Mais ça me va bien. » Jacques aime l'aura qui flotte autour de lui. Celle d'un dandy cultivé et séducteur dont la liste d'amants est impossible à tenir. « Moi-même je ne sais pas », sourit le tout jeune sexagénaire, presque surpris de la question. Depuis ses premiers baisers avec « un sublime camarade de lycée qui m'a fait comprendre que la sexualité pouvait être joyeuse et drôle », Jacques n'a eu de cesse de papillonner. Sans jamais s'engager. Un choix revendiqué très jeune.