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Le Figaro
3 days ago
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Notre sélection de spectacles à pleurer de rire pour l'été et la rentrée
Marine Leonardi, Morgane Cadignan, Pablo Mira, Anne Depetrini... Sur scène, ils racontent l'époque en racontant leur vie et relatent leurs malheurs pour notre plus grand bonheur. Notre sélection de spectacles drôles et intelligents en tournée, à Paris, ou à la télé. Marine Leonardi, la meilleure graine « Vous êtes consentants ?» : c'est la question que pose Marine Leonardi en ouverture de son stand up, pour s'assurer que les rares hommes présents dans la salle savent à quoi ils doivent s'attendre. Des précautions utiles avant de plonger illico dans le récit cru de son post-partum, avec toutes les précisions intimes et gynécologiques. «Je pète, je pleure», résume-t-elle en déclenchant les rires complices de son public de femmes en immense majorité. Car en parlant d'elle, Marine Leonardi nous parle de nous. Le corps après la grossesse, les effets de la pilule, l'usure du couple, la vie avant et après les enfants, la parentalité, l'éducation positive, la sexualité, la libido en berne… Pendant une heure et demie, l'humoriste met des mots aussi drôles que vrais sur des situations qu'on a, pour beaucoup, traversées. Et ça fait un bien fou, tout en nous déculpabilisant. L'ancienne cadre sup reconvertie en standuppeuse et humoriste sur France Inter n'hésite pas à se décrire en mère «nullissime», comme une baby-sitter d'enfants «dont les parents ne rentrent jamais». Au moment de préparer le dîner, elle se transforme en sorcière Grabouilla, «qui met tout et n'importe quoi dans sa marmite, des pâtes, de la brioche». «J'ai l'impression de tenir un resto pas bon où les clients ne paient pas mais donnent leur avis». Lequel sera «C'est pas bon», CQFD. Cette mère de deux filles comprend aussi les mères de garçons réduites au «champ lexical du chien» : «On les a pas sortis de la journée, ils ont fait pipi partout». Leur inspiration déco ? «Cambriolage !». Pas faux. Grâce à Marine Leonardi, comme elle le répète sur Instagram, «on n'est pas seul(e)s». I.B. Marine Leonardi dans «Mauvaise graine», dates de tournée et infos sur Benjamin Tranié, on lui dit oui ! Benjamin Tranié irrésistible dans « Félicitations et tout et tout ». Antoine de Bary Publicité Tout est dans le «et tout et tout». Pour son second spectacle seul en scène, Benjamin Tranié nous invite à un mariage, pour le meilleur, pour le pire et surtout le meilleur du pire. Rompant avec la vague dominante du stand up, l'humoriste crée ici un spectacle total dont il campe tous les personnages : du père de la mariée, «qui a tout payé de la cérémonie» (qu'on se le dise très haut et très fort) à la wedding planeuse cynique, en passant par les invités chaotiques, le maire inénarrable, le photographe gérontophile ou la fan sociopathe obsédée par les animaux empaillés. Car s'il y a une fan, c'est que le marié est une vedette de la série Les mystères de Merlin, où il a rencontré Tiphaine, sa future (huitième) épouse, de 35 ans sa cadette. En quelques scènes, le décor est planté, et Tranié déploie alors ses personnages dans la débâcle de la noce. On retrouve son écriture d'une drôlerie folle et trash, comme dans ses chroniques parfois vulgaires, jamais grossières, au cœur de la consensuelle émission «Zoom Zoom Zen», animée par Matthieu Noël sur France Inter, où il officie. Il puise goulûment dans un champ lexical infini autour du cradingue. On sent chez lui un plaisir du langage façon Tontons flingueurs, des métaphores d'Audiard qu'il actualise à sa sauce, et sans aucune limite. Avec son mélange de sale et d'humanité, il réveille la mémoire des lecteurs de la saga San Antonio. Entre deux rires (et quelques hoquets), on prend aussi la mesure de son talent d'acteur, qu'on avait déjà pressenti au cinéma, notamment dans L'Amour c'est surcoté, où il vole (presque) la vedette à Laura Felpin et Hakim Jemili. Alors, dites oui, «et tout et tout», à Benjamin Tranié. I.B. Benjamin Tranié dans «Félicitations et tout et tout», spectacle bientôt disponible sur Canal + . Informations : @benjamintranie Morgane Cadignan : la vérité, elle ment trop bien Morgane Cadignan est en tournée avec son deuxième spectacle La Nuit je mens. HELENE PAMBRUN / SP Après avoir dit la vérité dans son premier spectacle, «Confessions nocturnes», Morgane Cadignan revient avec «La nuit je mens», un titre emprunté à la célèbre chanson de Bashung. «Dans ce nouveau spectacle brillant et salvateur, la stand-uppeuse, chroniqueuse et philanthrope questionne la place du mensonge dans nos vies» : ce petit résumé, écrit par l'humoriste elle-même, est on ne peut plus juste. C'est effectivement brillant et salvateur. Et surtout très drôle. Si Bashung prenait des trains à travers la plaine, Morgane Cadignan, elle, prend plutôt des cuites à travers la nuit. «Après trois Gin'to', la terre est ma maison, le ciel est mon toit». Loin de faire l'apologie de l'alcool, elle en tire une tirade irrésistible sur «les toilettes des filles dans un bar à 1 heure du matin comme parabole du berceau universel de la sororité». Celle qui a signé plus de 500 chroniques sur France Inter, dans «La Bande originale», confirme sa plume affûtée et singulière, pour interroger nos vies à travers la sienne. Peut-on dire à un «date» qu'on ne l'a pas rappelé parce qu'il est 'chiant, l'incarnation humaine du quartier Denfert-Rochereau' ? Peut-on avouer qu'on pleure «encore à cause d'un mec» ? Dire ses quatre vérités à sa mère ? Et surtout qu'on fait rire à ses dépens, en se moquant du nom du club de lecture qu'elle a rejoint ? «'Dingues de lecture', ils se surnomment les dingos entre eux, y a-t-il plus ridicule ?» Après avoir fait rire sur sa génération de trentenaires désabusés, elle élargit à présent son spectre. En détaillant tous ces petits mensonges qu'on s'autorise tous, elle parle couple, amour, famille, vacances avec des potes («chiants qui veulent faire des 'activités'»), parents qui vieillissent, métissage, envie de maternité… Et aussi de ce trauma originel qui a déterminé «l'entièreté de sa vie». Soit Romaric, collégien blond, qui avait refusé ses avances, en cochant la case «NON», sur le petit mot vu par toute la classe, précisant sans qu'on le lui demande : «car tu es moche». Et d'avouer, lucide : «Je suis là par vengeance !». La nuit, elle ment. Sur scène, elle dit tout. Et c'est pour ça qu'on y retourne. I.B. Morgane Cadignan dans «La Nuit je mens», dates de tournée et infos : Mathieu Madenian, la fin de l'insouciance, pas de l'humour Mathieu Madenian s'inspire de sa récente paternité dans son nouveau spectacle À pleurer de rire. Thomas O'Brien Mathieu Madenian fait figure de vieux briscard de la scène stand up française, aujourd'hui quasi saturée. Or, force est de constater que l'humoriste d'origine arménienne ne fait que se bonifier avec le temps. Ce nouveau spectacle puise dans sa récente paternité tardive pour nourrir un humour toujours aussi mordant. Loin de s'attendrir ou de s'assagir face à cette vie plus «installée», le jeune père (et marié) conserve intactes sa verve et son ironie, sa plus grande force restant une autodérision sans faille. Chaque soir, il s'adapte à son public, à la salle dans laquelle il joue, à l'actualité, aux personnes du premier rang. Il passe avec aisance d'une anecdote personnelle au procès de Mazan. Qu'il parle de sa hotte, dont il est si fier, du syndrome du requin blanc, «qu'il a inventé», d'Elon Musk «le Tuche des crétins milliardaires», des prénoms qu'on choisit et qu'on nous donne, de sa hotte, dont il est si fier, de la flemme masculine, du mariage, de sa rencontre avec Aznavour, et… de sa hotte, dont il est si fier. Mention spéciale pour l'imitation de son fils, le petit Milo, et sa démarche de retraité joueur de pétanque testant la solidité des équipements du square. Madenian signe ici un spectacle drôle, alerte, attachant — et véritablement revigorant. I.B. Publicité Mathieu Madenian dans «À pleurer de rire» : dates de tournée et infos sur Liliane Blanco-Binette, la bête de scène Liliane Blanco-Binette livre un spectacle rugissant empreint de force et d'énergie. André Blanchard À la Cigale, les sièges rouges n'ont pas vu passer l'heure. Mille spectateurs, deux premières parties – dont un Nadim (à découvrir d'urgence), mordant et irrésistible – jusqu'à l'entrée fracassante, on peut le dire, de la Québécoise Liliane Blanco-Binette. À son aise dans un jean brut et t-shirt noir, elle s'avance alors sur les premières notes de Gimme! Gimme! Gimme! d'ABBA. Et puis tout s'emballe. En une heure, Liliane déroule Lion, un seul-en-scène survitaminé et vibrant, où elle déplie sa vie, ses failles, ses colères et ses drôleries. Une heure de danse viscérale, traversée par un humour brut, sans fioriture ni faux-semblants. De ses tétons qui pointent, à sa voyante Tatiana, de son frère jumeau à son ex Sébastien, en passant par les frigos vides et le papier toilette qu'elle dût voler lorsqu'elle était fauchée… L'humoriste nous dit tout. Sa parole est libre, autant que son corps en perpétuel mouvement. Un élan sauvage qui contraste avec ses traits, doux et juvéniles. Dans Lion Liliane Blanco-Binette ne cherche tout simplement pas à séduire. Elle rugit. L.M. Liliane Blanco-Binette, en tournée avec son spectacle Lion jusqu'en mai 2026. Infos sur sa billeterie Pablo Mira décompose son passé Pablo Mira décortique les années 1990 dans son nouveau spectacle Passé simple. Audoin DESFORGES «Victoria Beckham a fait plus pour la condition des femmes que Simone Veil.» Voilà qui est dit — du moins selon Pablo Mira. Dans son nouveau spectacle, Passé simple, l'humoriste connu du grand public pour ses chroniques piquantes sur Quotidien s'attaque à un thème qui lui est cher : les années 1990. Retour en adolescence, aux madeleines de Proust de sa jeunesse, il s'amuse des repères fondateurs de toute une génération, devenus véritables objets de pop culture. Équipé d'un écran géant sur lequel il projette des images — sûrement pour pallier les trous de mémoire du public et glisser quelques vannes bien senties —tout y passe : les boules de mammouth et les colliers de bonbons autour du cou, les premiers émois devant les posters de Kelly Taylor dans Beverly Hills, son premier râteau avec Caroline en primaire, sa passion pour le Club Dorothée, ou encore la découverte des jeux vidéo avec son frère. En réalité, Pablo Mira réussit là un double pari : celui de nous raconter son histoire tout en réveillant les souvenirs de chacun. Et s'il reste fidèle à son humour, il n'en contourne pas les sujets de fond : relations familiales, sexualité et pornographie — un sketch est consacré à l'apprentissage de l'acronyme LGBTQQIP2SAA+ — ou encore grandes mutations de l'époque, comme l'arrivée d'Internet. Et au fond, il pose surtout une question : à l'heure du chaos permanent, le passé n'avait-il pas, finalement, quelque chose de plus... simple ? L. M. Pablo Mira, Passé simple, en tournée jusqu'au 19 juin. Anne Depetrini, plume légère Anne Depetrini Sylvie Castioni Publicité Au début, lorsqu'Anne Depetrini raconte qu'elle a tenté de soigner une déception amoureuse en se coupant la frange elle-même un soir de déprime, on a eu peur de l'enfilade de clichés. Et puis la journaliste, chroniqueuse, et réalisatrice prend une autre voie, la sienne, pour raconter, au-delà de la rupture, tout ce qu'elle a tenté pour aller mieux, se délester de ses angoisses, des ombres qui passent devant son sourire plus souvent qu'on ne le croit. Voyante dénichant ses vies antérieures, exorciste en visio, marabout… Tout y passe, avec le doute aussi bien chevillé au corps que l'espoir, et le portefeuille qui se vide au fur et à mesure que la joie regagne du terrain. Anne Depetrini, c'est l'amie dont on ne lassera jamais d'écouter les mésaventures. Parce que celle qui a également sorti son premier roman cette année, Tous les moments, a la plume ciselée, l'art de la formule, de l'histoire qui ne tourne jamais en rond et ne sert pas uniquement de support à la vanne. Au-delà du rire, un plaisir à savourer, à la rentrée. P.P. Anne Depetrini, À côté, du 19 Septembre au 20 Décembre 2025 au Point-Virgule, à Paris. Rosa Bursztein, double détente Rosa Bursztein. Victor Gorini Une fille pimpante, au rire façon cascade fraîche, qui prononce des horreurs toutes plus drôles, mais surtout plus trash les unes que les autres : tout le talent de Rosa Bursztein tient dans le contraste entre sa délicatesse et son culot. Un décalage qui a déjà fait le succès de ses chroniques sur France Inter et qui s'accentue sur scène, où elle se présente en longue robe à fleurs (et, le soir de la représentation à laquelle nous avons assisté, déjà très enceinte). Rosa Bursztein n'a peur de rien et parle sexe, antisémitisme, féminisme et écologie, avec une incorrection assumée. Mais aussi de l'art de faire survivre son couple au quotidien, de son héritage familial, marqué par autant de tragédies que de rires et de son désir d'enfant, jadis brisé par deux fausses couches… Un spectacle finalement plus intime qu'il n'y paraît, où la comédienne se révèle plus désarmante que jamais. P.P. Rosa Burztein, Dédoublée, les 13, 14, 22, 24, 25 & 26 juillet au Théâtre des Béliers, au Festival d'Avignon, puis en tournée dès le 3 décembre 2025. Elena Nagapetyan, slave to love Elena Nagapetyan. KOBAYASHI Inutile de chercher des extraits du spectacle d'Elena Nagapetyan sur les réseaux sociaux : comme la plupart des stand-uppers, cette dernière demande au public de ne pas filmer son spectacle, histoire de ne pas «spoiler» ceux qui ne le connaissent pas encore. Mais elle diffuse sur son compte Instagram des instants choisis du dialogue qu'à chaque fois, elle improvise pendant plusieurs minutes avec les spectateurs des premiers rangs. mes sensibles, timides ou susceptibles, choisissez plutôt des places au balcon : si Elena Nagapetyan vous repère, il y a des chances pour qu'elle vous cuisine, sans prendre de gants, sur votre couple ou vos ex, désosse vos secrets et vous mette sur un gril suffisamment brûlant pour que vous en sortiez rouge écarlate, sous l'hilarité générale. Avec, heureusement, ces regards en coin, ces francs sourires et ces «mon bébé» qui installent une ambiance de complicité : rassurez-vous, Elena Nagapetyan est de votre côté. Mère solo d'origine russe, elle raconte dans Ça valait le coup son adolescence en roue libre, le choc de son arrivée en France à 22 ans, ses amours, ses excès assumés, son rapport à la maternité. Avec un charme dont elle sait jouer et une liberté de ton qui fait rire autant qu'elle secoue. En effet, ça valait le coup. P.P. Elena Nagapetyan, Ça valait le coup, en tournée des Zénith à partir du 29 janvier 2026. C'est pas facile d'être heureux quand on va mal, la pièce qui fait rire là où ça fait mal C'est pas facile d'être heureux quand on va mal, de Rudy Milstein. Alejandro Guerrero Rudy Milstein n'a pas peur de tremper sa plume dans l'acide. Et cela lui réussit. Auréolée de deux Molière en 2024 (meilleure comédie et auteur francophone vivant), sa pièce poursuit une trajectoire à succès. Les états d'âme de ses personnages, des trentenaires parisiens à la croisée de leur vie, continuent de séduire le public, en le faisant rire avec une jubilation teintée de reconnaissance. On s'attache (ou on se reconnaît) forcément dans ce couple en bout de course, Nora et Jonathan, qui font l'amour le mercredi «pour s'en débarrasser» ; dans Maxime, gardien de musée incapable d'aimer autre chose que des «mecs toxiques», comme le cynique Timothée ; ou encore dans Jeanne, qui apprend qu'elle a un cancer alors qu'elle s'est toujours forcée à manger bio. Dans la grande tradition de l'humour juif, Rudy Milstein fait rire des pires horreurs, et n'a pas peur d'aller vers le malaise, pour mieux nous cueillir ensuite. Sans oublier ce personnage de psy dépressif, irrésistible, dont la grande scène d'explosion — où il dit tout haut ce que tout thérapeute rêve sans doute de dire à son patient — vaut à elle seule le déplacement. «C'est pas facile d'être heureux quand on va mal», de Rudy Milstein, Reprise à partir du 2 septembre au Théâtre Tristan Bernard , à Paris.


Le Figaro
4 days ago
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Son spectacle, son retour inattendu sur TF1, ses enfants... Les confidences de Jarry
RENCONTRE - Présent ce week-end au Festival Juste pour Rire qui se tient à Montréal, l'humoriste s'est confié entre deux représentations au théâtre Maisonneuve. De notre envoyée spéciale à Montréal, Une standing ovation. C'est l'accueil qu'a réservé le public montréalais à Jarry qui s'est produit ce samedi, au théâtre Maisonneuve, dans le cadre du Festival Juste pour Rire. Un gala regroupant une dizaine de personnalités francophones sera retransmis sur Prime Vidéo à la rentrée. Dans les coulisses, entre les deux représentations captées, l'humoriste, dont le retour sur TF1 a récemment été annoncé, s'est confié auprès d'un groupe de journalistes dont Le Figaro / TV Mag faisait partie. Publicité Sur le Festival Juste pour Rire «La première fois que je suis venu, c'était il y a plus de treize ans. On était deux artistes français, Jeff Panacloc et moi et on faisait les premières parties d'Élie Semoun et Franck Dubosc. C'était rigolo. Et puis, ça fait huit ans que je viens tous les étés. En France, le public me connaît et sait ce que je fais. Ici, je me remets en danger, comme à mes débuts. Je retrouve des sensations que j'avais perdues. J'aime la difficulté et à Montréal, ils sont tellement dans cette culture woke... Il y a quelques années, un réalisateur m'avait dit qu'il n'avait pas de caméra mobile pour me suivre quand je descends dans la salle. Mais moi, j'ai un corps je bouge. Si tu me dis d'aller à droite, j'irai à gauche. Cette prise de risques est jouissive». À lire aussi «En France, quand je dis que j'ai arrêté de boire, les gens sont déçus» : Gad Elmaleh lève tous les tabous à Montréal Sur son spectacle «Je suis drogué à cette phase d'improvisation avec le public. Sur 1h25 de spectacle, j'y consacre 20 minutes et tous les soirs, il se passe des choses différentes. Les gens me surprennent. Tout à l'heure, quand ce 'black' m'embrasse, j'ai vraiment envie de pleurer. C'est la meilleure réponse au racisme et à l'homophobie. C'est peut-être naïf mais quand c'est fait avec le cœur, ça ne pose jamais problème. Sur son métier d'humoriste «Je ne pense pas être un clown triste, je pense même être l'inverse. Je suis un naïf optimiste en permanence et c'est parce qu'on n'entend pas assez les gens comme moi que je veux continuer. Quand j'ai commencé, on pensait que je ne jouerais que dans le Marais pour ne faire rire que les homosexuels. Et puis, très vite, ce sont les gens de la campagne qui m'ont accordé leur confiance». C'était une émission super mais qui ne m'amusait plus à la fin Jarry sur «Tout le monde veut prendre sa place» Sur son retour à la télé «J'ai dit que je prenais un an de pause après 'Tout le monde veut prendre sa place' mais j'y retourne parce que ça me manque. Je n'ai pas l'impression d'avoir apporté à la télé ce que je me sentais capable d'apporter. La télé est encore profondément rectangulaire et je me dis que je vais peut-être réussir à l'arrondir un tout petit peu. Peut-être que je me trompe mais tant qu'il me reste un peu d'énergie... » Ses projets sur TF1 «À la rentrée, je vais beaucoup écrire, je développe pas mal de fictions. Je présenterai deux émissions en prime sur TF1, dont un nouveau jeu «The Imposteur». J'ai également une tournée des zéniths prévue et une autre dans le monde, les îles, à New York etc. Je vais rencontrer les Français de l'étranger. Et puis, je compte bien passer beaucoup de temps avec mes enfants, à faire de la plongée sous-marine, ma passion, et puis, je suis un fou de lecture. Je viens de finir la trilogie de La Femme de ménage et le dernier Joël Dicker». Publicité Sur la fin de «Tout le monde veut prendre sa place» «C'était une émission super mais qui ne m'amusait plus à la fin. Je vivais très mal que des gens perdent six fois par jour. Ça m'affectait profondément. Les trois premières semaines de tournage, je pleurais systématiquement à la fin de chaque émission. Et puis, je suis un hyperactif donc dès que j'ai senti que la mécanique était bien maîtrisée, je tombais dans une routine. Je suis quelqu'un de très libre et à la télé, tout est lisse. Quand je disais à une dame qu'elle était charmante, on me disait : 'non tu ne peux pas le dire'». Sur ses enfants «J'ai transmis la passion de la lecture à mes enfants (des jumeaux, ndlr.) car ils n'ont pas d'écran. Ils ont 9 ans et sont abonnés à la médiathèque. Ils ont droit à 14 livres par semaine qu'ils lisent entièrement. Je suis un père très strict. On verra quand ils seront au collège mais chaque journée sans écran est une victoire. Ils sont scolarisés dans un établissement américain et sont bilingues. Ils ont découvert il y a deux ans que je faisais de la télé car leurs copains à l'école leur en ont parlé. Donc un soir, ils sont revenus en me disant : 'Donc on n'a pas le droit de regarder la télé mais toi, tu travailles à la télé ?'. Je leur ai dit : 'c'est parce que je travaille dedans que je ne veux pas que vous la regardiez'».


La Presse
5 days ago
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Les belles-sœurs symphonique
La chanteuse Renee Wilkin (au centre) incarne Rose Ouimet dans le spectacle Les belles-sœurs symphonique. La production du spectacle Les belles-sœurs symphonique a présenté aux médias deux extraits du spectacle en répétitions, peu avant la première montréalaise. La Presse a parlé à quelques-uns de ses artisans. Au printemps 1965, un jeune auteur de 23 ans s'est inspiré des femmes de son enfance pour écrire une pièce qui a révolutionné le théâtre québécois. Six décennies et des centaines de productions et d'adaptations plus tard, Les belles-sœurs fait l'objet d'une nouvelle version musicale cet été : Les belles-sœurs symphonique, qui sera l'affiche à Montréal et à Québec. À l'invitation de Nicolas Lemieux, patron de GSI Musique, la metteuse en scène Lorraine Pintal propose une version magnifiée de ces 14 femmes qui rêvent d'une vie meilleure. Elle les sort de leur cuisine afin de célébrer leur créateur, l'espace d'une soirée de gala, animée par un maître de cérémonie (Simon Boulerice). « Mais je ne les sors pas de l'Est pour les dénaturer », nuance Mme Pintal. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE À l'invitation de Nicolas Lemieux, patron de GSI Musique, la metteuse en scène Lorraine Pintal propose une version musicale et magnifiée des Belles-Sœurs. On magnifie les personnages pour mesurer les progrès faits depuis 60 ans. Pour montrer leur fierté, leur résilience, dans une jubilation collective, sans oublier la tragédie de Germaine Lauzon. Lorraine Pintal, metteuse en scène Pour l'ex-directrice du TNM, ces personnages féminins ont ouvert la voie aux femmes d'aujourd'hui. « L'imaginaire des personnages qui dépassent leur condition sociale, dit-elle. Après toutes ces années, on peut prendre du recul et jeter un regard contemporain sur l'œuvre. On n'est plus dans le misérabilisme. On se permet de célébrer notre passé avec vitalité, après 60 ans de création et de multiples versions de l'œuvre. » L'œuvre musicale Précision. Ce n'est pas la pièce et ses dialogues qui sont présentés, mais les chansons de Daniel Bélanger, arrangées par Simon Leclerc. Elles seront exécutées par les 14 interprètes, accompagnées des musiciens de deux orchestres symphoniques. Les chanteuses sont dirigées par la cheffe Dina Gilbert. L'Orchestre symphonique de Trois-Rivières assure les représentations à Montréal et l'Orchestre symphonique de Québec, celles au Grand Théâtre. « Au début, je me demandais comment des chanteuses populaires allaient s'approprier cette œuvre… Je craignais qu'il manque de sororité en répétitions. Or, c'est tout le contraire. Je joue avec des filles d'équipe et d'expérience très généreuses », souligne la comédienne Kathleen Fortin. Elle ajoute avoir « cette œuvre inscrite dans le corps », après environ 300 représentations du spectacle de théâtre musical, à la fois dans le rôle de Des-Neiges Verrette que dans celui de Germaine Lauzon. « Mon chum m'a dit : 'Encore Tremblay !' Je lui réponds que je vais toujours dire oui à Tremblay. » PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Marie Michèle Desrosiers interprète Marie-Ange Brouillette, voisine jalouse de Germaine Lauzon. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Marie Denise Pelletier incarnera le rôle central de Germaine Lauzon. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Simon Boulerice agira à titre de maître de cérémonie. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Joe Bocan joue le personnage de Gabrielle Jodoin. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Marie Michèle Desrosiers interprète Marie-Ange Brouillette, voisine jalouse de Germaine Lauzon. 1 /4 Marie Denise Pelletier a souvent joué dans des comédies musicales. « Mais jamais dans ma vie, j'aurais pensé jouer du Tremblay un jour… Or, je connais bien cet univers-là qui est celui de mon enfance dans les années 1960. J'ai même collé des timbres Gold Star avec ma mère… Et je m'inspire de mes tantes pour aborder Germaine Lauzon. » Marie Michèle Desrosiers a vu la création au Théâtre du Rideau Vert lorsqu'elle étudiait en jeu à l'École nationale de théâtre. C'était une révolution, une pièce dans la langue des gens du milieu ouvrier. D'ailleurs, dans le premier disque de Beau Dommage, on a repris la langue de Tremblay. Il nous avait écrit une lettre pour nous remercier à l'époque. Marie Michèle Desrosiers, ex-membre de Beau Dommage et interprète de Marie-Ange Brouillette Pour la chanteuse qui interprète Marie-Ange Brouillette, voisine jalouse de Germaine, ces femmes de Tremblay sont « des survivantes et un modèle de courage. » Marie Michèle Desrosiers souligne aussi le niveau de difficulté de suivre une partition classique : « Quand le train de l'orchestre part, il ne t'attend pas si tu rates ton départ… » Les belles-sœurs symphonique est basé sur le théâtre musical de René Richard Cyr et Daniel Bélanger, dans une adaptation symphonique de Simon Leclerc. L'idée originale de ce concert est de l'Orchestre symphonique de Montréal, en collaboration avec le Centre du Théâtre d'Aujourd'hui. Du 30 juillet au 2 août, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Du 28 au 30 août, au Grand Théâtre de Québec. Consultez la page du spectacle


Le Parisien
5 days ago
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« Le Procès Pelicot » à Avignon : Ascaride, Torreton, Renucci, Barrault et 50 comédiens jusqu'au bout de la nuit
Le programme du festival annonçait trois heures de spectacle. Le tract distribué au public à l'entrée, ce vendredi soir à 22 heures au Cloître des Carmes d'Avignon, monte à trois heures et demie. Ce sera quatre heures au final. C'est beaucoup et rien du tout : au Festival de Vienne, en Autriche, coproducteur du « Procès Pelicot » avec le Festival d'Avignon , les acteurs sont restés sur scène pendant sept heures. Dans ce voyage jusqu'au bout de la nuit, en apnée, pour nous comme pour eux, les cinquante comédiens ne quittent jamais la scène. Pas de coulisses, comme une opération à cœur et ciel ouverts. Un face-à-face avec le public, les yeux dans les yeux. Eux assis sur des bancs de bois léger, exactement comme au tribunal d'Avignon où s'est déroulé pendant quatre mois ce procès symbole des violences sexuelles faites à une femme pendant une décennie, chez elle, dans sa chambre, et qui a eu un retentissement mondial de septembre à décembre 2024.


La Presse
5 days ago
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Critique de Lama — D'aventures en aventures
La création du spectacle Lama – D'aventures en aventures, au Centre culturel Desjardins de Joliette, est une fort belle réussite. Une bulle de bonheur pour amateurs de chansons populaires et de théâtre musical. Tout au long de ses 60 ans de carrière, Serge Lama n'a jamais cessé de conjuguer le verbe aimer en chansons. L'artiste aurait voulu être un homme heureux, mais hélas, il n'a jamais pu fermer sa blessure… Et c'est en empruntant ce riche fil rouge que Mélissa Cardona a tissé sa pièce, Lama – D'aventures en aventures, à l'affiche au Centre culturel Desjardins de Joliette, avant d'entamer une tournée au Québec. PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR LA PRODUCTION D'AVENTURES EN AVENTURES Gaële et Éric Paulhus Et c'est une belle réussite, à tous les points de vue : livret, mise en scène, interprétation, conception et éclairages… Si vous aimez le théâtre, la chanson française et que vous aimez vous faire raconter une histoire pleine de rebondissements, allez voir ce spectacle porté par un quatuor d'interprètes polyvalents, ainsi que trois musiciens présents sur scène. Sous l'excellente direction de Gaël Lane-Lépine. Ce dernier quitte même son clavier, par moments, pour défendre un personnage avec aplomb. L'autrice Mélissa Cardona (Lili St-Cyr, Amsterdam…) a créé un spectacle biographique qui résume autant la vie que le parcours de Lama. Elle lui rend hommage, mais sans en faire un être parfait, une hagiographie. Lama est tout sauf un saint. On le voit donc se tromper, trahir, douter, tomber, se relever, recommencer… Et, surtout, chanter. On suit son histoire en 80 minutes bien serrées. Le récit commence par la blessure maternelle à l'enfance. Suivie de la mort d'un premier amour, la jeune musicienne Liliane Benelli, dans un terrible accident de voiture. Lama va s'en sortir, non sans séquelles, et après 14 opérations ! Puis, il y a le succès, les coups de foudre, les séparations, les infidélités, la mort tragique de ses parents happés par un chauffard… Bref, Lama – D'aventures en aventures, c'est l'histoire d'une vie pleine de bonheurs et de malheurs, de succès et d'échecs… L'histoire d'un peu tout le monde, en somme. Une solide distribution La mise en scène de Charles Dauphinais est sobre et efficace. Elle nous transporte habilement d'une période à l'autre, sans changement de décor. À travers 22 chansons signées Lama, des airs connus (Je t'aime à la folie, Les ballons rouges, Les petites femmes de Pigalle), d'autres moins connus. Elles sont interprétées en solo, en duo ou en chœur. PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR LA PRODUCTION D'AVENTURES EN AVENTURES Éric Paulhus dans le rôle de Serge Lama interprétant Je suis malade Dans le rôle de Lama, de la vingtaine à la cinquantaine, Éric Paulhus est formidable ! D'entrée de jeu, il a fallu quelques minutes à l'auteur de ces lignes pour se remettre de la surprise de voir l'acteur avec cette drôle de perruque, qui lui donne l'air d'un jeune René Simard, époque L'oiseau… Or, on s'habitue rapidement à sa longue et dense chevelure, comme à son fort accent de province. Lorsque Paulhus interprète de sa voix de stentor Je suis malade, l'acteur est bouleversant ! Il a d'ailleurs eu droit à une ovation après sa prestation musicale. Stéphan Côté est touchant en Serge Lama vieillissant. Il est aussi très bon dans les rôles du grand ami et du père de Lama. Élizabeth Duperré et Gaële jouent plusieurs personnages ayant traversé des épisodes de la vie du célèbre chanteur. Duperré interprète, entre autres, une Barbara plus vraie que nature, dans l'épisode où le jeune Lama est le protégé de la Dame en noir, au cabaret de L'Écluse, à Paris. À ne pas en douter, les admirateurs du chanteur au Québec vont aimer ce spectacle… à la folie. LAMA – D'aventures en aventures De Mélissa Cardona. Mise en scène : Charles Dauphinais. 8/10 Consultez les dates et les villes de la tournée