logo
#

Dernières actualités avec #watts

Tour de France : tout savoir sur les « watts », la référence des cyclistes… et de ceux qui crient à la triche
Tour de France : tout savoir sur les « watts », la référence des cyclistes… et de ceux qui crient à la triche

Le Parisien

time6 days ago

  • Sport
  • Le Parisien

Tour de France : tout savoir sur les « watts », la référence des cyclistes… et de ceux qui crient à la triche

Ainsi va la vie du peloton du Tour de France . On pèse ses aliments, on compte ses minutes de sommeil et on compare ses watts. Depuis une dizaine d'années, c'est ainsi qu'on mesure la qualité et la forme d'un cycliste. Par les watts. Derrière ce mot anglais qui claque, se cache une méthode pour déterminer la puissance générée à chaque coup de pédale.

« Ça permet d'évaluer ce qui était subjectif à l'époque » : la révolution des watts, cette donnée qui a envahi le peloton du Tour de France
« Ça permet d'évaluer ce qui était subjectif à l'époque » : la révolution des watts, cette donnée qui a envahi le peloton du Tour de France

L'Équipe

time17-07-2025

  • Sport
  • L'Équipe

« Ça permet d'évaluer ce qui était subjectif à l'époque » : la révolution des watts, cette donnée qui a envahi le peloton du Tour de France

En course, en conférence de presse, sur les réseaux, les watts tiennent une place centrale dans la vie du Tour. Éclairage sur cette donnée de puissance qui fait la loi dans le peloton. C'est Kévin Vauquelin, après le chrono de Caen, le 9 juillet, qui raconte : « Dès qu'il y avait du public, je voyais mes watts qui montaient. » C'est Warren Barguil qui, pour témoigner de la vitesse dans la côte de la Rançonnière, sur la route de Vire (jeudi dernier), disait avoir réalisé « pas loin d'un record de watts ». C'est Matteo Jorgenson qui, le matin de l'étape du Puy de Sancy (lundi), prédit « un festival de watts ». C'est, enfin, Jonathan Vaughters, manager d'EF Education-EasyPost, qui raconte avoir réalisé une analyse comparative entre Ben Healy et Quinn Simmons lors de leur échappée sur les routes d'Auvergne : « Ben a produit 75 watts de moins sur la durée de l'étape, c'est remarquable, ça montre à quel point il est aérodynamique. » Ce n'est pas la première fois que le milieu du vélo s'empare d'un terme scientifique, mais la place prise par les watts dans le quotidien et dans les discours du peloton est sans équivalent. Ils sont partout. Dans chaque calcul de position, de matériel, de textile. Sur les comptes Strava ou Instagram des coureurs, à l'image de Wout Van Aert, qui avait posté une capture de son record sur dix minutes lors du Tour d'Italie (518 W). Et aussi sur les réseaux sociaux de certains observateurs du cyclisme qui, ce jeudi, à l'issue de la montée vers Hautacam et comme pour chaque étape de montagne depuis plusieurs années, vont tenter d'estimer la puissance développée par les favoris du classement général, et en tirer des conclusions sur la « normalité » de leurs performances. « Ca permet d'évaluer ce qui était subjectif à l'époque, quand les coureurs écoutaient leurs sensations » Maxime Robin, directeur de la performance chez TotalEnergies Les watts ont bouleversé la manière d'analyser les performances. Les km/h ne comptent plus, et les minutes ne sont qu'un indicateur d'écart. « Les watts, c'est l'expression la plus factuelle de la dépense énergétique et de la performance athlétique d'un coureur, car elle n'est pas impactée par l'environnement, la météo, la vitesse du vent, comme peuvent l'être les km/h », décrit Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance de Decathlon-AG2R La Mondiale. « Ça permet d'évaluer ce qui était subjectif à l'époque, quand les coureurs écoutaient leurs sensations, disaient juste d'une course qu'elle était facile ou difficile, explique Maxime Robin, son homologue chez TotalEnergies. Maintenant, avec les capteurs, on peut mesurer les efforts faits. » Apparus dans les années 1990, les watts ont gagné toutes les strates du peloton entre 2010 et 2012, quand les premiers capteurs fiables sont arrivés sur le marché. Placés sur le pédalier, ils en mesurent la déformation à chaque coup de pédale, et peuvent ainsi déterminer la force exprimée par le coureur. Multipliée par la cadence (le nombre de coups de pédale), cela donne une valeur de puissance, qui s'exprime donc en watts et s'affiche en temps réel sur les compteurs des coureurs. En course, l'usage varie selon les individus. Si Barguil avait regardé combien il avait poussé à la Rançonnière, d'autres y prêtent moins d'attention. « Je préfère courir avec mes sensations », témoigne Matteo Vercher (TotalEnergies). « Quand il faut vraiment gérer un effort, j'essaie de regarder, dit Alex Baudin (EF Education-EasyPost). Mais on n'a pas toujours le temps quand on est à fond. En revanche, j'aime bien analyser après, avec les segments Strava, en comparant avec les autres. Et on s'en sert beaucoup à l'entraînement. » C'est même là, aux yeux des coureurs et de leur encadrement, que les watts comptent le plus. « Avec cette donnée, éclaire Maxime Robin, on évalue le profil des coureurs ainsi que les courses selon leurs exigences en termes de puissance, et ensuite on planifie les séances. » Si le peloton des années 2010 a pu tiquer à l'apparition des watts, désormais, même les moins scientifiques des coureurs ont totalement adopté les données de puissance. Tous connaissent sur le bout des doigts leurs records de watts sur des durées variées, et savent aussi les besoins des différents niveaux de compétitions. « Le niveau World Tour, c'est 1500-1700 watts sur une à cinq secondes pour un sprinteur, indique Jean-Baptiste Quiclet. Un puncheur, ça va être à peu près 1 000 watts sur trente secondes. Un puncheur-grimpeur, ça peut être plus de 500 watts sur trois minutes... » « On se connaît tous très bien, mais on sait aussi que les données varient avec la fatigue, précise Baudin, excellent dans l'échappée qui a permis à son leader, Healy, de s'emparer du maillot jaune, lundi. On ne peut pas produire les mêmes puissances après le dixième jour de course, et je l'ai senti dans l'échappée, il y avait de la fatigue dans les jambes. » « C'est parce que chaque coureur connaît ses seuils qu'on a souvent des scénarios de course où le peloton avance à allure régulière, sans qu'il ne se passe grand-chose jusqu'à la dernière heure » Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance de Decathlon-AG2R La Mondiale Raison pour laquelle « le concept en vogue », selon Quiclet, est de déterminer les records de puissance en prenant en compte différents niveaux de fatigue. « On a été obligés de définir ça parce qu'on s'est rendu compte que beaucoup de coureurs étaient d'un niveau proche quand ils sont frais, alors qu'il n'y en a qu'un seul qui gagne. Ça signifie qu'il y a une interaction avec l'énergie dépensée en amont. En fait, chaque coureur n'a pas un seul profil de puissance, mais des profils de puissance selon l'énergie dépensée au long de la course. Donc un record sur cinq minutes après 2000 kilojoules dépensés, après 3 000 kilojoules, etc. » Tant de données, ça fera frissonner de dégoût les plus anciens, comme Bernard Hinault, qui déteste l'idée que les capteurs puissent remplacer le sens tactique et le panache. Il est indéniable que les watts influent sur les comportements en course. « C'est parce que chaque coureur connaît ses seuils qu'on a souvent des scénarios de course où le peloton avance à allure régulière, sans qu'il ne se passe grand-chose jusqu'à la dernière heure, note Quiclet. Puis soudain, quand beaucoup ont brûlé l'énergie disponible, les meilleurs accélèrent et ça explose de partout. » Mais ce début de Tour animé montre aussi que le cyclisme moderne n'est pas corseté. Comme si leur fine connaissance de leur potentiel en watts montrait aux coureurs, en miroir de leurs limites, ce dont ils sont capables. À lire aussi Bourlart : «La bagarre des coqs ne m'intéresse pas» Pogacar, la frayeur avant les hauteurs Le Ventoux ouvert à tous et à toutes Le bal des punks

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store