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Ces Canadiens français qui ont façonné les États-Unis
Ces Canadiens français qui ont façonné les États-Unis

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timea day ago

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Ces Canadiens français qui ont façonné les États-Unis

Les États-Unis soulignent Independence Day ? Profitons-en pour souligner l'apport des Canadiens français à l'identité américaine ! Parce que oui, ils – et elles – ont, en grand nombre, apporté leur pierre à l'édifice de l'Oncle Sam. Une contribution qui est loin de se résumer à l'écrivain Jack Kerouac, souvent passée sous silence, et dans certains cas complètement oubliée… Voici quelques noms issus du monde militaire, politique, médiatique, sportif ou artistique. Camille Lessard-Bissonnette (1883-1970) IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Camille Lessard-Bissonnette Chroniqueuse, écrivaine, militante, Camille Lessard-Bissonnette est une figure méconnue, mais intrigante. Originaire de la région de Mégantic, elle immigre avec ses parents à Lewiston (Maine), où elle travaille dans le textile. Dès 1910, dans les pages du journal franco-américain Le Messager, elle milite pour le droit de vote des femmes, ce qui en fait une pionnière du mouvement des suffragettes aux États-Unis – où le vote féminin ne sera permis qu'en 1920. Vingt ans plus tard, elle publie le livre Canuck, autofiction de son expérience de jeune femme immigrée franco-canadienne. Elle meurt à Los Angeles en 1970, après avoir coupé ses liens avec la culture franco-américaine de Nouvelle-Angleterre. « Elle est reconnue pour avoir débattu avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elle, quand elle n'avait que 25-26 ans, résume Patrick Lacroix, directeur des archives acadiennes à l'Université de Fort Kent (Maine) et auteur du livre Tout nous serait possible – Une histoire politique des Franco-Américains, 1874-1945. Elle prend la parole au nom des femmes et sa trajectoire est un peu hors de l'ordinaire. Elle a eu une présence féministe à une certaine époque, ce qui est quand même digne de mention. » Un livre lui a été consacré en 1998 : Camille Lessard-Bissonnette : The Quiet Evolution of French-Canadian Immigrants in New England. Louis Jolliet (1645-1700) IMAGE TIRÉE DU SITE DE L'UNIVERSITY OF SYRACUSE / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Louis Jolliet et le père Marquette Comment ignorer cet explorateur, passé à l'histoire comme le premier homme blanc – avec le prêtre jésuite Jacques Marquette – à avoir cartographié le fleuve Mississippi, des Grands Lacs jusqu'à sa jonction avec le fleuve Arkansas ? Cette expédition, effectuée au nom du roi de France, ouvrira la route vers la Louisiane, où s'installeront de nombreux Canadiens français quelques années plus tard. Il existe deux villes appelées Joliet aux États-Unis. L'explorateur, originaire de la côte de Beaupré, fut aussi honoré par un timbre américain en 1968, et une plaque, située à Chicago, rappelle son passage déterminant dans la ville des vents. Pierre LeMoyne d'Iberville (1661-1707) IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Pierre Lemoyne D'Iberville Navigateur, corsaire, commerçant et explorateur né à Montréal, Pierre LeMoyne d'Iberville est aux origines de la Louisiane que l'on connaît. Officier dans l'armée française, il va suivre la route tracée par Louis Jolliet, et fonder les villes de Mobile et Biloxi. Son frère Jean-Baptiste LeMoyne de Bienville (1680-1767) va pour sa part fonder la ville de La Nouvelle-Orléans, d'où les nombreuses traces de présence francophone qu'on y trouve encore. « Avec eux, c'est l'expansion de l'occupation du territoire par les Français et les Canadiens, résume Luc Baronian, professeur de linguistique à l'Université du Québec à Chicoutimi. Leur nom est encore partout là-bas. C'est comme la noblesse. » Toussaint Charbonneau (1767-1843) IMAGE TIRÉE DE WIKITREE / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Toussaint Charbonneau En 1806, les Américains Lewis et Clark lancent une expédition pour découvrir l'Ouest américain. Ils se rendront à l'océan Pacifique, à la hauteur de ce qui est aujourd'hui l'Oregon. Leur équipée compte plusieurs Canadiens français, dont un certain Toussaint Charbonneau, né à Boucherville. Ce trappeur « un peu voyou », pour reprendre les mots de M. Baronian, est accompagné de sa femme Sacagawea, une Autochtone shoshone, qui servira d'interprète tout au long du voyage. Le personnage de Toussaint apparaîtra aux côtés de Leonardo DiCaprio dans le film The Revenant. Mais c'est son fils, Jean-Baptiste (1805-1866), que retient l'histoire américaine. Sa mère Sacagawea est aujourd'hui un emblème du fait autochtone aux États-Unis, et apparaît avec bébé J.-B. sur les pièces américaines d'un dollar de collection ! « Il a eu une vie assez intéressante, souligne Luc Baronian. Il a fait la guerre entre les États-Unis et le Mexique. Il a été maire d'une petite ville. On peut dire qu'il est vraiment lié au début des États-Unis. » Eva Tanguay (1878-1947) IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Eva Tanguay On la surnommait la reine du vaudeville, et son influence sur le divertissement aux États-Unis a été bien réelle. Originaire de Marbleton en Estrie, Eva Tanguay va grandir dans le Massachusetts. Très tôt, elle démontre des aptitudes pour le spectacle et migre à Broadway, où elle développe sa personnalité scénique de femme libre et insouciante. Modèle d'émancipation au féminin, elle devient une businesswoman avisée et l'une des artistes les mieux payées de l'époque, se produisant sur toutes les scènes du pays, ainsi qu'avec les mythiques Ziegfeld Follies. Hélas, elle perdra toute sa fortune (36 millions en argent d'aujourd'hui) lors du krach boursier de 1929 ! Elle enregistrera quelques chansons et tournera dans deux films, mais semble être passée à côté d'une carrière hollywoodienne. Elle terminera tout de même ses jours à Hollywood, où elle est enterrée. Prudent Beaudry (1819-1893) IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Prudent Beaudry Né à Mascouche, l'entrepreneur Prudent Beaudry fait fortune grâce à l'import-export. Attiré en Californie par la ruée vers l'or des années 1850, il devient maire de Los Angeles de 1874 à 1876, à la même époque où son frère, Jean-Louis, est maire de Montréal ! Doté d'un redoutable instinct immobilier, Prudent achète à vil prix et met en valeur les zones non construites qui surplombent le centre-ville de L.A. (Bunker Hill et Angelino Heights). Il est entendu qu'il a été en partie responsable de l'essor de la ville, ce qui lui vaut d'ailleurs d'y avoir une rue à son nom. Ça ne l'empêchera pas d'être enterré à Montréal, au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. À noter qu'un autre Canadien français, Damien Marchessault, fut maire de Los Angeles entre 1859 et 1865. Ce gambler notoire se donnera la mort à l'âge de 49 ans. Ferdinand Gagnon (1849-1886) IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Ferdinand Gagnon Entre 1850 et 1930, environ 900 000 Canadiens français vont émigrer aux États-Unis pour des raisons économiques. Personne ne les protégera mieux que le journaliste Ferdinand Gagnon, fondateur du journal Le Travailleur. Lorsqu'il se rend compte que leur rapatriement au Québec, souhaité par le gouvernement provincial, ne tient pas ses promesses, il plaide pour leur naturalisation et leur intégration à la société américaine. « Je pense que c'est une figure importante parce qu'il aide à construire une conscience politique américaine chez les Franco-Américains, explique Patrick Lacroix, directeur des archives acadiennes à l'Université de Fort Kent (Maine) et auteur du livre Tout nous serait possible. Il participe vraiment à l'intégration d'une communauté ethnique aux États-Unis, sans concessions sur le plan culturel. » Ferdinand Gagnon va mourir jeune, à l'âge de 37 ans. Nap Lajoie (1874-1959) IMAGE TIRÉE DE WIKIPÉDIA / PHOTOMONTAGE LA PRESSE Nap Lajoie Un athlète, et pas n'importe lequel, puisque Nap Lajoie est décrit comme la « première superstar du baseball ». Ce héros ancien n'est certes pas né au Québec, mais ses parents étaient d'authentiques immigrants canadiens-français venus chercher fortune aux États-Unis. Dans le milieu, on le surnommait « The Frenchman » et il a tout balayé à son passage chez les pros (1896-1916). « C'était un des meilleurs joueurs des 50 premières années du baseball professionnel, rappelle le collègue Alexandre Pratt. Il était très grand pour l'époque, ce qui ajoutait à son mythe. Il excellait au bâton, en défense et sur les sentiers. En plus, il avait une personnalité charismatique. Franchement, il avait tout pour lui. » Tellement bon, ajoute-t-il, qu'une équipe a même porté son nom ! Notre chroniqueur fait bien sûr référence aux Naps de Cleveland, pour lesquels Lajoie va évoluer de 1902 à 1914, comme joueur… et comme entraîneur.

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