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« Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby
« Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby

La Presse

time14-07-2025

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« Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby

L'eau est rentrée dans le garage et le sous-sol d'un logement de la rue Belmont, dans Saint-Léonard. « Dans la même échelle de démesure » que la tempête Debby L'heure est au ramassage des dégâts, lundi à Montréal, les pluies torrentielles tombées la veille ayant frappé très fort, surtout au nord de l'île. Plus de 150 millimètres d'eau à l'heure sont tombés dans les secteurs les plus touchés. « Ça fait plus de 20 ans que je suis appelé à travailler sur des pluies diluviennes sincèrement, et j'ai rarement vu ça, ce qui s'est passé hier », laisse tomber le porte-parole administratif de la Ville, Philippe Sabourin, en entrevue avec La Presse. Il soutient qu'environ 15 % des pluviomètres municipaux ont enregistré plus de 150 millimètres de pluie à l'heure, ce qui représente environ 6 pouces d'eau toutes les 60 minutes. « Pour près de 60 % d'entre eux, c'était 100 millimètres à l'heure, ce qui est également considérable », dit M. Sabourin. « Ça se compare absolument à l'ouragan Debby du mois d'août de l'an dernier. À ce moment, on avait eu des signalements pour environ 350 résidences inondées. Ce dimanche, on était à 308. On est donc absolument dans la même échelle de démesure », ajoute-t-il. Les quartiers les plus touchés ont été Ahuntsic-Cartierville, Saint-Léonard, mais aussi Villeray et Saint-Laurent, bref le nord de l'île en général. Appel à tous Vous avez été inondé après les pluies torrentielles de dimanche ? Envoyez-nous vos photos et vos vidéos. Écrivez-nous Au plus fort de la journée de dimanche, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a tenu près de 50 opérations en simultané. Des policiers et des cols bleus ont aussi été déployés, alors qu'une demi-douzaine de viaducs a dû être fermée. « On va continuer d'être déployés pour quelques jours. Si les gens voient des puisards obstrués, ils peuvent nous le signaler au 311 », note M. Sabourin. Relocalisations et mises en garde Dans l'immédiat, quelques dizaines de personnes devront être relocalisées en collaboration avec la Croix-Rouge. Des réclamations peuvent être faites au Bureau des réclamations, dans un délai de 15 jours, si les sinistrés croient que la Ville a une responsabilité dans les dommages survenus à leur domicile. La Ville appelle par ailleurs les citoyens à éviter les sports nautiques pour les 48 prochaines heures, de l'eau ayant dû être rejetée dans la rivière des Prairies ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent. Il pourrait donc y avoir présence d'E. Coli dans ces deux cours d'eau, prévient la municipalité. À l'aéroport Montréal-Trudeau, des dizaines de vols ont été annulés durant la journée de dimanche, et ce en grande partie en raison de la météo, qui a aussi perturbé les opérations au sol et la livraison de bagages. D'autres vols ont pu partir, mais avec des retards de plusieurs heures. En dehors de Montréal, des orages ont notamment eu lieu à Québec, où la température ressentie a atteint jusqu'à 42 avec le facteur humidex, en après-midi. Des spectacles du Festival d'été de Québec ont notamment dû être annulés, dont ceux de Cindy Bédard, de Safia Nolin et d'Olivia Khoury.

Le Québec face à de nombreux défis
Le Québec face à de nombreux défis

La Presse

time12-07-2025

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Le Québec face à de nombreux défis

La crue de la rivière des Outaouais avait provoqué d'importantes inondations dans la région de Rigaud, au printemps 2019. En 45 minutes à peine, le niveau du fleuve Guadalupe, au Texas, a grimpé de huit mètres, le 4 juillet dernier, quand 225 millimètres de pluie se sont abattus sur le comté de Kerr, faisant au moins 120 morts et plus de 170 disparus. Les images de maisons ravagées et des rues ensevelies d'eau mènent aux questions suivantes. Le Québec est-il prêt à de pareilles situations météorologiques ? Et de telles inondations pourraient-elles se produire ici ? « Le réchauffement climatique est le premier contributeur des pluies accrues, ce qui fait augmenter le risque d'inondations au Québec », affirme Simon Legault, communicateur scientifique chez Ouranos. L'air plus chaud peut contenir davantage d'humidité, ce qui intensifie les précipitations. « C'est un phénomène qui s'est produit au Québec, qui se produit et qui se produira de plus en plus en raison du réchauffement climatique. » Les pluies abondantes frappent désormais à différentes périodes de l'année, causant des crues fluviales ou des inondations-éclairs. Le Québec a connu un tel épisode l'an dernier dans la région de Montréal avec la tempête Debby, qui a aussi provoqué d'importants refoulements dans les égouts municipaux. Ces épisodes extrêmes restent difficiles à prévoir précisément. PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Les restes de l'ouragan Debby avaient frappé le sud du Québec en août 2024. La région de Montréal avait alors connu un épisode de pluie sans précédent. « On s'attend à de plus en plus de grosses pluies, mais nous ne sommes pas encore capables de dire où au Québec », note M. Legault. Une révision complète des cartes de zones inondables est en cours. Les nouvelles versions sont attendues d'ici mars 2026. « Mieux connaître son risque permet de mieux se préparer. » Il s'agit d'une mise à jour urgente, selon Philippe Gachon, professeur d'hydroclimatologie à l'UQAM, puisque les cartes actuelles « ne prennent pas en compte les précipitations torrentielles comme celles qu'on a observées au Texas ». « Est-ce que nous sommes prêts ? La réponse est en partie oui, mais en grande partie non », tranche le professeur. Les outils de modélisation à très haute résolution pour simuler des précipitations importantes manquent encore de mise au point et de financement. Nous travaillons à concevoir ces outils [de modélisation], mais avec des fonds de recherche faméliques. Philippe Gachon, professeur d'hydroclimatologie à l'UQAM M. Gachon dénonce aussi un manque d'engagement politique. « Je ne pense pas que le réchauffement climatique fasse partie des priorités du gouvernement actuel. Si j'étais M. Carney, et que je regarde ce qui s'est passé aux États-Unis, je me demanderais si nous sommes prêts à un tel évènement. » Une approche différente selon les régions À l'échelle municipale, la réponse aux risques climatiques repose largement sur les moyens locaux. Depuis les grandes inondations de 2011, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a renforcé sa capacité d'intervention avec des plans d'urgence, des exercices annuels, des partenariats logistiques avec d'autres municipalités et des outils d'alerte ciblée. PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE Des sinistrés se fraient un chemin dans une rue inondée de Saint-Jean-sur-Richelieu, en mai 2011. Actuellement, 47 711 citoyens sont abonnés à son système automatisé de messages vocaux ou textos, et 25 504 à l'alerte par texto pour les crues ou le déneigement. « Lors de nos dernières mesures d'urgence, nous avons utilisé nos deux systèmes pour joindre le plus grand nombre de personnes », indique la Ville. « Notre système nous permet de cibler les secteurs à risque, sans alerter toute la population et créer un effet de panique », souligne Jean Arsenault, directeur du Service de sécurité incendie de la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. « Non seulement nous sommes prêts, mais on s'exerce aussi. » Ce système repose toutefois sur l'inscription volontaire. Ailleurs au Québec, les réalités sont bien différentes. Stéphane Boutin, chargé de cours à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, rappelle que certaines municipalités rurales comptent encore sur des bénévoles pour gérer les mesures d'urgence. À Montréal ou à Québec, ils sont mieux outillés. Par contre, ailleurs, parfois ce sont des bénévoles qui gèrent les personnes sinistrées. Stéphane Boutin, chargé de cours à l'École de santé publique de l'Université de Montréal Selon M. Boutin, l'un des plus grands défis reste la communication. « Si on n'identifie pas les zones à risque, si on n'a pas de méthode pour joindre les gens et qu'on ne suit pas la météo adéquatement, un protocole peut flancher à différents endroits. » « Une responsabilité partagée » Du côté du gouvernement, Jean Savard, sous-ministre associé à la Sécurité civile, assure que le Québec prend le problème au sérieux. Dès décembre, des experts hydriques et des responsables de la sécurité civile se réunissent pour anticiper les risques d'inondation de la saison suivante. Des outils comme Québec en alerte, Urgence Québec, la plateforme Vigilance ou encore les alertes locales sont activés selon la gravité. Consultez le site de Québec en alerte Consultez les outils d'Urgence Québec Consultez la plateforme Vigilance « La sécurité civile, c'est une responsabilité partagée entre les citoyens, les municipalités et le gouvernement. » Selon lui, cette approche collaborative permet d'anticiper les évènements extrêmes, mais elle exige un engagement constant de toutes les parties, sur le plan tant de la prévention que de la réponse. « Est-ce qu'on est bien préparés ? Oui. Est-ce qu'on peut l'être davantage ? Aussi. Nous avons un système en place pour bonifier notre approche », conclut M. Savard.

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